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Laetitia Devaux (Traducteur)
EAN : 9782823620313
432 pages
Editions de l'Olivier (06/10/2023)
3.56/5   57 notes
Résumé :
Les Greenspan mènent une vie agréable dans une banlieue de Boston. Le père, Scott, est un cardiologue renommé ; Deb, sa femme, joue un rôle primordial dans la communauté du quartier en accueillant les nouveaux voisins et en aidant des réfugiés ; la fille, Maya, travaille dans une maison d’édition réputée à New York et le fils, Gideon, s’apprête à marcher sur les pas de son père. Nous sommes en 2013, Obama a été élu deux fois à la tête du pays, l’espoir est revenu – ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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« – Vous avez déjà songé à écrire un livre ? lui demanda-t-elle un jour. – Bien sûr, l'idée m'a déjà traversé l'esprit, mais quand on a lu autant que moi, cette perspective est plus qu'intimidante. J'aimerais mériter ma place sur les étagères de bibliothèques, tu comprends. le monde n'a pas besoin d'un roman médiocre de plus. Il me paraît inutile d'y consacrer du temps et de l'énergie si je n'ai pas la certitude que ce soit excellent. » ● 2013. Les Greenspan sont une famille aisée de Brookline, dans le Massachussetts. Scott est cardiologue et mène des recherches parallèlement à sa pratique en cabinet. Deb, qui a été danseuse dans sa jeunesse, a fondé et préside une ONG pour aider à l'accueil des réfugiés aux Etats-Unis, notamment une famille syrienne de trois personnes. le fils, Gidion marche dans les pas de son père puisqu'il fait de brillantes études à Columbia pour devenir médecin. Maya, la fille, travaille comme assistante éditoriale dans une grande maison de New York. Tout serait donc pour le mieux dans le meilleur des mondes si chaque membre de cette famille n'était pas confronté à une catastrophe le conduisant à s'interroger sur le sens de sa vie. ● D'Andrew Ridker, j'avais déjà adoré le premier roman, Les Altruistes. Il confirme dans celui-ci son grand talent en nous proposant un récit passionnant et plein d'humour sur une famille américaine de la classe moyenne supérieure, démocrate, un peu woke, et juive laïque, dans la lignée des livres de Jonathan Franzen. ● Il est courant dans les romans contemporains de passer d'un point de vue à l'autre, d'une époque à l'autre, mais c'est rarement aussi bien fait que chez Ridker. Car les coutures ne se voient pas, tellement les transitions entre les différents épisodes tragicomiques de la famille Greenspan sont fluides. ● Il a aussi le sens de la chute et ses chapitres, longs mais jamais ennuyeux, se terminent toujours sur un point en suspens, faisant rebondir l'intérêt du lecteur. ● L'humanisme et la sensibilité affleurent dans tous les développements de ce récit qu'on veut ne jamais lâcher jusqu'à la fin. ● Les personnages, bien développés, paraissent authentiques et sont touchants même dans leurs maladresses et leurs erreurs et dans les conséquences qu'ils ont à gérer. ● C'est là un grand roman américain que je conseille vivement.
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Après l'Amérique des années 1920 avec Trust (délicieusement malin, je recommande), voilà celle des années Obama avec Hope. Et toujours avec un seul credo, l'argent. le héros n'est plus un financier taiseux mais une famille juive de l'upper-middle class en pleine déroute suite à de très mauvais choix : le père, Scott, cardiologue, a fraudé pour aider sa mère ; Deb, son épouse, adepte du couple ouvert, a fait le choix de son amante ; Maya leur fille, celui de renouer avec un ancien professeur et Gideon, leur fils, futur médecin, a décidé d'opérer un virage à 90 degrés dans une vie toute tracée.
Tous ces bouleversements narrés avec (beaucoup) d'humour font le sel de ce roman doucement cynique, reflet d'une époque où l'espoir semble (heureusement ) toujours de mise. Un récit en quatre parties dans le même esprit que la famille Middlestein que j'avais beaucoup aimé ❤️
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"Hope" nous invite à entrer dans la vie d'une famille de la bourgeoisie juive américaine bien sous tous rapports, les Greenspan. Dès le premier chapitre absolument fantastique, intitulé "Le Banquet de la faim", on observe la maîtresse de maison organiser pour ses amis un ridicule jeu de rôles qui leur fera expérimenter "la loterie de la naissance et ses conséquences" avant de brutalement interrompre la soirée pour une raison grave, que nous ne saurons que bien plus tard. Tout est là, l'ironie mordante, le thème du hasard au sein de l'échiquier social, les personnages géniaux, l'art du cut, la description fascinante de la banalité, à coups de détails et de pensées non formulées... Exemple : plus tard dans la soirée, Scott diagnostique de l'herpès à son ami Marty qui lui a demandé de l'examiner.
"De l'herpès, dit Marty en bouclant sa ceinture. Mon Dieu, au fait, comment va ta mère?
- Je refuse de savoir quelle association d'idées tu viens de faire.
- C'était juste pour être poli."

