La Geste des Chevaliers Dragons, tome 15 : L'ennemi

La saga des vierges guerrières tueuses de dragons continue avec ce tome 15 intitulé "L’Ennemi" et consacré au thème de la responsabilité.


ANGE nous offre un nouveau tome politique :
- d’un côté nous suivons le calvaire de la chevalière Saraï enlevée pour servir d’odalisque au sultan Sakris collectionneur des choses belles et rares, mais d’abord et surtout un gros pervers narcissique qui n’a d’autre dieu et d’autre cause que lui-même, doublé d’un gros sadique adepte du sexe violent et de la torture psychologique (les dessins insistent bien sur ses deux côtés de sa personnalité perverse, surtout quand il fume le cigare au lit avec son amant, car oui en plus il est bisexuel, ou quand il sirote un vin millésimé pendant que ses hommes passent à tabac une jeune fille)
- d’un autre côté nous suivons les divergences croissantes entre deux sœurs concernant l’affaire du chevalier Saraï, la première étant impératrice de Messara et qui veut à tout prix conserver l’alliance des sultans, la seconde étant matriarche de l’Ordre des Chevaliers Dragons et qui veut à tout prix exercer des représailles en conséquence…
Un bon récit certes, mais déjà qu’un tome de 48 pages c’est chaud pour développer une histoire, ici on a voulu en développe deux ! OK Saraï fait du sultan son dragon, son Ennemi, et monte une opération Grande Evasion destinée à se terminer dans le sang et dans les larmes… Mais impossible de monter correctement les relationship drama des odalisques en aussi peu de pages, du coup la trahison inhérente au cahier des charges de la Dark Fantasy tombe un peu à plat (au contraire de celui de la vengeance qui lui fonctionne bien). De plus la rivalité des deux sœurs est insuffisamment développée pour faire vraiment sens, du coup l’allégorie de l’Ennemi reste un peu nébuleuse… Sans parler de cette fameuse Guerre des Sardes qui sert de toile de fond à de plus en plus de tome et dont on attend toujours l’explication !

J’ai trouvé les graphismes de Patrick Boutin-Gagné moyens, voire très moyens… Les trucs cartonesques pour illustrer un récit Dark Fantasy, ce n’est vraiment pas un pari gagnant !
Des visages carrés et des mâchoires prognathes pour tous les hommes, des visages sphériques et des bouches lippues pour toutes les femmes… Il faut d’abord plisser les yeux pour distinguer les personnages les uns des autres, puis ensuite les plisser de nouveau pour reconnaître lesdits personnages qui d’une page sur l’autre peuvent changer de traits ou de corpulence. Les arrière-plans sont inégaux (sans parler du fait qu’on passe allègrement de Bagdad/Byzance à Versailles dans les décors…) et j’ai repéré des cases brouillonnes voire ratées. Du coup, c’est au final assez symptomatique qu’on ait été obligé de mettre des pancartes sous les personnages pour qu’on puisse repérer qui est qui…
Bref, on est très loin de la qualité des travaux d’Alberto Varanda, de Laurent Sieurac, de Thierry Démarrez, de Brice Cossu ou de Vax car ici on est plutôt dans un cadre de comic mainstream pas très ambitieux, voire pas très cohérent… Misère !


Cette série est capable du très bon comme du moins bon, donc ce tome-ci celui-ci ne reflète sans doute pas la valeur d’ensemble de "La Geste des chevaliers dragons".

Un tome bien sombre, même pour cette série, puisque peu d'espoir en ressort. Un tome qui porte bien son nom et qui joue l'ambivalence jusqu'à la dernière page, nous rappelant que l'ennemi ne réside pas seulement dans la figure du dragon. Dragon d'ailleurs qui depuis quelques tomes, est relégué au second plan, voire même au plan de figurant. Car les auteurs se concentrent sur d'autres aspects de leur univers, développant à la fois leur mythologie propre ( notamment en nous renvoyant dans le passé) mais également en explorant les conséquences et évolutions possibles de leur propres histoires ( certains sont liés, pour certains assez étroitement et même directement). Mais force est de constater que le dragon n'est que pour rappeler qu'un mal sempiternel menace sans cesse, mais qu'il prend différentes formes, qu'il adopte différents visages. Dans certains tomes, il peut même prendre l'apparence des matriarches elle mêmes. Bref des tomes qui se lisent à plusieurs degrés.

Ce tome a pour thème une nouvelle fois la politique au sein de l'Empire entre le pouvoir mis en place, le trône, et l'ordre des Chevaliers Dragons. A ce moment, ce sont deux soeurs qui sont en place, l'une est impératrice, l'autre est matriarche. Un Chevalier Dragon se fait emprisonner dans un harem alors qu'elle tente de localiser un Dragon. Mais l'Empire est en guerre et ne peut dépêcher de représailles sous peine de perdre l'alliance avec le sultanat.
Le récit est bien construit et monte en puissance petit à petit. Tour à tour à Messara avec les deux soeurs qui argumentent pour sauver l'une son alliance, l'autre sa protégée, et au Sultanat en compagnie de la Chevalier Dragon qui oeuvre pour mener une révolution dans le harem. L'histoire est intéressante et propose une nouvelle un récit sur la politique de l'ordre… A quand un opus plus épique ?
Au niveau du graphisme, le coup de crayon est très anguleux, donnant ainsi un dynamisme intéressant même si c'est un style que je n'apprécie pas particulièrement.
Dans l'ensemble, l'album traite encore une fois de politique, et de bassesse humaine, d'esclavagisme et d'oppression. Est ce que le thème s'y prête ? Un peu peut-être, mais trop, non, et là, ça devient étouffant.
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voivi un tome pleins de drames, de rêves et de vies brisées. Bref typique de la série des chevaliers dragons. Pas de note d'espoir dans ce tome, les fins heureuses ils ne connaissent pas!