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EAN : 9783932711497
232 pages
Atlantis Allema (14/04/2016)
3.75/5   2 notes
Résumé :
28 mai 1977, Hossegor, Maïsée, jeune femme fragile psychologiquement depuis son enfance algérienne, disparaît mystérieusement laissant sa sœur Hélène et son mari Adrien, un ancien baroudeur, dans un profond désarroi. L’une dans l’île de Noirmoutier, l’autre dans les hautes terres de l’Hérault, ils s’enferment dans le passé et les regrets. En novembre 2007, survient Rachid l’Algérien. Il les entraîne dans un douar fantôme au pied de la Montagne qui chante où, durant ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Dans le style éblouissant qui est le sien, Maia Alonzo nous conte une histoire rêvée. A Hossegor, une jeune rapatriée d'Algérie, adolescente que son passé a fragilisée, s'enfonce dans la mer et disparaît dans le soleil couchant, sous les yeux de sa soeur. Les siens la chercheront longtemps, sa soeur et un mari épris mais incapable de toucher cette femme enfant.
Par un mystérieux périple, le temps s'abolit et, échouée sur une plage, la jeune Maïsée se retrouve dans un passé/présent onirique, entourée de ses amis d'enfance, dans une Algérie bucolique et pastorale, multiculturelle et heureuse, une Algérie qui aurait pu être et n'a jamais été, jusqu'à la catastrophe qui détruira cette bulle. Sous la protection de la divinité païenne de la montagne, Maïsée refera le chemin initiatique qui lui permet de retourner à son présent.
Ce livre peut aussi être lu comme un roman d'amour, mais j'y vois surtout la passion brûlante de l'auteure pour sa terre, non le pays perdu, mais celui dont elle a rêvé, ce « peuple en formation » dont elle parle si souvent. Et cette passion est si généreuse, si authentique que, même pour ceux qui ne la partageraient pas, cette étrange fable en devient un livre bouleversant.
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Quel plaisir de retrouver la prose de Maïa Alonso. J'ai adoré « L'odyssée de Grain de bled en terre d'Ifriqiya » 2013 , « le soleil colonial -Au Royaume des cailloux » 2014, « Les enfants de la Licorne » 2015 et je savoure « le Papillon ensablé » … une prose poétique et pleine de sensibilité !! p 76 « Au loin, le fleuve s'amuse à se frotter le nez contre les roches des berges. On entend comme des éclats de rire.«
Un roman poignant … bouleversant … envoûtant … témoignage de ces « déracinés » d'Algérie, les « pieds- noirs » comme on les appelle !
p 55 » Son unique péché est celui d'être né sur
une terre d'adoption, choisie par ses ancêtres pour fuir leur vie de pauvres diables. Son crime, c'est de l'aimer, cette terre, su tierra querida, d'un amour hérissé de callosités, un amour qui leur ressemble, hommes venus de toutes les misères éparses.«
Un roman à plusieurs facettes fait de souffrances, de désillusions ….. mais aussi d'amour, de douceur, de sagesse … apaisant !
Une belle quête pour retrouver malgré tout la paix intérieure !! L'auteure nous « promène » entre rêve … réalité et peut être surnaturel !!
Un beau voyage au milieu de ces destins croisés … Maïsée , Adrien, Hèlène – Malionne, Rachid, Karima, Magdala … Baba Antoine … des rencontres … des amours compliqués et inavoués …des personnages très attachants !!
Maïsée et Adrien…Une belle histoire … tumultueuse … douce … viscérale et passionnée mais un Amour … effleurée du bout des doigts …
Une balade dans le temps, entre passé et présent … et dans l'espace, Laï – Chau (en pays Thaï), … le Bled algérien, Mascara, Takhmaret, le désert
Hossegor, Loubet (la porte des Cévennes), l' Ile de Noirmoutier, …
De longues palabres sur la religion entre Rachid et Baba Antoine … Chrétiens et musulmans !
Quel plaisir aussi de retrouver Ma'Guapa et Yaminah « le soleil colonial » … p 124 » J'ai bien connu la grand-mère qu'on appelait Ma'Guapa. Elle vivait ici même. Elle a dû rejoindre les champs célestes depuis le temps.
J'ai moi-même grandi ici auprès de ma grand-mère Yaminah.«
Un roman à découvrir … Un roman aux Milles Émotions et Milles Sensations !!
Un beau message de Maïsée … : p 209 » Je ne conteste ni le Coran, ni la Bible, ni la Torah. Je ne les ai pas lus, je l'avoue. Non par paresse, mais par manque d'intérêt, ce que ni toi, ni le Père Saint-Antoine ne parvenez à comprendre. J'aime la poésie. La poésie, c'est la terre
de mon âme et je m'en nourris ici, dans ce coin perdu qui m'est devenu si cher. Je vis l'instant présent. »
Lien : https://lespatchoulivresdeve..
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Il s'agit d'un roman troublant, surprenant autant qu'envoûtant. Un roman d'amour éternel et sans faille. Un roman d'amour profond et le regret impérissable d'un pays perdu.

