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EAN : 9782362794605
Alma Editeur (30/01/2020)
2.6/5   5 notes
Résumé :
Professeur brillant, fantasque et séducteur, Ben Halfman a disparu. Le doyen de l’Institut où il enseigne donne une semaine à Jacques, chercheur sans talent et stérile, pour le retrouver. Et demande à sa secrétaire, Mauricette, fausse blonde au physique très changeant, de faire équipe avec lui. Errant d’abord dans les rues d’un Paris très en désordre, au gré d’inspirations improbables, ce duo gagne bientôt d’étranges lointains, maritimes ou désertiques, et croise su... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Aaaaaaaaaaaaaaaaahhhhhhhhhhhhh… mais quel CALvaire, ce bouquin ! Un universitaire érudit ne fait pas forcément un bon romancier. Ce livre en est la démonstration. le début est prometteur. Un style gentiment désuet avec de belles formules pour parler du physique des femmes (« sa tenue légère et simple rendait sa silhouette fort lisible et son joli collier rose et bleu attirait l'oeil sur une partie de son anatomie qu'elle aurait peut-être pu rendre plus discrète » et du couple « du donjon branlant que forme notre couple, je suis de toute évidence la moitié effondrée, celle qu'on ne visite pas ». Un peu comme si Beigbeder avait cessé de ricAner pour se concentrer sur son écriture. Les propos de l'historien Jean-Christophe Attias sont parfois luMIneux : « les synagogues pour prier, les églises pour se recueillir et les mosquées pour rêver ». Mais son intrigue est abracadabrante, construite sur une fausse énigme, sur de pseudo mystères que l'auteur justifie involontairement page 253 : « Voilà bien un truc de prophète, ça vous balance un message soi-disant codé, qui n'a ni queue ni tête, que personne ne comprend, ça fait sérieux, ça fait profond, et il se trouve toujours un tordu d'exégète pour donner un sens à l'absurde… ». L'absurde ? Parlons-en. Attias abuse des rêves boiTEUX pour justifier ses égarements narratifs. Au final, il ne sait plus de quoi il parle, il en fait même l'aveu dans son exergue final, avouant que tous les personnages lui ressemblent et qu'il s'agit surtout de lui. Merci pour les lecteurs ! À propos d'énigme, si vous lisez les caractères en majuscule les uns après les autres, vous saurez ce que je pense de ce livre.
Bilan : 🔪🔪
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J'ai lu un drôle de bouquin. J'étais à la fois à fond et complètement perdue, surprise par ce que je tenais entre mes mains. Des romans comme ça, aussi déjantés, aussi étranges, aussi OVNI je n'en ai lu que deux : La Guerre des Bulles et Un truc à finir. Ce qui est drôle c'est que le premier s'attarde beaucoup sur des éléments irréels et que le second ressemble à une enquête… deux caractéristiques de Nos Conversations célestes. Reçu dans le cadre d'une Masse Critique Babelio.
Mon avis

Avec ce roman, impossible de rester concentré, de s'en tenir au texte coûte que coûte, ou de réfléchir. Non. Il faut lâcher prise, s'abandonner au livre, à ses absurdités, à ses lubies d'Auteur, à ses trucs bizarres auxquels on ne comprend rien (et Jean-Christophe Attias non plus, j'en suis sûre), à ses corps qui changent sans qu'on ne s'en préoccupe vraiment… bref, à l'imaginaire planté dans ce premier roman qui dét(c)onne complètement dans le paysage de la rentrée littéraire d'hiver.

Ce roman est à la fois absurde, surréaliste, complètement barré, tendre, presque dramatique, mais surtout très drôle. Une sorte d'ironie, de gentille moquerie qui teinte chaque dialogue, chaque personnage. J'ai par exemple beaucoup aimé la façon dont était dépeint le personnage de Ben, le fameux universitaire disparu, qui semblait avoir une aura charismatique inébranlable, mais surtout un culot remarquable. Presque caricatural, il avait un côté Magicien d'Oz, le genre de copain à te faire voir la magie un peu partout, mais à t'oublier souvent. Magnétique.

