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Anna Gibson (Traducteur)
EAN : 9791032928493
445 pages
L'Observatoire (03/01/2024)
4.23/5   202 notes
Résumé :
Elles sont sept, sept soeurs aux airs de sauvageonnes. Armées de leurs longues chevelures rousses, de leurs muscles saillants, leurs gestes brusques et joyeuses grossièretés, elles viennent vendre leurs peaux de bêtes au marché. Elles dansent aussi, ivres et flamboyantes, au milieu des hommes qui les sifflent. A part ça, personne ne sait vraiment qui elles sont. Ce sont les filles du chasseur d'ours.
On raconte qu'elles passent leurs journées à braconner et à... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (49) Voir plus Ajouter une critique
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Laissez-moi vous présenter l'histoire de sept jeunes filles, sept soeurs que vous ne risquez pas de croiser dans l'univers littéraire de la Comtesse de Ségur. Elles habitent dans une forêt, chassent, boivent de la gnôle ou à défaut de la bière noire, rotent, pètent, puent... Quand elles dorment en hiver, sous l'étreinte du froid et de l'ivresse elles s'endorment emmêlées comme une pelote de laine, gare à celle qui a le nez sous une aisselle, sous un doigt de pied ou sous toute autre géographie nauséabonde que la richesse d'un corps sait offrir...
Les Filles du chasseur d'ours est un roman d'une autrice suédoise, Anneli Jordahl, qui m'a à la fois subjugué et dérouté.
Nous sommes dans la Finlande contemporaine et pourtant c'est un récit dont le souffle tient d'un conte arraché hors du temps.
Dès les premières pages de ce roman qui m'a emporté dans sa lecture, nous faisons connaissance avec ce clan de soeurs qui font corps au sens littéral du terme. Elles ont hérité de cette allure sauvageonne de leurs parents, mais il s'agit bien plus d'une allure, elles sont réellement sauvages dans leur existence communautaire.
Très vite elles vont se retrouver orphelines, orphelines d'un père qu'elles continuent d'admirer comme un Dieu ou tout au moins comme un héros, égorgé par un ours qu'il traquait depuis longtemps et orphelines aussi d'une mère autoritaire dont la mort quelques temps plus tard semble venir soulager la petite communauté.
C'est alors que leur vie va devenir une véritable odyssée vers la forêt primitive, s'emparant d'une cabane à des encablures de toute vie humaine.
Forcément ces filles qui vivent comme des ermites suscitent des interrogations, des questionnements ; de temps en temps on les voit réapparaître à l'occasion d'une foire trimestrielle où elles viennent vendre des peaux de bêtes, des fourrures, parfois des objets fabriqués par l'une d'elle.
Elles ont des chevelures embroussaillées comme certains feuillages de la forêt, elles sont grossières, les mots qu'elles disent sont pires que ceux prononcés par les hommes des foires à l'estaminet, elles se battent souvent entre elles aussi, exprimant une violence qui fait mal et qui ressemble davantage à une rage féroce et sauvage presque instinctive éloignée de toute méchanceté, cependant justement elles forment un clan indestructible et c'est leur force, la résilience qui les unit et leur permet de survivre... Elles n'ont besoin de personne, surtout pas des hommes.
Des pages d'une force évocatrice éblouissante m'ont confronté à un récit à nul autre pareil.
Survivre, continuer de survivre avec le froid et la faim qui viennent, qui tenaillent...
Survivre mais jusqu'à quel point. Parfois le clan se fissure, il y a alors l'aînée Johanna, digne héritière de l'engagement du père, se sentant investie d'une mission de transmettre et prolonger les valeurs paternelles... Et voici qu'à son tour Johanna se transforme en soeur aînée tyrannique.
J'ai aimé voir dans la manière d'aborder le récit l'esquisse d'une harmonie entre la nature et les humains, les animaux de la forêt devenant spectateurs troublés et attentifs de ce qui se passe sous leurs yeux.
