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"Mon traître" est un roman de Sorj Chalandon à l'origine. Mais il a laissé Pierre Alary libre de s'approprier le texte. Je n'ai pas lu le roman, je ne comparerai donc pas. Mais l'oeuvre ici est dans tous les cas réussie.
Les traits sont simples, épais, efficaces. Les planches monochromatiques, les ombres, tout concourt à l'ambiance de lutte, de pluie et d'intimité dans cette Irlande déchirée, meurtrie. Antoine, Tyrone, Jim, leur profonde amitié, la confiance trahie, l'affection profonde, la lutte pour une cause plus grande que soi, qui échappe à ses combattants.
Le duo Antoine/Tyrone, là est pour moi l'essentiel, la confiance aveugle, la trahison destructrice.
Cette lecture m'a donné envie, un jour, de lire le roman.
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Authentique tribut entre deux auteurs, cette bande dessinée offre la vision partiale de Pierre Alary sur le roman éponyme de Sorj Chalandon. L'ouvrage illustré s'ouvre dès lors sur les mots de l'écrivain et se clôt sur ceux du scénariste, entre lesquels une confiance absolue semble régner. Aux gestes transmutateurs assurés, l'auteur plonge le·a lecteur·rice dans une atmosphère orageuse où l'agitation révolutionnaire promet une inscription historique précise. L'histoire laisse entendre une abîme dans laquelle s'engouffrent et se répercutent quelques motifs inhérents au conflit irlandais - le combat, l'engagement patriotique, la révolution, la justice - mais effleurent également des sujets davantage prosaïques - la confiance, la fraternité, le deuil, l'amour. C'est au moyen d'un cadrage réfléchi et d'une palette chromatique diminuée que le·a lecteur·rice découvre un récit intense, exempt d'un manichéisme inopportun. Relatif à la narration, l'auteur fait le choix pondéré de proposer une narration singulière, à la temporalité double, rythmée entre des séquences illustrées et des blocs sporadiques rapportant des extraits de l'interrogatoire de Tyrone Meehan par l'IRA. In fine, cette bande dessinée divulgue un aperçu historique contestataire où la duplicité mâtine avec camaraderie, et où les personnages, quels qu'ils soient, provoquent l'empathie chez le·a lecteur·rice.
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J'ai été très très touchée par cette lecture sur l'amitié...une amitié qui se développe sur fond de combat, de lutte pour la liberté et le désir de nationalisme. Une BD sur fond d'IRA.
A travers le parcours d'un français (double frictionnel de Sorj Chalandon) arrivant un peu par hasard au sein du milieu révolutionnaire, nous entrevoyons les ramifications de ce groupe armé et des expressions 'publiques' de leur lutte.
Les liens qui lient les êtres sont magnifiquement et subtilement exposés et suggérés. Les personnalités sont franches et humaines, avec leurs défauts et leurs défaillances...c'est justement ces défaillances qui sont le réel sujet de cette histoire qui m'a vraiment donné envie de découvrir le roman qui en est la source.
Je regrette cependant que les buts et les revendications de l'IRA, le pourquoi de leur lutte, ne soit pas exposé ne fussent que par quelques mots. La division de l'Irlande, les luttes religieuses et les mouvements nationalistes sont apparemment considérés comme connus de chacun et je pense que ce n'est pas le cas.
Une magnifique lecture.
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Antoine est un luthier parisien. En décembre 2006, un article de journal sur un traître irlandais va le replonger dans son histoire personnelle et dans celle de l'Irlande du XXème siècle.

Antoine a découvert l'Irlande et les Irlandais en 1977. Il a été accueilli à bras ouvert pour découvrir ce pays et ces habitants de l'intérieur. Ces nouveaux amis vont le sensibilise à l'histoire de l'Irlande mais aussi sur leurs coutumes, croyances, valeurs et quête de la liberté. Grâce à eux, il rencontrera une légende de la lutte pour la liberté, Tyrone Meehan.

Au fil du temps, des années qui passent et vistes régulières en Irlande, Antoine va se construire une identité irlandaise. Il se sent proche de la lutte de ses nouveaux amis. Il adopté leurs valeurs, leur mode de vie. Mais Antoine se retrouve en décalage avec ses amis français qui sont très loin des préoccupations des irlandais pourtant si proches dans l'espace.

