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EAN : 9782315012152
Max Milo (21/11/2023)
3.1/5   5 notes
Résumé :
A 78 ans, Madeleine Melquiond, témoigne de son " voyage en septuagénie " à travers des faits de la vie quotidienne, souvent drôles, parfois amers. Pendant la décennie précédente, que l'auteur a raconté dans On n'est pas sérieux quand on a 60 ans (8 000 ex. vendus), la plupart d'entre nous s'accoutume à vieillir et se méfie des donneurs de conseils dont il n'a nul besoin ; mais, à partir de 70 ans, notre voyage n'en finit pas de nous jouer des tours.
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
L'auteure a 78 ans; elle décrit de l'intérieur, à travers des moments qu'elle a vécus, un schéma pernicieux qui cantonne les septuagénaires dans des clubs, associations ou activités où ils se retrouvent entre eux, qui leur adjoint des "aidants", qui leur dénie toute sexualité. Dans l'inconscient collectif, la vieillesse est forcément un déclin qui met les septuagénaires en marge de la société, qui les infantilise, décrits comme affaiblis, oublieux, lents, malades, inutiles. La vieillesse fait peur car elle est l'anti-chambre de la mort.
Je n'ai pas trouvé grand intérêt à ce catalogue d'expériences personnelles, sans fil conducteur, de ce que l'auteure a subi, cataloguée comme "vieille". Quelques réflexions pleines d'ironie et d'humour rendent cependant la lecture agréable. J'attendais un peu plus. Heureusement, le livre est court (125 pages).
N.B : le chapitre 21 est intitulé "La darmanisation". Que venait faire brusquement notre actuel ministre de l'Intérieur dans cette affaire? Les femmes de plus de 70 ans dealent-elles? Cassent-elles du CRS? Incendient-elles des voitures? Que nenni!!! le chapitre est, en fait, consacré, à la mode Damart, associée aux personnes âgées car confortable, douillette mais fort peu élégante. Me voilà rassurée sauf que le titre aurait alors dû être logiquement "La damarnisation". Une petite inattention liée à l'âge????=:).
Je remercie Babelio et les éditions Max Milo pour la découverte de l'auteure mais aussi de la maison d'édition.
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Je remercie Babelio et les Editions Max Milo de m'avoir permis de lire ce récit du voyage de la septuagénaire Madeleine MELQUIOND intitulé « A ceux qui nous parlent comme à des enfants – Mon voyage en septuagénie ».
Les différentes anecdotes évoquées par l'auteure retracent, heureuselment avec humour et dérision, cette décennie durant laquelle, comme elle le précise, «la vieillesse (est) une métamorphose brutale». Elle énumère des méthodes intimidantes, méprisantes réservées aux «p'tites dames» dont l'état général s'aggrave, procédés qui ne sont pas forcément appliqués aux hommes du même âge dont on se moque pour certains en les traitant plutôt de «vieux beaux».
Que de bouleversements qui passent d'abord par une phase de constat statistique, médical et social révoltant dans le premier chapitre. Puis survient la fabrication de la vieille qui fait l'objet du deuxième chapitre où je souris des difficultés rencontrées par cette « p'tite dame » devant l'évolution rapide de la technologie, du recours quasi indispensable à l'informatique pour les appels téléphoniques et les agendas, et de la modification du physique. Surgissent en troisième partie les aidants paramédicaux dont la liste est longue, les aidants inconnus pour votre hygiène et celle de votre logement, pour les repas, des bénévoles pour vous faire réaliser des activités, des démarcheurs pour vous conseiller les meilleurs adaptations de votre habitation ou même de déménager dans des maisons sans vie spécialement aménagées pour les personnes âgées. Vous vous retrouvez accaparée par d'incessantes manipulations, intrusions quotidiennes dans votre domicile et vie courante par toutes ces personnes qui peuvent être ressenties comme intimidantes, méprisantes ou compatissantes, infantilisantes.
Vous résistez ? Arrive alors l'ultime solution, l'EHPAD et les attitudes avilissantes de certains personnels pour, en définitif, atterrir sur un fauteuil roulant pour le reste de votre vie.