J'ai aimé voir aussi les personnalités des unes et des autres se détacher progressivement du clan, celle qui conte, celle qui construit des figurines, celle qui est muette encore et parlera peut-être plus tard...
Le récit frôle l'onirisme sans jamais franchir le pas. J'ai senti que l'autrice se retenait malgré un désir effrénée d'y aller. Ces personnages sont renardes et nous les voyons devenir louves. La force de l'écriture nous happe vers une zone envoûtante dont on ne perçoit pas forcément au premier abord le périmètre.
J'ai aimé lire la révolte sans cesse là, une forme de révolte contre l'ordre bien établi. J'ai aimé lire ce féminisme dans un récit qui renverse peu à peu les choses, les rapports de force, ces sept soeurs qui admiraient un père peu respectueux de son épouse, un père patriarcal dans sa splendeur, présent quand cela l'arrange et absent aussi pour les mêmes raisons.
Le roman est aussi ce chemin qui renverse la table, avec les bières noires, la gnôle et la gueule de bois lorsque certaines des soeurs pensent que le père n'était pas forcément un héros et que la mère, soumise à l'emprise d'un homme, n'avait pas d'autre choix que de tenter de poser un cadre et des règles.
Personnellement, j'ai horreur qu'un clan bien soudé se fissure, mais ici sur le plan littéraire, cette déflagration fut pour moi un délice et aussi forcément une douleur.
La beauté du récit tient dans ces digues qui se fissurent et s'éventrent sous la force des mots.
Ce thème de la forêt primitive m'a forcément renvoyé au roman sublime de Jean Hegland, Dans la forêt. On y est presque, on est proche, mais le propos est totalement différent. Loin d'une dystopie, j'ai vu ce roman comme une très belle interrogation de nos différences. L'idée d'habiter la forêt, par exemple, mais pas que... L'idée d'habiter nos vies d'une autre manière, si toutefois la forêt figure une allégorie.
La saveur du roman, dans une écriture poétique et sensuelle, tient dans l'idée aussi d'imaginer que nous pourrions nous détacher des contraintes pesantes d'un monde fondé sur l'immédiateté et le consumérisme.
J'y ai vu aussi et surtout un sublime plaidoyer féministe.
Le reste demeurera sous les ramures aux lumières multiples.
Il me tarde d'y revenir...
Ce soir, ces sept filles me manquent déjà.
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Zziizzz zzzizzzz ZZZZZZZZZZiiiZZZ ZZZZZZZZZZZIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIZZZZZZZZZZZZZZ !!!
Entendez-vous ce puissant ronronnement !!! ?
Mais non, ce n'est pas Dormeur ou Grincheux en train de ronfler…
C'est celui de la tronçonneuse de Tiina !!!
Il était une fois 7 soeurs de tempéraments assez éloignés Blanche-Neige ou de ses potes les sept nains ; le carrosse est un quad, la maison proprette une vieille masure proche de la ruine, l'activité préférée n'est ni la cuisine, ni le ménage, ni la broderie.
Car, comment vous dire, pour sept guerrières qui semblent faites du même bois que des Vikings, ce n'est pas tout à fait leur truc, vous voyez ? La cheffe Johanna, serait plutôt le résultat d'un accouplement entre Hulk et Shrek. Je confirme j'ai bien écrit Shrek et non Fiona. Je vous vois froncer les sourcils… Je ne délire pas, c'est pas ma faute à moi, c'est l'autrice, Anneli Jordahl, qui a dû trouver un super coin de champignons hallucinogènes en forêt. La forêt, elle maîtrise, la dame, on peut lui faire confiance car après avoir écrit ce bouquin elle pourrait animer des groupes de survivalistes sylvestres.
