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Pas possible ! C'est Asimov qui a écrit ça ?
Ne comprenez pas de travers ; je suis un fan de l'auteur et j'entre facilement en résonance avec sa fibre scientifique qui titille la mienne. Mais là, je trouve qu'il s'est dépassé. C'est un cran au-dessus de créations aussi chouettes que Fondation ou les Robots (ne me croyez pas sur parole ; c'est un ressenti personnel). Je comprends très bien les prix Hugo, Locus et Nébula reçus.

« Contre la stupidité, les Dieux eux-mêmes luttent en vain ». C'est cette phrase du poète allemand Schiller qui porte ce récit. Une stupidité intrinsèque qui se décline sous de multiples formes : l'arrogance, le goût du pouvoir, l'inconscience, le nationalisme. Une stupidité qui ici ne se limite pas à l'humain.

Le roman se décompose en trois parties. La première fait la part belle aux guéguerres d'ego entre scientifiques – une chose qu'Asimov doit bien connaître et que son collègue Gregory Benford exploite aussi beaucoup. Un isotope impossible selon les lois de la physique telles que nous les connaissons est découvert par hasard. L'explication est… hallucinante ; j'en aurais sauté partout de jouissance dans mon appart si je ne m'étais pas retenu. Si on apprécie les modèles d'univers et que l'on connait un peu la physique des particules, le plaisir est intense. Mais l'auteur est aussi vulgarisateur et il tient le lecteur par la main tout le long.
Bref une source d'énergie quasi infinie est mise en oeuvre. Mais un chercheur qui a maille à partir avec le découvreur officiel Hallam – ce dernier bloque toute tentative de remettre en question son invention – découvre que le processus provoque une instabilité qui à terme pourrait menacer une bonne partie de l'univers. Ça craint. Mais personne n'ose s'opposer à Hallam. Et personne ne veut renoncer à l'énergie infinie même au prix d'un univers menacé. Stupidité donc : des scientifiques, des politiques, mais du pékin lambda aussi. Ce récit entre incroyablement en résonance avec nos réactions vis-à-vis du dérèglement climatique.

La deuxième partie… seigneur, elle est fantastique !
On se retrouve « ailleurs », sur une planète qui abrite une forme de vie qui rendrait des points à celles d'Orson Scott Card dans le cycle d'Ender. Des êtres fluides, composés de trois éléments, chacun conscient et chacun avec son rôle propre dans la « triade ». Il y a le Rationnel capable de pensée abstraite, le Parental qui s'occupe des enfants nés de la fusion des trois, et l'Émotionnelle qui est l'élément essentiel de la fusion, mais un peu « blonde ». Normalement les membres de la triade ne sortent pas de leur rôle, c'est génétique. Mais on va suivre une triade exceptionnelle où chaque membre pas dépasser sa condition. Un comportement que l'Occident développe depuis les Lumières
Quel rapport avec ce qui précède ? le processus d'énergie infinie qui lie les deux mondes (et je parle par euphémisme pour ne pas trop dévoiler). Là aussi l'explication physique est épatante. Là aussi la stupidité des uns et des autres alimente les actions.

La troisième partie nous ramène les pieds sur terre… si j'ose dire car l'intrigue s'est déplacée sur la Lune où est installée une colonie depuis plusieurs décennies. L'auteur en profite pour imaginer quelques aspects de la vie de tous les jours en faible gravité : tomber du lit lorsqu'on bouge en dormant, se déplacer par sauts de kangourou… Après l'émerveillement de la deuxième partie, j'ai eu du mal à retomber dans les bisbilles de savants et la politique conflictuelle entre Terre et Lune. Mais très vite la recherche des dernières vérités sur cette mystérieuse énergie éblouit à nouveau par ses implications sur la structure de l'univers. Asimov parvient à distiller ses révélations tout au long du roman et à provoquer régulièrement des effets choc.
Seuls petits écueils : l'auteur imagine qu'une crise récente a réduit la population humaine des deux tiers sans que cela ait provoqué un traumatisme durable. C'est peu réaliste. Et je n'imaginais pas une telle fin .

