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EAN : 9782809711424
224 pages
Editions Picquier (05/05/2016)
3.34/5   19 notes
Résumé :
"Son utopie était un monde tendre, sans hostilité ni malveillance, empli de bonté et de respect. Et il imaginait parfois les ibis s'envolant librement dans le ciel de ce paradis sur terre."

Le jeune Tôya Haruo a développé une passion pour l'ibis japonais (nom savant : Nipponia nippon), un oiseau en voie d'extinction et symbole de la nation japonaise. Les derniers représentants sont protégés dans le Centre de sauvegarde de l'île de Sadô. Haruo se... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Adolescent perturbé et solitaire, Tôya Haruo a quitté sa ville natale pour s'installer seul à Tokyo, banni par sa famille pour avoir harcelé une de ses camarades de classe. Désormais, il a arrêté ses études, passe son temps sur internet, sort très peu et continue à bénéficier des largesses de ses parents.
Persuadé que son patronyme, Tôya, est lié à ‘'toki'', l'autre nom du Nipponia Nippon, l'ibis japonais, un symbole du pays, menacé d'extinction, il est passionné depuis toujours par ces oiseaux. Cette lubie est devenue sa raison de vivre. Il sait tout sur ces volatiles et sur le Centre de sauvegarde de l'île de Sadô. Là-bas, les Nipponia Nippon ne sont plus tout à fait japonais puisque les spécimens qu'on tente de faire se reproduire, sont un cadeau de la Chine.
Remonté contre ses parents, la société, les Hommes, Haruo forme le projet de se rendre sur l'île avec trois possibilités en tête : apprivoiser les oiseaux, les libérer ou les tuer.

Il ne faut pas se laisser abuser par la jolie couverture de ce roman japonais. Nipponia Nippon est un roman sombre dont le héros s'avère de plus en plus inquiétant au fil des pages. Illustration d'une partie de la jeunesse japonaise qui se rebelle en s'isolant, Haruo est un obsessionnel paranoïaque qui sort très peu de chez lui mais qui a le monde à portée de main grâce à sa connexion internet. C'est derrière son écran qu'il se documente de façon méticuleuse sur sa passion du moment, le Nipponia Nippon, et qu'il peut aussi faire divers achats afin de mettre son projet à exécution.
Si, au départ, on croit naïvement à sa volonté de sauver des oiseaux en voie d'extinction, très vite, on découvre des motivations moins glorieuses. Ses interrogations sur l'origine ethnique des ibis laissent deviner un nationalisme sous-jacent. Sont-ils japonais ces oiseaux nés au Japon de parents chinois ? Peuvent-ils encore être un symbole du pays alors qu'ils vivent prisonniers, incapables de survivre en liberté ?
Autant d'interrogations ressassées qui le conduisent à choisir une solution extrême…
Etrange personnage pour un étrange roman dont on a du mal à comprendre la finalité. Qu'a voulu dénoncer l'auteur ? le mal-être des jeunes Japonais ? L'extinction des espèces ? Mystère…
Une lecture courte (moins de deux cents pages) et pourtant assez laborieuse, plombée par quelques passages scientifiques abscons.
La belle couverture aura été trompeuse…
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Quand je suis tombé sur ce bouquin à la bibliothèque, Nipponia Nippon, deux éléments ont capté mon attention : son auteur japonais, Abe Kazushige, et le dessin d'un oiseau. J'aurais dû me rappeler le dicton : « On ne juge pas un livre à sa couverture. » Bref, une petite déception. Ça fait une semaine que j'ai terminé le roman et, plus j'y repense, plus je crois avoir perdu mon temps à le lire. Il raconte l'histoire du jeune Tôya Haruo. C'est un adolescent japonais, presque un adulte, qui vit une relation trouble avec ses parents, s'absorbe dans ses études, broie du noir. Sa camaraderie (et sa passion secrète mais impossible) avec une fille de sa classe le plonge encore plus dans ses pensées sombres. D'où l'obsession sur l'ibis japonais (nom scientifique : nipponia nippon), auquel il s'identifie. Je peux comprendre qu'un garçon solitaire, en colère ou dépressif cherche à se rattacher à quelque chose, parfois même à des trucs complètement étranges, alors cette fascination pour un oiseau rare pourrait être crédible mais il y a quelque chose dans son développement qui fait en sorte que je n'accroche pas, que je n'arrive pas à y croire.

