Ce roman graphique me laisse interrogative...Ses points forts sont un graphisme original avec un travail sur les couleurs remarquable, son symbolisme et sa poésie. Je suis cependant déçue par le peu d'émotion qu'il provoque et je dirais que ses points faibles sont une certaine confusion,,des portraits pas assez approfondis et une conclusion qui me semble en contradiction avec la fin de l'histoire.Le thème m'avait séduite: la lutte de Verdad, jeune fille pendant la guerre d'Espagne,et j'attendais un vent de liberté,d'espoir ,de solidarité, or ce n'est pas ce qui ressort de cette lecture.J'ai ,paraléllement découvert l'existence de Monte Verita, en Italie, lieu d'accueil d'une utopie "anti capitaliste" créée en 1900 qui a accueilli des personnes comme Hermann Hesse,Gustav Graser...C'est toujours un plaisir d'accéder à ce type d'information!
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C'est vrai que l'Espagne a beaucoup souffert du fascisme qui a duré plus longtemps qu'en Italie ou en Allemagne. Oui, près de 40 ans tout de même. La Seconde Guerre mondiale a été pourtant gagné mais on n'a pas terminé le travail jusqu'au bout. Et dire qu'il y a de plus en plus de nostalgiques de cette période assez funeste.
Cette oeuvre nous montre le combat d'une femme qui lutte de toute ses forces contre les franquistes dans les montagnes pyrénéennes. C'est une bd plutôt triste et tragique avec un graphisme assez puissant qui ne laissera pas indifférent. Notre héroïne incarne le refus du fascisme avec beaucoup de courage. C'est clair qu'on ne peut être que touché par cette grâce presque poétique à moins d'appartenir à l'autre camp...
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J'ai été attirée par ce roman graphique pour sa couverture et ses dessins colorés prometteurs ainsi que par la 4ème de couverture annonçant un récit historique de lutte anarchiste pendant la guerre d'Espagne.
Pour ce qui est du dessin, c'est largement à la hauteur de mes attentes : très poétique et extrêmement coloré ; chaque époque a sa propre tonalité chromatique ce qui aide à suivre le fil de l'histoire.
En effet, la chronologie du récit est complètement éclatée et on fait sans cesse des va-et-vient dans la vie de l'héroïne : son enfance et les légendes et mythes qui l'ont peuplée, son action dans la guerre d'Espagne, la fin officielle de la guerre, le repli dans les montagnes et la vie de résistance. le récit est vraiment centré sur le parcours personnel, psychologique, de l'héroïne, mais très peu sur ses idées, si ce n'est celles visibles en actes. J'ai eu du mal à faire le lien entre certaines parties.
Quelques scènes ont pour cadre plus ou moins directement la guerre d'Espagne mais on n'apprend pas grand chose de concret à ce sujet, d'où une certaine déception pour moi.
C'est un bel objet, indéniablement, qui raconte un cheminement de femme de manière assez tortueuse, et dont le côté historique est très peu développé.
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Un livre tout en ellipses dans lesquelles j'ai fini par me perdre. Pour faire passer quelques informations sur le déroulé des événements en Espagne, c'est loupé, mais pour me laisser dans un certain état de perplexité, tant au niveau de l'histoire, de l'état d'esprit de Verdad que du dessin flamboyant, c'est réussi.
La mise en parallèle des racines de l'héroïne venant d'un village communautaire où sa mère a vécu, et de son militantisme, sans qu'un lien quelconque soit proposé dans l'ouvrage, est intéressant.
Un livre nécessitant peut être plusieurs relectures attentives pour tout bien comprendre.
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Un enchantement visuel nourri par la finesse du crayon et l’incandescence des aquarelles, tout en subtilité. Qu’importe que l’on soit anarchiste ou pas finalement, Verdad donne surtout l’envie d’y croire.
Lire la critique sur le site : BoDoi
Outre l’originalité de la thématique, il faut enfin insister sur le travail artistique qui est à l’œuvre dans cet album.
Lire la critique sur le site : BDZoom
Verdad , verdad ....., on la clame , on la réclame . Encore ....Toujours ....Et pas seulement .....Verdad , reparacion y justicia ( vérité , réparation et justice ) est la revendication , mille fois répétée , des vaincus , des exilés , des torturés , des exécutés , des persécutés , des bâillonnés de l'Espagne . Quatre-vingt ans après la guerre civile , quarante ans après la mort de Franco , les blessures restent ouvertes et les fosses fermées . Il a fallu payer le prix fort pour conquérir une démocratie précaire . La liberté des victimes en échange de l'impunité des bourreaux . On a nommé " transition " ce mesquin marchandage . Mais le pacte se fissure au fur et à mesure que le temps passe . Loin d'accepter l'oubli ou la résignation les petits-fils de ceux qui luttèrent contre l'ignominie autoritaire veulent restaurer leur mémoire ; ou du moins recouvrer leurs restes . Cent vingt mille espagnols furent jetés dans deux mille six cents fosses communes . L'Espagne dispute au Cambodge le record mondial d'enterrés anonymes , conséquence de la répression politique . Comparée à l'Allemagne d'Hitler ou à l'Italie de Mussolini , l'Espagne est le pays d'Europe -- On a tendance à l'oublier -- qui est resté le plus longtemps fasciste . L'Histoire , comme les assassinés du franquisme , est maintenant enterrée sous des monceaux d'hypocrisie diplomatique , de cynisme international , de manipulations et de mensonges . Donc , verdad , verdad .....
La renarde observe. L'empreinte est toujours ailleurs, mais son regard est ici, dans les entrailles du village où traine le coeur terne de tout ce qui est miséreux. L'humain.
Ce mal du siècle, le fascisme.