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3,92

sur 975 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Vicente Rosenberg fuit la Pologne pour l'argentine en 1928. Il y épouse Rosita et aura trois enfants. Il y mène une vie heureuse, partagé entre le magasin de meubles que lui a confié son beau-père, sa famille et ses amis Ariel et Sammy qu'il retrouve fréquemment au café Tortoni. Il a laissé une partie de sa famille (dont sa mère et un frère) à Varsovie. En 1940, les nazis édifient le ghetto juif dans lequel sa mère est restée. Des lettres épisodiques l'informent de la gravité progressive de la situation. La culpabilité de Vicente l'envahit alors et le transforme, lui , naturellement joyeux, bavard et dandy en un être morne et taiseux qui ne s'intéresse même plus à sa famille proche, femme et enfants. Il a l'impression d'être coupable de n'avoir pas été cherché sa mère à temps et s'enferme dans son ghetto à lui. La description de ce « Ghetto intérieur » est impressionnante et peut-être excessive dans cette narration. Ce roman, témoignage historique vu de l'extérieur, plus rare que tous les ouvrages dédiés à cette période et vus de l'intérieur est intéressant.
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Le silence
Ce livre fait écho à Idiss de Robert Badinter. Santiago H Amigorena raconte comment son grand-père est devenu silencieux lorsqu'il a appris le sort de sa mère enfermée dans le ghetto de Varsovie. Un livre bouleversant. A lire.
Lien : https://lilietlavie.com/2019..
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C'est le premier roman que je lis de cet auteur argentin qui écrit en français.

Mais sans le savoir, je le connaissais déjà car il a participé à l'écriture de nombreux films, notamment ceux de Cédric Klapisch.

Revenons-en à ce roman, dont l'univers est bien loin des films de Klapisch.

L'auteur raconte une partie de la vie de son grand-père maternel fraîchement arrivé de Pologne en Argentine en 1928. Sa soeur, son frère et sa mère ne l'ont pas suivie.

Au fil des lettres de sa mère, Vicente assiste à la construction du ghetto de Varsovie, les conditions de vie difficiles, puis à la destruction de celui-ci.

De sa mère, il recevra une dernière lettre dont il ne parlera à personne, s'enfermant dans le silence.

J'ai eu un peu de mal, au début, avec le rythme du texte, sans cesse entrecoupé de virgule qui venait rompre les phrases. Puis je me suis habitué à sa petite musique, et j'ai parcouru la descente aux enfers de cet homme avec passion.

Vicente et ses amis juifs s'interrogent beaucoup sur ce que c'est d'être Juif. Et comme ils le disent si bien : mettez 2 juifs dans une pièce pour débattre et vous aurez 3 avis.

Même si il a quitté sa mère des années auparavant, Vicente souffre de ne pouvoir rien faire pour l'aider. Une séparation difficile, d'autant plus qu'il n'était pas certain de vouloir qu'elle l'accompagne dans son exil.

Vicente découvre à travers la presse le sort réservé aux juifs d'Europe, et se sent impuissant.

Un roman intéressant pour les questions qu'il pose.

L'image que je retiendrai :

Celle de Vicente espérant que sa mère ai pu emmener dans son dernier voyage son châle rose.
Lien : https://alexmotamots.fr/le-g..
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Vicente Rosenberg, juif de Pologne s'installe en Argentine en 1928 laissant sa mère en Pologne. Pologne envahie par les Allemands durant la deuxième guerre mondiale. Les juifs sont alors tassés dans des ghettos soumis à la maladie et surtout à la faim.

Lorsque l'étau se referme sur sa mère qu'il n'a pas pu convaincre de le rejoindre avant et dont les conditions de vie se rappellent à lui sous forme de lettres qu'il n'ose même pas dévoiler à sa femme, la culpabilité envahit Vicente qui s'enferme dans un mutisme qui l'isole de sa femme et de ses enfants. Ce mutisme, cet enfermement sont comme des punitions qu'ils s'infligent, c'est sa réflexion sur qui il est : juif ? polonais? Argentin ?

