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EAN : 9782897125776
456 pages
Mémoire d'Encrier (10/01/2019)
4.7/5   5 notes
Résumé :
La militante féministe Robyn Maynard livre ici un livre coup-depoing. Il invite à revoir la place des Noir-e-s dans l’histoire canadienne, et, surtout, à réorienter le regard complaisant que le Canada porte sur son rapport aux Noir-e-s. Robyn Maynard intervient sur divers thèmes préoccupants, comme l’esclavage, la maternité des femmes noires, la misogynie au Canada,
la violence et la condition noire, l’injustice faite aux Noir-e-s, le manque d’accès à l’éduca... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
J'ai reçu ce livre à la dernière masse critique Babelio, et j'étais ravie de le lire.
J'ai pris quasiment une semaine pour lire ce livre qui fait 450 pages (mais qui contient 320 pages de texte, le reste ce sont l'index, les références et les notes en bas de pages) donc ce livre est très bien documenté, et les chiffres donnés ne sortent pas d'un chapeau. le livre est très bien construit, les différents chapitres sont cohérents: l'État, les femmes, la justice, l'immigration, la scolarité ...
le livre est écrit par une Canadienne mais le langage utilisé n'est pas québécois, les données sont aussi issus du Canada, mais je ne suis pas du tout certaine que cela soit beaucoup différent pour les autres pays du nord global.

Je suis passée par tout plein d'émotions en lisant ce livre. Étant Canadienne et fait toute ma scolarité là-bas avant de m'établir en Europe, j'ai d'abord eu de la surprise. À aucun moment de ma scolarité j'ai lu, vu ou entendu parler de l'esclavage ou de la ségrégation dans mon pays.
Ensuite sont venus les chiffres, les statistiques, les pourcentages par rapport à la masse démographique, les salaires .... qui m'ont choqué. Je me doutais bien qu'il y avait une différence, déjà qu'elle existe toujours entre les hommes et les femmes, par exemple la différence salariale m'a beaucoup chamboulé.
Ensuite certaines choses m'ont révoltées, surtout par rapport à la police, l'État et les services sociaux, supposés aider les gens, font de la discrimination.
La ségrégation scolaire a existé jusqu'en 1983 dans certaines provinces canadiennes.
J'ai espoir qu'avec ce livre, les langues se délient un peu et que l'on fasse quelque chose pour que tout cela change.
Je ne veux pas trop vous en dire plus, mais je vous conseille de lire cet essai si vous êtes intéressé par le sujet ou juste par curiosité. À lire à petite dose, en prenant bien son temps, parce que c'est quand même assez dense comme lecture. Ce n'est pas vraiment une lecture "détente".
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Ce livre est un coup de poing dans le plexus et une gifle concrète sur ce qu'est, ou plutôt sur ce que n'est pas la société et l'État canadiens...
Ne nous voilons pas la face, tout le monde (ou alors je suis définitivement une grande utopiste!) pense que le Canada est une terre d'accueil, un pays où le vivre ensemble n'est pas un mythe et a du sens.Et bien, malheureusement, il n'en ai rien et Robyn Maynard nous le prouve par A +B...
Cette étude est dense, riche de faits, de statistiques, d'arguments et d' "anecdotes" et c'est ce qui la rend si forte. Être noir au Canada est un handicap énorme et ce depuis sa découverte et l'esclavage. Car oui, le Canada a été un pays esclavagiste. Et oui, le Canada, son système étatique, est ségrégationniste, discriminant et utilise des méthodes bien rodées pour continuer à tenir la population noire hors de la "bonne société" blanche et dominante du pays. Que ce soit avec le profilage racial de la police ou des organismes d'aides sociales, ou même avec l'aide de la population avoisinante, l'État canadien a mis en place une ségrégation raciale et sociale qui n'a rien à envier aux États-Unis voisin...
J'ai mis du temps à le lire car il est dense, avec beaucoup d'informations et beaucoup de références (en fin de livre, point négatif de cet opus) mais c'est une sacrée source de révélations tout de même sur ce système canadien si idéalisé par les internationaux...et moi-même j'avoue...
Merci Babelio et les Éditions Mémoires d'encres pour m'avoir permit de lire ce livre dans le cadre de l'opération Masse Critique car je ne l'aurai probablement pas fait de moi-même et ça m'ouvre encore un peu plus l'esprit!!
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Je vais juste commencer par la point négatif pour finir que sur du positif. La mise en page. Ce n'est pas un véritable problème en soit, mais je ne trouve pas cela agréable lors de la lecture. C'est très dense, écrit en petit et pas du tout aérée. Donc pour quelqu'un qui a des problèmes aux yeux, oura, c'est la fête. Voici le seul point négatif. Et aussi les références qui sont pas mis en bas de pages, mais dans un corpus à la fin du livre, et tenez-vous bien, il y a 100 pages de référence.

