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EAN : 9782363082190
64 pages
Arléa (02/01/2020)
4.08/5   6 notes
Résumé :
Suis-je orpheline de toi ou de l’absence de toi ? Tu vis désormais en moi comme le soleil de inuit,
lactescent, éperdu de blancheur. Tu habites l’univers et mon arrière-monde. Je ne te cherche pas, tu es partout et introuvable. Tu es tapi dans le mohair des jours heureux. Tu es un lierre au feuillage persistant. La mort n’est pas une fin. Mon refus de ta disparition est tempéré par mon acceptation du monde.

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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Dans ce petit livre de 65 pages à peine, Natacha Wolinski nous parle avec beaucoup de délicatesse de son père, Georges Wolinski, assassiné lors de l'attentat perpétré contre Charlie Hebdo le 7 janvier 2015, il y a cinq ans.
Sans jamais entrer dans le pathos, elle nous livre ici un récit poignant.

Elle nous raconte son ressenti lors de la mort de son père, alors qu'elle était dans le déni total, mais aussi face à l'absence de ce père, qui était pourtant déjà très absent pour elle. Elle ne cache rien de leur relation difficile, des non-dits de leur vie familiale compliquée. Son père avait beaucoup souffert dans la vie et n'était pas, dans l'intimité, celui que le public connaissait. Il y a en effet dans leur famille une "reproduction de la tragédie" nous dit-elle.

Elle veut aujourd'hui qu'on le connaisse autrement, tel qu'il était vivant et que nous gardions de lui des moments de vie, et non uniquement des moments liés à sa mort.
La présence solaire de ce père se ressent à chaque page. Les mots, la musique et la poésie du texte, nous emmènent vers la vie. C'est un hommage émouvant, jamais triste, mais qui m'a beaucoup touchée.

Journaliste et écrivaine, elle nous emporte à travers ses mots, unique façon pour elle de faire face à cette douleur indescriptible, celle d'une orpheline qui a déjà perdu sa mère alors qu'elle n'avait que quatre ans, et a du mal à accepter l'inacceptable, la mort brutale de ce père maladroit et pudique...mais tellement aimé.
Son récit est une belle déclaration d'amour, car au-delà des drames familiaux, elle veut dire à ce père qui avait lui aussi beaucoup souffert dans sa vie, qu'il sera toujours dans son coeur et qu'elle sort de cette épreuve, grandie. D'ailleurs, elle compare le deuil, à une métamorphose très lente, mais indispensable.

C'est un livre magnifique pour ne pas oublier que les victimes sont aussi les familles qui doivent se reconstruire après un tel drame et continuer à vivre avec le coeur en miettes.
Je remercie Babelio et l'éditeur de m'avoir permis de le découvrir...
Lien : http://www.bulledemanou.com/..
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Dans ce court texte de 65 pages, Natacha Wolinski nous parle de son père, George Wolinski, que nous connaissons tous par son oeuvre de caricaturiste et par son tragique décès lors de la tuerie de Charlie Hebdo.
Mais au-delà de l'inconscient collectif, des images que nous avons tous partagées et qui nous ont marqués, il y a le deuil d'une famille, le deuil d'un père, le deuil d'une relation où les non-dits ne trouveront pas de réponse. Car Natacha Wolinski ne se contente pas d'écrire sur son deuil, mais retrace également le parcours d'une relation chaotique, bien qu'aimante, faite de silence et d'attente. C'est aussi le récit d'une famille où la mort a frappé douloureusement chaque génération : Son grand-père assassiné, sa mère dans un accident de voiture, son père tué à son tour, tous dans des circonstances aussi tragiques que soudaines.
Mais au delà du témoignage couché demeurent aussi des vérités presque universelles auquel le lecteur ne peut que s'identifier : la reconnaissance d'un corps "momifié" qu'on ne reconnaît plus, la crémation où l'imagination comble les lacunes de l'hébètement, l'absence qu'il faut apprivoiser, la volonté de faire demeurer vivants les souvenirs...
Difficile donc d'évaluer un récit aussi personnel, écrit avec beaucoup de poésie, de mettre une note sur un cheminement qui n'appartient qu'à l'autrice, avec ses propres non-dits (sa relation avec sa fille, sa belle-mère, sa soeur,...), où parfois le lecteur reste sur le pas de la porte, un peu honteux d'être spectateur-voyeur d'une douleur pourtant pudique.
Merci à Babelio pour l'envoi de ce récit poignant.
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Fille de Georges Wolinski, entre autres, dessinateur de presse et mort lors de l'attentat contre Charlie Hebdo, Natacha Wolinski raconte son père. Quelques bribes de l'enfance, ce qu'elle en sait (de celle de son père), ce dont elle se souvient (de la sienne). Avec des mots bien choisis et un maniement de la langue subtile, elle touche le lecteur en plein coeur.