Pourtant, l'auteur Kazushige a étudié cet animal, son livre est truffé d'informations non seulement sur l'ibis mais également sur sa situation (l'oiseau est un animal protégé, en voie d'extinction), les parcs fauniques et la nature. Un fait intéressant, les trois derniers ibis au pays sont des oiseaux nés au Japon mais de « parents » d'origine chinoise. Donc, ces ibis, sont-ils japonais ou chinois ? Pendant que les instances gouvernementales et les groupes environnementalistes discutent, les animaux risquent de disparaître pour de bon et il faut agir. Pour le jeune garçon, tout le monde a tout faux. La solution est la liberté, et il prend sur lui de l'accorder aux derniers ibis. C'est peut-être là que j'ai trouvé toute cette histoire un peu exagéré. Dans tous les cas, le scénario imaginé par Tôya Haruo ne se passe pas comme prévu et tourne mal. Il s'agit sans conteste d'un roman noir. Quel contraste avec l'ibis, un si bel oiseau blanc et rose pâle. Mais une question m'a accompagnée tout au long de ma lecture : « pourquoi ? » Et je n'ai pas de réponse. Je me demande encore ce à quoi l'auteur Kazushige Abe essaie de nous convier. le sort des oiseaux ? Celui des jeunes japonais désabusés ? le problème de l'identité ? Dans tous les cas, il a raté sa cible avec moi.
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Haruo est un jeune perturbé. Solitaire, entretenant des rapports orageux avec ses parents, il est amoureux malheureux de sa camarade de classe Sakura. Il a des pulsions agressives et perverses qui le conduisent à la harceler, à l'espionner, et même à pénétrer par effraction chez ses parents pour y lire son journal intime. Il y découvre qu'elle n'a d'yeux que pour son professeur de maths.

Par dépit, par ennui, par vengeance contre cette société qui ne l'aime pas, il se trouve une cause à défendre, se mettant en tête de réaliser une action de folie qui fera parler de lui et changera le cours de l'histoire.

Cette obsession, ce sera élever, libérer ou tuer les derniers spécimens de Nipponia Nippon captifs du centre de sauvegarde de l'île de Sado, dernier sanctuaire de ces magnifiques ibis japonais. Cette espèce d'oiseau n'existe encore que par le recours à une souche chinoise et des tentatives, souvent infructueuses, d'inséminations artificielles et fécondations très organisées via la coopération sino-japonaise.
Car pour lui c'est clair, ces oiseaux que les autorités s'entêtent à vouloir sauver d'abord pour le symbole, l'emblème, sont comme lui victime du « scénario écrit par les hommes ».

Dès lors, il passe ses jours et ses nuits sur internet pour se documenter sur les ibis, concevant le plan qu'il compte mettre à exécution pour « réponse définitive à la question Nipponia Nippon », et s'armer, avec un certain manque de prudence dans ses contacts.

Le jour J, son voyage vers et dans l'île de Sado est perturbé par l'omni-présence d'une troublante adolescente, Fumio, qui lui avoue sa détresse suite à la mort accidentelle de son petit frère…le destin va-t-il réunir ces deux êtres endeuillés ? (Sakura a fini par se suicider à cause de son prof marié et muté)…Haruo mettra-t-il son plan à exécution ?

Kazushige Abe, enfant terrible de la nouvelle vague d'écrivains nippons, nous propose un roman très sombre de bout en bout, montrant un aspect consternant et assez inquiétant de la jeunesse japonaise d'aujourd'hui : solitude, enfermement psychologique avec déviances agressives, désoeuvrement et apathie…

Son intrigue est originale, et le suspense est maintenu jusqu'au bout, même si le style, sans être mauvais ni désagréable, ne fait pas dans les belles envolées lyriques.

Un beau sujet aussi sur cette superbe espèce d'oiseaux (quelle photo de couverture !), au sort tragique, sur lesquels Abe a fait un travail de recherche documentaire remarquable.
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Nouvelle sortie d'un roman japonais : « Nipponia Nippon », c'est le nom de l'ibis japonais. Cet oiseau emblème du Japon est une espèce en voie d'extinction. le narrateur de ce roman Tôya Haruo, un adolescent a une passion pour l'ibis japonais, mais ses intentions sont troublantes. L'incipit donne le ton :

"Trois solutions : les élever, les libérer ou les abattre.
Mais le choix allait se restreindre s'il s'en tenait à ce qui était réalisable.
Parmi les trois, l'idée de les élever devait être écartée. Il ne serait pas facile de les transporter de l'île de Sado à Tokyo et en plus ces oiseaux étaient bien trop grands pour être gardés dans une pièce de six tatamis."