Et nous voici partis dans une exploration de la famille Greenspan (le père, la fille Maya, la mère et le fils Gideon), chacun étant le centre d'une partie distincte du roman, comme un toboggan en forme de boucle qui ne nous raconte leur réussite que pour nous faire glisser vers l'échec. Chacun de son côté est occupé à réparer ce qui ne peut pas l'être, enfermé dans son domaine social respectif (médecine à Boston, édition à New York, femme au foyer banlieusarde changeant d'orientation sexuelle, étudiant en médecine). Scott, le père, cardiologue réputé, va ainsi frauder une étude scientifique pour payer la maison de retraite de sa mère abusive, ruinée par un pseudo étudiant qui l'a arnaquée sur internet... Il dira aux policiers venus l'interroger pour se justifier: "j'ai voulu être un bon fils".
La réussite de ce livre ne tient pas dans le spectacle qu'elle nous offre de ces vies qui se fissurent, mais dans ce que nous devons en penser en tant que lecteurs. le récit est si bien fait que nous ne jugeons pas les personnages, qui nous paraissent tous de plus en plus attachants au gré des boucles du toboggan narratif et que nous passons la barre de la moralité pour atteindre une autre dimension. Quand nous avons trouvé la mère insupportable puis que nous l'avons tellement comprise dans une même scène de vacances au Maroc racontée selon deux points de vue différents (celui de sa fille et le sien), on se dit que les grands romans sont toujours des oeuvres fondées sur de grands personnages. C'est surtout leur ambiguïté qui retient l'attention et accroche l'émotion, leurs zones de lumière jouant subtilement avec leurs zones d'ombre.

Et puis il y a cette fin très ambiguë dont je vous invite à faire l'expérience, ellipse merveilleuse de nuance. L'auteur, sûr de l'intelligence de son lecteur, nous renvoie à notre imagination pour compléter les pointillés. Et nous fermons le livre, délicieusement frustrés de tout ce qui n'a pas été dit... Il nous reste à espérer, comme le titre nous y invite.
Ce titre miroite d'ailleurs tout au long de la lecture : HOPE est d'abord l'acronyme de l'étude médicale que Scott va frauder, ensuite il devient l'antiphrase ironiquement brandie d'un récit de la désillusion. À la toute fin du récit donc, il peut être perçu comme une autre voie possible, un élan de l'imaginaire vers des horizons inconnus: pourquoi ne pas espérer, finalement ?
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Dans le roman d'Andrew Ridker, le personnage de la fille de la famille qui travaille dans une maison d'édition, déclare à propos du roman de son ancien professeur qu'il lui demande d'éditer : "Selon Maya, c'était le genre de roman qui aurait pu être publié avec un certain succès une vingtaine d'années plus tôt."
C'est exactement le sentiment que j'ai eu à la lecture de "Hope", l'histoire d'une famille juive aisée qui va se mettre à dysfonctionner.
Sans doute, l'auteur gagne son statut de digne héritier des grands auteurs judéo-américains, de Philip Roth à Jonathan Franzen en passant par Saul Bellow, mais c'est en reproduisant quasi à l'identique une narration qui a déjà prouvé son efficacité dans la dissection
d'un microcosme familial.

Certes la chronologie a été actualisée puisque l'intrigue se déroule en 2013, pendant l'époque Obama et Ridker évoque largement la situation en Israël et à Gaza, ainsi que le combat des kurdes pour la création d'un état.
Il n'empêche que si la lecture est très plaisante ( on ne va pas bouder son plaisir d'autant que l'écriture est alerte), l'impression de déjà-vu ne parvient pas à s'estomper.

L'intrigue reste un classique du genre .La famille Greenspan vit confortablement à Brookline dans le Massachusetts. Scott est médecin, Deb, une ancienne danseuse, est femme au foyer et s'investit dans sa synagogue et dans l'accueil des réfugiés. Leur fille Maya travaille dans une prestigieuse maison d'édition alors que leur fils Gideon va entamer ses études de médecine. Bref la famille parfaite aux yeux du voisinage.
Sauf que Scott, qui doit entretenir une mère exigeante, est amené à falsifier des échantillons de sang dans une étude de recherche. Deb le quitte alors pour vivre avec son amante , Maya débute une relation avec un ancien professeur tout en étant fiancée et perd son emploi, tandis que Gideon abandonne ses études pour combattre auprès des kurdes.

Cette succession de mauvais choix de vie, dans la mesure où ils prennent le contre-pied du chemin tracé, donne des portraits de personnages bien développés, alors que l'auteur a opté pour une présentation successive de leurs points de vue. Il s'inscrit également dans la tradition du roman juif-américain en s'exprimant sur le ton de la satire et d'un humour acerbe et en construisant son intrigue sur une succession d'épisodes tragi-comiques.
L'insertion de la famille dans une communauté juive aisée semble parfaitement harmonieuse, tout comme le respect des traditions et des fêtes religieuses. Toutefois, l'auteur va introduire le sentiment de doute et le malaise que peuvent éprouver certaines populations juives face à la politique menée par l'état juif.

