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EAN : 9782755618402
240 pages
Hugo Document (14/05/2015)
3/5   6 notes
Résumé :
Ce récit regroupe plus de quarante ans d’aventures, d’engagement. Il témoigne d'une vie consacrée à la rencontre et la défense de ces derniers peuples du Monde Premier. Jean-Pierre Dutilleux nous entraîne avec lui à travers les déserts de Madagascar et d'Afrique de l'Est, au coeur du Nouveau-Mexique, en passant par la forêt équatoriale du Congo, le long des vallées de Nouvelle-Guinée, jusqu'au plus profond de l'Amazonie : un étonnant parcours initiatique chez les et... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Pour présenter l'auteur on peut dire que Jean-Pierre Dutilleux est le réalisateur, photographe belge qui fit connaître au monde entier à la fin des années 70 le chef kayapo Raoni. A la fin des années 80, avec l'aide du chanteur Sting, il mit en place une campagne mondiale qui permit de créer en Amazonie un vaste territoire protégé pour les Kayapos.

"Sur la trace des peuples perdus" rassemble le récit chronologique des visites qu'a effectuées Jean-Pierre Dutilleux dans 18 de ces "peuples perdus" disséminés en Asie, Afrique et Amérique. Les peuples perdus étant des ethnies, des tribus d'une centaine d'individus au maximum ayant le moins de contacts possibles avec la civilisation. Chaque récit occupe une douzaine de pages en moyenne, 3-4 pour les plus courts.

Le premier récit commence fort puisqu'il se déroule en 1975 chez les Asmats, tribu cannibale d'Indonésie. le danger rode à chaque instant sur les trois membres "civilisés" de l'expédition mais ils doivent se méfier d'une autre menace… puisque nous comprenons que les hommes de cette tribu sont férus de la fellation et de la sodomie !! ("Ce matin, afin de mettre nos hôtes plus à l'aise, nous décidons de nous plier à la coutume en nous mettant nus.[…] Cela provoque de longs palabres animés et une hilarité contagieuse. Nous ne comprenons pas un traître mot mais, ayant entendu des propensions sexuelles de nos hôtes, nous serrons les fesses. Les Asmats ont en effet une réputation de promiscuité avec les deux sexes. En outre, ils sont des adorateurs de sperme car, disent-ils, il a le même goût que la cervelle humaine.")

Ce 1er récit comporte ce que je reproche à ce livre : Jean-Pierre Dutilleux y raconte ses souvenirs vieux de 20, 30 et même 40 ans pour celui-ci. Il a les notes qu'il a prises, ses photos et ses films pour l'aider mais il fumait perpétuellement des drogues douces pour combattre le stress, et était sous médicament antipaludique qui, nous explique-t-il, est aujourd'hui retiré du marché car il affectait la santé mentale des patients. Donc, nous n'avons sûrement qu'une version des récits très édulcorée.
La vieillesse des souvenirs et la drogue expliquent peut-être pourquoi j'ai l'impression qu'il avait tendance à se mettre en danger de manière irréfléchie et, plus grave encore, à mettre en danger la vie des autres : il emmène en Ethiopie une amie grand-mère et sa petite-fille âgée de 12 ans ! Alors qu'ils sont dans un bateau à moteur, il décide de s'approcher des crocodiles pour vérifier s'ils ne sont pas des faux en plastique mis pour effrayer les touristes !! Plus tard, la petite-fille est piquée par des frelons car leur tente a été installée sous un arbre infesté de nids de frelons !! Il les emmène ensuite voir l'ethnie sadomasochiste des Hamers dans laquelle les femmes se font fouettées publiquement par les hommes qu'elles désirent sexuellement, femmes qui portent un collier de fer et une laisse. Beau spectacle et belle découverte de l'égalité homme-femme pour une fillette de 12 ans !

