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EAN : 9782841867790
269 pages
Michalon Editions (05/03/2015)
3.55/5   11 notes
Résumé :
Lui, Julien, grand avocat d’affaires parisien, collectionneur, mène sa vie avec autorité et grand train, sans toutefois réussir à trouver l’idéal féminin qu’il recherche en vain.
Elle, Eléonore, violoniste de talent dans un orchestre symphonique, ne réussit pas la carrière artistique qu’elle mérite tout en vivant des amours sans passion.
Rien, a priori, ne semble pouvoir les rapprocher – jusqu’au jour où le destin les frappe tous deux des premières att... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Mijouet tient à remercier les éditions Michalon ainsi que Babelio pour ce roman qu'il a découvert dans le cadre de l'opération Masse critique du début de cette année.
Lorsque Mijouet découvrit la dernière "Masse Critique", il commença par choisir quelques livres, et soudain il tombe sur un auteur dont le nom lui fit revivre une page entière de son enfance… alors il pousse sur le Buzzer frénétiquement… à tel point qu'il finit par recevoir le livre en question à sa critique.
Un court instant le voilà projeté à près de cinquante ans en arrière.
Un jour, Mijouet accompagna son père qui rendait visite à Soleyman Moradpour: Homme discret, mais possédant une des plus belles collections privées de tapis persan. Ces tapis, étaient exposés dans les suites de pièces d'un immeuble jouxtant d'un coté le Conservatoire de Musique de Genève. C'est là que Mijouet découvrit ces oeuvres rares et uniques, avec un ravissement touchant au plus profond de sa sensibilité d'adolescent.

Nous parlions d'amour de peur de nous parler d'autre choses

Edouard Moradpour nous propose un livre étrange, qui pourrait tout aussi bien être une pièce de théâtre ou mieux une oeuvre cinématographique. A le lire, on ne sait pas trop où en veux venir l'auteur, sinon de mettre en scène, dès la première page, la mort.
Il y a Julien, avocat brillant, carriériste, qui charrie un égo démesuré, agrémenté d'un bel Oedipe, et pour qui les femmes, même les plus brillantes, n'ont de place qu'ailleurs de la voie qu'il s'est tracée. Un jour, Julien organise un rendez-vous avec de brillants collègues de droit, amis et anciens étudiants contemporains de sa promotion, associés potentiels, venus discuter de son projet de créer une nouvelle étude à Paris. Soudain, Il piqua une crise à la vue d'une personne nullement invitée s'approcher d'eux au bras de Nathan, Dorothée, une femme splendide, qu'il prit pour l'amie de ce collègue, alors qu'il avait devant lui une des femmes les plus au courant des affaires et connaissant intimement de nombreuses personnalités clés. Cette dernière ne se démonta pas: elle commanda un taxi et s'en alla, après avoir posé sa carte de visite sous le nez de Julien. Pas brillant, l'avocat! Mais il peux être pire: d'un message sur un répondeur, il ne se gêne pas de stopper sa relation amoureuse avec Claude, comme on jette un"Kleenex" à la poubelle! A ce point, les lecteurs cherchent encore quel est le mot entre "mufle" et "goujat" qui lui est le plus approprié. Probablement ni l'un ni l'autre, car une personne de l'entourage de Julien, prend une place énorme dans sa vie: Maman. Elle survit à une maladie qui n'en finit pas de lui ronger le cerveau. Parfois elle a des crises de violence, parfois quelques taches de lumière:
Julien: "Maman je suis ton fils", "Maman je suis ton fils qui t'aime"
Un instant après, elle répond: "Mais bien sûr mon Julien, je sais qui tu es. Et l'école, tout s'est bien passé aujourd'hui à l'école?".

D'un autre côté, nous trouvons Eléonore, une violoniste qui doit sa carrière fulgurante à un accident improbable d'un premier violon, et qui rêve d'avoir un enfant avec Fiodor, l'homme de sa vie qui l'adore avec volupté. Mais il ne voit en elle que l'artiste et non pas la femme. Il lui offre des voyages en Italie, par exemple dans un des meilleurs palaces de Venise, avec deux billets pour assister à la Traviata jouée à la Fenice. Cependant le mortier qui lie cette tendresse et cet amour est en train de se désagréger lentement: sans le dire ouvertement Fiodor rêve de gouverner la carrière d'Eléonore.
Voilà Julien et Eléonore sont deux personnes radicalement différentes mais dont le destin, ou si vous préférez, l'auteur, se chargera de faire croiser leurs routes, et là, il s'y passera quelque chose…
Voilà, les cartes sont distribuées.