Ce bouquin, j'ai jamais rien lu de tel… un véritable OLNI que je me suis pris en pleine poire, pas de soucoupes ici, mais 7 harpies (ou presque, le bémol portant sur le nombre exact de harpies, pas le terme) à la place des bonhommes verts (j'y reviens) qui viennent d'un autre espace-temps.
Ces 7 soeurs, ce sont 7 rousses sauvageonnes et hirsutes qui vivent ou survivent (ça dépend dans quelle partie du roman on se trouve) dans la forêt finlandaise (ou Zora la Rousse qui aurait avalé Barbe Bleue et la clef – je vous vois à nouveau plisser le front, je vais arrêter avec mes références à la noix sinon vous allez devoir acheter une crème anti-rides avant d'être arrivés à la fin de mon billet).
J'ai bien conscience que c'est un peu décousu mon histoire, mais là on n'est pas dans le gentil, ni dans le mignon, ça gueule, ça pue, ça crie, ça rote, ça pète les plombs et ça pète tout court, descend des bières en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, se bagarre, s'insulte, humilie, rampe dans la boue … et vit en vase clos même en pleine nature, au milieu de la forêt loin de toute civilisation.

Quelle aventure !
Je ne m'en suis pas encore totalement remise. Vous pouvez constater l'état de confusion sous lequel je tente péniblement de pondre cette pauvre chronique. J'ai été complètement éberluée à la lecture des premières pages, mais dans quoi étais-je tombée ?
Ma bibliothécaire facétieuse en me voyant ce livre à la main pour l'emprunter m'a dit que ça devrait me plaire, vu qu'on a déjà eu certains coups de coeur en commun (dont l'inoubliable Lady Chevy). Alors je me suis dit que c'était une bonne pioche. J'ai carrément douté ensuite, Daphné avait-elle pété un câble ? Non mais sans blague ? c'était quoi ce machin ? vulgaire, qui ne tient pas la route pour deux sous. Quelle arnaque, même pas un vrai conte, puisque l'action se déroule à notre époque au milieu des téléphones portables, et pourtant les pseudo-héroïnes ont l'air à peu près aussi évoluées que des femmes de Neandertal munies de leurs gourdins se tapant mutuellement la tête avec….
Tout juste si elles ne chassent pas à l'arc avec des flèches empoisonnées ! Non, concession aux temps modernes, c'est au fusil que Johanna tire sur tout ce bouge, tout particulièrement l'ours. Logique, puisque la chasse à l'ours était le gagne-pain du père. Après son étripation (du père) en bonne et due forme par un ours décidé à venger ses aïeux, Johanna a repris le flambeau du rôle de patriarche.
Rôle qu'elle va prendre même un peu trop à coeur en faisant marcher ses frangines au pas, et gare à celle qui tire au flanc, la correction n'est jamais loin. Cependant, j'ai apprécié connaître un peu mieux trois soeurs en fin d'ouvrage, certaines vont se détacher peu à peu de la masse informe de la meute pour tenter de prendre leur propre envol avec plus ou moins de succès
J'allais écrire, même pas de prince charmant ! Ah mais si, forcément, il y en a un, s'il est riche et assurément très charmant (même un peu trop), il fait défiler les princesses dans son lit et plusieurs soeurs vont passer à la casserole… donc pour le côté conte de fées, ils se marièrent etc on repassera…
C'est une lecture vraiment étrange qui m'a complètement déroutée de prime abord.
Je me suis même demandé si j'allais continuer tant les élucubrations de l'autrice me paraissaient sans queue ni tête. Pourtant, j'ai poursuivi ma lecture, comme magnétisée, et j'ai fini accro, je réclamais finalement tous les soirs ma rasade de bière noire en gueulant, j'en voulais encore !
Je n'ai pas envie d'en dire beaucoup plus (je me suis déjà bien étalée), mais si la forêt primaire, la compagnie de filles primitives qui sentent bon la crasse, les cheveux pas lavés depuis plusieurs mois, en permanence à deux doigts de s'entretuer ne vous font pas peur, vous pouvez y aller. Je ne vous conseille pas les yeux fermés, parce qu'avec elles le mauvais coup n'est jamais loin… Un conte de fées pour adultes qui ravira les enfants pas sages !
