S'unir c'est s'accepter

À l'heure de l'appel, le compte est bon, toutes les poules sont là… pourtant, on ne trouve pas Marinette.
Marinette, c'est une petite poulette noire, qui a très envie de vivre dans la peau d'une poule rousse… elle s'y sent bien, raconte des blagues qui font bien rigoler ses copines.
Quand la volaille s'aperçoit que sous ce collage de plumes rousses c'est Marinette, c'est un grand remue-panache de poules.
Firmin le cop noir est choqué, les poules noires vexées…
- Comment oses-tu faire ça ?!
- Tu nous fais honte !
Marinette fond en larmes.

Heureusement, il y a Noémie ou Mabrouk, plus tolérants qui amèneront tout le poulailler à avoir un autre regard… blancs, noirs ou roux s'uniront pour une fin spectaculaire !

Vous imaginez bien tous les thèmes que l'on peut aborder après la lecture de cet album.
Les illustrations sont sympathiques, les principaux protagonistes se distinguent bien.
Avec des dessins et un texte au ton humoristique, l'histoire a du fond sans être moralisatrice.
Une réussite !

Je pense que même ma petite-fille de 5 ans appréciera cet album (je reviendrai ajouter son ressenti dès que j'aurai pu le lui lire).
Merci à Babelio et sa masse critique jeunesse, ainsi que les éditions Père Fouettard pour l'envoi de cet album.

Le prix des Incorruptibles 2018 m'avait fait découvrir S'unir c'est se mélanger de Laurent Cardon. J'avais adoré cet album. S'unir c'est s'accepter raconte une autre histoire dans le même poulailler… Firmin, le coq noir, Mabrouk, le coq roux et Marcel, le coq blanc, tentent d'exercer leur autorité sur une bande de poules blanches, rousses et noires, et ça ne marche pas fort… En effet, le poulailler est en émoi : Marinette, la poule noire, a disparu ! Et pourtant, quand les poules se comptent elles-mêmes (pas besoin des coqs pour ça, voyons !), le compte est bon. Que se passe-t-il ? On comprendra vite que Marinette a envie de changement et qu'elle a fait ce qu'il fallait pour pimenter l'ordinaire. Et tout le monde va s'y mettre ! Cet album parle subtilement de rivalité, d'émulation, de jalousie, mais surtout de l'acceptation de soi et des autres. Coqs et poules, sans être anthropomorphes, expriment des émotions humaines grâce aux plumes de leurs ailes et à leurs postures. Une belle réussite, encore une fois !

: Ce que nous aurons retenu de ce drôle d'album: nous serons passés d'une intrigue drôle et pleine de non-sens( la compétition entre les poules d'un poulailler) à la fédération d'un projet.
Les jeunes lecteurs pourront y retrouver toute la difficulté à mettre tout le monde d'accord ( ou du moins, orienter une majorité) sur un projet qui doit ravir et profiter à tous.
C'est l'histoire d'une poule noire qui voulait, l'affaire d'un jour, passer pour une poule rousse. Trois ou quatre plumes et on ne la reconnaissait plus. Mais au moment de l'appel des coqs, les copines reconnurent la voix de Marinette. Manqué!
L'épisode donnera l'idée à la basse-cour de faire de même, pour dégoupiller l'incident diplomatique entre poules blanches, rousses et noires, et de lancer un carnaval de plumes, chacun sera déguisé.
Là encore, au fil des pages, il sera difficile de s'accorder sur les différentes idées.
Imaginez-vous alors diriger un pays, être président et entendre chacun.

" S'unir c'est s'accepter: une histoire de poules" est un moyen simple pour aborder cette dimension des collectivités, des groupes. Les jeunes lecteurs connaissent un peu ce contexte démocratique en classe, lorsqu'il faut se partager la parole, les places ou les jeux.
Vivre ensemble comporte à la fois la défense de ses idées, des contraintes et l'écoute des idées des autres.
Il faut parfois prendre un peu de ci et un peu de ça pour satisfaire tout le monde, sans pour autant adhérer en une seule étape à une demande. Vivre ensemble invite à la patience et à la raison.
On aime l'intérêt de l'histoire, cela peut être utile pour expliquer les conflits aux plus jeunes âges.
Les enfants comprendront aussi ce qui peut désamorcer une vilaine situation.
L'approche de l'auteur-illustrateur Laurent Cardon est bien vu, brodée d'humour, jusque dans certains détails des images, car tout le monde n'écoute pas tout le temps.
Un album utile.

Le poulailler est en émoi. Après l'appel journalier et son comptage (réalisé par les poules elles-mêmes, ça va plus vite et c'est plus efficace que d'attendre que les trois coqs le fassent) une poule manque à l'appel. Et pourtant, le compte est bon, c'est à n'y rien comprendre.
Marinette, la poule noire, a disparu et Mabrouck, le coq roux, a l'impression qu'il y a plus de poules rousses que d'habitude... C'est étrange. Pire, c'est louche.

Vous l'avez compris, Marinette en a assez d'être une poule noire et son envie de devenir une poule rousse va entraîner un sacré chamboulement chez tout ce petit monde.

Les dessins sont dynamiques et très beaux. Ces petites poules et ces poussins qui parsèment toutes les pages sans forcément toujours suivre la trame de l'histoire nous permettent de nous attardez longuement sur chacune.

Le trait est expressif et rien que pour ça ce serait déjà un plaisir de parcourir ce titre. La fin est peut-être un peu étrange mais elle a le mérite de surprendre.

Au final, un album très chouette qui me donne envie de découvrir le reste du travail de Laurent Cardon ainsi que le reste du catalogue des éditions Père Fouettard.