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Chants de l'Arctique tome 1 sur 1

Hélène Hervieu (Traducteur)
EAN : 9782375023044
512 pages
Editions Paulsen (21/09/2023)
3.85/5   20 notes
Résumé :
1859. Brita Caisa doit partir. Tombée en disgrâce, la guérisseuse de Sodankylä quitte sa Finlande natale pour se rendre à Vadsø, sur les côtes sauvages du Finnmark. Sur son traîneau, ses deux fils âgés de trois et onze ans : des enfants du scandale, nés hors mariage. C'est à l'extrême nord de la Norvège que Brita espère trouver un père pour eux et les mettre à l'abri de la famine. La route vers le nord est semée d'embûches, mais la guérisseuse ne se contente pas d'a... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Bien que je n'apprécie pas particulièrement le froid et les courtes journées de l'hiver, il est vrai que les pays nordiques et leurs magnifiques contrées ainsi que leurs singuliers modes de vie m'ont toujours fasciné. C'est pourquoi et lorsque j'ai eu l'occasion de postuler pour la découverte de ce roman lors de la dernière opération masse critique de Babelio, j'ai été plus que ravi d'être sélectionné. D'autant plus que si je m'attendais à un dépaysement saisissant, je ne pensais pas à faire face à une oeuvre si profonde.

Il est indéniable qu'Ingeborg Arvola offre une poignante et touchante leçon de vie à travers son odyssée historique des plus authentique et réaliste. À commencer par la période visitée, dévoilant un rude et éprouvant quotidien pour les peuples, habitants de ces froides et arides contrées, dont la météo rythme la vie et l'avenir de ces derniers. Ainsi, entre landes, sa nature, la neige et sa glace, j'ai découvert d'arides et envoûtants paysannes mais aussi et surtout un mode de vie et des traditions passionnantes et captivantes. À l'aide d'un style des plus franc et dur, quasiment sec, l'auteure parvient à redonner vie à d'anciennes coutumes et met en peinture de somptueux paysages que j'ai été ravi de fouler quelques instants. Mieux encore, ces nombreux décors parcourus permettent à l'auteure de réaliser une véritable ode à la nature composée de sa vie sauvage ainsi que de sa douce flore. En ce sens et pour les amoureux du genre, Lame de Feu se révèle un délicieux nature writing.

Mais pas que tant Ingeborg Arvola, à travers l'attachant portrait de Brita redonne vie à d'anciens peuples dont la découverte et apprentissage des us et coutumes m'a plus que chaviré. Bien qu'oeuvre de fiction, ce dernier détient une part historique des plus concrète de laquelle s'inspire l'auteure et j'ai été sensible aux quelques interludes présentant la naissance et l'évolution d'une civilisation cadrée par la forte influence de la religion. D'autant plus et comme je le disais, leur cadre de vie étant loin d'être idyllique, la nature et ses saisons apporteront leurs lots de péripéties et c'est avec admiration que j'ai découvert un peuple résilient et des plus admirable. Néanmoins et malgré mon attrait pour ces tribus, les mauvaises habitudes demeurent et il n'était pas bon de naître femme en cette période. Brita en payera le prix lorsque cette intrigante guérisseuse accueillera en son foyer deux enfants sans être marié. En qualité de mère fille, celle-ci ainsi que ses enfants seront jugés par les leurs et devront s'exiler et braver le froid pour tenter de mener leur barque ailleurs. En véritable odyssée, c'est une véritable aventure que j'ai vécu, le tout porté par une merveilleuse histoire d'amour entre notre mère et son amant Mikko. Avant-gardiste, ce couple sortira des sentiers battus par la bible et devra affronter le courroux de la société pour tenter de s'épanouir entièrement mais le destin n'est pas toujours facile et ces derniers en feront, malheureusement, les frais. C'est donc le coeur serré que j'ai refermé ce premier chapitre qui m'aura autant bousculé que chamboulé.

En effet, aussi froide que la glace, la plume d'Ingeborg Arvola m'a emporté dans un monde hostile et sauvage, merveilleusement esquissé grâce à son singulier et abrupte style. L'auteure révèle une véritable ode à la nature et à la vie ainsi qu'une touchante hymne à l'amour portées par une attachante héroïne en avance sur son temps et coupable du seul pêcher d'aimer.

Cette lecture a été réalisée dans le cadre de l'opération Masse critique proposée par Babelio.
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Brita Caisa est une femme forte, aux dons puissants, mais Brita Caisa doit subir les lois des hommes et celles de mère nature et ça, ce n'est pas une mince affaire.

"Lame de feu" est une plongée au XIXe siècle dans la nature impitoyable de Finlande et du Finnmark, "un ancien comté norvégien situé à l'extrême nord du pays" comme nous l'explique très bien wikipédia. C'est un roman historique qui nous propulse dans un monde où la survie n'est pas facile, d'autant plus lorsque la colonisation, l'alcool, la religion et le sexisme s'en mêlent.

