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EAN : 9782382570685
212 pages
Hors d Atteinte (06/01/2023)
3.8/5   10 notes
Résumé :
« Maman, tu penses que Grand-Père est vraiment ton père ? » Ma mère me répond de sa manière habituelle, du ton de celle qui en a vu d’autres et peut débiter des énormités comme s’il s’agissait d’une conversation badine : « Oh non, tu sais, je suis persuadée depuis toujours que je ne suis pas sa fille biologique. »

Dans une famille où on aimerait croire que tout est normal, le sentiment d’un non-dit grignote Léa, fille de Florence et petite-fille de Su... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique

J'ai beaucoup aimé ce roman de Nina Almberg à la très belle couverture.
L'histoire raconte la vie d'une famille que l'on pourrait qualifier de normale au premier abord, il y a Léa, la petite fille, Florence la mère et Suzanne, la grand-mère. Puis rapidement une question inexplicable mais comme une sorte de pressentiment enfouis dans la tête de Léa « Maman, tu penses que Grand-Père est vraiment ton père ? ».
Est-ce que le mari de la si secrète Suzanne est le père de Florence ?
Léa, la petite fille, narratrice de l'histoire nous raconte le cheminement de la vérité, la découverte de l'identité du vrai père et le bien sombre secret.
Construit comme une enquête, à travers la chronologie des faits, nous découvrons l'histoire, les secrets, les silences, les non-dits, le déni, les maladresses et l'amour de cette famille.
L'auteure décrit parfaitement ce cheminement, les interrogations et les émotions.
C'est un roman fort, j'ai beaucoup aimé !
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Quel bonheur de retrouver la plume de Nina Almberg! Deux ans après La dernière Amazone, ce Pour Suzanne m'a épatée de justesse et de sincérité, notamment dans la façon de dépeindre les relations entre femmes d'une même famille.
Eh oui! Encore une histoire de transmission entre générations de femmes... on ne se refait pas!

MAIS, cette fois, la passation se fait en sens inverse: depuis la fille - Léa, la narratrice - vers la mère et la grand-mère. Suzanne.
Malgré la difficulté de briser le déni et de se défaire de décennies de non-dits et tabous, et une fois la douleur des secrets dépassée, c'est dans un récit sur l'acceptation et la reconstruction collective que l'autrice nous emmène.

C'est si beau! Plusieurs passages de ce livre mi-enquête mi-catharsis m'ont donné la chair de poule. Vous savez, ce sentiment délicieux de découvrir une intrigue au fil des pages et de regretter que cela ne dure pas plus longtemps.

Je remercie vivement encore les editions @hors_d_atteinte pour leur confiance renouvelée par l'intermédiaire de Françoise et de l'agence @carouzel_rp ❤

   《La phrase à retenir》
"Après tout, je ne suis pas la seule à vivre dans le brouillard des secrets. Tout le monde a sa part d'ombre."
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C'est le titre qui m'a appelé dans le rayon de la librairie "L'affranchie" à Lille en plus de cette belle couverture bleue. Et bien en fait, j'ai bien aimé cette histoire de famille, des non-dits qui empoisonnent la vie. La construction du roman est aussi très intéressante et permet d'avoir tous les cheminements, les développements et les différents point de vue de chacun. Sans être un coup de coeur, une chouette lecture
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Depuis des mois, je suis tombée au fond d’un gouffre sombre et sec et j’ai tremblé de ne pas pouvoir en sortir. Une pesanteur, amère et écœurante, m’a encombrée, envahie. J’ai eu très peur qu’elle m’engloutisse.
Et pourtant, aujourd’hui, malgré toutes les difficultés, j’ai terminé. Enfin.
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Dans l’atelier de Leferrand, il y a de très grandes sculptures représentant des centaures et des sphinx, des tableaux avec des femmes nues et biscornues et des tapisseries à l’effigie de licornes au drôle de regard. C’est beau mais, en même temps, ça fait un peu peur. C’est plein de piquants, d’angles aigus et d’arêtes. Même les cuisses et les ventres des femmes, pourtant lisses, paraissent avoir quelque chose de pointu, comme de la chair de poule.
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Un soir, l’hiver dernier, je me suis allongée sur son canapé trop étroit et je l’ai laissée imposer ses mains au-dessus de toutes les parties de mon corps, l’une après l’autre. Elles ont glissé, souples et lentes, de ma tête jusqu’à mes pieds. J’ai eu des visions : eau, feu, bois. Il paraît que sous mes paupières, mes globes oculaires tournoyaient nerveusement. Et ce que m’a dit mon amie quand elle a eu terminé a profondément résonné en moi.
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Quand des gens meurent, les langues se délient. J’ai soudain envie de lui dire « tu sais, ton père, il a agressé ma mère quand elle était petite ». Je suis à deux doigts de le faire, mais finalement je m’abstiens. Joseph dit « ah cette Éliane, quand même, quel numéro » et tout le monde s’assoit puis mange du tajine en buvant du vin. Je suis soulagée que quelque chose se passe.
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C’est la première fois que ma grand-tante me demande de l’aide. Cela m’inquiète un peu : vu son caractère fier et orgueilleux, ce n’est pas un bon présage sur son état de santé. Pourtant, à la lumière tombante du début de soirée, Éliane, quoique fatiguée, a plutôt bonne mine. Je me demande quelle est la part de bluff dans tout ça.
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