Ce roman m'a passionné quasiment de bout en bout. Imagination scientifique et construction originale de vie extraterrestre se renvoient la balle avec brio. Et on ne peut que noter l'actualité des réactions des hommes confrontés au dilemme « vie confortable » contre « anéantissement à moyen terme ».
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Publié en 1972, Les Dieux eux-mêmes marque le retour d'Isaac Asimov à la science-fiction après une quinzaine d'année d'absence. L'histoire est divisée en trois parties distinctes. Dans la première d'entre elles nous découvrons Lamont, personnage qui cherche, en retraçant son histoire, à démontrer la dangerosité de la pompe à électron, invention extraordinaire, en tous cas sur le papier, qui assure à l'humanité une énergie à priori illimitée et peu couteuse. Celle-ci a été inventé par Hallam, devenu depuis le grand ponte des instance scientifiques de son temps (à savoir 2100). le principe de cette pompe est basée sur l'échange d'atomes entre notre univers et un "para-univers" peuplé de créatures intelligentes, mais qui demeurent inaccessibles et dont l'unique forme de communication réside dans cette échange atomique. Cette première partie n'est pas la meilleure du roman mais a le mérite de mettre l'accent sur les relations entre science et éthique en montrant comment, malgré un doute raisonnable, l'institution, symbolisée par Hallam, s'entête, à seule fin de conserver ses privilèges et de ne pas se désavouer elle-même, à maintenir une technologie potentiellement dangereuse pour l'humanité. En cela Asimov porte un questionnement ô combien d'actualité aujourd'hui.

Dans la deuxième partie, de loin la meilleure, l'intrigue se transpose dans le "para-univers" et nous découvrons les êtres intelligents à l'origine de la pompe à électrons. Leur planète, et donc leur civilisation, est mourante, car leur soleil est en train de s'éteindre. Pour eux la pompe est un bienfait et, même s'il ont conscience de sa dangerosité pour nous, la maintenir en état de marche est une question de survie. Asimov développe à ce niveau de l'intrigue une espèce extraterrestre (et même extradimensionnelle) tout à fait originale puisqu'elle existe, dans un premier temps, sous une forme fluide, associée en trinôme (un Rationnel, une Émotionnelle et un Parental) avant de fusionner en une forme solide et individuelle. Nous suivons ainsi l'évolution des trois êtres qui composeront le Solide qui inventera la pompe.

Dans le dernière partie nous découvrons Denison, ex-collègue de Hallam, qui partage les craintes de Lamont et se rend sur la Lune, colonisée depuis une cinquantaine d'années et peuplée de lunarites, aux moeurs bien différentes de ceux des terriens (par exemple le nudisme n'y est pas un problème). Ici Asimov se perd un peu dans les intrigues politiques impliquant Terre et Lune, ainsi que dans la relation entre Séléné (la jolie guide touristique) et Denison. Ce dernier trouvera finalement le moyen de compenser le déséquilibre de l'interaction forte induite par le pompage (et à termes fatal à notre univers) en multipliant les sources, et donc les univers, ou puiser les atomes. La encore on peut voir dans cette proposition de résolution d'un problème de création d'énergie un parallèle tout à fait contemporain avec notre époque. Finalement, malgré une troisième partie un peu moins bonne et une première un peu trop réduite au seul face-à-face Lamont Hallam, Les Dieux eux- mêmes, sans être ce qu'Asimov a produit de mieux, demeure un très bon roman de science-fiction.
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Inspiré d'un vers du poète et dramaturge allemand Schiller, Les Dieux eux-mêmes, roman assez bref d'un des pionniers de la SF, est une excellente porte pour découvrir cette oeuvre majeure de l'auteur du cycle de Fondation, du cycle des Robots ou encore de L'homme bicentenaire et de I,Robot, grands succès cinématographiques par ailleurs.

