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Flammarion (01/01/1900)
3.67/5   3 notes
Résumé :
Livre premier : Le savant et la science Texte complet et formaté, à relire
Chapitre I : Le choix des faits. Texte complet et formaté, à relire
Chapitre II : L’avenir des Mathématiques. Texte complet et formaté, à relire
Chapitre III : L’invention mathématique. Texte complet et formaté, à relire
Chapitre IV : Le hasard. Texte complet et formaté, à relire
Livre II : Le raisonnement mathématique
Chapitre I : La Relativité de l’... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Un mathématicien doué pour la littérature, c'est ainsi qu'on souhaite présenter Poincaré dont l'ironie, la pertinence, l'humour et, disons, la sémillance à présenter la science d'une manière surtout pas dogmatique mais au contaire surprenante et en mouvement...

Cet autre recueil d'articles portent cette fois sur la nécessité pour le savant de choisir les faits et les théories auxquels il doit s'intéresser s'il veut éviter de se perdre et au contraire produire en maximisant le "rendement" de la science, considéré comme le temps que fait gagner la mise au point d'une nouvelle théorie, d'une équation, d'un principe, etc. - notion intuitive puisque comme l'écrit Poincaré, le mathématicien est souvent plus intéressé à faire gagner une journée de travail à ses petits enfants qu'une heure à ses contemporains, ce qui est une manière de dire que la recherche fondamentale, si elle est nécessaire, ne fournit pas des résultats forcément immédiatement appréciables.

Il se trouve dans ces articles un témoignage de ce que Poincaré appelle l'intuition, et qui est, pour lui, essentielle à l'invention mathématique (au contraire de Couturat et de Russell auxquels il s'oppose avec une ironie perçante). le témoignage est intéressant et interroge car on comprend immédiatement de quoi il parle, mais on est bien en peine de trouver à améliorer son témoignage qui reste pourtant assez vague... L'intuition est bien difficile à cerner, mais on est heureux de cette présentation qu'on aurait davantage attendue d'un romancier ou d'un artiste en général. Comme quoi, tous les domaines engagent les mêmes types d'investissement cognitif.

L'autre intérêt de ces articles, m'a-t-il semblé, outre la présentation amusante du conventionnalisme des théories physiques et mathématiques, est la ruine de la logique de Russell, Couturat et Peano, presque aussi insicive que celle de Port Royal contre la scolastique. Tous les siècles, semble-t-il, on reprend la tâche de pointer avec précision à quel point les logiciens s'enlisent dans les contradictions.

Les derniers articles m'ont moins plu, plus ancrés dans leur époque (1908).
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Comprendre la démonstration d'un théorème, est-ce examiner successivement chacun des syllogismes dont elle se compose et constater qu'il est correct, conforme aux règles du jeu?...Oui, pour quelques-uns; quand ils auront fait cette constatation, ils diront: j'ai compris.
Non, pour le plus grand nombre. Presque tous sont beaucoup plus exigeants, ils veulent savoir non seulement si tous les syllogismes d'une démonstration sont corrects, mais pourquoi ils s'enchaînent dans tel ordre plutôt que tel autre. Tant qu'ils leur semblent engendrés par le caprice et non par une intelligence constamment consciente des buts à atteindre, ils ne croient pas avoir compris.
Sans doute, ils ne se rendent pas bien compte eux-mêmes de ce qu'ils réclament et ils ne sauraient formuler leur désir, mais s'ils n'ont pas satisfaction, ils sentent vaguement que quelque chose leur manque.
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Mais les savants croient qu’il y a une hiérarchie [9] des faits et qu’on peut faire entre eux un choix judicieux ; ils ont raison, puisque sans cela il n’y aurait pas de science et que la science existe. Il suffit d’ouvrir les yeux pour voir que les conquêtes de l’industrie qui ont enrichi tant d’hommes pratiques n’auraient jamais vu le jour si ces hommes pratiques avaient seuls existé, et s’ils n’avaient été devancés par des fous désintéressés qui sont morts pauvres, qui ne pensaient jamais à l’utile, et qui pourtant avaient un autre guide que leur caprice.
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Tolstoï explique quelque part pourquoi « la Science pour la Science » est à ses yeux une conception absurde. Nous ne pouvons connaître tous les faits, puisque leur nombre est pratiquement infini. Il faut choisir ; dès lors, pouvons-nous régler ce choix sur le simple caprice de notre curiosité ; ne vaut-il pas mieux nous laisser guider par l’utilité, par nos besoins pratiques et surtout moraux ; n’avons-nous pas mieux à faire que de compter le nombre des coccinelles qui existent sur notre planète ?
Il est clair que le mot utilité n’a pas pour lui le sens que lui attribuent les hommes d’affaires, et derrière eux la plupart de nos contemporains. Il se soucie peu des applications de l’industrie, des merveilles de l’électricité ou de l’automobilisme qu’il regarde plutôt comme des obstacles au progrès moral ; l’utile, c’est uniquement ce qui peut rendre l’homme meilleur.
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Les pessimistes se trouvaient ainsi toujours débordés, toujours forcés de reculer, de sorte qu'à présent je crois bien qu'il n'y en a plus.
Mon intention n'est donc pas de les combattre puisqu'ils sont morts.
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Le savant n'étudie pas la nature parce qu'elle est utile ; il l'étudie parce qu'il y prend plaisir et il y prend plaisir parce qu'elle est belle. Si la nature n'était pas belle, elle ne vaudrait pas la peine d'être connue, la vie ne vaudrait pas la peine d'être vécue. Je ne parle pas ici, bien entendu, de cette beauté qui frappe les sens, de la beauté des qualités et des apparences ; non que j'en fasse fi, loin de là, mais elle n'a rien à faire avec la science ; je veux parler de cette beauté plus intime qui vient de l'ordre harmonieux des parties, et qu'une intelligence pure peut saisir.
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