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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un livre joyeux et fantaisiste qui dédramatise la guerre. A lire de préférence avec des enfants : fous rires garantis !
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Après la lecture de "la supplication" et de "la guerre n'a pas un visage de femmes", j'ai retrouvé le style si particulier de Svetlana Alexievitch. Pas de surprise donc mais au contraire le plaisir de se retrouver en terrain connu.
Cela permet de laisser son esprit concentré sur l'objet même du livre "témoignage" sur la guerre de l'URSS en Afghanistan.

Quel raccourci cruel de lire en même temps dans la presse l'activité du fils du commandant Massoud contre l'emprise actuelle des talibans en train de "négocier" avec les Américains.

J'avais 25 ans quand ces évènements eurent lieu et que tant de jeunes russes et de jeunes (mais aussi femmes, vieillards et enfants) afghans mouraient chaque jour. Souvenirs flous mais ravivés par les photos de Steve McCurry et ses livres magnifiques sur l'Afghanistan.

Ce livre dépasse le concept de littérature. Ce n'est pas un livre d'histoire. Ce n'est pas un blog de journaliste. C'est une oeuvre qui vous pénètre, s'imprime en vous, vous marque au fer rouge!

Qui va écrire la guerre des soldats russes, en Tchétchénie, en Ukraine en Syrie, et ailleurs?


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Vous voulez savoir comment c'est, la guerre ? Ne lisez pas des romans de guerre, lisez le livre de Svetlana Alexievitch, prix Nobel de littérature 2015. Il fut publié pour la premiere fois dans l'URSS de 1989 mais il est malheureusement redevenu d'actualité du fait de la guerre en Ukraine. Des meres de soldats soviétiques morts au combat ainsi que des femmes et des hommes de l'armée soviétique ayant survécu a la guerre "de libération" de l'URSS en Afghanistan (1979-1989) témoignent et, pour ceux qui étaient des internationalistes enthousiastes, font part de la maniere dont cette guerre a entamé ou détruit leur foi en un idéal auquel ils adhéraient depuis l'enfance. A moins d'etre insensible, risquer sa vie et voir mourir des camarades autour de soi dans une guerre en terre étrangere alors que l'on n'y croit plus fait autant de dégats dans les coeurs et les esprits que dans les corps.

Les témoignages des meres et des épouses sont extraordinaires. Je ne suis plus d'age a facilement m'émouvoir mais mes larmes ont jailli parfois. Je me demandais alors ce qui me faisait pleurer et je m'apercevais que c'était la beauté, l'infinie beauté de l'amour des meres et des épouses pour leur enfant ou leur compagnon morts. Tout le monde devrait les lire, ces témoignages. Aujourd'hui en particulier lorsque, chaque jour, des jeunes meurent dans une guerre encore plus absurde que ne le fut celle de l'URSS en Afghanistan. Les Européens suivent la guerre en Ukraine dans les médias en applaudissant les soldats ukrainiens et en huant les soldats russes comme si la ligne de front partageait le monde en gentils et en méchants. On oublie que, des deux cotés, ceux qui meurent ont des meres, des épouses et des enfants qui les pleurent et qu'ils jadis ont été des petits enfants pleins de reves. On oublie que ce ne sont jamais les soldats qui décident de faire la guerre. On oublie que la guerre ne résoud jamais rien.
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C'était il y a si longtemps (n'est-ce pas ?) la guerre en Afghanistan menée par les soviétiques de 1979 à 1989. Dix longues années dans un pays qui a tout fait pour se débarrasser de cette puissance étrangère aidée en cela par les Américains. Ce n'est pas le conflit que raconte Svetlana Alexievitch, elle donne la parole aux survivants soviétiques ou à leurs mères quand on leur a ramené des cercueils de zinc censés contenir le corps de leurs fils. Son livre est donc, une succession de témoignages. On retrouve la même ambiance que dans » la fin de l'homme rouge »

C'est une lecture à peu près insoutenable car de témoignage en témoignage, on découvre l'horreur de la guerre. Les jeunes soldats sont partis sur un mensonge de la propagande soviétique : « Ils allaient aider un pays frère à combattre, ils allaient être accueillis en héros « . Rien ne les préparait à faire la guerre dans des villages où on les haïssait, et plus ils le découvraient plus ils devenaient féroces et plus les Afghans les assassinaient sans pitié.

Et puis, il y a l'armée soviétique, dans laquelle une très ancienne tradition de bizutage mène les anciens gradés (ou non) à faire de la vie des nouveaux arrivés un véritable enfer.
Et enfin, il y a le poids du silence dans les médias au pays, personne ne sait rien en URSS de cette guerre menée au nom de l'idéal communiste.