Asimov l'explique lui-même dans la courte préface à cet ouvrage, ce roman par d'une conférence au cours de laquelle un ami et auteur affirma l'existence de Plutonium (Pu) 186. le sang du Docteur es-biochimie qu'était Isaac Asimov ne fit qu'un tour : un tel isotope est, naturellement, impossible (le non-scientifique que je suis le crois sur parole !). Pour autant, Asimov fit le pari qu'il pourrait inventer une nouvelle prenant pour point de départ ce Pu186... de fil en aiguille, l'auteur ne put lâcher son sujet et c'est ainsi qu'après une quinzaine d'année sans rédiger le moindre texte de Science Fiction, Asimov publia ce roman bénéficiaire de multiples prix.

L'histoire en est fort simple : Un jeune radiochimiste sans envergure ni génie du nom de Frederick Hallam découvre, par le plus grand des hasards et titillé par le démon de la jalousie féroce qu'il éprouve à l'égard de son voisin de laboratoire, le prometteur Benjamin Allan Denison, que l'étrange oxydation qui s'est formée dans un tube rempli de Tungstène 186 s'est transformé, contre toutes les lois de la physique moléculaire, en Plutonium 186. Pire : la radioactivité de ce petit échantillon ne fait qu'augmenter au fil du temps, au point de devenir explosive ! Très rapidement, notre scientifique, peu intelligent mais rusé et malin, trouve le moyen d'en faire une énergie quasiment gratuite, apparemment sans aucun danger et presque infinie. Ainsi, cet homme promis à un sombre destin de sombre laborantin aigri devient-il une sorte de bienfaiteur adulé de l'humanité toute entière !

Bien évidemment, ce n'est pas sans s'attirer jalousie, défiance, critiques... Ainsi, au cours d'une première partie du livre, un jeune physicien doué dénommé Peter Lamont, d'abord très révèrent envers le "Génie", se proposant d'écrire une histoire complète de LA découverte, se voit mettre à la porte par le "Grand Homme" pour avoir posé les mauvaises questions. En réalité, il a mis le doigt sur le problème majeur de cette énergie soi-disant sans danger. de cette entrevue fameuse découlera un désir féroce de vengeance de la part du jeune chercheur. Voilà, cependant, ce que Lamont pense avoir découvert : Etant, en vérité, à l'instigation de "para-humains" vivant dans un "para-univers" (lire : univers parallèle), cette énergie et la pompe qui sert à la capter ne pourrait bien viser qu'à la destruction de notre soleil et d'une partie de notre galaxie. A moins que ces extra-terrestres n'aient eux-même pas compris tous les inconvénients de ce qu'ils ont mis en branle. C'est même ce qu'une de ces "para-humaine", une jeune et superbe "Émotionnelle" répondant au nom de Dua va s'empresser de découvrir au cours de la seconde partie du livre.
Mais c'est sur notre satellite lunaire, désormais peuplé d'une petite colonie d'humain, souvent scientifiques, que le fin mot de l'histoire va se révéler, grâce, pour partie, au Dr Denison du début de notre histoire -lequel a farouchement subit la vindicte inouïe de son ancien, féroce et envieux voisin de labo tout au long de sa vie sur Terre-, pour partie à une jeune lunarienne native, la belle Séléné, guide pour touriste "terreux" le jour, "Intuitioniste" douée et dévouée à la cause des colons lunariens le reste du temps.
A eux-deux, sauront-ils déjouer les pièges tendus par les uns et les autres ? Comprendront-ils vraiment tous les ressorts liés à cette énergie presque trop gratuite ? Ne seront-ils que les Cassandre d'un monde sur le point de disparaître ?

