Ravages

Louisa Young nous offre ici une très belle première de couverture où le titre Ravages s'accorde parfaitement avec le thème de ce roman.

Offert par une collègue avec ses arguments, j'ai accepté ce cadeau d'amitié, même si ce n'est pas forcément mes sujets de prédilection, elle m'a convaincue.

Louisa Young met en scène l'histoire de deux héros revenant cabossées, hantés de la première guerre mondiale, quatre trop longues années.

Riley a la gueule cassée, a bien des soucis pour se réinsérer, Peter tente d'oublier dans l'alcool ses horreurs vécues.

Leurs épouses respectives, Nadine et Julia les attendent pour tenter de poursuivre leurs vies...

« C'est la guerre, ma jolie. Je suis navré de vous le dire mais la guerre c'est le sang de l'ami sur son visage et son cadavre dans les bras. Votre mari ne voulait sans doute pas parler de ça. Vous savez pourquoi les hommes font la guerre ? »

- Pas vraiment, dit-elle.
- Pour vous protéger dit-il. Est-ce qu'il vous a protégée ?
- Oui dit-elle. Bien sûr on a gagné.

«Malheureusement, en se battant au nom de la civilisation, on devient parfois inapte à la vie civilisée ».

C'est tout le sujet de ce livre, la difficulté à retrouver une paix intérieure après les horreurs de la guerre qui sont là comme une ombre au tapis.

Ravages, c'est aussi l'histoire d'une amitié indéfectible
« quand deux amis se connaissent suffisamment des pensées germent, sans que l'on sache quel esprit les a fait naître. Et ce sont ces choses-là, l'amitié et la terre qui vous relient à l'infini et à l'éternité, dont on fait partie ».

J'ai aimé le trait d'union entre ces deux familles qui solidairement avancent, envers et contre tout avec ses joies et ses malheurs.

«j'ai entendu dire qu'il faut autant de temps pour se remettre d'une chose, que le temps passé à la vivre »

Je tiens tout d'abord à remercier vivement la maison d'édition Baker Street , Madame Liebow et Babelio pour ce beau cadeau ! le livre en tant qu'objet est très beau, je trouve que la couverture et le titre sont très bien choisis et donnent envie de découvrir le roman.

le lecteur suit le retour à la vie civile de deux soldats anglais qui reviennent des tranchées meurtris par les innombrables ravages de la guerre. Riley est défiguré et ne sait comment s'habituer à ce nouveau visage qui inspire la pitié de ceux qui le voient. Il ne sait comment retrouver sa place dans un pays qui ne veut plus lui donner de travail alors qu'il a sacrifié quatre ans de sa vie pour le sauver. Quant à Peter, il retrouve une femme changée et un enfant timide. Il noie son chagrin dans l'alcool et trouve un infime réconfort en lisant sans répit l'Iliade et l'Odyssée. Mais le lecteur vit également ce retour de l'Enfer du point de vue des épouses de ces deux soldats, Julia et Nadine et d'une amie, Rose.

Comment faire lorsque son mari ne parvient plus à parler, que l'on ne peut plus embrasser ce qui lui tient lieu de bouche et qu'il n'est plus celui que l'on a connu? Comment reconstruire une vie de famille avec un homme qui vous fuit et qu'un lourd silence s'abat sur la maison que rien ne parvient à rompre? Comment faire pour se débarrasser de son sens du devoir et conquérir sa propre liberté lorsque l'on est une femme en 1919?

Ces hommes, véritables héros à qui leur pays doit tout, luttent désormais pour gagner une paix tourmentée par les fantômes des amis laissés sur les champs de bataille en France.
Cette reconstruction de soi et le retour à une vie "normale" (même si leurs vies ne seront plus jamais "normales" après ce traumatisme) sont lents et le chemin vers une réconciliation avec la vie est semé d'embûches.

le lecteur qui a lu le premier roman de cette série, Je voulais te dire, détient un plus grand nombre d'informations sur les personnages et sur ce qu'ils ont vécu pendant la guerre. Néanmoins, je n'ai pas encore lu Je voulais te dire et j'ai tout de même adoré Ravages car Louisa Young guide son lecteur avec minutie et nous donne les clés pour comprendre les personnages et deviner leur passé. Ravages se suffit à lui-même.