Le côté positif, c'est que j'ai appris énormément de chose en lisant ce livre. La première chose, c'est qu'il y a eu de l'esclavage au Canada, on va se mentir on doit être des milliers à ce dire: Les canadiens sont trop cool, ils ont pas du tout la méchanceté dans l'âme, ils sont loin d'être raciste... c'est les personnes les plus tolérantes au monde, un peu comme les scandinaves. Donc la première anecdote que j'ai appris, c'est qu'il y a bien eu de l'esclavage dans cette province. Autant vous dire que mon côté "historienne de première base" en a pris plein les mirettes.

Dans cette essai vous allez en apprendre énormément. Dans les premières pages, on débute avec l'arriver, l'esclavage, puis la ségrégation (parce qu'elle n'a pas seulement eu lieu aux USA). L'autrice nous parles aussi des Autochtones et c'est ce que j'ai apprécié, elle ne parle pas essentiellement des "noirs".

Elle nous détaille certain fait donc sont victimes les personnes de cette communauté. On nous explique que peu importe l'endroit, ils sont toujours pris pour des fugitifs, et même à l'école, parce qu'ils sont traités d'une autre manière. On nous dit aussi que la police chercher les crimes mais dans les mauvais endroits, comme pour le deal de drogue, où par le biais de pourcentages nous explique que se sont plus les blancs qui en consommes que les noirs. Ceci n'est pas nouveau, on sait que les "forces de l'ordre" se dirige plus facilement dans les communautés noirs pour les crimes que chez les blancs. On nous dit aussi qu'ils sont plus facilement maltraités. Les violences subis durant leurs emprisonnements.

Elle nous parle de personnalités importante et leurs expérience et leurs façon de combattre les différences raciales: Audrey Smith, Chevranna Abdi, Majiza Philip... On nous parles aussi de "Mule" (passeur de drogues). On nous parles de sévisse sexuelle fais aux femmes noirs. On

Je ne crois pas qu'il n'y est pas un sujet que n'est pas abordés. On nous parles mêmes du fait que c'est compliqué d'être une personnes noirs et faire partie de la communautés LGTBT.