Le jour de l'enterrement, jour confus mais néanmoins douloureux dont on ne prend parfois conscience de sa réalité bien plus tard. L'annonce de l'attentat suivi de celle de la cruelle évidence et puis s'en éloigner. Vivre une journée normale pour supporter l'insupportable. Comprendre mais pas encore accepter... J'écris cette chronique en suivant le fil de l'ouvrage: ces morceaux de vie racontés dans le désordre...reflétant un peu le chaos résultant du traumatisme.

Retourner "voir" son père, finir par accepter. Penser à tous ces moments passés avec lui et parfois sans lui aussi. Redécouvrir une relation, complexe, comme beaucoup de relations père-fille, faite d'incompréhensions, de communication brisée mais aussi et surtout d'amour. Car ce qui ressort de tous ces mots d'une douce force et d'une véhémente délicatesse, c'est bien l'amour.

Un court récit qui ne laisse pas indifférent. Nous avons tous "été Charlie" (et le sommes toujours), nous avons eu à faire avec nos propres sentiments, nos peurs, notre révolte, notre colère et notre incompréhension. Obnubilés par nos propres sentiments, nous pouvions parfois "oublier" les autres, ceux qui ont été touchés de plein fouet par cette cruauté, ceux qui ont perdu un de leurs proches et qui, alors qu'ils étaient en plein deuil, devaient faire face à l'intrusion de millions de personnes dans leur intimité.

Pour terminer, ces mots, page 57: "Je t'enlève de ton lit de mort et je te couche sur mon lit de mots".
Lien : http://chipandthebooks.over-..
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Texte court, qui se lit comme une longue lettre écrite par une fille à son père disparu. C'est doux, juste et plein de délicatesse. L'auteur sonde la question des souvenirs, de l'amour et du pardon.
Lien : https://www.conseilslittéraire..
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Je ne voulais pas venir te voir. Je voulais juste garder le beau souvenir.
Les oranges pelées transformées en figure d'Halloween et les chansons cubaines que tu fredonnais en dessinant. Je voulais tes yeux gonflés après la sieste et le vétiver dans ton sillage. Je voulais le pavé disjoint de la place Saint-Germain-des-Prés qui égarait tes pas et l'artichaut que tu effeuillais dans la poêle.
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Je t'en ai voulu des tes silences et de tes surdités. J'ai souffert de tes mutismes propagés comme des ciels de traîne. J'ai souffert de tes paralysies car à n'avoir pas su nommer et dépeindre notre mère, toi qui savais si bien la dessiner, c'était Kika et moi que tu empêchais de naître.
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Suis-je orpheline de toi ou de l'absence de toi ? Tu vis désormais en moi comme le soleil de minuit, lactescent, éperdu de blancheur. Je ne te cherche pas, tu es partout et introuvable. Tu es tapi dans le mohair des jours heureux. Tu es un lierre au feuillage persistant...
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Tu es parti et nous ne nous sommes pas dit au revoir.
Il y a eu tant de bruit, tant de foule.
Ce jour confus de janvier.
Qui étaient ces inconnus à ton enterrement ?
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"Tu as mangé au moins ?"
Je réalise aujourd'hui seulement que cette formule était ton sésame, ta manière de me dire "Je t'aime", toi qui n'a jamais su me l'avouer.
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Videos de Natacha Wolinski (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Natacha Wolinski
Natacha Wolinski vous présente son ouvrage "Son éclat seul me reste" aux éditions Arléa.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2387969/natacha-wolinski-son-eclat-seul-me-reste
Notes de musique : Youtube Audio Library
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