Je me suis littéralement ruée sur cette nouvelle parution, parce que je trouve que le milieu de l'art contemporain inspire encore trop peu les auteurs de polars.
Dans son précédant livre,
Maria Hummel avait fait d'un musée le lieu d'un crime odieux. C'est désormais ici au tour d'une école d'art d'être le théâtre d'une mort violente, que la police a tôt fait de classer comme un suicide. A tort ou à raison ? En charge de l'enquête sur ce dossier que les autorités compétentes ne souhaitent pas ré-ouvrir : un duo de personnages attendus car mal assortis. A savoir : une aspirante journaliste travaillant en tant que secrétaire d'édition au sein du musée précité - notre narratrice - flanquée d'un détective privé, hanté comme elle par des fantômes personnels bien trop encombrants.
C'est une histoire que j'ai trouvée décevante, bien qu'elle dispose d'un cadre original. L'intention de l'auteure est pourtant fort louable, et s'appuie sur son vécu et sur des statistiques qui font froid dans le dos
(relatives aux agressions dont les étudiantes sont victimes sur les campus américains). Mais sa démonstration s'avère lourde et laborieuse afin de dénoncer la marchandisation du corps des femmes et les structures de pouvoir à l'oeuvre dans le milieu artistique.
Sa prose bavarde et l'ajout d'une intrigue secondaire
(autour du meurtre irrésolu du demi-frère d'un des protagonistes) ont fini par émousser l'intérêt initial qui m'avait poussé à entreprendre cette lecture. Idem pour ses personnages principaux : je n'ai pas réussi à m'y attacher tant ils ont manqué de clarté et de profondeur. Seule l'évocation de la ville de Los Angeles a trouvé ici grâce à mes yeux : elle est décrite finement côté pile et face, une quinzaine d'années avant la déferlante #MeToo ; ce qui sauve in extremis le roman du tout-venant.