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Capricorne tome 11 sur 20
EAN : 9782803621965
48 pages
Le Lombard (16/11/2006)
4.18/5   11 notes
Résumé :
Une fois encore, Andreas explore et repousse les limites du découpage. Ainsi, il nous livre ici un album tout en horizontales, à l’instar de son héros, contraint de rester allongé pour reprendre des forces !
C’est que Capricorne est passé bien près de la mort. Mais la peur de mourir seul était plus forte que celle de la faucheuse elle-même et notre astrologue a lutté jusqu’à trouver Patrick. Cet homme étrange et taciturne lui ressemble un peu : sous sa gentil... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Dans une image, chacun voit ce qu'il veut.
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Ce tome fait suite à Capricorne, tome 10 : Les Chinois (2005) qu'il faut avoir lu avant. Il est recommandé d'avoir commencé par le premier tome pour comprendre toutes les péripéties. Sa première parution date de 2006 et il compte 46 planches de bande dessinée. Il a été réalisé par Andreas Martens pour le scénario et les dessins, et par Isabelle Cochet pour les couleurs. Il a été réédité en noir & blanc dans Intégrale Capricorne - Tome 3 qui regroupe les tomes 10 à 14, c'est-à-dire le troisième cycle.

Quelque part dans la campagne, les arbres et l'herbe sont bien verts. Patrick est en train de fleurir une tombe. Rectangle noir. Il dépose un bouquet et un pot de fleurs sur la tombe de son frère Erik. Puis il va ranger son arrosoir dans sa carriole qu'il tire pour rentrer chez lui. Une fois entré, il entend une voix faible le héler. Il s'approche du lit où est allongé Capricorne et il lui remonte le drap, tout en constatant avec satisfaction qu'il est réveillé. Il se présente et lui explique qu'il l'a trouvé sur la route à quelques kilomètres d'ici. Quelqu'un a tiré sur capricorne : la balle a traversé son épaule. Il n'y a pas eu trop de dégâts, mais il a perdu pas mal de sang. Pour l'instant, il a surtout besoin de reprendre des forces. Patrick va lui préparer un bouillon chaud. Son hôte parvient à se présenter : Brent Parris. Patrick sort, et le convalescent ferme les yeux.

Le soir, Patrick est de retour avec le bouillon chaud qu'il fait avaler à Brent en le lui donnant à la cuillère. Il lui demande ce qu'il s'est passé. le blessé répond qu'il croyait connaître les gens, mais qu'il s'est trompé sur toute la ligne. Il avait débarqué dans un hameau où régnait une sale ambiance. Il n'a pas voulu intervenir, mais dans les rares relations qu'il a eues avec ces gens, il s'y est très mal pris. Il ne sait pas juger son prochain, et avec les enfants il est lamentable. D'où le trou dans son épaule. Sa propre bêtise ! Brent a conscience qu'il se vidait de son sang sur la route et qu'il allait devoir affronter la mort. Seule sa perte de conscience l'a sauvé de la peur panique qui l'envahissait, la peur de mourir seul. Patrick l'a écouté, et il lui suggère de dormir un peu, en sortant de la chambre. Brent ferme les yeux. Il rêve d'une silhouette avec une tête enflammée qui pointe un index vers lui. le matin, il est réveillé par Patrick qui lui apporte un petit déjeuner chaud, au lit. Brent commence à raconter son rêve bizarre, mais sa voix vient à s'éteindre. Il la retrouve rapidement, et son hôte suppose que c'est peut-être une conséquence de l'accident. Brent propose que Patrick parle de lui. Ce dernier répond que ça fait quelques années que les gens ont du mal à le supporter, et que lui ne les supporte plus du tout. Alors il est venu s'installer ici, un peu à l'écart. Il continue : l'imperméable de Brent est fichu. Il en a vidé les poches avant de le jeter. Il en tend le contenu au convalescent : des cartes et des feuillets avec l'histoire que Miriam Ery avait écrite. Il se dit qu'il pourra la lire pour recouvrer ses souvenirs. Enfin, il peut se lever et aller jusqu'au salon. Il remarque des peluches sur le canapé.

