Si la curiosité était bien là, j'étais tout de même un peu méfiante au moment de commencer
University Games. J'aime généralement bien les romances adolescentes ou étudiantes mais, aujourd'hui, elles ont de plus en plus tendance à glisser vers la dark romance ou vers une certaine hypersexualisation. Bref, ces derniers temps, j'ai souvent été déçue et j'en reste donc craintive. Alors, cette histoire de jeu lié aux sororités et fraternités ne me rassurait pas du tout !
Effectivement, ce jeu pour élire les nouveaux rois et reines du campus m'a fait assez froid dans le dos. Si l'idée aurait pu être fun, elle tourne rapidement au trash et au vulgaire. Toute épreuve devient aussitôt un prétexte pour déshabiller ou, par la suite, humilier les participants. C'est assez malfaisant et je me suis sentir bouillir à plusieurs reprises tant certains propos sont déplacés ou m'ont mise mal à l'aise (comme, notamment, l'épreuve du sac violet). Cette manière de tout ramener au sexe m'a rappelé les bizutages de mon époque où, clairement, il ne valait mieux pas être une fille dans une grande école si on ne savait pas dire non. Sérieusement, que fait l'université ? Vu le prix qu'elles coûtent aux USA, ils ont pourtant intérêt à faire cesser ça au plus vite pour que leur réputation n'en pâtisse pas davantage.
Si la partie de l'épreuve liée aux secrets de chacun m'a de nouveaux agacée et gênée par la récurrence du chantage, j'ai bien aimé le fait qu'elle montre que tout le monde en a. Cela dit, dans le cas des personnages, ils sont particulièrement gros et lourds à porter, banalisant une violence anormale. Cependant, j'ai apprécié découvrir les secrets qui relient Lydia à Jake. S'ils sont assez répugnants, j'ai bien aimé la profondeur que cela donne à cette histoire. On sent que le lien qui les unit est vraiment fort malgré le fait qu'ils s'en veuillent encore. J'ai trouvé leur amitié combative très forte dans l'adversité et leur histoire d'amour presque de l'ordre de la destinée.
Par contre, et c'est vraiment ce qui m'a gênée tout au long de ma lecture, j'ai vraiment trouvé qu'
University Games banalisait la violence sexuelle mais aussi psychologique. Tout le jeu est monté autour de l'hypersexualisation des joueurs, de l'humiliation, de la manipulation ou encore de la culpabilité. Ce n'est ni sain, ni normal et pourtant cela n'est rappelé à aucun moment. J'aurais vraiment aimé que les auteurs insistent sur ça de façon à ce que les lecteurs puissent également relayer ce message. Là, j'ai un peu peur que les plus jeunes ne soient pas en capacité de faire la part des choses face à des évènements similaires. de même, j'ai trouvé que, bien que Lydia et Jake restent traumatisés par ce qu'ils ont vécus, personne n'est vraiment là pour leur rappeler qu'ils sont avant tout des victimes et qu'ils n'avaient pas à subir tout ça. Certes, leur entourage est compatissant mais ils ne semblent pas pour autant choqués par tout ça alors que c'est juste répugnant.
De part tous ces passés compliqués, il est vraiment difficile de s'identifier aux personnages. de même, je ne me suis pas reconnue dans leur vie sur le campus ou dans leurs centres d'intérêt.
J'ai bien aimé l'amitié qui les unit tous mais j'ai trouvé tout ça un peu fake, comme s'ils étaient un peu obligés de traîner ensemble. Je trouve qu'ils sont donc continuellement dans l'ambiance malsaine de ce jeu et je n'ai pas trouvé que cela les mets particulièrement en valeur.
Lydia est plutôt touchante mais il est vraiment difficile de se reconnaître en elle tant son enfance a été différente. J'ai été gênée par les différentes scènes flash-back avec le père de Jake : clairement, je ne comprends pas comment son propre père n'a pas pu voir qu'il se passait quelque chose d'anormal et qu'elle se soit retrouvée à l'hôpital psychiatrique sans pouvoir expliquer ce qu'il s'était réellement passé. Son père a bien peu foi en elle... C'est difficile à comprendre quand, comme moi, on a été élevé dans un environnement attentif et protégé où l'on était également régulièrement sensibilisés à l'école.
D'une certaine façon, j'ai trouvé Jake plus crédible. Son chemin est plus facile à comprendre même s'il est sûrement plus improbable : si tous les jeunes errants dans la rue étaient récupérés par des familles aisées prêtes à les élever comme leurs propres enfants, le monde serait bien différent ! Cela dit, j'ai trouvé ses fragilités et sa reconstruction plutôt touchantes.
C'était la première fois que je lisais un roman de ces deux auteures et, si l'écriture s'est révélée agréable et entraînante, je n'ai pas été charmée par leur univers. Certes elles frappent fort mais, à mon sens, elles ne font pas passer le bon message. Clairement, il n'y avait pas besoin d'être aussi trash et condamnatrices : la violence n'a pas à être banalisée.
Une histoire qui révolte.
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