Antoine vit au rythme des événements en Irlande et en Grande-Bretagne. Il nous permet de redécouvrir la lutte des irlandais sous toutes ses formes, de nous resituer dans cette histoire pas si lointaine. Je me rappelle de Bobby Sands et de sa mort après une grève de la fin, celle-ci avait eu des répercussions au delà des frontières de l'Irlande. je me souviens des actualités télévisées des années quatre-vingt et des images des soldats anglais en arme sur le sol irlandais.

Pierre Alary met en images le roman de Sorj Chalandon, il donne des visages à ses personnages, il s'empare de l'histoire de ce traître. Sous ses traits, il nous montre l'(amitié qui unit Antoine à ses amis de la verte Irlande. Il met en évidence la fascination que certains ont exercé sur lui. On sent une véritable histoire d'amour filial entre Antoine et Tyrone, cet homme énigmatique au passé glorieux.

Pierre Alary reprend les personnages de Sorj Chalandon, leur donne une consistance. Comment et pourquoi devient-on un traître après avoir été un héros ? Qu'est-ce qu'un traître ressent quand il est lui-même trahi ? Comment se remettre quand tous les idéaux d'une vie sont battus en brèche ? Voilà les questions posées et pour lesquelles nous devrons trouver des réponses au fond de notre conscience.

J'ai adoré le graphisme de Pierre Alary, le travail sur les visages, mais aussi les plans sur des détails, comme des mains. La composition graphique est très intéressante et donne le rythme au récit. le choix des couleurs, de l'unicité de la couleur pour certaines parties permet de se concentrer sur le récit et sur le graphisme.

Ce roman graphique m'a donné deux envies : connaître la suite (donc je vais lire dans la foulée, Retour à Killybegs), mais aussi lire le roman original de Sorj Chalandon.
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Qui n'a jamais été trahi dans sa vie ? Les êtres humains sont complexes et parfois changeants. On peut aisément se sentir trahi par un ami. Il est vrai que lorsque cela prend la dimension d'une lutte politique pour l'indépendance de l'Irlande du Nord contre l'occupant anglais, cela peut prendre d'autres proportions. Mais bon, ce sont des choses qui arrivent dans tous les milieux et plus encore quand ce sont des réseaux secrets. La dramatisation n'a pas lieu d'être.

Je n'ai pas aimé le découpage beaucoup trop chaotique notamment les interludes constituant l'interrogatoire du traître à la solde de la couronne britannique. La narration n'aide pas à se rapprocher de notre héros. C'est un jeune français, luthier de profession, qui s'engage dans l'IRA et on y croit à peine. Bon, en même temps, il y avait bien des français prêts à donner leur vie pour la Syrie à savoir un autre pays.

Une erreur également lorsqu'on voit le porterait de Margaret Thatcher à la TV en 1977 alors qu'elle n'aura le pouvoir qu'en 1979. Oui, ce sont des petits détails mais cela n'échappe pas à un connaisseur de l'Histoire.

Pour le reste, j'ai été plutôt déçu par cette lecture alors que j'en attendais certainement beaucoup trop. Pour le reste, cela décrit tout de même de manière très âpres les relations très tendu entre les deux communautés sur un même territoire. La fin reste tout de même assez poignante.
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Une belle aventure entre deux hommes, un beau partage de Sorj Chalandon avec Pierre Alary.
Après une adaptation au théâtre, qui avait permis à l'auteur de dire: "les personnages de ma vie ont pris le visages d'acteurs magnifiques", Chalandon a décidé de faire confiance à Alary mais avec une condition: le dessinateur devait faire de son roman ce qu'il en ressentait.
"Cadeau empoisonné" que cette marque de confiance.
L'émotion reste intacte, on retrouve dans cet album tout ce qui est cher à Chalandon, Antoine, l'Irlande, l'injustice, la nuit des opprimés, et..... la colère.
Alors oui, pas d'hésitation, allez-y.
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Avoir été trahi est quelque chose d'abominable. Avoir été trahi pendant 25 ans c'est au-delà des mots. Alors, Pierre Alary a pris un vrai risque en adaptant en BD la terrible histoire d'amitié de Sorj Chalandon avec un membre de l'IRA, racontée dans un roman qui ose à peine dire son nom, Mon traître, chroniqué ici même. le risque de trahir l'auteur du roman. Ayant lu le roman autobiographique et sa suite, Retour à Killybegs, il fallait que je me fasse mon avis sur cette BD, avec le risque d'être déçue. Je m'étais pris cette histoire de trahison comme une volée de bois vert en plein visage, me demandant comme une histoire aussi dingue pouvait être réelle. Comment peut-on trahir quelqu'un pendant 25 ans sans tomber fou ? Comment, du côté du trahi, peut-on survivre à ça ? Comment peut-on ensuite encore accorder sa confiance à quelqu'un ? Une histoire qui m'avait tordu les tripes, vraiment. J'avais admiré, surtout dans Retour à Killybegs, l'humanité incroyable de Sorj Chalandon, capable de se mettre à la place du traître et d'en sortir un roman sans esprit revanchard.

