Depuis les années 1970, une nouvelle anthropologie tente de nous faire croire que l’individu serait d’autant plus libre, d’autant plus débarrassé de toutes les contraintes qui l’entourent, qu’il serait délesté de tout héritage à porter et de tout mystère à explorer. Comme l’explique Bérénice Levet dans « Le Crépuscule des idoles progressistes », toute une génération a été élevée dans le mythe, et même dans le culte, de la non-transmission, de la construction de soi sans héritage, dans un but d’accéder à une liberté qui s’est révélée totalement factice.
Ce mouvement, qui se présente comme progressiste, a contribué à éloigner l’individu des éléments constitutifs de sa civilisation. L’objectif étant de nier à l’homme, et plus largement aux peuples, un droit à la continuité historique.
Dans nos sociétés contemporaines, nous avançons la corde au cou, en pénitent. Coupables de tout, nous ingurgitons, matin, midi et soir, des discours moralisateurs. « Il faut voir comme on nous parle », chante Alain Souchon. Infantilisé, rabaissé, diminué, l’individu, et plus spécifiquement l’individu en Occident, fait figure de coupable idéal. L’échine courbée, nous sommes appelés, pour notre bien et au nom de cet idéal du bien pour tous, à nous convertir à la religion du progressisme. Dans ce nouveau temple de la modernité et du nihilisme, où toute référence nostalgique est criminalisée, où le profane est vénéré, où toute vie intérieure est ringardisée, la dimension religieuse et sacrée de l’homme a été gommée, empêchée, et finalement éjectée loin de nous.
Le sacré m'a sauvé. Au risque de passer pour une illuminée dans une époque où la croyance est ringardisée, je l'affirme : le sacré ma sauvé… in extremis. Mais je l'affirme modestement, parce que je reste habitée par le doute, et que ma foi n'est pas une façon d'assener ce que je crois savoir ; au contraire, c'est une façon d'interroger et d'habiter l'ignorance.
Le nihilisme nous empêche de penser la civilisation. Le sacré nous permettra de réparer cette longue errance qui a été la nôtre. Il nous permettra aussi de stopper net cet exil psychologique. Nous entamons en quelque sorte une vaste entreprise de sevrage du corps et de l’esprit en nous faisant le serment des retrouvailles avec le sacré.
Nos sociétés ont besoin de retrouver le goût de la transcendance, l'énergie de la verticalité, la conscience des images philosophiques, la marque du mystère, la beauté de la contemplation, la grâce d'une vie intérieure, la permanence des rites, la recherche de la vérité. Vraiment, il est temps de reconquérir le sacré.
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