Si on considère que le propre de la satire est l'exagération des traits et la caricature, alors
Emmanuelle Allibert, elle-même attachée de presse et auteur(e) a parfaitement réussi son coup : faire un portrait mi-amer, mi-moqueur des milieux de l'édition et de toutes les étapes menant à la publication d'un texte.
Le style est enlevé. C'est souvent fort drôle.
E. Allibert commence fort : « L'auteur veut des sous. »
Cette vénalité est un des motifs récurrents du livre, son « épicentre » comme l'affirme l'auteur.
Pourtant comment expliquer la lassitude qui gagne très vite le lecteur, voire même son agacement ?
C'est que cette entreprise de démystification d'un milieu qui fait rêver, ce déboulonnage en règle de l'Auteur présenté comme un pauvre type, ne sonne pas juste. On ressent l'amertume d'E. Allibert, une certaine attitude revencharde, peut-être beaucoup de fatigue.
Texte intéressant donc, mais auquel il manque probablement un peu de compassion pour être efficace.
Que dire enfin du portrait sadique de la « Fan de l'Auteur » en « chaussures improbables mêlant le sabot et la sandale », qui « porte toujours un foulard autour du cou » et qui est « gentille jusqu'à ce qu'elle soit vexée » ?
Evitons donc les foulards à pois. Evitons aussi d'envoyer des confitures à l'Auteur et de lui écrire…
Sans rancune.