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EAN : 9782363583024
164 pages
Editions Vendémiaire (06/09/2018)
4/5   1 notes
Résumé :
Un souverain régnant sans discernement, la corruption répandue partout, un clergé hypocrite assurant sa domination par l'intolérance... Les stéréotypes ont la vie dure sur l'Ancien Régime, référence obligée pour qui veut stigmatiser un système politique et social auquel nous aurions heureusement échappé grâce à la Révolution. Autant d'idées reçues héritées du XIXe siècle, que l'un des plus grands spécialistes du XVIIIe siècle français conteste ici avec force, à trav... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Censeur, despotique, terrible… telles sont les images qui circulent sur l'Ancien Régime. Bien sûr ces images ne sont pas tout à fait fausses, l'édit de Fontainebleau, les querelles jansénistes, la censure, etc., sont là pour nous le rappeler. Toutefois, arrêter l'Ancien Régime à ces images dominantes serait une erreur, puisque ce régime politique qui a duré plusieurs siècles a connu plusieurs mutations (beaucoup au 18ème siècle), ainsi que plusieurs rois et ministres aux personnalités diverses, changeant ainsi la perception uniforme que l'on peut en avoir. Ces variations qui indiquent que rien n'est statique, et montre que parfois on peut avoir un regard décalé par rapport à la réalité, Guy Chaussinand-Nogaret va nous faire la grâce de les aborder.

La réalité des idées reçues :

Comme je le disais un peu plus haut, tout ce qu'on peut dire de terrible sur l'Ancien Régime n'est pas faux. Il est en effectivement vrai, que la monarchie française était despotique et jouait de la censure afin de mieux contrôler le royaume. Les livres imprimés aux frontières, l'aventure mouvementée de l'encyclopédie, ou encore les lettres de cachets, la réforme Maupeou comme la suppression du droit de remontrance des parlements sous Louis XIV, le prouve.
Il est vrai aussi qu'il existe un certain immobilisme réel et dans les esprits, comme l'atteste les freins que pose la religion, et les arguments que les nobles avancent pour garder et récupérer du pouvoir que l'absolutisme a bridé. En outre, la convocation des États Généraux de la fin du règne de Louis XVI montre bien cette société encore vue et divisée en trois ordres.
Cependant, comme l'auteur va le montrer à travers le 18ème siècle, l'image que l'on a de ce régime n'est pas tout à fait juste, même si elle n'est pas entièrement fausse.

Un monde en mouvement :

En effet, l'ancien régime n'est pas un monde quasi statique et dictatorial qui se serait libéré d'un coup à la Révolution,...

(suite blog)
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Il était acquis dès 1789, et l’historiographie n’a pas manqué de le confirmer, qu’un monde nouveau était né le jour de la prise de la Bastille. Première journée révolutionnaire, ce 14 juillet mémorable effaçait d’un coup dix siècles d’histoire et ouvrait la voie à une modernité épanouie dans la négation de tout ce qui avait jusqu’alors défini l’État monarchique, la pratique politique, la condition des sujets, la hiérarchie des états et les valeurs sur lesquelles reposait tout l’édifice social. Et si tout cela n’était qu’une fiction, une catharsis destinée à chasser les démons que la conscience nationale redoute parce qu’ils imposent encore aujourd’hui leur présence et leur pouvoir ? Et si 1789 s’était borné à établir le procès-verbal, dresser l’état des lieux, prendre acte d’une situation depuis longtemps acquise ? Et s’il s’était contenté de transformer l’usage en droit ? En effet, la Constitution sanctionna, plus qu’elle n’inventa, tous les acquis des décennies antérieures et alla peu au-delà des audaces que les deux siècles bourboniens, et surtout le dernier, avaient fait entrer dans les faits tant au plan social que dans les domaines plus instables de la pensée et de l’idéologie.
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Pendant longtemps et jusqu’au règne de Louis XV, le gouvernement d’un seul ne fut pas sérieusement conteste et jusqu’à sa remise en cause par le mouvement philosophique il fut accepté sans réticence, apparaissant aux yeux des commentateurs comme la forme la plus parfaite de gouvernement.
Accoutumés à la séparation des pouvoirs et au régime représentatif, le gouvernement d’un seul, assimilé à la dictature et au totalitarisme, nous apparaît comme un régime monstrueux ; il n’en allait pas ainsi à l’époque classique de l’Ancien Régime où ce type de gouvernement était justifié par l’histoire et par la volonté divine, car Dieu avait institué les rois pour gouverner ses créatures et inspirait leurs décisions. Il en allait ainsi partout et pas seulement dans les États catholiques. La religion dans laquelle baignait toute la société était un frein puissant à la toute-puissance du roi dont les scrupules de conscience pouvaient le porter à la mansuétude ; mais tout dépendait de la personnalité du monarque qui pouvait être débonnaire, autoritaire ou indifférent. Cependant la religion était aussi un poison qui autorisait toutes les cruautés. Le jour du sacre, le roi jurait de combattre l’hérésie et d’anéantir tout ce qui bravait l’orthodoxie royale en vertu du principe : un roi, une seule foi.
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