L'auteur dévoile également ce qui se prépare doucement, les étapes et les conditions qui ont amenées la “solution finale”, les chambres à gaz, l'inimaginable, la volonté de destruction, d'extermination. La Grande Histoire s'insère dans le récit, ne le rendant que plus effroyable. 

L'auteur nous livre un personnage touchant, bouleversant en toute simplicité sans s'y morfondre. Mais il le met en parallèle à toute cette effroyable projet de “la solution finale”. Ce qui ne fait, pour le lecteur que montrer son impuissance, face à la situation de sa mère et face à ce qu'il ne peut soupçonner. Un personnage minuscule à son échelle, victime lointaine géographique d'un projet qui paraît irréel, inimaginable, mais que l'on sait programmé. 

C'est une très belle plume que celle de Santiago H. Amigorena. Une plume fluide, agréable, tendre. il y a également et heureusement beaucoup de tendresse dans ce récit. Cette tendresse c'est celle qui est décrite entre le couple de Vicente et Rosita, la tendresse envers leurs enfants et surtout celle dans les lettres de la mère de Vicente. 
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Aujourd'hui, je viens vous parler du livre le ghetto intérieur de Santiago H. Amigorena.

Avec certains de mes patients, nous parlons lecture régulièrement. Une patiente a voulu me prêter ce roman et je n'ai pas osé refuser (il ne me tentait pas trop à la base) 😅 Je me suis dis qu'au pire 180 pages ça irait vite à lire et que je pourrais tout de même passer un bon moment.

En 1928, Vicente Rosemberg est arrivé en Argentine. Il y rencontre Rosita avec qui il se marie et va fonder une famille.

En 1940, il rencontre un de ses amis, juif exilé également, avec qui il échange sur l'Europe où la situation s'assombrit. La mère de Vicente vit toujours en Pologne, elle lui a envoyé de nombreuses lettres auxquelles il n'a pas répondu. Puis petit à petit, voyant la situation se dégrader en Europe, le jeune homme regrette de n'avoir rien fait pour sa mère et son frère et attend désespérément de leurs nouvelles.

Vous savez ma passion pour les romans sur la seconde guerre mondiale, j'en ai lu de toutes sortes mais c'est la première fois que j'en lis un avec un personnage qui a un point de vue extérieur, qui n'est pas au coeur de la guerre. Et bien que cet homme ne soit pas en plein coeur de l'Europe,mais à des milliers de kilomètres, il souffre tout autant car il ne sait pas si sa famille va bien et se sent impuissant face à la situation.

Bien que j'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire au tout début, j'ai trouvé ce récit intéressant. Alors merci Mme C. de m'avoir permis de découvrir cette histoire 😊

Parlez-vous lecture au sein de votre travail ? Quel est le dernier livre qu'on vous a prêté ?

Bon 1er mai à tous ☀️
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Un roman très émouvant qui propose une belle réflexion sur la culpabilité et l'identité (j'ai parfois eu l'impression de retrouver Amin Maalouf dans certains propos). Très triste aussi cette culpabilité terrible qui s'ajoute à la douleur et à l'horreur. Elle est tellement injuste, mais le livre montre comme les réactions humaines diffèrent. Vicente ressent plus de culpabilité que de colère et finalement ça le détruit lui aussi alors qu'il a échappé aux nazis.
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•FOR INTÉRIEUR•

🦊 Coïncidence ou pas, je publie mes impressions sur le ghetto intérieur le jour de mon anniversaire. Il ne pouvait en être autrement, le roman de Santiago Amigorena m'est apparu comme une évidence. Puissant tout en simplicité, nous sommes sous l'eau, noyé par cette chape de plomb. Les yeux humides, on s'identifie à cet homme, à la justesse de ses émotions. Certains le comprendront, d'autres pas. Vicente est parti s'exiler à Buenos Aires avant que les horreurs nazies ne commencent, sa famille et notamment sa mère sont restées en Pologne. Les lettres qu'elle lui envoie, auxquelles il ne répond que très tardivement, sont alarmantes, on sent poindre la catastrophe•••