Du point de vue de l'écriture, abstraction faite de la volonté de l'auteur de placer le lecteur devant une forme de journal qui n'en est pas un, Mijouet ne trouvera rien de particulier à dire dans la manière d'évoquer les faits, les émotions, la vie des personnages, les fêtes somptueuses, sinon de faire apparaître, discrètement, sa culture, sa connaissance de l'art, du monde des affaires et de la vie mondaine actuelle.
Il y a aussi son amour du détail, par exemple un numéro de rue, ou son nom, la description d'un lieu, comme on en trouve, par exemple, dans les romans de Metin Arditi. le vocabulaire est précis, propre, les évènements, à la limite plausibles, certains trouveront peut-être qu'il y manque un peu de sel et de poivre. Mais là, il n'est question que de goût et de sensibilité…
Mijouet, quant à lui, préfère les piments!
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Né à Téhéran d'une mère russe ayant immigré après la révolution soviétique, Edouard Moradpour s'installe en Russie juste avant la chute du Mur, où il sera rapidement considéré comme le "père de la publicité". Il a déjà publié deux romans et celui-ci, vient tout juste de paraître.
Peut-on encore tomber amoureux lorsque l'on a choisi de mettre fin à sa vie? Eleonore, violoniste dans un orchestre symphonique et Julien, grand avocat d'affaires, ont trois jours pour décider de mourir ou de commencer à s'aimer car atteints de maladies graves, ils ont choisi la mort programmée, le suicide assisté, en Suisse.
Quand l'éditeur m'a proposé ce roman, j'ai été sensible à son argument « Il s'agit d'une histoire d'amour tournant autour du thème avant-gardiste du suicide assisté (euthanasie), sujet sur lequel l'état français devrait prendre position au printemps prochain (projet de loi à voter) ». J'attendais donc un bouquin traitant de ce sujet grave, une voix parmi d'autres pour éclairer un débat important. Quelle arnaque !! A moins que ce ne soit ma mauvaise compréhension de son email, le « tournant autour » devant être pris au pied de la lettre, on tourne autour effectivement mais on n'y arrive jamais !
En fait et plus simplement, tout est mauvais dans ce livre qui aurait dû paraître dans la collection Harlequin (avec tout le côté péjoratif accolé à cette remarque). Une histoire d'amour à l'eau de rose, digne des romans photos d'antan, les héros ont des professions libérales ou artistiques, ils évoluent dans des décors de luxe et font des voyages à Venise… L'écriture est formatée, les poncifs abondent et l'auteur plaque lourdement à son intrigue des références culturelles qui font chic et permettent de tirer à la ligne. La psychologie des personnages ne peut s'adresser qu'à des gamines, et encore, pas celles de notre époque.
Quant au fond, le suicide assisté, il est à peine abordé réellement, tellement vu de loin et tellement peu crédible d'un point de vue factuel que c'en est gênant pour ceux qui se sentiraient directement concernés par ce problème. J'arrête là mon billet car le fait qu'un tel bouquin existe, c'est déjà triste, mais qu'un éditeur le vende en mettant le suicide assisté en avant, c'est carrément une honte. Nul, archinul !
Je pense avoir été clair.
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Quand Babelio m'a proposé un roman pour sa masse critique, j'ai bien évidemment choisi des policiers mais aussi des livres plus "littéraires" comme celui ci, attirée que j'ai été par le titre. Et hip hip hip , ils m'ont envoyé ce roman là. Merci à la maison d'édition Michalon