J'ai été conquise par l'ambiance de ce premier tome : la loi des hommes, leurs violences, l'ésotérisme, les légendes et la nature s'entremêlent et offrent aux habitants de ces péninsules une vie rude où les joies et les malheurs s'abattent de façon aléatoires. Pourtant, quoi qu'il arrive, les vivants continuent d'espérer une vie meilleure.

Le personnage de Brita aussi vaut le détour : énigmatique, envoutante, elle se débat avec une liberté parfois lourde à porter. Son parcours est admirable.

La plume d'Ingeborg Arvola est absolument superbe. Sa démarche est expliquée en début d'ouvrage, inspirée de son aïeule, son histoire est fascinante et s'empare de la culture des peuples du nord - Samis, Norvégiens, Finlandais, etc - avec beaucoup de talent. C'est une lecture dense mais les pages défilent aisément. Je surveillerai la sortie du deuxième tome.

Merci à Babelio et aux Editions Paulsen pour cet envoi.
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« Nous sommes des Finlandais des forêts, robustes, prenant la vie comme elle vient, qui allons en glissant à la rencontre de la nuit, la neige croûtée nous maintient debout, de maigres rations de nourriture nous suffisent, des Finlandais du Nord vêtus de peaux, nés du pain de l'écorce des arbres, des Kvènes, c'est le nom qu'on nous donne, un peuple qui a toujours vécu dans le Nord, qui sait prélever la résine d'un arbre et en tirer profit, qui sait survivre avec trois fois rien, qui s'établit de préférence sur les rives des fleuves et construit des cabanes en rondins, qui a du bétail et des rennes si le monde est généreux, mais qui pense que les oiseaux doivent être libres. »

Lame de feu, Ingeborg Arvola @editionspaulsen #paldhiver

J'ai clôturé ma pal d'hiver en beauté avec ce magnifique roman de la collection Grande Ourse des #editionspaulsen

Cette fois, direction la Finlande, avec une héroïne forte, puissante, libre: Brita Caisa Seipajærvi. Elle est guérisseuse, elle a deux fils, qu'elle a conçus hors mariage, avec deux hommes différents, elle mène sa vie comme bon lui semble, contre vents et marées… car au XIXe siècle, il n'est pas bon d'être une femme adultère dans ces contrées du Nord!

«Brita Caisa Seipajærvi a commis l'adultère, a déclaré le pasteur. C'est une pécheresse. Elle doit implorer la miséricorde de Dieu. Nous devons prier pour elle, tous ensemble.»

Elle cherche du travail dans une ferme, loin du village qui l'a vu naître et des commérages que les bonnes gens y alimentent à son sujet, depuis que le pasteur l'a fustigée en public, pour l'exemple…

Mais, là aussi, ses sentiments, sa fougue indomptée la rattrapent!

« Je ne dois pas prêter attention au vent qui souffle sur les prés, à la clavicule d'un torse nu, à une mèche de cheveux ébouriffés sur le lobe d'une oreille, je ne dois pas prêter attention à la posture d'un homme qui s'appuie sur une faux, vigoureux mais détendu. Seul un homme vraiment bon, parfaitement intègre, peut se tenir ainsi. Pourquoi prêter attention au monde qui retient son souffle tant et si bien que je perçois au loin le chant du coucou? Cela s'est déjà produit, cela se produit sans arrêt, cela se produit peut-être à cet instant et se produira aussi dans le futur: je ne peux pas faire abstraction de ce qui existe - le coucou, l'intimité, le travail. »

Il y a beaucoup de poésie dans ce roman, dans la manière de décrire les situations, les paysages, la nature! Cette dernière y a une grande place, elle est belle, vivante, envoûtante…

« Le fleuve gronde dans mes oreilles, comme s'il coulait tout près de ma tête, les nuages s'enfuient dans le ciel, à croire que le ciel prend sa source dans mes cheveux. le soleil crépite au contact de ma joue et de mon poids contre le sol. Nous ne faisons qu'un, la terre et moi. Et le ciel. Et le fleuve. »

Et cette langue poétique rend attachante cette femme, libre et sauvage.

« Un petit fragment de l'histoire de l'humanité, des lèvres, une louche, un cou en sueur, mon regard qui attend le sien. »

J'ai aimé l'écriture mais aussi le récit, les références au folklore des contrées du Nord, le petit peuple, les chants populaires de Finlande… tout contribue à créer un récit à l'atmosphère riche et enivrante, une histoire immersive, car on a le sentiment de côtoyer cette héroïne inspirante, l'impression de se laisser porter comme elle par le destin, la nature, de laisser parler ses sentiments, de se sentir femme dans un monde cloisonné où tout est à vivre, écrire… à chambouler!