C'est une grande et belle histoire qui nous est contée avec beaucoup de poésie, au fil du temps et des maux qui passent ou ne passent pas. La grande Histoire de Maïsée et d'Adrien. Je classerai ce livre dans la catégorie des romans psychologiques de par les pensées développées jusqu'au plus profond de l'être, tous les personnages, toutes les actions sont décortiquées, l'esprit humain est surprenant parfois. le lecteur suit Maïsée, Adrien, Hélène et chaque protagoniste qui se baladent entre la vie et la mort, entre le rêve et cette réalité parfois dérangeante mais toujours aussi troublante.
Un travail fabuleux de résonance intérieure, un délice à lire avec une petite larme à l'oeil parfois. Merci pour cette histoire extra-ordinaire et pour tout ce ressenti sur lequel l'Auteure mets des mots si troublants. Un très beau livre à lire et à retenir.
Lien : http://lepetitmondedebabou.e..
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Pourquoi ai-je ce sentiment que c'est toujours la même journée qui recommence ? Pourquoi est-ce que je ne sens pas le temps s'écouler.
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p 51 « – Et puis, comment pourrait-on se reconnaitre dans l’image du sale colonisateur qui circule en métropole quand la grande majorité d’entre nous est si pauvre ? Eh oui, même parmi les « colons« , il y a des pauvres.
Et Vincente d’ajouter :
– On nous prend pour des capitalistes. Qu’est-ce qu’ils connaissent à nos tracas, les gens de chez vous ? La vie de colon, pour eux, c’est la vie de château. Qui connaît toutes nos vicissitudes ? Le travail éreintant sous
le feu du soleil, saccagé par un vol de sauterelles ou par un orage torrentiel, nos blés couchés, les promesses envolées … Vous qui nous voyez vivre, vous ne pouvez pas avoir cette image-là de nous. Vous voyez bien qui sont nos voisins dans cette rue. On
se connait tous, depuis toujours. Que l’on soit Juifs, Chrétiens, Musulmans. On s’entraide au besoin. C’est naturel. Alors pourquoi ça devrait changer? «

p 54 « Miroirs interchangeables, la mère et la fille se tricotent des confidences à voix menue, dépourvues de sous-entendus, avec cet entrain particulier aux filles du soleil quand
le rire refoule au loin les orées du trouble.«
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p 103 « Le plaisir … Chaque être porte sa propre musique. Pour que cette musique se libère, pour qu’elle habite l’univers tout entier, il faut un virtuose, certes, mais pas seulement.
Il faut, en soi, cette volonté d’atteindre une apothéose indescriptible. Vouloir le plaisir. L’en-deçà du plaisir. Au-delà même de l’intensité, les innombrables facettes de ce diamant incrusté dans chaque être de
chair. C’est une quintessence démultipliée qui fait rire et chanter la peau, l’être entier. C’est infiniment délicieux, écrivais-tu. »

p 116 » Elle crut avoir crié, mais aucune bulle de son n’avait franchi l’espace qui la séparait des deux personnages. L’air épais formait une muraille qui l’enfermait dans son silence. »

p 141 « Je ne me suis jamais intéressée à la religion et encore moins à la politique car je ne recherche que ce qui peut rapprocher et non ce qui oppose et déchire. Tu ne pourras
pas me faire changer d’avis et je ne pourrais pas te faire penser autrement, Rachid. Ces échanges sont vains, des mots jetés dans le vent. Des mots semeurs de colère. Je suis lasse de ces polémiques. »
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p 38 « J’ai vu Maïsée rentrer dans le soleil posé sur l’océan.
Comme un papillon ensablé, enfin libéré. »

p 47 « Une bombe explose.
L’oiseau foudroyé tombe comme une pierre, est emporté avec les brindilles; les branches fracassées, les feuilles arrachées, à travers les jardins dévastés par l’orage.
L’adolescente offre son visage à la pluie chaude, martiale. Une langueur clandestine s’étale sur ses traits, écarte ses lèvres charnues, ranime comme un souvenir qu’elle ne
connait pas encore et qui empoigne son âme quelque part dans sa poitrine. Aucun geste connu, pas même deviné ou pressenti ne soulage la moiteur de cette après midi orageuse. Aucun visage
masculin ne s’interpose entre elle et sa langueur, mais une mystique sensuelle. Elle glisse dans la boue pulpeuse, gorge offerte à la pluie battante. Le sable gluant aspire les genoux durs, repliés en prière. L’extase exacerbe l’émoi
silencieux. »
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p 19 « Le vent du large a soufflé dans le plumage des goélands, chargé de milliers de grains de sables glacés. Maïsée est pâle. …
– Si j’étais une mouette, je n’aurais pas peur de la nuit. Je pourrais toujours m’en aller d’un coup d’aile. Ailleurs. Voler après le soleil.
Inlassablement.
– Les mouettes ont besoin de la côte, de la terre, de la nuit. »

p 37 « Je m’étale sur le sable, trempée de pluie, de sueur, de larmes.
Une claque de sable s’accroche à ma joue. Je me redresse péniblement sur les genoux. Je suis face à l’océan, mais il s’estompe dans la pluie, dans la brume. La plage est emprisonnée dans un halo humide. Aussi déserte que l’absence de Maïsée.
Quel dieu suis-je venue supplier pour me trouver ainsi agenouillée, secouée de sanglots ? Quel dieu bouffon me restituera mon ridicule ? Est-ce le grelot de son rire qui crève la brume ? »
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