L'idée de départ m'a beaucoup plu. Un simple fonctionnaire pékinois chargé du recensement d'un pays immense, presque un continent, par voie ferroviaire, cela offre beaucoup de rencontres en perspective. Et puis j'ai lu la première phrase et elle m'a stoppé net dans mon enthousiasme. J'ai eu beaucoup de difficultés à entrer dans l'écriture de
Max Férandon. Trop chargée à mon goût en phrases poétiques elle donne beaucoup de lourdeur au début du texte. le premier chapitre passé avec difficulté, j'ai découvert, noyés dans la prose, des bons mots, des analyses fines et beaucoup de délicatesse. J'ai fini par m'attacher au personnage principal, cet homme tendre et réfléchi, qui voit dans cette mission l'occasion de découvrir une autre face de la Chine, le pendant de Pékin et peut être de mieux comprendre son histoire personnelle.
Le pays décrit est étouffant d'administration, d'ordre imbécile, de corruption et de contradiction. N'ayant jamais visité ce pays, je ne sais si c'est une Chine fantasmée par un occidental ou bien une réalité romancée, Toujours est il que l'on se sent projeté dans une dystopie où l'individualité survie tant bien que mal, en secret, au collectivisme forcené et à l'absurde.
Un roman triste servie par une écriture parfois laborieuse mais toujours juste. Un beau moment d'évasion, même si c'est pour un monde que l'on ne souhaite à personne.