Pourquoi le titre? C'est une phrase du roman de Benjamin Constant "Adolphe" , découvert grâce au film "le prénom" ,film que j'ai beaucoup aimé. Alors dans ma petite tête de lectrice,je me suis demandé quel rapport il pouvait y avoir entre les deux livres. Evidemment j'ai lu d'abord "Adolphe" (que ne faut il pas faire pour écrire une critique!! :lol:) , me suis aperçue qu'il y avait moult études sur le sujet, l'écriture, la genèse du roman etc...et donc qu'il me faudrait y revenir de manière plus détaillée. Je vous sens trépigner et vous dire "alors, alors! ce roman d'Edouard MORADPOUR?" En commun, la phrase (évidemment) le prénom , ou presque, des heroïnes (Ellénore pour Benjamin Constant et Eléonore pour Edouard Moradpour),la problématique de l'amour,la mort mais...c'est tout.
Julien, la soixantaine, vie mondaine, reconnu dans son métier d'avocat, collectionneur et cherchant encore la femme de sa vie. Eléonore, la quarantaine, violoniste, petite carrière, mal à l'aise avec la gent masculine, toujours déçue .Ils s'ennuient énormément, vivotent malgré leurs passions respectives, un mal être chevillé à leur âme.Rien ne dit qu'ils pourront se rencontrer.

Et puis le destin s'en mêle , si je peux dire, sous la forme de la maladie. Elle frappe Julien qui semble atteint de la maladie d'Alzheimer,maladie dont sa maman est morte, maman qu'il a aidée tant qu'il a pu ( ce qui donne des passages poignants qui, eux m'ont rappelé le film "Amour "). Elle condamne aussi Eléonore avec une sclérose en plaque dont les premières manifestations font qu'elle ne peut plus jouer du violon.

Le livre commence par un coup de fil de Julien à une clinique à Zurich pour prendre rendez vous afin d'y passer" trois jours , c'est le délai de réflexion avant l'absorprtion de la préparation létale" puis nous régressons dans le temps ,les chapitres s'enchaînent afin de connaitre les deux protagonistes.Bien entendu, nos deux personnages vont finir par se retrouver dans la même clinique, dans le même hôtel et décident de passer leurs trois derniers jours ensemble à visiter Zurich et ses musées,à se promener en fonction de leurs possibilités physiques, en s'aidant quand il y a besoin et un sentiment nait entre eux, sentiment qui remet tout en question. Fait on ce qu'on a décidé de faire en venant ici ou profitons nous du cadeau que la vie nous fait en nous mettant enfin en présence?

J'avais un peu peur que le livre, traitant du sujet sensible de l'euthanasie , soit un peu dur à lire. Il n'y a aucun moment larmoyant.Pour moi, c'est une belle histoire d'amour, construite en demi teinte pendant la moitié du livre, démontrant ainsi la morosité de la vie de ces deux personnes, la seconde partie part, malgré le lieu et ce qui s'y prépare, dans une sorte d'explosion où tout vibre,les passions de la peinture pour l'un et de la musique pour l'autre se rejoignant pour former le plus beau des ballets.La vie est précieuse puisque presque terminée, tout s'exaspère, l'amour physique prend une autre dimension puisque ce sont deux âmes qui se rejoignent. Eros et Thanatos, nous sommes en plein dans ce duel.

Edouard Moradpour a même concocté un petit suspense, ce qui ajoute une petite pointe d'intérêt et recule le point final du livre, de la mort ou de la vie. En résumé, c'est un livre qui se lit tres bien, de manière très agréable,personnellement j'ai appris plein de choses sur l'Art.Mais n'y voyez pas un plaidoyer quelconque en faveur ou en défaveur de l'aide médicale assistée, c'est un hymne à la vie, à l'amour, à l'Art.
Lien : http://lucine.apln-blog.fr/2..
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Tout d'abord, je tiens à remercier les éditions Michalon ainsi que Babelio pour ce roman que j'ai découvert dans le cadre de l'opération Masse critique.

L'histoire est plutôt singulière. Nous suivons le quotidien de Julien, un avocat bien installé dans la vie mais qui entretient des rapports compliqués avec sa mère, et celui d'Éléonore, une talentueuse violoniste qui multiplie les conquêtes masculines en même temps que les déceptions amoureuses et qui voudrait avant tout devenir mère. Tous deux ont décidé, à la suite d'un diagnostique médical, de se rendre en Suisse afin de mettre fin à leurs jours dans le cadre d'une euthanasie légale.