Une très belle ode féminine à la nature et à la liberté!
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Comment vivaient les peuples Sami à la fin du 19e siècle en Finlande ? Découvrez-le dans ce superbe premier tome d'une trilogie : « Lame de feu – Chants de l'Arctique ». Suivez Brita Caisa, guérisseuse, qui va connaître une vie d'errance et de liberté…

En 1859, Brita Caisa, guérisseuse, est chassée de sa Finlande natale. Elle décide de se rendre à Vadsø, sur les côtes sauvages du Finnmark où elle pense trouver une vie meilleure. La raison de ce départ ? Elle a eu deux enfants hors mariage et jetterait des sorts aux villageois avec ses décoctions !

La voilà avec ses enfants sur un traineau pour rejoindre la famille qu'il lui reste dans un lointain port de pêche. Mais que faire quand l'amour vient de nouveau faire battre son coeur pour un homme marié ? Brita Caisa est une femme résolument libre et affirmée qu'importe le poids de la religion ou l'avis des autres.

Pourquoi j'ai aimé le roman « Lame de feu »
Cette odyssée scandinave est inspirée de la vie d'une aïeule de l'autrice et offre un regard bouleversant sur la place des femmes, la nature à l'état sauvage, les relations humaines, parfois brutes et sans compromis dans cette région arctique que nous connaissons si mal en France. Il n'était pas bon être une femme Sami en Finlande à la fin du 19e siècle !

Ce premier tome d'une trilogie nous sensibilise à la vie des Sami, à leur évangélisation forcée et à la préservation de leurs cultures, multiples et riches. Leurs vies dépendaient entièrement de la générosité de la nature, la célébrant les jours d'abondance autant qu'ils la maudissaient dans les périodes plus rudes.

J'ai trouvé un côté très sensuel dans l'écriture aussi bien dans la relation amoureuse de Brita que dans la façon de raconter la nature omniprésente.

En résumé : une femme libre au coeur de l'Arctique, la nature aussi belle que dure, des promesses intenables, la vie à l'état brut !

Je vous recommande vivement cette lecture… au coin d'un bon feu !

Lien : https://www.unlivredansmaval..
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Très dépaysant. Au XIXe siècle, Brita Caïsa, mère de deux enfants, non mariée, guérisseuse, décide de quitter sa terre natale finlandaise après avoir été punie pour son "immoralité" : réprimandée et mise à l'écart à l'église devant tout le monde, quatre dimanches de suite. Elle part pour le le comté du Finnmark, à la frontière entre Russie, Finlande et Norvège. On croise les différents peuples de ce grand nord, les Samits qui n'avaient que faire des frontières, les Finlandais venus chercher de quoi vivre, les Norvégiens ; entre rude travail de la terre et de la mer. Mais Brita tombe amoureuse d'un homme marié... A cette époque l'adultère était jugé par les tribunaux, les frais des procès vous conduisaient à la faillite, la Bible servait de boussole et condamnait ceux qui avaient le
pouvoir de soigner ...
Très belles descriptions de paysages, coutumes, entraide, conflits, dans de petits chapitres de quelques pages (maximum), parfois répétitifs.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
- Il y a de bonnes personnes, d'autres mauvaises, mais on est plus souvent entre les deux, on est rarement une seule chose, poursuit l'homme aux t mpes argentées.
- C'est vrai, dis-je. Les êtres humains ne sont jamais une seule chose.

[p333]
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Neige croûtée. Il doit faire moins douze. Une température tout à fait supportable jusqu'à ce que le vent se lève et que la lumière du jour décline. Alors le froid se fait les griffes et s'approche en rampant, givre le ruisseau que nous traversons, tinte dans les pics de glace qui se détachent et se brisent.
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- Alors c'est la honte qui t'as fait partir ?
- Plutôt la colère. J'en voulais au pasteur et à certains des hommes qui priaient pour moi sur les bancs de l'église. Je sais bien ce qu'ils font dès qu'ils ont un verre dans le nez et que le soleil est couché... Et ils étaient assis là, innocents comme l'agneau, alors que moi j'étais coupable. Aucun d'eux n'a osé croiser mon regard. Ils m'ont abandonné là, toute seule.

[p158]
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Les marchands n'étaient pas tous honnêtes ; Il arrivait qu'ils comptent à voix haute "vingt-huit, vingt-neuf, vingt-dix et trente..." Ainsi, ils augmentaient l'addition de 10% sans que le prix s'en ressente.
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Quand le vent se lève à la tombée du jour, je ne cherche pas à l'éviter. pas plus que je ne me retourne sur mes pas. Je regarde droit devant moi. Ce chemin-là, encore plus loin.
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