L'écriture et l'intrigue de Louisa Young m'ont séduites du début à la fin. le lecteur est happé par ces histoires d'amour et d'amitié. Certains événements chamboulent le récit et l'auteur tient son lecteur en haleine jusqu'à la fin. le cadre de l'après guerre est très bien rendu et tous les ennuis que rencontrent les personnages sont très intéressants car ce ne sont pas forcément les premiers problèmes qui nous viennent à l'esprit lorsque l'on pense à une guerre.
La vulnérabilité mais aussi la force de ces personnages les rendent très attachants et le lecteur entre totalement en empathie avec ces hommes et ces femmes.
J'ai beaucoup aimé la grande pudeur et sensibilité de ce roman où toutes les souffrances se devinent dans les silences entre les personnages et s'imaginent dans les regards qu'ils se lancent.

Ravages est un très bel hommage aux hommes tombés pour leur pays, aux hommes revenus détruits physiquement et mentalement mais aussi aux femmes qui ont lutté de leur côté, qui les ont attendus et qui étaient prêtes à reconstruire la paix avec eux à leur retour. Je conseille donc très vivement la lecture de ce très beau roman !
Lien : http://lecottageauxlivres.ha..

"Ravages" est la suite de "Je voulais te dire" que j'ai lu en 2014 et que j'ai beaucoup aimé. Il m'a fallu du temps pour la trouver en médiathèque. Ma déception est hélas à la hauteur de cette longue attente. J'abandonne ma lecture page 252, presque au 2/3 du livre, l'ennui ressenti est trop fort.

Nous avions laissé Peter et Riley en proie aux traumatismes laissés par leur participation à la guerre, traumatismes psychologiques pour le premier et physiques pour le second. Nous les retrouvons au printemps 1919, Peter a sombré dans l'alcoolisme et Riley doit s'habituer a sa "gueule cassée". Leur vie de couple à chacun s'annonce compliquée, tout comme leur réinsertion professionnelle.
Je n'ai pas trouvé que l'on progressait dans l'histoire par rapport au premier tome. le message sur l'absurdité de la guerre y avait si bien été traité ainsi que l'hommage à cette génération sacrifiée, que je m'attendais à mieux. Les réflexions personnelles de chacun (en italiques dans le texte) finissent de ralentir le rythme. Je jette l'éponge et cette demie étoile symbolise juste mon abandon.

suite de "je voulais te dire",la guerre est finie et maintenant il faut gagner la paix. Pas si facile, tous ces êtres blessés tant physiquement que psychologiquement, c'est un long parcours qui s'annonce. Je cite : " Malheureusement, en se battant au nom de la civilisation, on devient parfois inapte à la vie civilisée. " ce qui résume les grandes lignes de ce roman.
On évolue au sein des deux familles principales celle de Julia et celle de Nadine, leur époux respectif ayant combattu ensemble.
Toute une saga en quelque sorte qui se dessine au fil des pages, le côté sentimental, et des sujets tels que : peut on toujours aimer, après avoir été détruit ? comment reprendre une vie "normale" après avoir connu de telles horreurs ? Comment se reconstruire, et comment oublier, laisser le passé derrière à tout jamais, savoir se projeter corps et âme dans l'avenir...
Beaucoup de questions soulevées, intéressant car intemporel.
J'ai bien aimé également la plume, ce volume m'a plu davantage que le premier, déjà en tant qu'objet le livre est chouette, et l'histoire plus captivante et intéressante.
Découverte également de cette maison d'éditions BakerStreet que je ne connaissais pas avant.
Bilan positif en somme.

Défi ABC 2017-2018
Déception que ce roman sur le retour à la paix de blessés de la Grande Guerre. Des personnages tout d'un bloc, de Riley gueule-cassée-quel-courage-mais-quand-même -que-c'est-dur, à Rose quel-courage-bientôt-médecin-admirez-l'altruisme, avec Peter je-noie-mes-idées-noires-dans-le-whisky... Vraiment pas convaincue par ce roman, trop prévisible et superficiel,