Il vous faudra lire la troisième et ultime partie de ce texte vif, aisément, agréablement lisible (en dehors de quelques passages décidément trop corsés pour qui n'a aucun souvenir de ses cours de science physique... Mais qui n'empêchent en rien la bonne compréhension de l'ensemble). Ce n'est, fort probablement, pas le meilleur des Asimov, en revanche, Les Dieux eux-mêmes sont une excellente porte d'entrée à l'univers de ce génial créateur de mondes et de personnages étonnants, qu'ils furent humains, extra-terrestres ou robots. Lequel, n'oubliant jamais la sévérité rationnelle de sa formation scientifique initiale, a su assortir de questions existentielles fondamentales et de moment de pure poésie les ouvrages qu'il publia. Cet opus ne déroge pas à la règle et procure ainsi un moment de lecture des plus enthousiasmants, malgré certaines petites facilités ou des passages un peu moins convaincants.
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Prix Nebula et prix Hugo de l'année 1972, prix Locus de l'année 1973, Les dieux eux-mêmes apparait dès lors comme un must-have de la science-fiction. Naturellement, le pedigree de l'auteur parle pour lui aussi. Il faut le dire, enfin : la lecture tient toutes ses promesses.
Divisé en trois parties, le roman narre d'abord l'incroyable découverte d'un scientifique, Hallam, qui déduit alors l'existence d'un monde parallèle avec lequel la Terre vient d'entrer en relation, par l'échange mutuel d'énergie. Cet échange est prolifique pour la Terre puisque l'énergie est gratuite : mais un autre jeune scientifique, Lamont, met en garde contre cet apport a priori extraordinaire.
La deuxième partie nous entraine dans le para-univers, où l'on découvre alors des êtres dont la substance et le système organisationnel est radicalement différent du nôtre. A tel point, d'ailleurs, que la lecture devient bien souvent absconses mais aussi poétique. Ces êtres forment des trios, qui rassemblent un(e) Emotionnel(le), un(e) Parental(e) et un(e) Rationnel(le). La troisième partie se déroule sur la Lune où continue cette recherche sur la Pompe - le système énergétique inter-mondes - qui apparait réellement comme une menace et une formidable opportunité.
La notion de progrès est évidemment au coeur du roman, mais il faut aussi distinguer toute la richesse de l'imaginaire asimovien, notamment dans la deuxième partie, qui mêle habilement la profusion et la poésie. Bien entendu, en cela, Asimov satisfait amplement nos envies d'ailleurs et de découvertes.
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Eclipsé par les géniaux cycles de la Fondation et des Robots, Les Dieux eux-mêmes n'a pas eu la même visibilité et le même succès que ces derniers, alors qu'il est sans doute le meilleur roman indépendant de science-fiction qu'ait écrit Asimov et donc un des meilleurs de science-fiction.

Récompensé à trois reprises, par le prix Nebula en 1972 puis le prix Hugo et le prix Locus en 1973, le livre est le plus complet en terme de scénario et d'action qu'ait à nous proposer Asimov.

Une quinzaine d'année après avoir laisser la science-fiction de côté, Asimov entreprend l'écriture de ce chef-d'oeuvre suite à un défi lancé à un collaborateur mais surtout à lui-même. Il avouera plus tard "Je perdis le contrôle de mon récit" et pour quel résultat!

Le découpage en trois parties totalement distinctes et quasiment indépendantes, qui pourtant mises ensembles forment un récit cohérent, rappelle la forme des nouvelles qui constituaient les premiers romans du cycle de la Fondation et des Robots.

Avec une étonnante rigueur scientifique, qui rend par moment le récit difficile à suivre et qui rappelle qu'Asimov est un scientifique de formation, celui-ci construit son récit autour de la bouleversante découverte du plutonium 186, un isotope qui n'existe pas dans notre monde et qui est à l'origine de la Pompe à électrons, fournissant une énergie illimitée, gratuite et non-polluante.

Cependant il se trouve que cette invention représente une menace à courte échéance pour l'Humanité, un piège venant d'un Univers parallèle.

Dans chacune des trois parties, situées dans des lieux et environnements tout à fait différents, qui font la beauté et la richesse du récit, on suit la tentative désespérée de certains individus venus d'horizons divers, de lutter contre cette terrible machine. Parmis eux, le jeune physicien Terrien Lamont en première partie, la Fluide Dua originaire d'un univers parallèle ensuite, puis le biochimiste Denison immigré sur la Lune dans la dernière partie.