Basé sur la véritable histoire de ces Ibis Japonais. le roman nous narre le malaise de la jeunesse d'un adolescent japonais. En marge de la société, à la recherche d'une quête d'absolu, il fait face à l'incompréhension et la solitude. (...)
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Le jeune Tôya Haruo développe une fascination pour les nipponia nippon, ibis japonais en voie de disparition. L'adolescent un brin perturbé mais attachant dans sa démarche exclusive en début de lecture se révèle être un personnage trouble, obsessionnel, maniaque voire violent. La fascination pour les ibis dissimule frustration et colère contre un système dans lequel il n'a su s'insérer que ce soit dans sa famille, son école ou son quartier. Un roman sur la société japonaise et sa jeunesse en dérive sur le thème des Hikikomori et du harcèlement. Ce roman m'a fait penser à celui de Ryu Murakami que j'ai lu précédemment Love and Pop. Les thèmes des valeurs, de la moralité, de la distinction entre bien et mal que perdent les jeunes japonais s'y retrouvent.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Ce n'est pas pour les ibis que je vais agir. Si cette créature représente pour moi une sorte de double, c'est en même temps un puissant détonateur qui servira à bouleverser ma vie. J'accorde évidemment la plus grande importance à ce noble animal, et je n'ai nullement l'intention d'en faire peu de cas. Je ne suis pas comme les bureaucrates et les savants de ce pays. Les ibis vont, par mon intermédiaire, pouvoir prendre pour la première fois leur revanche. Ils vont, avec mon aide, ruiner le dessein fomenté par cet Etat appelé Japon.
Ce sublime et précieux oiseau, vulnérable au point de se voir privé de tout moyen de résistance et transformé désormais en une espèce de marionnette, a grandement besoin de mon secours. De mon côté, afin que mon existence ne soit pas ignorée du reste du monde, je dois engager une action qui me sera propre, en profitant du sort fait aux ibis. C'est la raison pour laquelle le destin nous a si solidement liés. En contrepartie de mon concours, les ibis vont conférer à ma vie un sens insigne et me conduire vers un salutaire changement. Il en sera ainsi, c'est sûr.
Je vais leur faire regretter, à toute cette clique, de m'avoir réduit à la solitude...
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A force de macérer dans les souvenirs, Haruo se résolut à revenir au temps du collège. Il procéda à un renversement dans sa façon de raisonner en se disant que s'il ne la voyait pas, ce n'était pas tant parce qu'il ne le pouvait pas que parce qu'il ne s'en donnait pas la peine. L'important était de savoir à quoi il accordait la priorité : du moment qu'il tenait la vie avec Sakura pour le but suprême de son existence, qu'il le voulait activement et exclusivement, qu'il réfléchissait sérieusement au moyen d'y parvenir et qu'il s'y attelait de toute son âme, il devait être possible de se rapprocher d'elle, poussé par le désarroi et la frustration, il s'appuyait sur ces chimères pour se mettre à penser positivement, comme cela ne lui était jamais arrivé jusque-là.
C'est ainsi que Haruo avait commencé à harceler Motoki Sakura.
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Auparavant, il se réfugiait dans ses rêveries et ses fabulations pour ne pas avoir à souffrir de la solitude. Il ne voyait pas comment s'y prendre autrement. C'était aussi parce qu'il manquait encore d'expérience. A l'époque où il venait de s'installer à Tokyo, il se morfondait à la recherche de ce qui pourrait lui permettre de s'extraire de l'absurde réalité et de donner un sens à son existence.
Mais aujourd'hui, il voyait clairement le chemin qu'il lui fallait suivre. Cela avait pris du temps, mais il savait que lui aussi avait quelque chose qu'il pouvait appeler un but. Ses rêveries étaient devenues non plus une fuite mais un entraînement en vue de réaliser cet objectif. Il avait quelque chose à accomplir, fut-ce au prix de grands sacrifices, par bonheur ou par malheur, la situation des ibis le lui avait fait croire.
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Affaissé au même endroit, il baissa la tête en couvrant des mains son visage, avec le sentiment que le temps s'était arrêté. Il se remémora la veille, l'avant-veille, puis la semaine, le mois et l'année qui avaient précédé, et, une fois revenu à l'instant présent, il prit clairement conscience de ce dont il avait eu le dernier soir la vague prémonition, que ce qu'on appelait le destin n'avait strictement aucun sens.
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On aurait pu croire, grâce à la naissance du petit ibis baptisé Yû-yû, que l'extinction de la lignée des Nipponia nippon au Japon avait été évitée. Mais Yû-yû n'était jamais que la progéniture d'oiseaux chinois déplacés au Japon, et l'extinction des ibis d'origine japonaise était en réalité définitive.
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