A partir de 1946, le gouvernement belge mène la "bataille du charbon". le premier Ministre van Acker instaure un système d'échange avec des pays étrangers : "Du charbon contre des ouvriers".
Comme beaucoup d'Italiens Pietro cède aux promesses des campagnes d'embauche en 1956. Mourir de faim au soleil dans les Pouilles, ou mourir écrasé/asphyxié mais le ventre plein au fond d'une mine à Marcinelle ?
Pietro est vite déprimé par ce "Vespa-mine-famille", la version charbon du Métro-boulot-dodo. Dans cette Belgique froide et grise, il a des envies d'évasion, de chaleur. Un petit retour au pays pour des vacances, par exemple. Ou se laisser charmer par une belle inconnue.
Né en 1960 dans les corons, fils d'émigrés italiens,
Sergio Salma rend ici un bel hommage aux mineurs. A travers l'histoire fictive d'un homme paumé, fatigué, il restitue fidèlement l'environnement qui fut le sien et celui de ses proches : le travail harassant et dangereux des ouvriers, la peur des accidents, la solidarité entre compatriotes et l'importance des valeurs familiales et religieuses.
Si on s'est arrêté à la couverture et aux thématiques de l'album, on peut être dérouté et déçu par la place accordée à l'histoire d'amour au détriment du reste.
J'ai apprécié le dosage, ce zoom sur quelques mois de la vie d'un homme en rupture.
La postface apporte des précisions très intéressantes sur les aspects socio-historiques : contexte économique, "accueil" des immigrés italiens par les populations locales, mode de vie, évolution du secteur minier dans la seconde partie du XXe siècle.