La première partie du roman est assez longue d'autant que la quatrième de couverture mentionne directement la rencontre entre les deux protagonistes alors que celle-ci n'intervient qu'à la 150e page. On a donc de longues pages descriptives sur la relation qu'entretiennent Julien et sa mère ainsi que de longues pages lors desquelles on découvre la vie d'Éléonore avec son chat et ses relations amoureuses.

Dès que les héros se rencontrent, l'histoire devient plus intéressante selon moi. Ils sont tous les deux là pour la même raison et décident (ou ne décident pas mais les choses se font d'elles-mêmes) de passer leurs trois derniers jours ensemble. Et puisque c'est la fin, ils peuvent tout oser, les conversations sont simples et directes. Nos héros vont au zoo, à l'opéra, au restaurant, dans les galeries d'art... Ils s'interrogent sur leur quotidien, leurs motivations à mourir, leurs regrets, se rapprochent petit à petit. Éléonore confie qu'elle préfère mourir plutôt que de ne plus vouloir jouer du violon et elle partage ses doutes sur l'existence de Dieu.

Je m'interroge sur le titre du roman "Nous parlions d'amour de peur de nous parler d'autre chose". Parce que justement, je ne trouve pas tellement qu'ils parlent d'amour mais plutôt de leurs passions et de leurs angoisses. L'amour vient à la fin lorsque le futur semble pouvoir finalement être possible.

Ce qui m'a déplu dans ce roman, c'est le style d'écriture plus que l'histoire en elle-même que je trouve plutôt singulière et intéressante. J'ai trouvé que les dialogues étaient particulièrement peu crédibles, manquant de naturels, composés de mots qui sonnaient faux. Les phrases étaient pompeuses et peu fluides. Les choses s'arrangent au fil de l'écriture mais j'ai trouvé cela vraiment marquant au début du roman à tel point que je me suis demandé si j'allais réussir à poursuivre ma lecture.

En somme, un ensemble plutôt mitigé même si j'ai apprécié la fin du roman.
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Approche subtile d'une question à l'ordre du jour qui évite le pathos. Découpage pouvant dérouter: comme dans une écriture cinématographique, deux histoires parallèles nous font découvrir deux personnages avec leur complexité, avec leur problématique d'apparence futile pour lui, pourtant marqué de son Oedipe, et plus trouble pour elle. La convergence finale, sorte de joute savante, vient presque naturellement. Chute (chut) à ne pas révéler...
J'ai lu avec plaisir.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
La brume froide surprit Eleonore, fatiguée, consumée par ces deux heures de travail. Elle releva le col de son manteau jusqu’à lui couvrir la bouche, elle eut l’impression curieuse de rentrer dans un tableau tout en sfumato ; la rue Saint-Séverin était baignée d’une lumière irréelle, confuse. Elle discernait à peine le boulevard Saint-Michel. Il y avait encore devant l’église un groupe compact, obscur, d’une dizaine de personnes emmitouflées, des exhalaisons blanches s’évaporaient de leurs bouches. Elle eut une drôle d’image dans la tête : celle de colonies de pingouins agglutinés contre le froid, elle en sourit. Elle aurait bien aimé écouter ce que disaient tous ces gens du concert.
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Tres bon livre sur un sujet difficile qui nous concerne tous. Belle idee que l'amour et l'art puissent transcender la mort.
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Video de Édouard Moradpour (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Édouard Moradpour
Voir l'émission : http://www.web-tv-culture.com/la-comp...
Alexandre est un golden boy. Vivant entre Moscou et Paris, il est devenu le pape de la publicité en Russie et collectionne les aventures amoureuses. Un jour, l'une de ses conquêtes met fin à ses jours. La vie d'Alexandre en est bouleversé. « La compagne de Russie », le 1er livre d'Édouard Moradpour, un roman très largement autobiographique. Et si la mort ouvrait la porte à une reconstruction ? « La compagne de Russie » d'Édouard Moradpour, aux éditions Michalon Édouard Moradpour est sur WTC.
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