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[Lu dans le cadre du Grand Prix des Lectrices de Elle 2024]

La narratrice, écrivaine débutante, ethnologue amatrice, se passionne pour sept soeurs que, dans la région de Finlande où elles habitent, on nomme habituellement les filles du chasseur d'ours. Tout le monde connaît ces sept filles à la chevelure roux flamboyant : elles sont les filles d'une légende, le chasseur d'ours, et elles viennent vendre les produits de la forêt et leurs trophées de chasse à la foire qui a lieu à la ville quatre fois par an. À la fois craintes et admirées, elles suscitent la curiosité parce que personne ne sait vraiment comment elles vivent. Même le pasteur qui s'est occupé de l'enterrement du père ne réussit pas à les apprivoiser. Qui sont-elles vraiment ? Quelle enfance ont-elles vécue ? La narratrice est avide de détails...
***
Anneli Jordahl divise son roman en trois parties dont les titres donnent une idée de la trajectoire des filles : La Ferme, La Cabane au milieu de nulle part, La Ville. Elle choisit un découpage très cinématographique, me semble-t-il, avec 16 chapitres numérotés (les épisodes) et des sous chapitres (les scènes). Je vous laisse découvrir le rôle des passages en italique. Johanna, l'aînée, 20 ans, s'applique à être une réplique du père : violente, féroce même, elle chasse et prend la tête du clan. Suivent, dans l'ordre de leur apparition dans le récit, Tania et Aune, vraies jumelles, très différentes l'une de l'autre ; Elga, la plus jeune et sans doute la plus brillante, celle qui a soif de savoir ; l'autre couple de jumelles, Tiina et Laura, elles aussi très dissemblables ; et Simone, « celle qui prend Dieu le Père et la Bible au pied de la lettre » (p. 23). Sans oublier la mère que toutes méprisent tout autant que les diverses tâches qu'elle accomplit seule, qu'il s'agisse du travail de la terre ou de la maison. Elle vit le quotidien d'une mère de famille nombreuse qui doit en plus s'occuper de tout à la ferme. le père est une figure, un monument d'égoïsme et de brutalité. Un seul personnage sympathique dans cette smala, l'oncle Veikko, le frère de la mère, conteur talentueux et réputé, qui leur apporte épisodiquement un peu d'intérêt, de bienveillance et d'ouverture sur le monde.
***
La plus grande partie du récit se déroule dans les bois, d'abord à la ferme, à 10 kilomètres du premier voisin, puis dans la cabane de chasse, en pleine forêt primaire, à la frontière de la Suède, à 150 kilomètres de toute habitation. Après la mort des deux parents, les filles s'imposent, à la fois par fidélité au père et sous la contrainte de Johanna, un style de vie qui les mènent à la catastrophe. Et puis l'hiver en Finlande, sans isolation ni électricité… Les relations claniques initiées par le père sont excessivement malsaines. Il a décidé de couper sa famille du monde contemporain, mettant en avant sa dangerosité, surtout pour des filles. On verra au fil du récit que sa détestation de la civilisation est à géométrie variable pour ce qui le concerne. La fascination qu'il exerce sur ses filles les poussent à se comporter comme lui : elles sont vulgaires, sales, méchantes, brutales, cruelles, bagarreuses, ivrognes, grossières et j'en passe. Pourtant, quand on décèle leurs failles, on en vient à éprouver de l'empathie pour certaines d'entre elles. Pour ma part, pas pour toutes… J'ai trouvé ce roman très original. L'autrice nous présente une nature qui ne fait pas de cadeau, dans laquelle la survie est sans cesse un travail et une lutte. J'ai regretté plusieurs longueurs et des situations répétitives, les nombreuses plongées dans l'alcool par exemple. En revanche, j'ai beaucoup aimé la construction comme la place et le rôle accordés à la narratrice. Les explications de cette particularité viennent à la toute fin. Il faut sans doute lire ce roman un peu comme un conte, une histoire de clan composé de femmes qui tentent de construire un mode de vie selon le modèle qu'elles ont toujours connu, celui des relations de dominant (au masculin singulier) à dominées (au féminin pluriel). Certaines réaliseront, petit à petit, qu'on peut vivre autrement.