Dans ces conditions, quand les soldats reviennent, en soldats vaincus, personne n'est là pour écouter le récit de leur drame.
La dernière partie du livre est consacrée au procès que des femmes veuves de guerre ont mené contre Svetlana Alexievitch disant qu'elle avait déformé leurs propos. Heureusement pour l'auteure tous les interviews de son livres étaient enregistrés, elle a donc gagné son procès.
Un livre à lire absolument mais qui m'a plombé le moral tout au long de la lecture. Je redoutais de le retrouver et de tourner les pages, j'imagine le courage de ces hommes et celui de cette auteure qui mérite ô combien son prix Nobel de littérature. Et finalement, cette guerre a eu quel résultat ? On peut se poser cette question pour tant de guerres menées par les « trop » grandes puissances.
Lien : https://luocine.fr/?p=13988
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Ce livre aurait dû mettre aux arrêts tous les fauteurs de guerre, et à l'arrêt tous les conflits.
Des témoignages, des mensonges, des horreurs qui se cachent, des gâchis et encore des mensonges, des déguisements, et encore ces vies sacrifiées.
Mais il n'en a rien été. Ce que dénonce Svetlana continue et continuera.
Mais il faut la lire pour comprendre aujourd'hui la Russie et ses anciens satellites. Pour comprendre la faillite non seulement de ce qu'était l'URSS mais ce qu'est l'Europe aujourd'hui.
Que de douleurs.
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Pas d'illusion, ce n'est pas un ouvrage sympathique, ni facile, mais il est capital et nécessaire. Svetlana Alexievitch – à qui l'on doit notamment « La fin de l'Homme rouge », cette fresque journalistique fabuleuse sur l'effondrement de la société et des rêves soviétiques – livre ici un ensemble de témoignages sur la guerre d'Afghanistan. Celle de l'URSS, de 1979 à 1989. Ce qui rend ce livre d'une pertinence inouïe, c'est la manière dont la pensée dissidente, la vérité des événements, la militarisation de la pensée est à l'oeuvre à cette époque en URSS, comme elle l'est actuellement en Russie. Pour comprendre comment l'opinion publique russe peut percevoir aujourd'hui la guerre livrée à l'Ukraine, il faut comprendre comment les campagnes militaires ont été orchestrées depuis 1945. Les cercueils de zinc est donc un exemple, une preuve, une trace mémorielle nécessaire pour envisager le présent.
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c'est un livre extrêmement dur, sans fard, comme tous les livres de cette auteure.... Pour moi, il y a des passages si émouvants que j'en ai pleuré ... on ne peut qu'avoir de l'empathie pour tous ces militaires qui sont revenus souvent en morceaux et tous ces parents qui ont été amputés d'un des leurs au nom de la sacro-sainte "défense des frontières ou autres mensonges politiques..
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Un livre qui montre de façon magistrale la terrible solitude des soldats russes en Afghanistan: haïs (à juste titre) par les Afghans, mais aussi par leurs propres frères d'armes, avec des anciens qui brimaient sans pitié les bleus, des soldats trompés par leurs propres dirigeants. Ce serait de la fiction... Mais non, c'est du vécu, il y a vraiment des hommes qui ont enduré ça, et ce n'était pas dans un camp de concentration mais dans leur propre cantonnement militaire.
En dehors du campement, c'étaient les patrouilles dans la montagne dans une chaleur torride, les jambes arrachées par des mines antipersonnel, la balle du sniper qui fauche les camarades à tout moment, les violences contre les civils.
J'ai dévoré ce livre, mais j'ai été obligé de faire des pauses: il faut parfois arrêter sa lecture pour regarder par la fenêtre, voir un oiseau, sortir respirer un peu d'air.
Pour ce qui est de la construction, ce n'est pas un roman avec un récit suivi, mais un recueil de témoignages où la voix est donnée tour à tour à des soldats, des fonctionnaires, des membres du personnel médical de campagne et (le plus poignant), des mamans à qui on est venu un jour annoncer que...
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La guerre en Afghanistan dura dix longues années, avec l'invasion des troupes soviétiques, dans le quadre de la guerre froide, où les deux puissances d'alors, les USA et L'URSS avançaient leurs pions sur le grand échiquier géopolitique international. Au travers de témoignages poignants, l'auteur nous dévoile le grand mensonge soviétique d'alors: aider l'Afghanistan à se construire. Les gamins de dix huit ans sont partis là bas fiers de participer à cet effort patriotique, cherchant l'honneur et la gloire du soldat. Qu'ont-ils trouvé? La guerre, la peur, la mort pour nombreux d'entre eux. Ceux ou celles, car beaucoup de femmes y ont participé, qui sont rentrés sont devenus des étrangers à eux-mêmes et souvent abandonnés par les autres et le Parti de l'époque.
Tous ces cercueils de zinc pour ne pas faire voir la réalité, les corps démembrés, explosés et imprésentables d'une guerre cachée. 90.000 morts soviétiques, jusqu'à 1.500 000 civils tués. Que dire?
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Quel livre ! il pourrait faire partie de ceux à prendre pour une île déserte, même si sa noirceur n'est pas compatible avec un long isolement.
Les cercueils de zinc sont ceux des soldats soviétiques morts sur le sol Afghan.
C'est un livre qui prend aux tripes, intense du début à la fin et qui vous laisse Knock Out.Qu'il fait bon vivre dans un pays en paix est le message de l'auteur.
Bravo pour la traduction, car le style est remarquable
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