Dans la deuxième et dernière partie, Asimov nous plonge dans des lieux qui nous sont inconnus, que l'on prend plaisir à découvrir et surtout qu'Asimov prend le temps de nous décrire: dans ces deux parties il laisse au début une cinquantaine de page qui n'ont pas de lien avec l'histoire et sans allusion à la problématique du récit, constituées uniquement d'une narration décrivant à travers la vie des individus concernés, l'environnement dans lequel ils évoluent.

Et c'est là que transparaît toute la force et le génie du roman: le récit ne cherche pas à sans cesse s'accrocher au fil directeur de l'histoire. Asimov laisse épisodiquement de coté la problématique du livre pour consacrer des lignes à l'univers qu'il créé. Cela donne au récit une véritable authenticité et en résulte une lecture plus naturelle et plus agréable.

Les Dieux eux-mêmes tire sans aucun doute son génie et sa renommée de sa deuxième partie où la créativité d'Asimov atteint son sommet et dévoile tout son génie, car en créant de toutes pièces un Univers parallèle crédible, on ressent toute la sensibilité et l'émotion de sa création, tellement bien menée dans son écriture.

On retrouve cet aspect également lorsqu'il décrit la Lune telle que l'a colonisé l'homme dans la dernière partie du livre, elle aussi remarquable et qui donne sa force au livre. C'est l'occasion aussi de conclure magistralement le récit et de boucler l'histoire en faisant tout rentrer dans l'ordre.

La réussite du livre vient aussi en grande partie de ses personnages tellement bien écrit comme toujours chez Asimov, que se soit ceux qui se démènent contre la stupidité: Lamont, Dua et Denison, que ceux qui l'entretienne: Hallam, Estwald et Barron, qui s'affrontent respectivement dans chacune des parties du livre.

Les Dieux eux-mêmes est un livre absolument magnifique par tout ses aspects, et témoigne du génie d'Asimov.
A lire.
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Les Dieux eux-mêmes est l'un des rares romans d'Asimov à ne pas appartenir à ses deux grandes séries, à savoir les Robots et Fondation.
Paru en 1972 en trois parties, il sort la même année en version roman et rafle tous les prix.
L'auteur part du postulat de la découverte d'un échantillon de plutonium très particulier, qui n'est pas censé exister sur Terre, *ce qui amène à la découverte d'un système fournissant de l'énergie en quantité illimitée. *
La première partie est conforme à ce qu'a déjà produit Asimov par le passé, avec du factuel et des relations entre personnes de pouvoir, des rivalités entre scientifiques, des querelles d'egos.
Il n'en est pas de même de la suite, lorsqu'il se met à décrire de façon assez inattendue une civilisation extraterrestre qui a pour originalité de comporter trois genres. Même si à force, on a droit à des réactions très (trop ?) humaines !
Dans la dernière partie, qui a pour cadre une Lune qui est habitée (l'histoire se déroule grosso modo un siècle dans le futur), Asimov se lâche carrément, nous décrivant une civilisation lunarite sexuellement débridée (en même temps assez raccord avec le début des années 70, mais de la part d'Asimov ben je m'y attendais pas !) J'ai bien aimé cette partie qui à mes yeux était mieux rythmée que les autres, et qui m'a fait penser à Heinlein avec son Histoire du Futur.
Une bonne lecture au final, qui n'a pas vieilli, ce qui n'est pas évident quand on se projette dans le futur, j'y ai retrouvé des thèmes toujours d'actualité, à côté de passages empreints d'intemporalité.
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L'histoire, assez courte, est divisée en trois parties distinctes.
Dans une première partie, l'auteur narre le combat d'un jeune scientifique, Lamont, qui tente de mettre en garde ses pairs contre l'incroyable découverte d'un autre scientifique, Hallam, qui a construit une « pompe à électrons », invention qui assure à l'humanité une énergie à priori illimitée et peu coûteuse par l'intermédiaire d'un échange mutuel d'énergie entre notre univers et un « para-univers ».
La deuxième partie, beaucoup plus poétique, nous entraîne dans le para-univers, où l'on rencontre des êtres dont la substance et le système organisationnel est radicalement différent du nôtre. Leur planète, et donc leur civilisation, est mourante car leur soleil est en train de s'éteindre. Pour eux la pompe est un bienfait, même s'il prennent conscience de sa dangerosité pour notre planète.
La troisième partie se déroule sur la Lune où un autre scientifique, ex-collègue de Hallam qui partage les craintes de Lamont, entreprend des recherches sur la pompe, tout en nous présentant aux lunarites, les habitants de la Lune.

