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EAN : 9782315004942
203 pages
Max Milo (03/04/2014)
4.17/5   6 notes
Résumé :
De son enfance, Madeleine Melquiond ne retient qu'amertume et insatisfaction, mal aimée par une mère dont la seule ambition était l'ascension sociale et par un père accaparé par son activité. De cette situation va naitre chez l'auteure un désir de perfection absolu (et vain) pour obtenir une reconnaissance, désir qui persistera dans sa vie de femme malgré un accomplissement personnel et professionnel. Madeleine mènera une vie tambour battant. Elle devient journalist... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
C'est un livre qui m'a marqué pour tellement de raisons notamment personnelles que je me garderais d'évoquer ici. J'ai plongé dans cette lecture pour n'en ressortir qu'une fois la dernière ligne lue. J'y pense encore et cela m'a fortement interpellée. Tout ce qui touche à la famille est sujet à controverse et c'est toujours difficile à aborder.

Il s"agit ici d'un témoignage l'auteur nous parle de sa relation avec sa mère, des relations extrêmement conflictuelles et soudain Alzheimer fait son apparition et elle se retrouve à devoir s'en occuper. Mais comment prendre soin d'une femme qui vous a toujours dénigrée , rabaissée et n'a jamais témoignée de tendresse ? Comment oublier les petites phrases assassines comme : "Tu ressembles à une vache" , "tu ressembles à ton père" … Elle voit sa mère oublier et avec ces oublis ses chances de la mettre face à ses actes et à ses manquements disparaître. Comment demander des explications quand elle ne se souvient de rien ? Et là il y a un choix à faire faut-il tourner les talons et s'enfuir, ne pas se retourner et la laisser diminuer de jour en jour ? Ou bien s'en occuper en dépit des ressentiments et de la culpabilité ? Dur choix auquel elle va devoir faire face.

Tout au long du témoignage je me suis identifiée à l'auteur tant cela faisait écho à certaines de mes propres blessures mais cette chronique est là pour être objective et j'ai mis ça de coté . C'est bien écrit, c'est sensible, c'est dur, c'est tabou et très émotionnel, tout du long je me suis demandée qu'aurais-je fais à sa place et je n'ai pas la réponse et quand bien même je l'aurais je la garderais pour moi.

« Elle reste ma mère, je reste sa fille. Toute notre vie a été un rendez-vous manqué. Mais… je suis quand même au rendez-vous. » résume assez bien le livre.

J'ai trouvé que c'était aussi drôlement courageux d'écrire ce livre alors qu'elle est encore vivante. C'est un sujet très peu abordé sous cet angle là , en effet, la plupart des livres sur Alzheimer parle des enfants qui s'occupent de leur parents car ils ont des bons rapports avec eux et c'est comme une sorte d'évidence. Mais, que faire quand nos relations avec eux se résument à des rendez-vous manqués , des déceptions et de l'incompréhension ?

C'est donc très émue que j'ai refermé ce livre et je pense qu'il va m'accompagner encore longtemps.