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Sept soeurs, des sauvageonnes incapables de fonctionner en société, les filles du chasseur d'ours tué par un plantigrade. Maintenant que la mère est morte elle aussi, l'heure des comptes a sonné. A présent leur survie dépend d'elles et elles seules. Elles décident de se casser dans la forêt, dans une cabane de chasse, loin du reste de l'humanité, selon l'enseignement reçu de leur père.

Dans les forêts profondes de Finlande, nous partageons le quotidien de ce clan de sept filles, semblables à une meute, violentes, grossières, bêtes parmi les bêtes. Un quotidien fait de labeur et de combats. Une lutte pour la survie mais aussi lutte de pouvoir, les plus forts ont recours à la violence contre les plus faibles, et ces dernières cherchent à s'éloigner, vers la monde où brille la lumière de l'église, de l'école et de la bibliothèque. Un conte féroce, sensuel, extravagant et cru. Un livre assez dérangeant.

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Elles sont 7 et forment un clan , celui des filles Leskinen. Chevelures rousses, sauvages, éprises de liberté, les filles du célèbre chasseur d'ours vivent en forêt, totalement isolées du reste du monde. Respectant les règles de leur père, elles se suffisent à elles-mêmes et refusent toute aide extérieure. Mais c'était sans compter sur un hiver très rude et des tensions de plus en plus fortes…

Les filles du chasseur d'ours est le premier roman de Anneli Jordahl et c'est une véritable réussite. Sur plus de 440 pages, l'auteur nous emporte avec ses guerrières aux mains nues, en plein coeur d'une nature sauvage. On s'enivre à leurs côtés, on souffre de la faim, du froid, on courbe l'échine sous les coups et on ne voit en l'homme qu'une brute impitoyable.

L'histoire des soeurs Leskinen court sur plusieurs années. Elles perdent leur père vénéré, puis leur mère violente et grossière. Elles quittent la ferme familiale qui tombe en ruines pour vivre dans leur cabane de chasse, à plus de 150km de la première âme.

Leur père a toujours parlé du monde extérieur comme un endroit nocif, toxique, qu'il faut fuir à tout prix. Les filles doivent rejeter toute forme de faiblesse, ignorer les fragilités de chacune et toujours s'endurcir. le clan doit rester souder mais en refusant les failles, la fatigue ou le découragement.

Mais doucement, insidieusement, les doutes s'installent. Et cette liberté tant recherchée se transforme en captivité. Les dissensions apparaissent, les soeurs n'ont plus les mêmes rêves, les mêmes désirs d'avenir… Les plus fortes font tomber les coups, mais ce n'est plus suffisant. La peur ne réunit plus… et la bière brune non plus…

Les filles du chasseur d'ours sont attachantes et on les quitte à regrets. Parce que leur histoire virevolte dans le souffle du vent et s'enracine aux pieds des grands pins, elles se pensent plus féroces et sauvages que la nature. Privé de la chaleur et de la confiance en l'être humain, le clan des 7 va s'effacer fatalement… Les grands espaces ne suffisent plus à leur survie… Mais la légende des soeurs Leskinen vient de commencer…

« Nous vivons de notre force et de notre rage »
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critiques presse (1)
LesEchos
28 mars 2024
Avec « Les Filles du chasseur d'ours », la romancière suédoise Anneli Jordahl signe un conte féministe diablement cruel, drôle et envoûtant.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Citations et extraits (41) Voir plus Ajouter une citation
"L'enfance, vous n'y échappez pas. Toute votre vie, telles les dents pointues d'un bébé loup, elle vous mordille les talons. A certains moments de l'existence, lorsque vous jetez un regard en arrière, vous découvrez une lumière qui vous illumine de part en part."