Deuxième tome consacré à une nouvelle étape sur le long retour de Capricorne vers New York. Après le drame de l'histoire précédente, le lecteur ne sait pas trop à quoi s'attendre. Il comprend rapidement qu'il s'agit de la phase de convalescence du héros, après s'être fait tirer dessus par un enfant. Il va donc séjourner quelque temps dans cette maison, avec Patrick pour unique compagnie. Deuxième histoire de type drame, encore plus intimiste que le précédent puisque tout se déroule entre Patrick et Brent Parris. le lecteur se retrouve très loin des récits d'aventure du premier et du deuxième cycle. Dans un premier temps, il s'amuse même à relever les remarques qui relèvent d'un constat introspectif, ou sur la maturité de l'individu. Cette remarque de Capricorne qui croyait les connaître les gens et qui a fait l'expérience qu'il s'est trompé sur toute la ligne, qu'il ne sait pas juger son prochain. S'il est sensible à ce genre de remarques, il en relève d'autres comme : tôt ou tard, on doit s'avouer ses défauts. C'est quand on prend conscience de nos limites et de celles imposées par la société, et qu'on les assume, qu'on devient adulte. Mais gare à ceux qui perdent jusqu'au dernier fragment de leur âme d'enfant. Dans une image, chacun voit ce qu'il veut. C'est en perdant nos parents que nous cessons d'être des enfants. Etc. Les deux personnages ne sont pas en train de faire un point sur le développement personnel : il ne s'agit pas pour eux de se résigner, ils sont dans la phase d'acceptation. Ils ont appris à se connaître.

S'il lit ce tome dans l'intégrale en noir & blanc, le lecteur regrette de ne pas pouvoir profiter de la couleur, tout en appréciant le fort contraste entre noir & blanc. Il se souvient également peut-être de l'introduction d'Antoine Maurel qui évoquait les défis graphiques que le créateur s'impose. Ça commence par ce rectangle noir qui est à cheval par-dessus une partie des cases deux et trois de la page qui en compte quatre, chacune de la largeur de la page. Il se souvient que l'artiste lui avait déjà fait un coup semblable avec un chat dans le tome Capricorne, tome 5 : le Secret (2000). Dans ce tome, le dispositif est similaire, utilisé avec parcimonie, amenant à la révélation du dessin complet, qui apporte de la profondeur à ces cinq images superposées aux cases à l'horizontale, à de nombreuses pages d'intervalle. le lecteur constate rapidement que l'artiste s'est fixé comme défi de n'utiliser que des cases de la largeur de la page, entre quatre et neuf par page, avec l'exception d'un dessin en pleine page en planche 24. Cette contrainte qu'il s'impose présente un degré élevé, avec le défi d'imaginer des prises de vue qui tirent profit de ces cases en écran très large. de temps à autre, l'artiste se contente d'un élément dessiné en milieu de case, ou bien d'un côté ou de l'autre, sur fond blanc ou sur fond noir, laissant le reste de la case vide de toute information visuelle. Ces cases sont conçues pour obtenir un effet vis-à-vis du personnage ou de son action. L'artiste introduit de la variété à deux autres reprises : un dessin en pleine page en planche 6 qui est découpé en cinq bandes de quatre cases de taille identique, et en planche 37 un dessin occupant toute la page sauf la bande inférieure, artificiellement découpé en six cases de la largeur de la page.

À l'exception de la planche découpée en vingt cases et de celle avec un dessin en pleine page, le créateur s'en tient à son dispositif de cases de la largeur de la page. le lecteur constate que le niveau de détails descriptifs est élevé, presque au même niveau que le tome précédent. Andreas fait en sorte d'ancrer son tête-à-tête dans une réalité concrète et palpable. Il n'y a que lors de la discussion de nuit que le noir vient remplacer les arrière-plans, pour créer une atmosphère propice aux confidences, et aussi aux regrets, à la tristesse. le dessinateur en profite pour passer en mode gravure avec des lignes parallèles serrées, évoquant également un peu le travail de Bernie Wrightson. de fait, lorsque l'effet de cases de la largeur de la page est intégré par le lecteur, il en vient à l'oublier, la qualité de la narration visuelle reprenant le dessus. L'auteur resserre encore sa mise en scène avec cette discussion en tête-à-tête dans la pénombre nocturne, avec juste un feu de cheminé. Pendant vingt pages, Patrick et Brent se parlent doucement, avec des souvenirs, des silences. le premier fait la lecture au second, le récit écrit par Miriam Ery, puis il se lance dans des confidences. Alors que la représentation des émotions dans le tome précédent n'était pas entièrement convaincante, ici l'artiste trouve le juste équilibre entre sa façon de simplifier les traits de visage et une forme de sobriété dans la direction d'acteurs. Alors même que la scène est statique et incite le lecteur à se concentrer sur l'histoire dans l'histoire, celle lue par Patrick, il se rend compte qu'il observe également ces deux hommes assis dans leur fauteuil avec une forme de tendresse, un peu plus forte que de la simple empathie.