Bref, je vous recommande ce livre pour le fait qu'il soit très informatif.
Lien : http://beauty-and-beauty.ove..
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Au début du 20ème siècle, les candidats noirs qui fuient le terrorisme racial du Ku Klux Klan sont soumis à des examens médicaux inutiles et injustifiés ne visant qu'à les refouler à la frontière. De plus, les médecins qui les examinent reçoivent une prime gouvernementale pour chaque migrant noir qu'ils renvoient aux États-Unis.
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Le programme de travailleurs agricoles saisonniers du Canada est entaché de nombreux cas solidement documentés de maltraitance : des travailleurs sont régulièrement contraints de vivre dans un régime coercitif et ils sont retenus captifs par des employeurs qui leurs confisquent leurs papiers d’identité. S’ils tentent d'obtenir des conditions de travail moins difficiles et dangereuses, les travailleurs peuvent êtres expulsés du programme du pays et inscrits sur la liste d’indésirable.
Si l’agriculture au Canada et, de manière plus générale, l’ensemble de l’économie du Canada tirent des profits considérables de la main d’oeuvre bon marché que représentent les travailleurs noirs et racisés, ceux-ci ne bénéficient pas des protections accordées aux canadiens. Le travail agricole est non seulement mal rémunéré, mais aussi très dangereux. Alors même qu’ils paient des impôts, les travailleurs temporaires n’ont généralement pas accès aux soins de santé ni à l’assurance chômage. S’ils sont malades ou blessés en milieu de travail, ils n’ont pas droit a l’assurance maladie canadienne, très souvent, l’employeur met un terme à leur contrat et ils sont expulsés.
(...)
Même si les migrants ont en principe droit aux soins de santé au Canada, il est courant que les travailleurs PTSA blessés soient renvoyés dans leurs pays d’origine sans avoir été soignés. En dépit des profits importants qu’ils génèrent, les travailleurs agricoles et domestiques noirs ou racisés forment une catégorie à part que la menace d’expulsion permet d’exploiter sans répit.
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L’enrichissement colossal des pays européens et des anciennes colonies britanniques telles que le Canada ou les États-unis grâce au commerce des esclaves et à la colonisation de l’Afrique constitue une réalité historique bien établie. Après l’abolition de l’esclavage, les anciens esclaves noirs de la diaspora mondiale n’ont reçu aucune réparation au titre des millions de vies détruites ; le génocide des populations autochtones des Antilles n’a pas donné lieu a quelque compensation que ce soit. Aucune réparation n’a été accordée non plus pour les millions de dollars volés en travail et ressources qui ont pourtant joué un rôle essentiel dans le développement économique des pays européens et de leurs colonies à population blanche. L’empire britannique n’a pas versé un sou de compensation aux Africain.e.s auxquels il a infligé tant de torts, mais il en a accordé aux propriétaires d’esclaves : en 1838, ils ont reçu 20 millions de livres sterling en dédommagement pour la perte de leur main-d’oeuvre asservie dans les colonies. En 1804, après la révolution et l'accession à l’indépendance d’Haiti, la France a brandi la menace de l'intervention militaire pour extorquer aux Haïtiens une « dette » qu’ils auraient prétendument contractée auprès d’elle en devenant indépendants. C’est ainsi que les haïtiens ont versé â la France des millards de dollars, intérêts compris, entre leur indépendance de 1804 et l’année 1947, date à laquelle ils ont fini de payer cette « dette » qui a laissé leur économie complètement exsangue.
P.82
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De la même façon, l'analyse historique des médias et de l'opinion publique du temps révèle que les Canadien.ne.s étaient farouchement opposés à la migration des Noir.re.s, mais refusaient tout aussi catégoriquement de se considérer comme racistes. Ils estimaient plutôt que le racisme pouvait être facilement évité: il suffisait que les Noir.re.s restent à l'extérieur du pays.
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La criminalisation des drogues s’avère complètement inefficace pour en réduire la consommation et l’accessibilité. La « guerre » livrée actuellement aux acteurs secondaires, généralement des Noir.e.s vulnérables et pauvres qui ne touchent pas un sou ou presque des profits colossaux générés par le commerce des drogues, inflige des taux d’incarcération massive aux collectivités noires mais n’a qu’un effet négligeable sur la quantité des drogues illicites mise a disposition des utilisateurs. Depuis une quarantaine d’années, le gouvernement des États-Unis consacre des millards de dollars à la répression antidrogues, et sa population carcérale est passée de 300 000 a plus de 2 millions de personnes. Néanmoins, le nombre des consommateurs au pays n’a guère changé depuis 1988. Le déploiement massif d’opérations policières contre les petits revendeurs n’a jamais arrêté ni même atténué la consommation. Dans le monde entier, les experts médicaux et juridiques ainsi que les spécialistes des droits de la personne dénoncent de plus en plus les politiques prohibitionnistes, et préconisent, au contraire, une décriminalisation graduelle des crimes non violents liés à la drogue [...] Les personnes qui achètent, vendent ou distribuent des drogues continuent d’être diabolisées, présentées comme des dangers pour la société alors qu’elles me jouent qu’un rôle très secondaire dans la hiérarchie des profits.
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Race, Repression and Resilience with Robyn Maynard and Chelene Knight
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