Il y a toutefois l'un ou l'autre résistant énergique qui refuse de muer, sujet du dernier chapitre et qui apporte une lueur d'espoir à toute cette dégénération. Il y a ceux qui imposent encore le respect comme dans les lointaines époques « où les vieillards étaient consultés comme des oracles », qui refusent l'uniformisation des vêtements et chevelures, et qui tombent amoureux, encore, à cet
âge !
J'ai bien apprécié cette énumération d'épreuves aboutissant au troisième et presque quatrième âge car j'ai durant de longues années travaillé dans ce qu'on appelait encore des maisons de retraite et des services de long séjour où j'ai pu constater avec désolation toutes les situations évoquées. Quelle lucidité de l'auteure ! J'ai pu suivre des personnes valides ayant lutté contre leur dégradation et la mise en EHPAD et qui, sur des matelas à eau pour éviter les escarres, attendaient leur fin de vie après de nombreuses années en résidence pour personnes âgées dans les différentes unités de plus en plus médicalisées. Je suis d'autant plus amusée par le regard pétillant porté sur cette tranche de vie que je redoute tant.
A lire lorsque l'âge avance inexorablement avec en fond sonore
« Résiste, prouve que tu existes » de France GALL.
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Étant entrée en septuagénie depuis deux ans, le titre de ce livre m'a fait un clin d'oeil.
J'ai trouvé un brin d'amertume , un brin de résignation, un brin de victimisation , un brin de constatations légèrement clichés …. Oui, tout cela, et après .
Rien !
Quand même quand Perla Servan Schreiber ou Pascal Bruckner parlent de la vieillesse, on y trouve de la lucidité bien sûr, mais on trouve aussi de la joie de l'ardeur et tellement d'humour et de bienveillance
Rien perçu de tout cela dans cet ouvrage, mais plutôt un léger cynisme dont on ne sait que faire … enfin si on comprend le système de défense de cette autrice qui visiblement
ne souhaite pas se résigner, mais ne souhaite pas accepter non plus
On peut appeler ça une impasse, je lui souhaite d'en sortir ou pas . Cela la regarde !
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Pas facile d'enfin entendre la petite voix des "petits vieux". J'ai toujours esperé les soutenir (pour ne pas dire "les défendre", ça choquerait l'auteure) par mes actions au quotidien mais récemment je me suis demandée si nous répondions vraiment à leurs besoins en voulant "bien faire" avec notre raisonnement d'adulte jeune et sain...et Mme Melquiond m'a fait réaliser que ce n'était probablement pas le cas. J'ai été chamboulée dans le bon sens et je compte bien faire lire cet ouvrage à tous mes collègues pour enfin proposer un accompagnement qui fait sens...ou ne pas le proposer ;)
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
La directrice de la maison de retraite où venait d'entrer ma mère, à 86 ans, me convoque au téléphone pour "l'assister" dans son "girage". (dans ce récit, je suis encore sexagénaire).
Girage ? C'est quoi le girage ? Un virage ? Un garage ?
Je la questionne, une voix dédaigneuse me répond :
- Mais enfin madame, vous ne connaissez pas la grille AGGIR ? Vous avez inscrit votre maman dans un établissement et vous ignorez la grille AGGIR ? C'est comme ça que nous la nommons pour ne pas avoir à répéter "Autonomie-Gérontologie-groupe ISO-Ressources". Si vous avez jugé, avec son accord, qu'il était temps qu'elle entre dans une maison de retraite, c'est inévitable.
(...)
La grille AGGIR consiste à classer la perte d'autonomie d'une personne.
- Classer ?
- Tout à fait. Selon sa réponse à une grille de tests, nous pourrons classer la personne en GIR1, 2, 3, 4.
- En quoi ma maman, qui vient chez vous pour trouver des services hôteliers, infirmiers, médicaux et psychologiques, doit-elle entrer dans une grille ?
- Voyons, Madame, selon la façon dont votre mère est "girée", elle obtiendra une aide financière du conseil départemental, l'APA (...) pour vous aider à payer les mensualités qui nous reviennent.
