Une lame si douce

On suit ici la vie d'une femme de cinquante ans, célibataire et fière de l'être. J'ai été surprise de la manière dont est traité le sujet car habituellement on nous parle plus de trentenaires célibataires et de leurs péripéties ou bien d'hommes possédés par le démon de midi et leurs doutes. C'est donc tout nouveau.

C'est un roman que je trouve tout à fait réussi de par le style, le choix de la narration et par le fait que c'est très réaliste. En effet, les dialogues sont des dialogues que l'on pourrait avoir, les personnages sont des individus lambdas et on peut même leur retrouver des ressemblances avec des personnes de notre entourage : amis, voisins, famille. L'écriture est simple mais efficace et l'histoire se tient de bout en bout. C'est un roman assez court et il couvre 48 heures de deux femmes une fille et sa mère.

La mère va se trouver en situation de questionnement suite à sa rencontre avec un inconnu pendant qu'elle attend sa fille partie faire des examens médicaux. Elle se demande si elle doit rester avec son compagnon actuel ou plutôt suivre cet inconnu. Elle s'interroge sur ses relations avec sa fille qui sont loin d'être idylliques. Vous l'aurez compris fan d'adrénaline et action ce n'est pas un roman pour vous, car il faut bien avouer qu'il ne se passe pas grand chose et que les phrases parfois alambiquées de l'auteur donne un ton lourd au tout. Mais, je n'ai pas trouvé cela gênant car c'est volontaire je pense et ça va bien avec le sujet.

Je n'avais pas compris la couverture du livre et je ne la trouvais pas spécialement gracieuse, mais il faut le lire pour comprendre ce que cette huître vient faire là. Je vous laisse le découvrir.

Les personnages sont attachants particulièrement Ute la mère qui est en proie aux doutes et ne sait plus trop ce qu'elle doit faire. J'ai passé un bon moment c'est pas le coup de coeur mais je ne regrette pas cette découverte.

VERDICT

Fans d'adrénaline et d'action passez votre chemin ce n'est pas un livre pour vous. Pour les autres, laissez-vous emporter dans cette histoire qui est probablement celle de nombreuses personnes. Un court roman qui se lit assez rapidement et qui est agréable à lire
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Voilà un court roman qui me laisse dubitatif. le fait de parler d'une femme de cinquante ans qui vit librement son célibat (Peter est son amant du moment, mais ils ne vivent pas ensemble) et sa vie sexuelle est plutôt original, elles ne sont pas légion en littérature ou cinéma contrairement aux femmes plus jeunes. Souvent, il faut bien le dire, c'est l'homme qui se pose des questions à cet âge-là dans les romans où les films. de ce point de vue, le roman est réussi et le choix de la narratrice bon. L'histoire est crédible, réaliste, chacun de nous pourrait croiser l'un des personnages ou tous au coin de la rue sans vraiment y faire attention. Ute, Ruth ou les hommes qui les accompagnent le temps de ces 117 pages pourraient même être des personnes de notre entourage, des voisin(e)s, des ami(e)s, des connaissances, ... Ce roman pourrait se sous-titrer "Quarante-huit heures de la vie d'une femme". Pendant ce laps de temps, Ute va se poser un tas de questions, sur sa relation avec sa fille, sur son attachement à Peter, sur sa relation naissante avec cet inconnu : lequel des deux choisir ? Et d'ailleurs est-il obligatoire de choisir ? La solution, si tant est qu'il y en ait une viendra sans doute lors de ce dîner d'anniversaire, lorsque tous dégustent des huitres et boivent beaucoup.
Ce qui me laisse hésitant, dubitatif (le mot de ralliement des éjaculateurs précoces précisait Pierre Desproges) comme je disais plus haut, c'est la manière de raconter cette histoire. Les phrases sont longues, parfois tortueuses, "à rallonge" qui ralentissent le rythme déjà pas trépidant (mais le genre ne supporterait pas non plus une histoire à deux cents à l'heure) et gâchent un peu le plaisir. Malgré sa petite taille, le roman souffre de répétitions, de redondances, mais peut-être est-ce pour mieux coller aux interrogations de Ute qui reviennent sans cesse, qui ne la quittent pas de ces deux journées ?
Néanmoins, on sent que l'auteur a de la tendresse pour cette femme et pour ceux qui l'entourent. Pour Ruth qui vit ces jours avec l'angoisse d'une mauvaise nouvelle suite à sa mammographie. Pour Peter qui sent bien que Ute qu'il aime peut lui échapper. Pour l'inconnu (qui en fait se prénomme Achim), veuf depuis peu. J'avoue avoir eu un peu de mal à m'attacher à eux, à compatir, je n'ai pas passé un mauvais moment, non, loin de là, mais ce roman ne restera pas comme l'un de ceux qui m'ont marqué.
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