AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782362291722
96 pages
Editions Bruno Doucey (01/03/2018)
3.75/5   8 notes
Résumé :
Si le fleuve coule c’est qu’il ne sait pas encore nager. Le cheval noir fume mais ce n’est pas la pipe. Sur le parvis, un homme est couché en chien de fusil le long de sa chienne de vie. Qui a bu aboiera… On l’aura compris, Pef aime jouer avec les mots, mettre à jour leurs incongruités, dévoiler leurs sens cachés, les détourner de l’usage journalier qui finit toujours par ternir leurs couleurs. Tout simplement, les mettre en bouche comme des gourmandises… Toujours u... >Voir plus
Que lire après Toujours un mot dans ma pocheVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Toujours une pirouette verbale ou un jeu de mots dans ma poche...

Si le lecteur s'en tient à cela, il a de quoi se réjouir ! L'auteur de " La belle lisse poire du Prince de Motordu " n'a rien perdu de sa verve malicieuse! Un exemple ?

" Les corps beaux et laids
Croaseront le fer de leurs plumes" ( on dirait du ninosairosse😉!)

Le poète n'hésite pas par ailleurs à intégrer des paroles de chansons connues à ses textes ou à interpeller d'autres auteurs comme Boby Lapointe ou Baudelaire. C'est toujours piquant, inventif.

Mais je me suis lassée assez vite de ces jeux de sonorité, de ces amuse-mots, de ce " Lacanard", " Lacormoran"...

J'attends davantage de la poésie: qu'elle me fasse vibrer, qu'elle révèle des émotions, qu'elle suscite des sensations fortes... Ce n'est évidemment qu'un avis personnel! Pef n'a sûrement que le désir de s'amuser et de nous amuser. De ce point de vue, c'est réussi!
Commenter  J’apprécie          357
Un petit livre sympa aux couleurs acidulées qui donne la pêche
Une couverture zébrée de rose clair et de rose foncé avec un titre jaune fluo "Toujours un mot dans ma poche"

Je n'ai pas de poche assez grande pour l'emmener partout alors j'ai lu ce livre tranquillement à la maison. L'auteur est Pef, le papa du prince de Motordu. Dans ce recueil de poèmes pas de mot tordu mais des jeux de mots et un univers poétique. D'entrée le lecteur est prévenu : "le poète a le ciel sur la langue" sera le premier titre d'un texte en prose.
Le poète doute mais continue sa route en inventant un mot "aciéré"...Je vous laisserai deviner la définition de ce néologisme ...

Sans être exhaustive, ce recueil m'a charmée à bien des moments :

Pef essaie des sonorités, des images, par exemple trois haïkus avec chouette et mouette


Chouettes et mouettes absentes
Un lait de brume
sur la couette du lac

Préférerez vous ?


Sur la couette du lac
Un lait de brume
Chouettes et mouettes absentes


Ou encore ?

Un lait de brume
Sur la couette du lac
Chouettes et mouettes absentes



Un livre qui donne la part belle aux mots et aux couleurs aussi comme ce poème (sans titre p25 ) qui est une ode au vert (je vous ai dit que j'aimais le vert ?) ....Poème qui m'a paru un clin d'oeil à Raymond Queneau

P36, je souris devant un clin d'oeil à Rimbaud et son dormeur du val..
P46, j' embarque sur un bateau ivre (autre clin d'oeil ?)
En face de ce poème qui met en avant la mythologie (Calypso, Nausicaa...) lui répond un poème d'une tristesse infinie : nous sommes toujours quelque part en Méditerranée mais le dormeur du val est un petit garçon de trois ans, Alan, un petit garçon dont la photo a fait le tour du monde ... Pauvre monde qui laisse se noyer les enfants qui fuient les pays en guerre...

Sans tous les citer, j'ai beaucoup apprécié ces poèmes, instants de vie, éclats de couleurs (en particulier le bleu), des phrases qui m'interpellent et me font à nouveau sourire
" il pleut du bleu
Les nuages passent leur serpillère
Au bout du vent balai"

Pef nous invite à le suivre dans l'espace, le poète cosmonaute, à la rencontre des mots et des couleurs

Les différentes parties sont séparées par des titres qui sont à eux seuls une poésie :
Dans la Veine du paysage, mon regard en bagage. Bleu, blanc , blues, coup de hache dans le calendrier , une main de passage te fera survivant ...


Je laisse le mot de la fin à Pef
Statue de sable je suis
Léchée par les vagues du temps
L'enfant que je fus
M'a construit en jouant
Grain sur grain
Grains de nuit
Grains de jour

Commenter  J’apprécie          20
Tout d'abord merci à Babelio pour son opération masse critique et aux éditions Bruno Doucey pour l'envoi du livre.
Pef, je l'ai connu enfant, comme beaucoup, avec les aventures de Motordu.
Dans ce recueil, l'auteur s'essaye à un autre registre : la poésie. Ceci dit, son « prince » n'est pas très éloigné, car il joue avec les mots et la différence de sens oral / écrit : « Mon vieux coeur fait des vagues / Parfois des vagues laides ».
En moins d'une centaine de pages, qui se lisent par fragments, un poème par-ci, un poème par-là, Pef nous parle de paysage, de poète et de ses ressentis. le ton est souvent léger, mais le propos parfois plus profond ou mélancolique (la guerre, la chasse, la vieillesse).
Mon coup de coeur va au poème des pages 42-43, cet homme qui ose dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas en termes d'amour. Un petit bijou littéraire !
Un livre à picorer, pour tous les amoureux de la langue et des doux mots. On devrait tous avoir un livre comme ça dans sa poche, le titre résume parfaitement ma philosophie de vie !
Commenter  J’apprécie          20
Pef, le prince de Motordu de mon enfance. J'ai déniché ce recueil en rayon jeunesse (c'est le graal car je n'avais jamais remarqué ce rayon). Jeux de mots, jeux d'images, il jongle pour amuser le lecteur. J'ai été sensible à quelques poèmes mais la plupart me sont passés à côté malheureusement.
Commenter  J’apprécie          70
[reçu dans la cadre de la Masse Critique]