Je comprends enfin que même les personnes âgées en difficulté sont étalonnées afin de toucher telle ou telle somme qui me déchargera en partie de la somme mensuelle de son séjour.
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Suis-je devenue bête ? Ai-je perdu les facultés "d'adaptation au changement" pourtant largement imposées par mes managers avant la retraite ? Ma "réactivité" est-elle en berne, mon "sens de l'anticipation" à l'agonie ?
Sont-ce les prémices du loup-garou Alzheimer ? Celui-là est toujours embusqué quelque part pour nous faire frémir.
(...)
J'ouvre un traité de gérontologie et je déplie mes IRM cérébrales. A part le fait que le cortex s'est un peu rétracté, je suis encore robuste du ciboulot. Il faut pourtant bien admettre que les apprentissages dans une langue inconnue sont plus difficiles, moins pour des raisons d'aptitude qu'à cause d'une émotion qui dresse un mur devant nous, un peu comme une gosse qui "cale" en algèbre. Même sans la moindre lésion, c'est notre système limbique qui s'affole. L'impression d'échec, l'émotion, l'impatience - la peur en un mot - sont plus nocives que les premières dysfonctions du cerveau rationnel.
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Mais si notre valeur "ajoutée" n'existe plus, les adeptes du marketing ont flairé que nous sommes aussi consommateurs. Prenant appui sur nos déficiences, ils n'ont de cesse de découvrir à notre place de nouveaux besoins. Sous le paradigme du "bien vieillir", il "nous faut" une douche à l'italienne, une cuisinière avec une alerte pour ne pas la laisser en marche par distraction, "il nous faut" des vêtements adaptés, surtout pour les pieds qui réclament à cor et à cri des semelles souples et du cuir aéré, sans compter les lourdes dépenses que constituent, dès la soixantaine déjà, la maison neuve de plain-pied, ou à défaut, la rénovation générale, fenêtres, mur et toiture.
L'adage "c'est dans la tête", doublé du "vous ne les faites pas" censé compenser tous ces achats, témoigne en fait, plus sourdement, de l'angoisse de ceux qui refusent de se trouver face à leur propre vieillesse.
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« Vous l’avez trouvée dans un Ehpad celle-là ? », « Ma pauvre, il va falloir faire attention ! », « À votre âge, on fait des montagnes pour rien. » « Elle a beaucoup baissé, la p’tite dame. » « Suivez bien le traitement et veillez à la ponctualité. »
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Les jeunes loups ne valorisent pas la vieillesse, on ne nous respecte pas pour notre âge, on a perdu la capacité de voir tout ce qu'une personne âgée a accumulé comme expériences, savoirs et savoir-faire, prudence, acuité du jugement. Loin est l'époque où les vieillards étaient consultés comme des oracles, sauf dans certaines civilisations où cette vision est restée vivace.
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Video de Madeleine Melquiond (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Madeleine Melquiond
Pour acheter le livre : https://maxmilo.com/products/a-ceux-qui-nous-parlent-comme-a-des-enfants
«Vous l'avez trouvée dans un Ehpad celle-là?», «Ma pauvre, il va falloir faire attention!», «À votre âge, on fait des montagnes pour rien.» «Elle a beaucoup baissé, la p'tite dame.» «Suivez bien le traitement et veillez à la ponctualité.»
A partir de 70 ans, les femmes ne sont plus considérées comme des personnes singulières, mais comme des «vieilles», toutes semblables ou à peu près. Elles sont fragiles, faciles à arnaquer ou menacer. Elles sont oublieuses, amères ou acariâtres. Instants rares! Si on leur attribue un compliment, il sera toujours tourné en référence à la jeunesse. à cet âge, on entre dans une contrée sauvage, bourrée de pièges et cernée de murmures méprisants.
Dans ce récit d'une rare clairvoyance, Madeleine Melquiond dénonce les clichés sur les plus vieux et livre un portrait d'elle-même, et des femmes de son âge, aussi drôle qu'émouvant. Elle souhaiterait faire comprendre aux autres générations que l'on va tous voyager en septuagénie (faute de mot pour désigner cette décennie), pour les plus chanceux, et qu'il est absurde d'ignorer les anciens et de leur parler comme à des enfants.
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