Ce roman, au final, nous présente une belle réflexion sur la science et le progrès, tout en nous plongeant dans un univers original plein de poésie.
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Ma première fois avec Asimov! Un livre que je n'aurais jamais eu l'idée d'acheter moi-même mais qui m'a gentiment été offert.

Autant vous dire que je n'ai pas été déçue. J'avoue avoir eu un peur peur de lire de la "science-fiction en plein", mais rétrospectivement, je me dis que j'ai été bête de ne pas avoir tenté l'aventure plus tôt. L'histoire est intéressante, la découverte d'un monde totalement nouveau passionnante (la deuxième partie est celle à laquelle j'ai le plus accroché). Un regret: je n'ai rien compris aux explications techniques d'Asimov concernant les échanges possibles entre les différents Univers (dieu sait pourtant si j'ai essayé ! mais à force de relire la page 12, j'ai compris que je n'avancerait pas loin si je m'acharnais...)

Bref, une sympathique découverte, qui me pousse à chercher à la bibliothèque sa série de la Fondation...
Lien : http://www.critiqueslibres.c..
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Le roman se découpe en trois parties :

Contre la stupidité... : La Terre reçoit des messages qui permettent à Hallam de concevoir une Pompe à Électrons. Lamont, quant à lui, voit d'un mauvais oeil cette Pompe, et, avec l'aide d'un linguiste, spécialiste des textes étrusques (une civilisation au centre et au Nord de l'Italie), ils se mettent à déchiffrer ces textes, et comprennent que L Univers est en danger.

... les dieux eux-mêmes... : cette partie se passe sur une planète dans l'univers parallèle. Cette planète est peuplée par une race extraterrestre composé, grosso modo, des Liquides et des Solides.

... luttent en vain. : L'action se déroule sur la lune, sur laquelle un Terrien, dit-on un physicien, se pose, dans le but de s'y installer. Mais tout ne se passe pas comme prévu.

Un excellent roman. Les extraterrestres décrits font partis des meilleurs races de toute l'histoire de la SF. Ca fait du bien de relire du Asimov, même si je préfère sa saga des robots.
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Un médiocre scientifique, Hallam, découvre totalement par hasard un nouvel élément, probablement venu d'un univers parallèle, et "conçoit" grâce à cela la Pompe à Electrons, échange d'énergie entre notre univers et l'univers parallèle, première source d'énergie inépuisable et sans danger pour l'environnement, de l'histoire de l'humanité. Propre, inépuisable et sans danger? Voire... quelques scientifiques minoritaires ont de grands doutes et pensent que l'équilibre de protons entre l'univers parallèle et le nôtre n'est pas si parfait: en d'autres termes, que notre monde pourrait se retrouver en surcharge quantique de manière à exploser, et ce non pas progressivement dans quelques milliards d'années mais d'ici quelques dizaines d'années ou même moins... Mais comment convaincre l'opinion publique du danger, toute satisfaite du confort amené par la Pompe à Electrons? Est-ce qu'il serait possible de convaincre les para-hommes de stopper le pompage? Et si cela même ne marchait pas, quel serait le moyen de modifier la Pompe à Electrons de manière à sauver l'humanité et l'univers dans lequel elle vit?

Un roman à certains moments à la limite de l'accessible pour ceux qui n'ont pas de grandes connaissances en physiques, j'ai beaucoup de mal à comprendre les passages scientifiques malgré le talent vulgarisateur d'Asimov ( qui semble, avec humour, parler un peu de lui à travers Hallam et sa popularité auprès du grand public) mais qui heureusement est aussi très bon pour décrire la complexité des rapports humains ( même chez les extraterrestres) et c'est là que ça marche!

