Un roman à quatre mains, pour se donner du courage, pour se souvenir à deux, pour raviver le mémoire, pour ne pas oublier. Surtout ne pas oublier…. Mais comment oublier ?
Victor est décédé à l'âge de treize ans, après avoir chuté du toit ; il s'amusait avec son cousin, s'imaginaient tour à tour cinéaste et acteur, ils filmaient leurs aventures, ils voulaient faire un film, ils n'étaient que des enfants, ils n'ont pas soupçonné le danger.
En une seule seconde, en un seul instant, la vie a basculé, la mort est entrée et a tout ravagé sur son passage.
Les parents de Victor expriment l'indicible, cherchent à mettre des mots sur leur douleur, sur leur perte, sur ce trou béant qu'est devenu leur vie sans leur fils, mais en vain. Aucun mot ne peut représenter leur souffrance et ce roman témoigne de la vacuité de notre langage.
Pourtant, chacun de son côté essaie de se livrer, revit ce terrible instant où Victor s'est éteint, revit aussi les moments passés ensemble, pour que les sourires de Victor, sa joie de vivre et son amour prennent le pas sur les coeurs désormais brisés de ses proches.
Un enfant est un ouvrage fait d'ambivalences, de paradoxes, à l'image de la vie.
Si la vie s'est arrêtée pour Victor, elle continue pour ses parents ; si les mots sont vains, écrire est pourtant salvateur, et le lecteur découvre le deuil de deux parents anéantis par la disparition de leur fils, cet ange souriant, auréolé de bienveillance, de foi en l'avenir, à travers la voix du père, dont le déni est flagrant, terriblement tragique, mais également à travers la voix de la mère, éplorée de chagrin, qui ne cherche qu'à faire vivre son fils à travers ses mots.
Un enfant est un hommage déchirant, terriblement touchant, un appel à la mémoire, un témoignage de vie, un cri d'amour de deux parents pour leur enfant parti bien trop tôt, un refus d'oublier et un devoir de se souvenir, malgré la douleur, malgré les larmes, malgré ce souffle au coeur, il faut respirer, il faut avancer.
« Certains pensent qu'il vaut mieux se taire, ne pas remuer les souvenirs douloureux. Il n'y a rien à remuer. Tout est là. Comment penser qu'un jour quelqu'un puisse me rappeler de penser à toi ? Toutes les mamans qui ont perdu
un enfant ont envie de parler de lui. Toujours. Pour toujours. Pour toute cette vie sans leur enfant. Parler de lui, lui rendre hommage, éternellement”.