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_Tu dois acquérir un rapport correct au temps, dit-elle, sur un ton ferme et tendre à la fois.
_ Là où on habite, le temps est en option.
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Joyeuses, elles le sont quand elles ont avalé des quantités immodérées de bière et de gnôle maison, ce qui leur arrive souvent. « L'eau-de-vie, le seul vin blanc qui vaille le coup », braillent-elles en chœur, comme si c'était leur slogan personnel. Johanna le scande plus fort que les autres, son corps est celui qui supporte la plus grande quantité d'alcool avant de s'effondrer de tout son long. C’est l’aînée, elle vient d'avoir vingt ans. En dépit de sa descente exceptionnelle, il faut malgré tout la qualifier de rationnelle et non dépourvue, en outre, d'une certaine sollicitude. Les plus jeunes la trouvent rasoir et autoritaire. Elles sont dégoûtées de l'entendre répéter « Les filles, on s'y met à fond ; ensemble : on peut », vu qu'en plus, Johanna n'est peut-être pas la plus futée de la bande. Elga, la plus jeune, qui a l'esprit aiguisé, ne se prive pas de le lui faire savoir, avec son arrogance prépubertaire insupportable. Et ainsi, entre l'aînée et la petite dernière, c'est hostilité et tumulte en permanence ; jamais elles n'ont fumé ensemble un calumet de la paix pourtant bien souhaitable.
(p.22)
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Assise au bord du ruisseau, Laura filtrait de l'argile noire entre ses doigts. Un pic noir se taillait un nid à coups de bec dans le pin voisin. La sciure volait, l'argile s'assouplissait, devenait docile entre les mains attentives de Laura. Ces gestes tâtonnants lui donnaient accès à un instant de sérénité. Bon, sérénité, c'était peut-être un peu fort. Une absence d'inquiétude, disons. L'inquiétude était son maître. Un maître despotique et capricieux, comme Johanna. Il lui suffisait d'entendre les cris et les bruits de dispute provenant du chantier où Johanna, Tania et Tiina sciaient et martelaient en cadence pour que son anxiété explose. À ne jamais fréquenter personne à part ses sœurs, elle en était réduite à voir des yeux et des lèvres sur les pierres et les troncs d'arbres. Et elle embrassait son sapin quand il avait l'air triste.
(p.185)
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On les remarquait tout de suite même si, de loin, elles pouvaient ressembler aux autres marchandes de la foire où elles venaient vendre des peaux, du bois, des champignons et de la viande de lièvre séchée. En général, elles surgissaient à deux ou trois. Chemise de flanelle, veste de cuir noir. Ce qui les distinguait, c'était l'odeur. Une odeur âcre et tenace de sève de pin, de sueur et de sexe pas lavé.
Au dos de leur veste était dessiné un œil de fauve. Au-dessus : un fusil de chasse. Au-dessous : le nombre VII en chiffres romains. Étaient-ce des triplées ? Elles se ressemblaient étonnamment : front large, tignasse auburn n’ayant jamais vu un coiffeur, ni même sans doute un peigne ou un shampoing depuis bien longtemps. Le seul détail qui différenciait l'une d’entre elles était son nez, qui semblait déformé quand on la voyait de profil, probablement à la suite d'une engelure.
(p.11)
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Vidéo de Anneli Jordahl
Anneli Jordahl vous présente son ouvrage "Les filles du chasseur d'ours" aux éditions de l'Observatoire.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2984137/anneli-jordahl-les-filles-du-chasseur-d-ours
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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