🦊 Peut-on encore écrire un roman qui sorte du lot sur la Shoah ? Vicente prend conscience que ce qu'il se trame en Pologne est véritablement inquiétant. Il se réfugie dans un mutisme total comme s'il ne pouvait plus réagir à des milliers de kilomètres d'une guerre mondiale. Entre question sur sa propre identité, sur ses propres convictions, Vicente n'est plus le même. L''auteur par ses digressions, par ces imbrications entre la société argentine et la solution finale, nous prend à la gorge et ne nous lâche pas. A chaque page, d'une façon si subtile et presque indolore, Vicente pense à sa mère, il interroge sa propre conscience sur ce qui fait de lui un juif, un argentin ou un polonais. Cette identité qui nous est propre, qui nous stigmatise, qui nous ramène à ce que nous ne sommes pas vraiment. Comment peut-on définir un homme par un seul qualificatif ? Ce roman aborde un thème si cher à mon coeur avec une vision totalement différente. Les remords, les regrets, l'imagination d'un autre possible apparait, l'espoir si mince soit-il est toujours présent en chacun de nous. Vicente n'est autre que le grand-père de l'auteur, cette histoire qu'on aurait pu appeler, le ghetto intérieur est une petite merveille de douceur introspective. Les informations, les journaux, rien ni personne n'ose croire à cette tragédie, et pourtant…

🦊 Malgré les faits rapportés, nul ne veut être crédule, nul ne veut, nul ne peut s'imaginer que tout ceci est réel. Alors on minimise, on essaie de comprendre et on fait ce que l'on peut pour encaisser le choc. S'enfermer est une solution que Vicente a choisi au détriment de sa nouvelle famille, chacun réagit de façon différente comme lors d'un enterrement. Certains rient à cause du stress, d'autres pleurent, d'autres sont indifférents, d'autres ne montrent aucune émotion mais sont effondrés de l'intérieur. Ce roman est éprouvant, le ghetto intérieur en chacun de nous grandit comme il peut. Amigorena nous emporte avec vigueur dès les premières pages, sa fluidité d'écriture permet de nous ensorceler et de succomber à la profondeur de son récit•••

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Au début on se dit "bon encore un livre sur un sujet malheureusement lu et relu"... et puis les lettres de la mère du personnage principal arrivent, et on est bouleversé. Et on portera longtemps ce livre en nous...
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Le Ghetto intérieur… conscience et silence.

« Il y a vingt-cinq ans, j'ai commencé à écrire un livre pour combattre le silence qui m'étouffe depuis que je suis né. »

Santiago Amigorena raconte, à la première personne, l'histoire de son grand-père,Vicente Rosenberg qui, en 1928, a quitté l'Allemagne pour aller vivre en Argentine. Il a laissé au shtetl sa famille (mère, frère et soeur) et s'est bien gardé, durant toutes ces années, de répondre régulièrement aux lettres de sa mère ou de la faire venir auprès de lui à Buenos Aires.
Vicente s'est marié avec Rosita. Il vend les meubles de son beau-père et mène une vie plutôt tranquille, avec sa femme, ses trois enfants et ses amis, exilés, comme lui. Or, en Europe, les événements se précipitent : les Allemands regroupent dans le ghetto de Varsovie tous les Juifs, dont la mère de Vicente qui lui envoie des nouvelles alarmantes

Chaque lettre qu'il reçoit le plonge dans un état d'inquiétude intense. Impuissant, il ne peut rien faire pour sa mère, désormais prisonnière du ghetto où sévissent la faim, la maladie, la misère
(...)
Lien : https://edencash.forumactif...
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Un livre que je n'ai pas eu l'occasion de lire à sa sortie et qui m'avait été fortement conseillé.
C'est bouleversant et plein d'émotion. On ne peut s'empêcher de se mettre à la place de cet homme et de tout être humain vivant ce genre de tragédie.
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