"Les autres ne savent pas toujours combien le danseur vit en fait le plus clair de son temps avec la douleur, il s'est familiarisé avec elle, a même appris à l'aimer : le corps humain n'est pas fait pour ces supplices appliqués qu'exige l'apprentissage continu de la danse.
Claude Alexandre s'est fait un malin plaisir à traquer les moments de tension révélateurs de ce rapport intime, quasi sadomasochiste de la danseuse avec la danse: le travail obscur des exercices, les petites tortures de la jambe et du pied, mais aussi l'angoisse et le doute avant d'entrer en scène, quand on est mi-Pietra, mi-Juliette, cette manière d'hystérie qui projette à l'arrêt le corps vers l'avant, le moment de black-out où le rôle peu à peu entre en soi..."
Je ne connaissais pas l'existence de ce livre publié aux éditions
Actes Sud en 1996 sur la danseuse étoile
Marie-Claude Pietragalla. Une introduction de quelques pages évoque brièvement son parcours, sa vision de la danse "Je suis venue à la danse par amour du théâtre", ou encore certains des chorégraphes contemporains avec qui elle a travaillé (
Roland Petit,
Maurice Béjart,
Carolyn Carlson, Robbins...).
Le point fort de ce livre réside dans les sublimes photographies en noir et blanc de
Claude Alexandre où les jambes et les pieds, les qualités techniques et artistiques de la danseuse sont mis en valeur. (Ouvrage destiné aux passionnés).