Je me suis donc plongé dans cette BD en marchant sur des oeufs...
Pourtant, j'ai rapidement renoué avec les émotions contenues dans les deux romans de Sorj Chalandon. La ferveur irlandaise, la fièvre de l'engagement militant, les amis français de ce luthier parisien qui ne comprennent pas ce qui lui arrive, de ne parler, de ne respirer que pour l'Irlande du Nord, la Guinness et les grévistes de la faim de Long Kesh.

Entre les dessins ocre, gris et rouge, qui rendent tellement bien l'ambiance, l'interrogatoire de Tyrone Meehan, par les membres de l'IRA, qui veulent lui faire cracher le morceau, après la révélation.

Tout est juste dans cette BD, les couleurs, les passages choisis du texte de Sorj Chalandon, la tête du traître qu'il a imaginé barbu ; l'allure romantique d'Antoine le luthier, avec ses cheveux souples. A l'image de l'Irlande. Sa découverte stupéfait d'une "autre" Irlande, à quelques kilomètres de Dublin, loin des moutons tranquilles et des images de cartes postales : des images de guerre, d'oppression et d'occupation qui le bouleversent.

Une amitié forte et rare, une confiance absolue dans cette Irlande du Nord meurtrie...

La terrible révélation dont la mise en scène retranscrit tout à fait l'émotion ressentie par celui qui est trahi, et de manière universelle, avec cette impression que le ciel vous tombe sur la tête.

Les retrouvailles voulues avec le traître pour tenter d'avoir une réponse, que je vous laisse découvrir à la lecture du livre....

La bonne nouvelle c'est que Retour à Killybegs sera aussi mis en bande dessinée.

Bref, une pépite. :)
Lien : http://milleetunelecturesdem..
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Adapté du roman éponyme de Sorj Chalandon, « Mon traître » retrace les années d'amitié entre Antoine, un luthier parisien, et Tyrone, membre éminent de l'Ira. On le sait maintenant, le héros, figure morale quasi paternelle, trahira la cause, tombant ainsi de son piédestal entrainant par là le désarroi et le trouble chez ses anciens amis.
Comment ne pas trahir la force du roman ? Cette équation reste au coeur de cet album construit sur le thème de la trahison. le pari est pour parti réussi grâce à l'utilisation de quelques extraits du texte à bon escient et à l'usage d'une gamme de couleur réduite dans les nuances de gris ou des beiges orangés. Par contre, la simplicité du trait et parfois la pauvreté de la mise en case ont du mal à exprimer la complexité des sentiments dans lesquels se dépêtrent les protagonistes. Dommage.
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J'ai tellement aimé le roman (si vous me suivez régulièrement vous devez savoir à quel point j'admire, j'adule, j'idolâtre Sorj Chalandon !) que l'adaptation graphique pour moi, c'était un peu quitte ou double... Et même si mon domaine de prédilection reste plutôt les mots que les images, le verdict est clair : c'est double !

J'ai trouvé cette bande-dessinée extrêmement forte. L'auteur a su mettre en valeur les mots de Sorj Chalandon par un graphisme sobre mais terriblement bouleversant. Les tons monochromes contribuent à appesantir l'atmosphère et les yeux des personnages d'encre sont plus parlant que des mots.

A quand l'adaptation de Retour à Kyllibegs ?
Lien : https://www.labiblidekoko.cl..
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N'ayant pas lu le roman original, je ne me permettrais pas de juger l'adaptation mais la bd en elle-même.
J'ai beaucoup aimé le rythme du récit, avec les pages d'interrogatoire manuscrites qui servent à séparer les différentes phases de l'histoire.
Le trait est nerveux et retranscrit les interrogations du héros face à son traître et à son histoire hors-norme.
Une vraie frustration (comme le héros) de ne savoir le pourquoi du comment mais qui ancre dans la réalité de l'Histoire.
Lien : http://boumabib.fr
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