Je me demande également si Dutilleux n'est pas un grand naïf. Il accepte d'effectuer un reportage sur les femmes en Papouasie pour s'apercevoir que ce n'est qu'un prétexte pour promener les épouses de 2 avocats américains dans un pays humide afin d'accélérer la cicatrisation de leur lifting. Voyage, au passage, qui n'intéressera guère les deux femmes puisque l'une sera la plupart du temps saoule tandis que l'autre cocufiera son mari avec un papou australien.
Sa naïveté transparaît également dans sa recherche du premier contact avec une tribu. Il croira y être parvenu en 1985 en Papouasie mais la tribu était en réalité des étudiants papous qui désiraient vivre nus comme leurs ancêtres dans un village dans la montagne pendant les vacances scolaires !
Il dit qu'il est parvenu à ce 1er contact avec les Toulambis, tribu de Nouvelle-Guinée en 1993. Malheureusement pour lui, le film qu'il a tourné a été vu par de nombreux ethnologues depuis, dont certains sont spécialistes des tribus papoues, et, arguments à l'appui, tous crient à la supercherie. Lui maintient sa version. Alors, est-il un grand naïf abusé par l'infirmier qui l'a guidé jusqu'à cette tribu ? A-t-il lui-même bidonné son reportage ce qui poserait des doutes sur toute son oeuvre ? A-t-il raison contre tous les autres ethnologues ?

Une dernière chose me chagrine, son discours moralisateur : l'occident capitaliste, pollueur, cynique, injuste est du côté des méchants tandis que les tribus isolées qu'il visite sont du côté des bons et lui avec puisqu'il les aide. Mouais ! En lisant ses récits on ne peut pas dire qu'il est un saint. Il a infiniment plus participé à la pollution de la planète que la plupart des terriens avec ses incessants voyages en avion, en hélicoptère et ses dizaines de milliers de kilomètres parcourus en 4X4. Il a sympathisé avec un marchand d'armes saoudien et un exploiteur de chercheurs d'or au Brésil (il en dit tout le mal qu'il en pense mais il met dans son livre une photo sur laquelle il pose avec lui !) Il a participé également à un trafic d'armes à feu pour les Kayapos de son ami Raoni qui tuent les bûcherons brésiliens. Un cannibale asmat lui a fourni une vertèbre pour prouver que sa tribu a bien mangé Michaël Rockefeller dans les années 60, mais lui, 40 ans plus tard ne l'a toujours pas faite analyser laissant la famille Rockefeller dans l'ignorance (haine des milliardaires ?)

J'ai beaucoup développé les aspects que je trouve négatifs de ce livre mais je le recommande quand même. Il est d'une lecture agréable, sur un sujet particulier très différent de ce que l'on peut lire habituellement, même s'il y a répétitivité de l'action (il va voir une tribu, il la filme, il va dans une autre, il la filme…) et inutilité des derniers chapitres se déroulant en Amérique du Nord. Ce qui ne gâche pas le plaisir, le livre contient 2 cahiers de photos en couleurs étonnantes nous permettant de mettre des visages sur les protagonistes des récits.
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Jean-Pierre Dutilleux, fameux réalisateur belge, nous a fait découvrir Raoni, un des chefs de la tribu Kayapos du Brésil. Mais si, vous savez, cet Amérindien qui a fait le tour du monde pour rencontrer de nombreux chefs d’États afin de les sensibiliser sur la situation critique de la forêt amazonienne !

Jean-Pierre Dutilleux donc arpente le monde depuis des années à la recherche de ces peuples « premiers » comme il les appelle. Ces peuples qui n'ont encore eu aucun contact avec notre civilisation, qui ne connaissent ni portable, ni électricité, ni miroir. Bien sûr, très peu de peuples vivent aujourd'hui encore coupés du monde extérieur mais des souvenirs présents dans ce livre remontent aux années 80.

Car oui, ce livre est un livre souvenir, un carnet de voyage écrit 20ans après avec plus ou moins de détails selon les anecdotes, selon les notes retrouvées ou tout simplement les souvenirs qu'il lui en reste. Vous allez voyager avec lui sur toute la surface du globe, de l'Amazonie à la Papouasie en passant par l'Éthiopie et Madagascar ! A la rencontre de tribus n'ayant eu que très peu de contact avec notre civilisation. Un décalage énorme se crée parfois entre Dutilleux et sa caméra, ses multiples appareils photos et autres gadgets et ces peuples cannibales, chasseurs, cueilleurs et pas toujours accueillants (on peut les comprendre d'ailleurs). Des souvenirs pêle-mêle qui sont émouvants, cocasses, et parfois déroutants.