Quel plaisir de retrouver l'auteur du Prince de Motordu, que j'ai tant aimé étant jeune.
Un recueil de poèmes où l'on reconnait le style de l'auteur, parfois absurde, parfois grave, toujours tendre.
A picorer au fil de ses envies, pour passer un joli moment.
Commenter  J’apprécie          20

Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
On a vu sous le vent
Des oiseaux collés sur les nuages

On a vu des chapeaux
Perdre la tête

Des parapluies
Retroussés

D’où dégoulinent toutes gouttes


On a vu ricocher des frissons aquatiques
Et quelques tuiles
Sortir du rang des toits

On a revu des loups
Dans des courses de haies

On a vu des collines
Arracher leurs racines

On a vu l’alphabet
Perdre consonnes et voyelles

On a vu le silence faire la sourde oreille

Et puis on n’a plus vu grand-chose
Car poussée par le vent
La nuit enfin dégringolée

Je n’ai jamais couru

C’est seulement la Terre
Qui tournait un peu plus vite

Entraînant avec elle
Coursiers chasse à courre
Et les cours de justice
Avec leurs avocats
Aux robes retroussées
Par des pincettes à linge

Je n’ai jamais couru
De courbes en coursives
Qu’après le temps

Passant la première
Puis la seconde
Ma seconde doublée
Pour un déni d’algèbre
En un si long cours de blouse
Où je bâillais comme les mouches

Je n’ai jamais couru
Poitrine en feu
Qu’après les filles
Déjà réservées pour d’autres baisers
Aujourd’hui dépareillés

J‘ai pris tout essoufflé
Des lignes d’arrivée
Où personne ne m’attendait

Je n’ai jamais couru qu’après ma destinée
Commenter  J’apprécie          20
Une dent
Pourtant
Que j'avais toujours
Logée
Nourrie
Brossée

Une vieille dent à cheveux blancs
M'est ce matin tombée de la bouche

Ecoute-moi bien
M'a dit cette dent
Je suis dans le noir depuis que je suis née
Les seules fois où j'ai vu le jour
C'est que tu bâillais
Tu mangeais
Tu parlais
Alors pour le temps qu'il te reste à vivre
Je veux plus de lumière
Et je te quitte

Pauvre dent
La voici dans la bouche infinie du monde
A la pluie
A la brume
Au soleil
Et aux fraises
Commenter  J’apprécie          60
(...)
Alors il pleure Dieu
Des larmes de pervenche
Ruissellent sur rivières
Mares étangs
Lacs mers océans
Et sur les chardons de l’été

Il pleut du bleu

Les nuages passent leur serpillière
Au bout du vent balai

Dieu dit palsambleu
Où est passé mon bleu
Dieu a perdu sa craie
Sa craie couleur bleuet

Et moi fleur bleue
Je l’ai trouvée
Depuis je suis un peu au ciel
Commenter  J’apprécie          60
On a vu des collines
Arracher leurs racines
(......)
On a vu l’alphabet
Perdre consonnes et voyelles

On a vu le silence faire la sourde oreille

Et puis on n’a plus vu grand-chose
Car poussée par le vent
La nuit enfin dégringolée
Commenter  J’apprécie          90
Dans le tronc du temps
Que cet arbre tienne
Jusqu'à ce que ma vie se rompe
Et que feuilles et bourgeons inutiles
viennent aux épousailles du sol
Commenter  J’apprécie          90

Videos de Pef (37) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de  Pef
Foire du livre 2016 – La place de l’illustration dans la littérature Jeunesse Il ne fait nul doute que l’illustration est un art à part entière, dont la vocation est notamment d’éduquer l’oeil des plus jeunes dans un monde ou ils sont saturés d’images. Plusieurs grands noms de l’illustration contemporaine - parmi lesquels Alain Serres, Juliette Vallery, Éric Veille et Zaü - nous donnent leur point de vue sur la place faite à l’illustration dans la production littéraire pour la jeunesse.
Cette émission s’intitule « La place de l’illustration dans la littérature Jeunesse », présentée par Raphaëlle Botte qui reçoit : - Alain Serres pour son livre « La Souris qui sauva toute une montagne », aux éditions Rue du Monde - Juliette Valléry pour son ouvrage « Patabulle cultive son jardin », aux éditions Encore - Eric Veillé pour son livre « Lionel », aux éditions Actes Sud Junior - ZAÜ pour sa publication « J’atteste contre la barbarie », aux éditions Rue du Monde - PEF
+ Lire la suite
autres livres classés : poésieVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (15) Voir plus



Quiz Voir plus

PEF et le Prince de Motordu

Que signifie PEF ?

Pascal Edward Ferrier
Pierre Elie Ferrier
Paul Eric Ferrier

7 questions
13 lecteurs ont répondu
Thème : PefCréer un quiz sur ce livre

{* *}