Asana n'est pas hétéro est un manga en one-shot, c'est à dire qu'il n'y a qu'un seul tome. La particularité de ce manga de
Sakuma Asana est que c'est autobiographique – vous l'aurez peut-être deviné en découvrant le nom de l'auteur. Oh, ne vous inquiétez pas, ce n'est pas du genre « ma vie, mon oeuvre » par un sombre inconnu ; ce qu'Asana y raconte, c'est tout simplement sa vie d'homme homosexuel au Japon.
Autre chose, loin d'être un détail : l'entièreté des pages de ce manga est en couleur. Elles sont dans des teintes plutôt pastel et rendent les pages encore plus attrayantes !
Après une introduction sur ce que sont les personnes LGBTQA+ et un bref aperçu des clichés que le mangaka constate au quotidien, subit parfois, le livre s'ouvre sur un sommaire étoffé et la présentation des protagonistes récurrents. C'est l'occasion de découvrir que
Asana n'est pas hétéro se découpe en quatre grandes parties, à savoir la vie insolite de l'auteur, sa vie d'étudiant, ses relations amoureuses, et sa vie avec Tetsu. Quelque soit le thème abordé, Asana dégoupille les idées reçues et parle de son quotidien avec beaucoup d'humour, parfois même avec de l'autodérision. L'une des choses qu'il fait aussi, c'est expliquer diverses choses comme le sigle LGBT, la différence entre le sexe et le genre, etc. Et comme pour le reste, c'est fait avec légèreté et simplicité. En somme, avec ce manga, on apprend (pour les personnes qui ne connaîtraient pas les différents sujets abordés), on fait fi des clichés, on suit une histoire… le tout en passant un bon moment.
D'ailleurs, l'histoire, parlons-en. C'est un melting-pot d'anecdotes tantôt amusantes, tantôt émouvantes ; Asana nous parle aussi bien de son expérience du botox que de ses soirées, des réflexions indélicates de ses proches, de ses rencontres, de ses souvenirs d'enfance ou même encore de son amour pour la télé-réalité RuPaul's Drag Race. C'est typiquement le genre de manga dont on peut lire quelques pages de temps en temps et y revenir plus tard (mais bon, pour tout vous dire, j'étais tellement à fond dedans que j'ai tout dévoré d'un coup!).
J'ai également beaucoup apprécié qu'il se livre à nous, nous disant aimer se travestir (expliquant au passage que c'est différent du drag, que tous les gays ne se travestissent pas…) ; c'est quelque chose qui semble très intime et, si l'on ajoute à cela la fameuse pudeur japonaise (ça aussi, c'est un cliché, je vous l'accorde), on a là le partage d'une chose très importante pour l'auteur, une confession pleine de délicatesse et de sincérité.
Alors ce n'est probablement pas le manga de l'année, il n'empêche que c'est super que les éditions Akata publient ce genre de récit qui s'avère important pour faire avancer les choses. Enfin, même si ce n'est pas une histoire extraordinaire puisqu'elle nous raconte simplement le quotidien d'un homme homosexuel, c'est quand même très plaisant à lire, notamment grâce à l'humour qui ponctue les pages de ce manga, et les planches en couleur ne gâchent en rien le plaisir, bien au contraire !
Ainsi je conclus cette chronique : lisez
Asana n'est pas hétéro, partagez-le, offrez-le.
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