Aimé aussi celui de Mauricette, la gentille secrétaire avec qui Jacques part à la recherche de son collègue, reste pour le moins énigmatique. de blonde péroxydée aux doigts roses, à blonde naturelle aux mains grâcieuses, en passant par brune, rousse, hâlée, pâle, on la dit « toutes-les-femmes ». Mais sa personnalité reste en revanche constante. Ce qui est remarquable dans un récit aussi décousu et polymorphe.

Jacques, le narrateur, n'a quant à lui pas grand chose pour le mettre en valeur. Ami de Ben, amoureux de Mauricette, ça aurait pu être ses seules caractéristiques, si, de temps en temps il ne se sentait pas habité de souvenirs qui ne sont pas les siens, faisait des rêves bizarres où des objets lui sortent du corps (dont il garde des cicatrices au réveil), et s'inventait femme et enfants qui au bout de quelques pages finissent par disparaître et n'être que de lointains mirages.

Et encore, tout ceci serait sans compter sur la galerie de personnages plus invraisemblables les uns que les autres, de Mme Da Silva au Doyen, des rabbins (fils de trafiquant pour l'un, sorcier pour l'autre), des médecins qui n'en sont pas, des serveurs étranges, des hotelliers qui prêtent leur propre chambre, des agents de sécurité étranges et discordants qui s'empressent de mettre des bracelets électroniques à tout le monde pour les « écouter », et j'en passe. Tous ont un rôle étrange à jouer, réunis pour une dernière ovation dans les derniers chapitres.

Vous êtes déjà perdu.e.s ? Moi aussi. Pourtant, au delà de cette perte de repères, ce roman n'a rien à envier à ceux d'aventures, ou de suspens. de bout en bout on veut savoir la fin, quitte même à lire la dernière page (si si je l'ai fait, mais j'ai rien compris, donc j'ai rebroussé chemin) pour avoir le fin mot de l'histoire. Qui est Ben ? Qui est Jacques ? Qui est Mauricette ? Même les lieux sont changeants, les rues décrites pourraient exister…mais n'existent pas, et d'autres ressemblent à des visions du passé. Des villes entières sont inventées, tandis que d'autres prennent leur marque dans une étrange réalité. Il y a aussi des coups d'élan : couteau disparu, fuite, fou dangereux. On peut dire ce qu'on veut ce roman ne manque pas de panache !

Il ne manque pas, non plus, d'une belle prose. Si elle peut paraître un peu trop littéraire à certain.e.s, j'ai vraiment eu l'impression que c'était une écriture qui appartenait pleinement à Jean-Christophe Attias. Ni trop érudite, ni trop relâchée, ni trop chiante, ni trop drôle. Non il y avait de l'ironie douce, et le ton, un peu châtié, correspondait parfaitement au récit.

Il me reste encore en mémoire des parts d'ombre : qui sont ces « espions » qui parsèment le roman et rendent rapport sur rapport sans qu'on en sache réellement la teneur, à écouter les conversations célestes des autres. Que signifie réellement cette fin ? Tragédie ou romantisme ?
Qu'apprenons-nous des anges, de Dieu ou de Rien ? Y a t-il un message à reconnaître, à décrypter ? le mystère reste entier, mais il me va très bien comme ça. Curieux, intrigant.

En résumé

Nos conversations célestes fait partie de ces ovnis littéraires, inclassables et inclassés, qui dansent joyeusement entre raison et absurdité. Non content de nous laisser nous enfoncer dans un récit surréaliste où le narrateur n'est pas un narrateur, la femme est toutes-les-femmes et l'Auteur pourrait se rapprocher de Dieu, Jean-Christophe Attias nous laisse une fin délicieusement ouverte et mystérieuse. Pour rentrer dans ce roman, mettez votre raison logique au placard et laissez vous porter par cette imagination dét(c)onnante.
Lien : https://lesdreamdreamdunebou..
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Je remercie très chaleureusement Babelio et Alma éditeur pour l'envoi de Nos Conversations célestes.

A quoi est-ce que je me suis attendue en lisant cette 4ème ? Franchement, aucune idée. Et qu'est-ce que j'ai finalement lu ? Eh bien… Aucune idée non plus. Je sais, c'est une manière terrible de commencer une chronique, mais pour être parfaitement honnête avec vous, je suis totalement déboussolée par ce roman !

