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EAN : 9782844462060
437 pages
Descartes & Cie (16/02/2012)
5/5   2 notes
Résumé :
"Les ouvriers de l'usine de zinc de Viviez se mirent en grève, bientôt imités par les mineurs de Firmi. Les rougeoiements de l'incendie gagnèrent Campagnac, puis Rulhe où les gueules noires décidèrent de cesser le travail à une écrasante majorité. Pourquoi Jeanne avait-elle donc quitté son pays des Monédières, Sarran, Treignac, Saint-Augustin, Égletons ?"

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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Mais qui est donc Jeanne d'Agnoux ? Oh, ne cherchez pas dans vos manuels d'Histoire, vous ne la trouverez pas. Pourtant, elle a marqué une Histoire : celle de Jean d'Alambre puisqu'il s'agit de sa trisaïeule. Alors, me direz-vous, si tout le monde se met à raconter la vie d'un de ses ancêtres, on ne s'en sort plus. Oui mais voilà... Jean Alambre a manifestement un talent de conteur hors pair, talent qu'il met au service de sa plume. A travers Jeanne, on découvre toute une vie sociale, le XIXe siècle et ses coulisses, le XIXe siècle et ses campagnes, le XIXe siècle et ses gens pauvres qui s'accrochent pour vivre, avec un tel courage et une telle modestie qu'on ne peut qu'avoir du respect pour eux. On apprend également, avec Decazeville, qu'elles étaient les conditions des mineurs, des ouvriers... ainsi que les premières grèves, dures et sans appel car les convictions étaient profondes.

Bien qu'il ne s'agisse pas d'un livre d'Histoire à proprement parler, ce témoignage est important pour que l'on comprenne d'autant mieux ce siècle. L'auteur raconte tout ceci dans ce roman terriblement passionnant. On suivra ainsi Jeanne, son amour pour Jean-Baptiste qui lui fera quatre enfants mais n'en reconnaîtra qu'un, sa mise à l'écart par les villageois (être fille-mère à l'époque équivalait à être mise au ban de la société), son courage pour élever ses enfants, sa tristesse face à la mort d'un de ses fils, enrôlé de force dans les troupes napoléoniennes en tirant le mauvais numéro, ses angoisses lorsque les grèves commencent à exploser...

J'ai véritablement dévoré ce bouquin de 437 pages en quelques heures. On compare cet écrivain à Christian Signol mais je trouve que son style est encore plus fort. Bref, je vous le conseille.
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
" Bien ! Ce garçon d'Agnoux, Jeanne, est-ce que nous le connaissons ? A présent, tu peux bien nous dire qui il est.
- Eh bien... Ce garçon que j'aime et qui m'aime... c'est le Jean-Baptiste, le plus jeune des fils Breuil.
Cette annonce tétanisa Frayssinges. Il s'étrangla tandis que la trogne de monsieur le curé, François Bouscarel, vira subitement au cramoisi. Elisabeth, mains jointes, leva les yeux au ciel et se mit à débiter d'inaudibles prières. Les soeurs de Jeanne, redoutant le pire, baissaient la tête. Quant aux enfants, ils ne comprenaient rien à ce qui se passait. Néanmoins, instinctivement, ils se faisaient muets comme des carpes. Le seul à afficher une complète indifférence tout en continuant à mordre à belles dents dans son morceau de pain, c'était le Léonard Marel. L'oncle Jean n'arrêtait plus de hocher la tête en répétant à l'envie :
- " Per mon' ame ! E ben ! Per mon' ame Paubre de io ! Per mon' ame !..." Alors, sur un registre "jésuitement" calme, Bouscarel interrompit l'attente plombée par une tirade moins lyrique qu'assassine :
" Mes frères, mes soeurs, ce n'est pas dans cette maison que je vais rappeler combien la croix dominant le sommet du Puy de Sarran proclame au loin l'esprit chrétien de notre paroisse ! Cette paroisse est l'une des plus religieuses, sinon la plus religieuse, du diocèse de Tulle ! Puisse-t-elle toujours le demeurer au coeur de ses voisines ! Chaumeil, Vitrac, Eyrein, Saint-Augustin, nous envient ! Grâce à son illustre passé chrétien, à sa fidélité aux belles valeurs millénaires, Sarran constitue un centre perpétuel de foi et de piété... Hélas ! Je ne peux en dire autant de Meyrignac !
Satisfait, convaincu d'avoir été suffisamment clair pour que tous aient bien saisi le fond de sa pensée, Bouscarel s'arrêta de parler. Le ton était donné et Hugues interpréta le silence du curé comme une invite à ce qu'il exprimât à son tour sa façon de voir.
- Aucun faiseur de révolution ne foulera jamais le sol de cette maison ! ces Breuil, ce sont des bandits ! De l'engeance de ceux qui détournaient jadis les biens du Tourondel ! Des voyous, voleurs de femmes de nos meilleurs seigneurs ! Des loups responsables de la mort d'un roi de France ! Des traîtres qui ne bougèrent pas le petit doigt lorsque ce brave curé Talin, leur propre cousin, fut pourchassé, traqué à travers bois par une maréchaussée à la botte des régicides !" (P46-48)
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" Ce que vous me dîtes là François, je le craignais depuis longtemps ! Moi, vous savez, je n'ai jamais cru aux miracles ! Et croyez-le ou non, mais moi, je sais ce que je dis quand je parle de miracles ! Ceux qui ont imaginé que les élections régleraient tout vont comprendre qu'ils se sont trompés ! Quand je pense à l'autre bourguignon qui leur promettait monts et merveilles ! " se contenta d'ironiser Jeanne.
" Oui ! Mais cette fois, madame Jeanne, même mon frère de Villefranche pense la même chose que nous ici. Il dit que cette crise risque d'être longue et qu'on n'en a pas fini avec la misère ! M'est avis que le Joseph et moi, on a de la chance d'être employés par les chemins de fer. Il faudra toujours des gars pour conduire les locomotives, des mécanos pour l'entretien du matériel et des types comme moi pour surveiller les voies et les barrières... (P 308-309)
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