Le geste d'écrire, qui n'a pas été et n'est pas davantage un acte spontané ou naturel, implique une lutte sans cesse recommencée et renouvelée avec la langue. Comment expliquer le sentiment, la sensation presque physique, d'aborder une langue difficile, qui résiste à venir spontanément et d'abondance ? J'essaie de nommer ce qui arrive régulièrement qui ne ressemble pas tant à une absence de disposition, plutôt à l'infinie nécessité d'être fidèle à ma pensée, envers et contre tout.
J'ai tenté une définition de l'écriture au féminin. Cette écriture propose l'émergence du sujet-femme dans un langage conscient du fait que la langue patriarcale rend souvent invisible le féminin.
J'affirme alors que je ne quête pas une identité mais une nouvelle subjectivité.