Le dialogue mêle ce texte imbibé de la mythologie de la série, et l'émotion qui étreint de plus en plus Patrick qui le lit. D'un côté, il est ravi que Brent Parris explicite ce qu'est un Capricorne : un individu lié à la ville de New York, qu'il protège à sa façon. Il apprend la raison pour laquelle Dahmaloch se sent lié à Capricorne. Il note dans un coin les deux nouveaux personnages de la mythologie : le corsaire Preston Theroux et Tom Flanagan. Dans le même temps, il voit l'effet que cette histoire produit sur Patrick qui la lit. Il est touché par l'émotion qui s'empare de lui. Après coup, il se rend compte que ce passage montre un personnage ému par une histoire dans l'histoire, comme lui lecteur est ému en lisant l'histoire de Patrick, une élégante mise en abîme. Il est également touché par les moments pendant lesquels Brent perd sa voix : comme si s'exprimer devient une épreuve impossible à surmonter, ou comme si une force supérieure lui impose le silence. Il voit aussi deux hommes qui ne sont pas dans l'action, qui ne se connaissent pas, dont l'un malade est le débiteur de l'autre qui l'héberge et le soigne. Deux hommes calmes et posés qui ont conscience de leur propre malaise et du malaise de l'autre, qui prennent du recul, sans savoir comment débloquer leur situation de souffrance émotionnelle, sans savoir comment aider l'autre, ou au moins le soutenir. Il reste quelques phrases un peu gauches, mais le processus mis en scène bénéficie d'une sensibilité honnête et juste qui emporte l'empathie du lecteur.

Dans un premier temps, le lecteur comprend qu'il s'agit d'une autre étape sur le chemin du retour de Capricorne, un autre drame. Puis il constate le défi visuel : raconter une histoire avec uniquement des cases de la largeur de la page. L'artiste est assez aguerri pour tirer profit de cette contrainte qu'il s'impose lui-même, avec une variété de plans que le lecteur n'aurait pas cru possible. Il ne pensait pas que l'album serait constitué pour moitié d'une discussion au coin du feu entre les deux personnages. Il se laisse prendre au jeu, et ressent que le créateur a réussi son pari : l'un et l'autre sont conscients de leurs défauts, et ils parviennent à communiquer sur un plan émotionnel, à passer d'une phase de résignation à une phase d'acceptation. du grand art.
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Depuis la fin du cycle du concept, Andreas a visiblement changé le ton de sa série et livre ici un deuxième one-shot consécutif.

Laissé pour mort en fin de tome précédent, on retrouve Capricorne alité chez un inconnu. Cette convalescence forcée va à nouveau installer une ambiance de huis-clos, encore plus intimiste que lors du tome précédent. Délaissant une nouvelle fois New York et les personnages secondaires de la série, Andreas centre son récit sur seulement deux personnages. Il y a d'un côté Patrick, un vieil ermite qui semble cacher bien des secrets et de l'autre un Capricorne, qui s'ouvre au fil des pages. Pour l'occasion, il se présentera même sous son vrai nom, Brent Parris, ce qui démontre déjà une volonté de ne plus se cacher derrière un pseudonyme. le lecteur a donc droit à un tome plus lent, riche en conversations, où deux personnages prennent le temps de se livrer à l'autre.

Et pour rendre ces bavardages intéressants et insuffler un rythme de lecture suffisant, le graphisme d'Andreas fait à nouveau des miracles. Utilisant toute la largeur des pages, multipliant les cases horizontales et jouant avec les cadrages, Andreas plonge le lecteur au coeur même des conversations, le transformant en témoin privilégié de ces conversations au coin du feu. Outre une impression de proximité, son graphisme insuffle également le dynamisme nécessaire pour rendre l'ensemble prenant. Au niveau des décors, après l'ambiance reposante et bucolique du tome précédent, la colorisation d'Isa Cochet plonge ce nouveau one-shot dans une ambiance plus automnale, mais toujours aussi réussie.

Un one-shot lent, intimiste et prenant !
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Andréas continue ici de nous raconter le retour de Capricorne, après la défaite du Concept.
Un album sur le deuil, la culpabilité et la rédemption.
Une réussite de plus. Sensible et tout en nuances.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Un Capricorne est lié à la ville de New York. D’une certaine manière, il la protège. Là où le justicier défend la veuve et l’orphelin dans les rues de la ville, un Capricorne prend soin de l’esprit, de l’âme même de New York. Il se fait rempart contre toute attaque invisible, mais pourtant bien réelle.
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C’est quand on prend conscience de nos limites et de celles imposées par la société, et qu’on les assume, qu’on devient adulte. Mais gare à ceux qui perdent jusqu’au dernier fragment de leur âme d’enfant.
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Moi qui croyais connaître les gens, je me suis trompé sur toute la ligne. […] Je ne sais pas juger mon prochain, et avec les enfants, je suis lamentable.
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Les gens ont du mal à me supporter. Moi, je ne les supporte plus du tout. Alors je suis venu m’installer ici, un peu à l’écart.
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J’ai assisté, il y a peu, à la mort de mon père. Cela a bouleversé mon regard sur ce monde. C’est en perdant nos parents que nous cessons d’être des enfants.
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