Il est découpé en trois parties ( comme la triade de l'univers parallèle: hasard?... ). La première expose la situation périlleuse à laquelle l'humanité est arrivée à travers le combat "donquichottesque" du scientifique Peter Lamont. Pas beaucoup d'action, essentiellement des discussions, mais c'est passionnant car l'enjeu de la survie de l'humanité se pose, contre elle-même puisque personne n'a envie de renoncer au confort de la Pompe à Electrons et tout le monde préfère croire à son innocuité... désespérant!

Asimov nous plonge ensuite dans son para-Univers: il arrive à nous en exposer les règles sans que l'histoire en pâtisse, bien que la césure soit brutale et qu'il y ai un léger retour en arrière temporel. Cet univers au soleil refroidissant est peuplé de triades de Fluides au caractères très dissemblables les uns des autres, et de Solides qui semblent être les maîtres des premiers. On s'attache à une triade très particulière, présentée comme exceptionnelle y compris par les Solides eux-même: Odeen, un Rationnel adorant apprendre, étudier, enseigner, qui s'insurge contre la mort programmée de leur soleil, source de leur vie, Tritt, un Parental, plus obtus, chargé de procréer et de s'occuper des enfants, et Dua, une Emotionnelle, la plus fluide des trois Fluides, empathique et la seule à leur permettre de fusionner ensemble pour concevoir les enfants et donner plus de compréhension de son univers au Rationnel. Dua, Emotionnelle étrange car aimant apprendre alors que ce n'est pas son rôle; qui comprendra que la Pompe à Electrons, récemment conçue et construite par les Solides, qui alimente leur univers, risque de détruire l'autre univers (l e nôtre) et surtout est la seule à s'indigner à cette idée... Dua, atypique et attachante, qui fait de cette seconde partie (découpée en chapitre a, b et c, une lettre pour chaque membre de la triade) le point fort du roman clairement: une partie poétique, moins chargée de hard science, pleine d'action, je l'ai beaucoup aimée même si j'ai vu arriver assez tôt la chute, annoncée par quelques indices distillés ça et là...

Enfin la troisième partie m'a parue la plus faible, allez savoir pourquoi: peut-être l'intensité de la fin de la seconde partie fait-elle paraître les aventures de Benjamin Denison et Séléné Lindstrom sur la Lune assez plates? et malgré une étude intéressante de la société lunarienne (plutôt vraisemblable point de vue "racisme", les humains sont les même partout!), par contraste avec le Para-Univers ça manque aussi d'exotisme.... de plus c'est la partie la plus longue, et même si la solution trouvée est astucieuse, elle n'est pas forcément mise en valeur. Cette troisième partie oscille entre sauvetage de l'univers et romance, et le mélange n'est pas hyper convaincant.

Par dessus tout, ce qui fait la pertinence de ce roman, c'est son actualité : la question de l'énergie se pose avec toujours autant de force aujourd'hui! et sa clairvoyance : l'égoïsme humain (et même non-humain dans le cas des para-Hommes!) impossible à persuader de l'imminence d'un danger dès lors qu'il y a trop de sous et de confort en jeu, ou prêt à provoquer la souffrance et la mort de milliards d'êtres lointains pour les mêmes raisons... "Contre la stupidité les dieux eux-même luttent en vain." Fiction, et même science-fiction, mais si réaliste!
"Les Terriens tiennent à leur Pompe, à l'énergie gratuite qu'elle leur fournit: ils y tiennent au point de refuser d'envisager de s'en priver.
- Mais pourquoi s'y cramponnent-ils si elle signifie pour eux une totale destruction?
- Il leur suffit de refuser d'y croire. le moyen le plus aisé de résoudre un problème, c'est d'en nier l'existence." On parle bien du nucléaire et des énergies fossiles, là, non?
On pourrait presque dire qu'il s'agit d'un roman écologiste, à cette différence près que c'est l'univers entier ici qui est mis en danger et pas seulement un environnement terrestre habitable pour l'humanité...
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