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EAN : 9782701307305
123 pages
Berger-Levrault (24/07/1995)
5/5   1 notes
Résumé :
"Un petit livre naïf" ? Oui, si l'on considère que l'auteur s'est peu soucié d'enchaîner ses chapitres en vue d'une démonstration rigide et que son cœur y parle d'abondance. Non, si l'on observe que sa raison ne parle pas moins haut que son cœur. D'un bout à l'autre, deux thèmes se croisent sans cesse : l'amour de la France et l'identité française de la Wallonie. Si l'auteur aime la France passionnément, il ne l'aime pas d'un amour aveugle. Ca et là, il fait part de... >Voir plus
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Mon ami Jean V. et moi, vers notre douzième année, avons bien des fois fait le trajet. Si nous étions de bons marcheurs, nous étions des lecteurs non moins infatigables et, tout en cheminant, nous parlions des livres que nous avions lus : Les Trois Mousquetaires, Notre-Dame de Paris, L'Histoire des Girondins, Sans-Famille... Nous avions lu aussi La Dernière Classe et nous avions vu le futur général Drouot apprendre ses leçons à la lueur du four paternel. Ces récits nous révélaient la France, nous nous identifiions aux héros réels ou imaginaires dont ils nous contaient l'histoire. Nous pensions comme Vergniaud, sentions comme d'Artagnan et Rémi, étions indignés contre Claude Frollo. L'année 1918 ne se perdait pas encore dans le passé. Nous nous en souvenions parfaitement et, dans nos esprits, des noms comme Verdun, Douaumont et Le Chemin des Dames évoquaient des images imprécises mais fulgurantes. Notre pensée ne sortait pas d'un cadre exclusivement français. Sans que nous en eussions conscience, la France était notre patrie spirituelle.
Nous ne dépassions guère le poteau frontière. Le premier village français, Hon-Hergies, était encore loin et nous n'y sommes allés qu'une fois ou deux. Qu'y aurions-nous vu ou fait ! Il ressemblait comme un frère à Sars-la-Bruyère et, du reste, nous n'avions pas un sou à y dépenser.
Le seul fait d'être sur le sol français nous suffisait. Ni l'herbe ni le fossé qui bordaient le chemin ni l'air que nous respirions n'étaient différents, mais nous savions que devant nous, sur mille kilomètres, jusqu'aux Pyrénées et jusqu'à l'Atlantique, s'étendait le pays de Victor Hugo et de Lamartine, qu'au loin il y avait Paris. Nous étions transportés d'une sorte d'ardeur mystique.
Je ne sais plus lequel de nous deux a dit le premier en regardant ce chemin, ces champs, ces rideaux de peupliers et ces bosquets de coudriers qui étaient la France : "Nous sommes chez nous." Ce que je sais, c'est que, par la suite, chaque fois que nous avons franchi la ligne invisible qui était la frontière, nous avons répété : "Nous sommes chez nous."
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