VERDICT

Je le conseille à tous et toutes car c'est un sujet qui mérite réflexion. Je l'ai lu très vite et c'est très facile et agréable à lire.
Lien : http://lilacgrace.wordpress...
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Une histoire banale : une mère, âgée, qui a la maladie d'Alzheimer. Enfin banale si on veut, car la gestion d'une telle maladie est loin d'être simple.
Ce qui l'est moins, c'est quand la fille, unique de ladite vieille dame, a accumulé contre sa mère, des années de souffrance et de non-dits. Car la vieille dame, malade, fut une mère, pas toujours formidable, voire même très imparfaite, centrée sur elle même. Une mère qui trimballait sa peur de la maladie (elle avait une pleurésie durant la guerre) et vivait toujours couverte comme par - 15 alors qu'elle vivait en Provence et couvrait aussi sa fille en conséquence. Une mère qui a "évacué" le père de sa fille, vétérinaire de profession, parce qu'il puait le crottin et la bouse, lorsqu'elle a pu mettre la main sur un riche notable. Une mère, qui faisait assister sa fille à toutes ses tractations financières pour mettre la main sur l'héritage de son deuxième mari et être sûre que les frères de ce dernier ne lui feraient pas changer de testament au dernier moment. Une mère dénigrante toujours, mais maintenant une vieille femme malade, qui après avoir été âpre avec l'argent enfin celui qu'elle pouvait récolter sans travailler, dépense celui-ci en mages, voyants et autres bêtises. Sa fille va se résoudre à placer sa mère dans une maison de retraite spécialisée et a assurer un rôle de fille bien sous tous rapports. Elle réalisera que la maladie a pris la place de sa mère et que ce qui reste encore présent, n'est plus l'objet de sa colère, juste une vieille femme malade ... Un livre pas si facile, sur les rancoeurs (grandes ou petites) enfouies des anciens enfants devenus grands, qui confrontés à la maladie d'Alzheimer de leurs parents, si ils n'ont pas "réglé les comptes" ou pardonné, ce retrouve face à une enveloppe vide à gérer.
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Bonjour !
Un "chouette" livre d'une super fille qui a un regard très "pointu" sur sa drôle de mère que l'on aime détester également...mais dans le fond beaucoup d'amour
Un grand bravo à Madeleine
Belle journée !
Hélène
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
"Il n’y aurait eu que demi-mal, peut-être, si par une sorte de vengeance exercée sur la personne la plus faible, toujours à ta portée, ta propre fille, par perversité ou dépit, tu n’avais eu de cesse de m’assimiler, de me réduire, de me confondre avec ton mari. Jalouse aussi, sans doute, de mes facultés intellectuelles, tu t’acharnais à me répéter que je tenais de mon père".
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Je me suis levée brusquement, je t’ai agrippée et j’ai hurlé : « Sors d’ici, dehors ». J’empoignai ta tête et je la secouai. Je vis tout contre moi tes yeux terrifiés. L’odeur de ta crème de jour, légèrement poivrée, me donna la nausée. « Ouste, file ! Je ne veux plus te voir ici, ta seule présence me rend malade. Dès que tu entres dans cette pièce, l’atmosphère est polluée. A cause de toi et de ton parfum dégoûtant. »
(…)
Pourquoi, demanderez-vous, lorsque toi, mère détestée, t’es vraiment enfoncée dans la vieillesse, pourquoi te suis-je tu restée fidèle ? Pourquoi, ais-je, sans hésiter, pris le parti irrévocable de t’accompagner jusqu’à la mort ?
Quel lien souterrain, obscur, archaïque, inexprimable me fait encore prendre soin de toi, maintenant que tu es à ma merci, dans une maison de retraite, démente ?
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" Avec Alzheimer, ni examen de conscience, ni contrition, ni pénitence… Alzheimer plus fort que le confesseur"
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« Elle reste ma mère, je reste sa fille. Toute notre vie a été un rendez-vous manqué. Mais… je suis quand même au rendez-vous. »
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Video de Madeleine Melquiond (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Madeleine Melquiond
Pour acheter le livre : https://maxmilo.com/products/a-ceux-qui-nous-parlent-comme-a-des-enfants
«Vous l'avez trouvée dans un Ehpad celle-là?», «Ma pauvre, il va falloir faire attention!», «À votre âge, on fait des montagnes pour rien.» «Elle a beaucoup baissé, la p'tite dame.» «Suivez bien le traitement et veillez à la ponctualité.»
A partir de 70 ans, les femmes ne sont plus considérées comme des personnes singulières, mais comme des «vieilles», toutes semblables ou à peu près. Elles sont fragiles, faciles à arnaquer ou menacer. Elles sont oublieuses, amères ou acariâtres. Instants rares! Si on leur attribue un compliment, il sera toujours tourné en référence à la jeunesse. à cet âge, on entre dans une contrée sauvage, bourrée de pièges et cernée de murmures méprisants.
Dans ce récit d'une rare clairvoyance, Madeleine Melquiond dénonce les clichés sur les plus vieux et livre un portrait d'elle-même, et des femmes de son âge, aussi drôle qu'émouvant. Elle souhaiterait faire comprendre aux autres générations que l'on va tous voyager en septuagénie (faute de mot pour désigner cette décennie), pour les plus chanceux, et qu'il est absurde d'ignorer les anciens et de leur parler comme à des enfants.
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