" Petite fille, Deb avait fait du porte à porte afin de collecter de l'argent pour le Fonds national juif. Elle avait été élevée dans la conviction de la nécessité d'un Etat juif et tenté de transmettre ce credo à ses enfants. Mais ces dernières années, elle se sentait de plus en plus gênée par les colonies, et s'en voulait que cette prise de conscience ait mis tant de temps à arriver. le glissement qu'operait le pays vers un régime autoritaire de droite, donnait à Deb l'impression d'être agressée par sa propre famille. "
On devine que l'interrogation de Deb est partagée aux États-Unis et ailleurs, et notamment par l'auteur lui-même.

Bien qu'il ne fasse pas preuve d'originalité dans l'intrigue ou dans l'écriture, ce roman constitue un divertissement savoureux lorsque l'on apprécie d'assister à l'autopsie d'une famille parfaite qui soudain se désagrège dans un climat d'ironie distante mais sans cynisme.
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Tendre malgré l'ironie qui s'en dégage, ce roman familial met en scène une famille de quatre qui se déchire après que le père a fauté, ce qui entraîne une série de décisions plus ou moins irrévocables. Si Andrew Ridker malmène ses héros, il le fait avec bonhomie, et les rend de fait diablement attachants. En arrière-plan de l'implosion familiale et de l'harmonie qui la précède se dessinent les travers de l'Amérique et du monde auxquels répondent Maya, Gideon, Deb et Scott (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2023/11/05/hope-andrew-ridker/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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critiques presse (3)
LeFigaro
07 décembre 2023
Les chapitres galopent avec un vrai sens de la chute. On y voit Manhattan en hiver, les rivalités de bureau, les relations complexes entre proches, les secrets qui pourrissent quelque part.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LaLibreBelgique
05 décembre 2023
Aussi piquant que jubilatoire, “Hope” s’immisce dans une famille où chacun se révèle dans l’épreuve.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
LeMonde
06 octobre 2023
Andrew Ridker poursuit son ­exploration pleine d’acuité des failles de ­l’upper middle class ­américaine.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Elle ne voulait pas avoir cinquante ans, pas plus qu'elle ne voulait subir les maux de dos, les sautes d'humeur et la perte de densité osseuse que son corps lui offrait en cadeau d'anniversaire. Elle se rendit compte, en regardant la banderole déchiquetée par terre, que depuis un quart de siècle, elle ne s'occupait que des autres. Ç'avait d'abord été son père suite à son attaque, puis sa mère suite à la mort de son père, puis Scott pendant ses études de médecine et ses enfants depuis leur naissance. Elle se dit qu'il était temps qu'elle pense à elle et s'inscrivit à un atelier de poésie dirigé par Theresa Dunne.
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Depuis le début de son adolescence, Scott possédait la rare capacité - un super-pouvoir, une béquille - de se détacher de toute circonstance menaçant sa tranquillité. Son père travaillait pour le ministère des Affaires étrangères, et au gré de ses mutations, la famille avait vécu à Chicago, à New Delhi puis à Washington. Scott ne restait jamais plus de deux ans dans la même école et il avait compris très tôt que nouer des amitiés, c'était faire et cultiver son propre malheur. Les déménagements empêchaient également sa mère d'avoir des confidentes de son âge. Alors Marjorie venait presque chaque soir dans sa chambre et s'asseyait au bout de son lit pour lui décrire avec force détails glaçants la consistance de ses selles ou la charge érotique qu'elle ressentait quand elle roulait sur du gravier à bicyclette. Coincé dans l'obscurité sous un pesant édredon, Scott s'échappait par la trappe de son esprit.
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Et si elle dormait ? Cela reviendrait-il à une agression ? Il pensa aux conseils que son père lui avait donnés quelques années plus tôt : « Si la fille est ivre, ne fais rien. Si elle n'est pas sûre d'elle ou si elle est ambiguë, ne fais rien. Ne fais rien avec quelqu'un en qui tu n'as pas confiance. La confiance, c'est très important. Si tu ne te sens pas assez à l'aise pour parler de grossesse ou de maladie sexuellement transmissible, c'est que tu n'es pas prêt, alors ne fais rien. Si tu as des doutes sur ce qu'elle pense, ne fais rien. »
(P. 344)
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Je m'en suis voulu, tu sais. Je pensais avoir manqué à mon devoir d'épouse. Malgré mon immense appétit sexuel, j'avais l'impression de ne jamais pouvoir le satisfaire. Aujourd'hui, bien sûr, je comprends mieux. Le problème ne venait pas de moi. Le problème, c'est les hommes ! Parfois je me dis que j'aurais dû être lesbienne. J'ai beaucoup, beaucoup d'amies lesbiennes, et ce sont les personnes les plus heureuses que je connaisse.
(P. 35)
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Deb était bien sûr féministe, comme toutes ses amies, mais elles n'en étaient pas moins complexées quant à leur physique. Comme ça devait être libérateur, se dit-elle, de s'affranchir des injonctions qui pesaient sur sa classe sociale, de ne plus se soucier ni des apparences ni de sa réputation.
( p. 267)
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Entretien avec Andrew Ridker
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