Sauvage, tome 5 : Black Calavera

Cette série BD western avait proposé pas mal d'idées neuves : le Mexique sous Maximilien et l'expédition militaire française décidée par Napoléon III, la vengeance lointaine d'un officier français. Puis, une fois la vengeance atteinte, les auteurs avaient enchaîné sur un début de récit sur la chute de Maximilien et le désarroi des troupes de l'Empereur du Mexique face aux rebelles juaristes.

Ce tome reste dans ce contexte avec l'imminente entrée en guerre des États-Unis, enfin débarrassés de la guerre de Sécession, du côté des forces de Juarez. Autant dire que les derniers militaires présents sont dos au mur. Moments de gloriole pour Sauvage et ses comparses, pendant que la petite mexicaine Esmeralda montre tout son mauvais caractère dans sa fuite…

Cette histoire manque de cap, le contexte est intéressant, mais l'intrigue est faible au possible. La colorisation fait immanquablement penser à une autre série western, McCoy.

Tout va mal pour les français au Mexique. Pour eux les dernières batailles sont acharnées mais perdues d'avance. le lieutenant Sauvage continuera de se battre jusqu'au bout mais son âme elle a bien changée.
Fin de l'histoire française au Mexique donc. Mais pour Felix ce sera le début d'une autre vie. Que l'on découvrira dans la suite de ses aventures.

Abra Calavera

Dans la suite du déjà assez décevant "Esmeralda", ce "Black Calavera" semble clôturer la "2ème saison" de Sauvage.

Ce dernier s'était transformé en soldat désabusé lancé à la poursuite du général Corona et finissant par autoriser le massacre des autochtones du village d'El Verde. On le laissait donc sur la terre ferme, dans la poussière et le sang.

D'où la surprise de le retrouver, au début de ce tome 5, à bord d'un bateau assiégé. Cette absence de repères (une carte n'aurait d'ailleurs pas été superflue), donne un sentiment de confusion qui oblige à un exercice permanent de raboutage avec les épisodes précédents.

L'histoire pourrait se terminer avec le départ des Français du Mexique (lié à la pression des américains désormais libérés de leur guerre civile et disposant ainsi d'un peu de temps libre pour manifester leur habituel bellicisme), mais le choix de Sauvage, de rester sur place semble annoncer une suite.

Le pauvre Maximilien, lui, s'apprête enfin à entrer dans l'histoire.
Celle de la peinture, s'entend.

Bref, en dehors du trait toujours excellent de Meynet (qui gagnerait cependant à s'assombrir un peu compte tenu du contexte) : rien à signaler d'extraordinaire.

Avec des dessins toujours aussi somptueux, on retrouve notre héros bien changé par ces années passées dans l'armée, de jeune et naif prêt à tout pour assumer sa vengeance, il est devenu cynique et prêt à deserter une armée abandonnée ou quasi par la France.
Très sombre finalement. C'est ici la fin ou le début de nouvelles aventures, les chemins de Sauvage et de la Black Calavara, devenue une criminelle, vont ils se recroiser? Ce serait quand meme pas mal car il reste beaucoup de choses à raconter sur ces héros bien abimés par la vie.

Cinquième et dernier tome de la saga.
Comme le quatrième tome, cet opus n'est pas dans la lignée des trois premiers.
Le début de l'album est un peu confus, ce qui est contrebalancé par une fin très réussie.
Il y a donc une vraie coupure entre le premier et le second cycle.
La lecture reste tout de même agréable.