L'intrigue est pourtant claire : le protagoniste et narrateur, Jacques, part avec Mauricette à la recherche de son collègue professeur d'université, qui ne donne plus de nouvelles depuis 6 semaines. Ils vont donc mener l'enquête, rencontrer des gens susceptibles de les renseigner, faire des haltes dans des bistrots pour faire le point, et même voyager un peu pour en savoir plus. Jacques est un personnage plutôt morne, il a raté sa carrière qui ne le motive pas une seconde, observe le monde autour de lui, débite de longs monologues ponctués d'humour noir et sa mémoire fluctuante en fait un protagoniste dur à suivre. Mauricette, quant à elle, a « un physique très changeant » (ce qui est vrai, la fausse blonde finit rousse, en passant par une peau mate, mais aussi blanche aux veines bleues), et ce n'est pas la seule chose changeante chez elle : son caractère est changeant, sa beauté est changeante, ses sentiments sont changeants. Parfois, elle disparaît juste, et d'autres fois, elle est simplement présente. Finalement, dans ce roman, rien n'est figé. Les photos se modifient, les souvenirs se télescopent, les histoires se mélangent. Les conversations entre les personnages sont parfaitement irréelles (voire irréalistes) et parfois insaisissables ; elles sont « célestes ».

Et le lecteur dans tout ça, où -comment- se situe-t-il ? Est-ce vraiment l'histoire, est-ce vraiment l'intrigue qui importe ? Si je disais que oui, j'oublierais un sacré morceau du roman. Je pense qu'on peut y voir un tas de problématiques, plus ou moins finement (si c'est très finement, peut-être que c'est seulement mon interprétation ou une vue de l'esprit) dissimulées. La question de la religion, déjà, est la plus évidente. Plusieurs fois dans le roman, lors de leurs conversations, les personnages font référence à « l'Auteur ». Au début du livre, on apprend que Mauricette est une grande lectrice de romans, ce qui déplaît légèrement à Jacques qui lit plutôt des essais et publications scientifiques. Mais avec la mission qui leur est confiée, Mauricette se sent de plus en plus l'âme d'une héroïne de littérature et parle régulièrement de « l'Auteur » de leur aventure. Peut-être pouvons-nous voir ici, au lieu d'un regard caméra, une réflexion autour de Dieu. Dieu n'est-il pas l'auteur, pour un personnage comme Ben, qui est Juif ? L'enquête tournera d'ailleurs beaucoup autour de sa confession (sa mezouza, les rabbins…). C'est donc Dieu, comme un auteur de roman, qui déterminerait le destin des Hommes (ses personnages). Mais n'est-ce pas un peu prétentieux aussi, dans un sens ?… « Et je suis Dieu, enfin. » nous confie Jean-Christophe Attias dans ses lignes de suite.

Autre piste de réflexion possible, l'irréalisme du souvenir. Je m'explique : nous savons que les souvenirs que l'on a sont altérés. Par le temps, déjà, mais aussi par nos sentiments, notre appréciation… et parfois ceux des autres. Ainsi, dans mon souvenir, ma professeure de mathématiques au collège a les cheveux gris. Mais je sais pourtant que ce n'était pas le cas à l'époque. Mauricette, donc, peut très bien être blonde et rousse ; Mauricette peut être un souvenir. Comme tout le reste du roman, d'ailleurs. Jacques fait souvent allusion aux changements autour de lui ; souvent, il oublie une partie de sa mémoire immédiate. Parfois, nous avons de quoi reboucher les trous, parfois pas. Si finalement, les trous de mémoire finissent pas avoir une autre raison que celle à laquelle je pense, je me plais à croire aux deux possibilités.

Mais peut-être aussi, simplement, que l'Auteur est Dieu. Et Dieu fait ce qu'il veut, non ?

J'ai cherché en vain sur internet une autre chronique de cet ouvrage, pour avoir un oeil extérieur (chose que je m'interdis en général); je me suis dit que peut-être quelqu'un pourrait me dire ce que j'ai raté dans Nos Conversations célestes, car je suis certaine d'avoir raté des choses. J'ai mes petites idées, bien sûr, mais je ne suis pas très coutumière de ce genre de lectures, en tout cas il y avait longtemps que je ne m'étais pas prêtée au jeu.

