Un feu peut en cacher un autre.
« Il suffira d'une étincelle
D'un rien, d'un geste
Il suffira d'une étincelle
Et d'un mot d'amour
Pour
Allumer le feu »
Comme un air de Johnny dans la tête.
C'est ce que pourrait chanter René au début de cet opus.
Mais il le fait de façon plus personnelle avec sa Paulette :
« Remarquez, ça lui aura fait l'maillot à Paulette. Pas du luxe en un sens. »
Et voilà je suis pliée de rire alors que René est dans le désastre. Sa maison à brûler et c'est apparemment criminel.
Ce n'est pas charitable j'en conviens mais dans ces temps où la sinistrose peut nous envahir, je ferai mien le mot d'Aristide critique littéraire de jadis « le rire est un désinfectant. »
Interrogé René déclare encore : « Des ennemis ? J'ai déjà du mal à me faire des amis, c'est pas pour avoir des ennemis. ! C'est un luxe d'avoir des ennemis. Ça prouve qu'on a les moyens. »
Le voilà reloger par la ville de Vitry.
Mais, pas le temps de s'appesantir la nuit suivante la maison voisine brûle aussi et les occupants ont moins de chance que René.
Notre détective et son acolyte Momo, sont au chomdu, ils en sont à faire de la peinture au black. le commissaire Saint Antoine égal à lui-même brasse du vent et a des oeillères concernant Vaness' et il ne sollicite même pas notre duo, au contraire il fait tout pour s'en débarrasser. Quelle ingratitude !
Mais
Cicéron n'a pas dit son dernier mot et il n'est pas à une rebuffade près, de toute façon il n'est pas rancunier.
« C'est quand même une drôle d'histoire que celle-là. La victime c'est notre ami à tous, on est dans le métier et l'enquête nous échappe totalement. Même le vieux a été éjecté. Tout juste si on lui donne quelques informations. Et encore, il faut qu'il les quémande. »
Celui qui est poussé à la porte revient par la fenêtre, c'est bien connu.
Il va lui en falloir de l'inventivité mais ça je vous le laisse découvrir.
En refermant le livre on se demande où
Claude Picq alias
Cicéron va trouver tour ça.
Car les lecteurs retrouvent avec un plaisir sans faille cette fine équipe de limiers hors sentiers battus, les agapes de récréation, les bons mots, cette langue française pleine de saveur avec laquelle notre auteur joue.
Et ce n'est que du bonheur. Il maîtrise cet art du pastiche et nous emmène dans une balade jubilatoire.
Vitry-sur-Seine peut être aussi flamboyant que Versailles.
Une intrigue de plus mener à la baquette du Maestro.
©Chantal Lafon