Ses mots claquent comme une transgression permanente, la colère désarmée d’une partie du peuple perdue dans un monde qu’elle ne comprend plus, ouvert, rapide, numérique, où demain ne sera pas forcément meilleur qu’hier, où les enfants ne vivront pas toujours mieux que leurs parents, où la promesse d’un rêve américain ne suffit plus pour se lever le matin et aller travailler. Où l’Amérique ne sera plus majoritairement blanche. Ils ont oublié que leurs ancêtres sont arrivés d’Allemagne, d’Irlande, d’Italie, de Pologne ou d’Écosse.
Il n’y a qu’un tiers du pays à l’approuver dans les sondages coûte que coûte, quoi qu’il dise. Un sur trois, c’est peu et c’est beaucoup, paraît-il. Ça a été suffisant hier, ça pourrait bien l’être à nouveau demain, ne nous y trompons pas, et c’est pour cela que ses trumpitudes continueront. Parce qu’elles racontent une autre Amérique, à la fois tout à fait inconnue et faussement familière, comme une photo jaunie retrouvée dans une commode bricole le souvenir d’un temps qui n’a jamais vraiment existé.
Son pouvoir, ce sont ces mots. Ces trumpitudes, comme nous pouvons désormais les désigner, tantôt déroutantes, rageuses, cocasses, inspirées, angoissantes, simplistes, crâneuses, créatives, absurdes, menaçantes, narcissiques, mensongères ou grotesques. Ce flot de trumpitudes tapotées sur son téléphone, crachées aux journalistes ou hurlées sur les estrades.
La politique, c’est dire des choses aux gens. Lui a su parler et être écouté de ceux qui pensaient qu’on ne les entendait plus. Il leur dit les mots que les autres n’osent plus prononcer, les mots qui lui passent par la tête, les mots de la rue, des tabloïds et de la télé-réalité, compréhensibles par un enfant de dix ans, un vocabulaire de soixante-dix-sept mots, écrivait au New Yorker Philip Roth, l’auteur du Complot contre l’Amérique, juste après l’investiture.
« Annoncer qu’il ne doit y avoir aucune critique
du président, ou que nous devons soutenir le président,
qu’il ait raison ou tort, est non seulement antipatriotique
et servile, mais c’est une trahison morale. »
Theodore ROOSEVELT.
Ses trumpitudes ne sont pas que des paroles en l’air. Qu’elles fassent vibrer, sourire, frémir, elles racontent une Amérique nouvelle. Peu importe qu’il n’ait jamais vraiment été démocrate et qu’il ne soit jamais vraiment devenu républicain, la question n’est pas là, et au fond tout cela compte si peu. Malgré ses efforts, malgré ses mots, beaucoup de conservateurs doutent de sa sincérité et beaucoup de progressistes croient encore ne pas avoir à le prendre au sérieux. Il n’est pas un idéologue, il n’est qu’un populiste opportuniste.
TRUMP – J’adore faire ça. Je, vous savez, je prends vraiment du plaisir. C’est toujours un défi, comme la vie elle-même est un défi. Mais c’est quelque chose que j’aime vraiment et je pense que j’ai fait un très bon travail. (…) Certes c’est un job difficile. Mais j’ai eu plein de jobs difficiles. J’en ai eu qui étaient plus durs, même si je vous le ferai savoir plutôt à la fin des huit ans. Peut-être huit ans. Avec bon espoir, huit ans.
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