Bref, avec un style d'écriture souvent soutenu, jamais familier, Nos Conversations célestes est une curiosité littéraire qui, je pense, est dure à conseiller. Public de niche, peut-être pas, mais en tout cas lecteurs vifs et amoureux de la langue, oui !
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Livre lu dans le cadre de la masse critique de janvier 2020 :
Jean-Christophe Attias, historien des religions, signe ici son premier roman.
L'histoire : celle de la disparition de Ben Hafman, professeur d'un grand Institut. Plus aucune nouvelle de lui depuis six semaines. Plus aucune manifestation sur les réseaux sociaux alors qu'il publie quotidiennement des articles sur Facebook
Suite à cette disparition, Charles Honoré, le doyen de l'institut, va missionné Jacques (le narrateur), piètre professeur et Mauricette sa secrétaire, très belle femme et coquette. Il va leur donner huit jours pour le retrouver.
Leur enquête va donc les emmener, de découvertes en rencontres. du domicile du disparu à la Maison des roses.. de plusieurs rabbins aux personnes qu'ils l'ont côtoyé. Cette enquête va les conduire de chambres d'hôtel jusqu'en Israël pour pouvoir découvrir la vérité sur Ben.
Mais surtout, Mauricette et jacques vont se confié sur leur rapport qu'ils avaient avec le disparu.
Mais les anges et le judaïsme ont leur place dans cette enquête.
Ce roman qui part comme une enquête policière, se pose comme une enquête entre la religion et le mystère des êtres humains.
Personnellement, je me suis perdu dans ce roman. Peut-être suis-je un peu trop athée pour comprendre les subtilités de ce roman.
J'ai dû donc bataillé pour allé au bout de cette histoire. Même si je reconnais une belle écriture, ce roman ne s'adressait pas forcément au lecteur que je suis.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
En dépit de ses inlassables efforts, pourtant, il n’était pas encore parvenu à effacer la tache qu’y avaient laissée, dix ans plus tôt, au pied de notre bel escalier, le sang et la cervelle de ce malheureux Schmoltz. Il avait essayé toutes les brosses et découvrait chaque semaine un nouveau détergent, plus agressif et plus malodorant que le précédent. Cette obstination irritait notre doyen : « Là, cher monsieur, vous ne nettoyez pas, vous usez, on n’efface pas ainsi les cicatrices de l’Histoire ». Je montai les marches quatre à quatre, prenant toutefois grand soin de n’en manquer aucune, me gardant d’ajouter par accident une seconde tache à la première, et de condamner ainsi notre gardien à une dépression incurable.
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Dites-moi Mauricette, à votre avis, est-il possible qu’une chose qui s’est passée ne se soit pas passée ? Ou qu’elle se soit passée de deux ou trois façons différentes ?
– Dans les romans, oui, peut-être. L’Auteur efface, rature, réécrit un passage, et c’est une autre histoire, et puis une autre encore. Il peut même les garder toutes, si ça l’amuse.
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Vidéo de Jean-Christophe Attias
Quels sont le statut de l'être humain sur cette terre, son pouvoir, ses responsabilités ? Quelle est la « nature » des choses et des êtres qui la peuplent ? Qu'est-ce qui les unit, les rapproche, les distingue ? Comment préserver l'ordre du monde sans aliéner sa liberté ? Comment la Bible et après elle le judaïsme ont-ils tenté de répondre à ces questions ? Ce livre n'est ni un traité, ni un essai. C'est un vagabondage. Une méditation libre. Avec ses arrêts, ses détours, ses impasses, ses rencontres improbables. Jean-Christophe Attias propose aux lecteurs de le suivre dans un univers culturel aussi foisonnant, mystérieux et contradictoire que ce que nous avons pris l'habitude, peut-être à tort, d'appeler « la Nature ». Des hommes, des femmes, le peuple juif et les nations, tout le monde ou presque se croise dans ces pages. On y trouve de la science et de l'intime, de la rigueur, mais aussi de l'émotion, et même parfois de l'humour… Et Dieu aussi, bien sûr, le créateur et le maître, désormais bien silencieux, d'un monde qui s'effondre à cause de nous. Une manière inédite et savoureuse de penser les enjeux environnementaux et sociaux contemporains. Directeur d'études à l'École pratique des hautes études, Jean-Christophe Attias a publié de nombreux ouvrages dont Les Juifs et la Bible, Un juif de mauvaise foi ou encore Moïse fragile, prix Goncourt 2015 de la biographie.
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