AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782330014933
192 pages
Sindbad (09/02/2013)
2.7/5   5 notes
Résumé :
Trois personnages, une femme émancipée, hôtesse de l’air de son métier, un homme du peuple, averti et charmeur, et un vieux politicien déluré, se racontent et se confient, se croisent et se séduisent, s’entraident et se dupent. En filigrane de leurs confessions se dessine une image contrastée de la société marocaine contemporaine, avec ses aspirations au changement et ses blocages structurels. Les “vies voisines” sont autant de quêtes existentielles qui questionnent... >Voir plus
Que lire après Vies voisinesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Ce roman, évoqué dans le cadre de la Grande Librairie je ne sais plus trop avec quels invités, m'avait intriguée. Mohamed Berrada se donne beaucoup de mal pour raconter cette histoire de vies croisées. D'abord, un conteur, ensuite, un narrateur-narrataire Samih et enfin les personnages qui se confient à ce dernier.
Naïma Aït Lahna, hôtesse de l'air pour un temps et mère de Naïm, accumulent les amours de passage jusqu'à son mariage qui ne dure pas. Ould H'nia, à la tête d'une famille sans père, s'exile en Allemagne pour mieux subvenir aux besoins des siens. Abdel Moujoud al-Wariti, conseiller politique aux heures les plus sombres du Maroc, ressent le poids des ans et souhaite s'affranchir de ses responsabilités et mieux profiter de la vie. Ainsi, chacun à sa façon compose avec les réalités vécues au sein d'un pays qui traîne une classe politique corrompue, divisé entre laïcité et religion.
Avis aux intéressés : pour mieux en apprécier le propos, ce roman nécessite certaines connaissances de l'histoire marocaine. Ceci dit, j'en ai aimé l'écriture poétique et le déroulement, semblable à un bref conte des mille et une nuits.
Commenter  J’apprécie          110
Peut-on associer des modalités de narration issues de traditions littéraires différentes ? C'est à cet exercice que s'emploie Mohamed Berrada dans son roman Vies voisines.

Ce roman s'articule autour de la vie de trois personnages : une femme en recherche d'émancipation, Naïma Aït Lahna, hôtesse de l'air, banquière, et trafiquante de drogue au final, un jeune homme en mal d'évasion et de dépaysements, le fils de H'Nia, et Abdel Moujoud –al-Wariti, vieux politicien roué.
Tous ces personnages ont pour point commun d'avoir participé, chacun selon son parcours, à l'histoire du Maroc contemporain, d'en être un échantillon parfois très représentatif. La vie de chaque personnage y est décrite. Mohamed Berrada y ajoute le récit de ce qu'il appelle le narrateur-narrataire, sorte de dépositaire de l'authenticité de chaque récit. L'auteur du roman y superpose la voix d'un conteur, le râwî, figure centrale de la littérature populaire arabe.

Ce qui frappe dès les premières pages de l'ouvrage, c'est l'omniprésence de l'histoire du Maroc depuis l'Indépendance .Ainsi, Naïma évoque t-elle les idéaux - ou la « naïveté ?- d'une certaine jeunesse marocaine : « Notre jeune âge conjugué aux échos de la révolte mondiale nourrissait notre volonté de détruire l »ancien pouvoir qui s'était ravivé après l'Indépendance. Nous avions l'ambition d'imposer les valeurs du changement pour affranchir les gens de l'esclavagisme. »
Abdel Moujoud al-Wariti confesse, lui aussi, quelques espérances démesurées et semble réévaluer le rôle qu'il a joué comme homme public lors d'une interview accordée à une chaîne de télévision marocaine : « Wariti répondit avec une certaine animosité : il n'avait cessé de conseiller les gens du pouvoir et de les mettre en garde, mais il n'était pas directement responsable des violences faites .Puis il ajouta : par ailleurs, je connais mes limites, et on ne plaisante pas avec le pouvoir. »

Pour le jeune homme, fils de H'Nia, il tentera une libération sexuelle dans les bars de Casablanca, puis une vie nouvelle en Allemagne avec un homosexuel rencontré dans une boîte de nuit au Maroc. Les destins de ces trois personnages se croisent, interfèrent. Ils se rencontrent, se séduisent, souvent, et se dupent. Leurs tentatives d'entrer dans la modernité, par le culte du corps, de l'argent, par la défense d'idées ressenties comme novatrices et progressistes sont un reflet assez fidèle de la situation du Maroc contemporain, pays en proie, tous comme ses romanciers, à un questionnement passionnant sur l'orientation à donner à sa société. Mohamed Berrada prend ainsi en tant que romancier toute sa place dans cette interrogation du Maroc sur lui-même.
Commenter  J’apprécie          20


critiques presse (2)
LaLibreBelgique
16 avril 2013
Dans un beau roman, Mohamed Berrada nous donne une autre vision du pays. Un tableau d’une sensualité étonnante.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Lhumanite
18 mars 2013
Roman, récit, conte, entretien, lettres, théâtre… On trouve toutes ces formes d’écriture dans le dernier roman de l’écrivain marocain Mohamed Berrada. [...] Dans ce qui est avant tout un exercice de style, les fils se croisent, comme ceux de marionnettes, au gré des aléas de vies chahutées.
Lire la critique sur le site : Lhumanite
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Je ne saurais dire pourquoi, mais son assurance, son équilibre, son visage avenant me donnaient l'impression qu'il portait un étendard symbolique, pour moi ésotérique, qui lui avait permis de triompher sur ceux qui abandonnèrent la scène politique, faute d'avoir eu l'intelligence de comprendre le jeu de l'autorité et de l'exercice du pouvoir avec patience et longanimité.
Commenter  J’apprécie          10
(...) le pouvoir du savoir est un appel ouvert à qui vient vers toi, comprend tes intentions, se laisse convaincre par tes analyses et tes opinions. C'est aussi un pouvoir, mais un pouvoir aléatoire que l'épreuve de la réalité ne déforme pas.
Commenter  J’apprécie          20
Ainsi Wariti m'apparaissait-il comme cette troisième couleur qui ébranle la dualité du noir et du blanc. Il constituait un autre positionnement possible, bien qu'il ne fût pas tout à fait abouti, permettant de sortir des deux postures « être avec le pouvoir » ou bien « s'y opposer absolument ».
Commenter  J’apprécie          10
Il n'y a qu'une vertu, la justice, qu'un devoir, de se rendre heureux, qu'un corollaire, de ne pas surfaire la vie, et de ne pas craindre la mort. (Denis Diderot)
Commenter  J’apprécie          20
En religion comme en politique, il n'est pas de bataille dont la victoire est acquise une bonne fois pour toutes, rien n'est gravé dans le marbre.
Commenter  J’apprécie          20

autres livres classés : marocVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (24) Voir plus



Quiz Voir plus

Petit quiz sur la littérature arabe

Quel est l'unique auteur arabe à avoir obtenu le Prix Nobel de littérature ?

Gibran Khalil Gibran
Al-Mutannabbi
Naghib Mahfouz
Adonis

7 questions
64 lecteurs ont répondu
Thèmes : arabe , littérature arabeCréer un quiz sur ce livre

{* *}