Mention spéciale aux deux folios photos insérés au milieu du livre qui permet de mettre des visages sur des noms, des paysages sur des descriptions et des images sur des traditions.
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Journaliste, réalisateur, photographe, voici comment on peut décrire Jean Pierre Dutilleux en trois mots ! Ses premiers pas de réalisateur le poussent dès 1973 vers la réalisation de documentaires ayant pour actrices principales les tribus vivants dans des régions reculées du monde. Il filme donc le quotidien de ces tribus. On le connaît surtout pour son documentaire « Raoni » (chef des célèbres Kayapos) avec lequel il figure dans la liste des nominés pour le meilleur documentaire lors des Oscars de 1979. En compagnie de Sting et de Raoni, il a ainsi fait le tour du monde afin de sensibiliser le monde moderne aux dangers de la déforestation.
« Sur la trace des peuples perdus » est le septième livre de l'auteur et s'inscrit tout naturellement dans la continuité du travail de Jean Pierre Dutilleux sur la préservation des derniers peuples du monde premier. Il s'agit d'un ouvrage autobiographique dans lequel l'auteur témoigne de ses explorations et de ses rencontres avec les tribus en voie de disparition. On y lit de nombreuses anecdotes, souvent drôles, cocasses, parfois touchantes et tristes.
Tout au long de ces témoignages, j'ai eu la désagréable sensation de lire les tribulations d'un aventurier à la recherche de sensations nouvelles. Les chapitres s'enchaînent autour de la vie de l'auteur, certains sont très intéressants lorsque ce dernier rencontre des personnages hauts en couleur (par exemple Raoni), d'autres vraiment sans intérêt quand il s'agit de sa vie personnelle. Les récits ne sont donc pas de qualité régulière et sont racontés, pour certains, avec une certaine légèreté et un manque de profondeur.
Il est d'ailleurs dommage que Jean Pierre Dutilleux ait centré son témoignage sur lui-même plutôt que sur les personnages rencontrés : il en résulte des anecdotes pauvres sur la transmission des connaissances des tribus observées. Les rites, les coutumes ne concernent qu'une infime partie du récit. On attendait plus d'ethnographie et moins de biographie !
Toutefois ce livre est d'une grande utilité dans la prise de conscience de la disparition de ces peuples. Les déforestation intempestives, les conversions abusives à la foi chrétienne par des méthodes violentes, la pollution industrielle, les maladies apportées par les hommes dits civilisés entre autre assurent l'extinction de peuples entiers. Ce n'est ni de la moralisation, ni de la culpabilisation, c'est une réalité dont l'auteur a été témoin !
Une critique mitigée donc, Dutilleux est avant tout réalisateur de documentaires et un bon photographe (comme en témoignent les photos du livre réparties en deux livrets), pas un écrivain. C'est malgré tout un livre à lire, destinés à un public bobo, public scientifique et rigoureux, abstenez vous !
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
"Moi Tsitandru, le guérisseur, je demande à Zanar, le Tout-Puissant, de m'aider à guérir les malades et de bien répondre à ceux qui me consultent pour me demander l'avenir. Je demande la pluie à Zanar pour que le hérisson ait beaucoup de petits dans la forêt car nous en avons besoin pour nous nourrir. Je prie aussi pour trouver du miel de moucheron, le meilleur mais le plus rare." Une pierre est son autel, la cire d'abeille est son encens et le miel son offrande à Zanar.
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La graisse de porc est fort utilisée en Papouasie pour lustrer la peau mate des hommes ; le noir brillant comme une chaussure de communiant est le signe d'élégance et de beauté ! Pas étonnant que Sam soit fier de sentir le cochon.
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