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EAN : 9782221130605
518 pages
Robert Laffont (08/03/2012)
3.15/5   46 notes
Résumé :
A mi-chemin entre la comédie de moeurs et le drame psychologique, ce roman de la grande dame des lettres canadiennes met à nu l'incessante guerre des sexes que se livrent plusieurs personnages plongés dans un tourbillon de sentiments. Elizabeth, conservatrice dans un musée d'histoire naturelle, femme de pouvoir toute de sensualité maîtrisée et de colère rentrée, collectionne les amants... Nate, son mari, ancien avocat, un rêveur qui adore les enfants, s'est reconver... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Elizabeth est mariée avec Nate, mais elle a une liaison avec Chris. Nate a une liaison avec Martha. Chris se suicide. Lesje et William sont en couple, mais Lesje a une liaison avec Nate. Elizabeth a des liaisons avec beaucoup d'hommes. Nate sait que sa femme le trompe. Elizabeth sait avec qui son mari la trompe. Cependant, ils restent mariés parce qu'ils ont des filles et qu'aucun ne supporterait d'en être séparé.

La chronologie de ces évènements est malmenée tout au long du roman, alors suivez bien les titres des chapitres. Moi qui apprécie beaucoup les textes de Margaret Atwood, notamment C'est le coeur qui meurt en dernier où l'adultère est traité sur un mode burlesque tout à fait approprié, j'ai ici été très désappointée. Ce roman est profondément désespéré et lourd. L'insatisfaction est générale, tous les personnages se sentant piégés à des degrés divers, dans des situations diverses, par leur passé ou leurs peurs. Même l'humour est aussi désagréable qu'une craie qui raye un tableau : certes, cela brise l'immobilisme, mais on souhaite y échapper sans délai pour retrouver la torpeur.

L'adultère n'est pas honteux, mais il reste pesant. Il ne provoque pas d'exaltation et il est moins transgressif et passionnel qu'hygiénique. Il est même raisonnable et fait l'objet d'accord au sein du couple principal : que chacun batifole autant qu'il l'entend, mais qu'il ne porte jamais atteinte à l'équilibre des enfants. Cela est-il durable ? Pas certain... Margaret Atwood porte un regard féroce sur le couple et l'amour à l'ère contemporaine, à une période de grands bouleversements politiques, quand des élections portent René Lévesque à la tête du Québec en 1976. Et elle oppose aux misérables atermoiements du coeur la disparition de géants paléolithiques qui ne vivent plus que dans des musées. Déprimant, je vous ai prévenus !
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          Ce n'est pas -loin de là! le meilleur livre de la grande Margaret Atwood. Pas de thriller, ni de SF, ni même de trame romanesque: la superbe Atwood nous livre une description grinçante de la misère affective et sexuelle de la petite bourgeoisie canadienne. Sa seule originalité est de se dérouler au sein d'un Musée d'Histoire Naturelle.

          Trois personnages donc: l'homme (si peu...), l'ex, et la nouvelle. Dont les points de vue respectifs vont se succéder, au fil des chapitres et au fil de deux années.

          L"ex", Elizabeth, est de loin la plus intéressante. Issue d'une grande famille Wasp, son père a disparu, sa mère alcoolique l'a abandonnée et fait adopter par sa propre soeur Maureen, avant de mourir prématurément, et la jeune soeur d'Elizabeth, celle qu'Elizabeth se sentait pour mission de protéger, s'est enfoncée dans la maladie mentale avant de se laisser mourir. Bref, c'est la terrible tante Maureen, bigote, bourrée de préjugés et raciste, qui l'a élevée. On conçoit qu'une pareille hérédité puisse faire de vous un infirme affectif.... Elizabeth est arrivée à une belle situation au sein du Musée, où elle s'occupe des expositions.

          Elizabeth a épousé Nate, couple moderne qui a une entière liberté sexuelle pourvu qu'il raconte ses aventures à l'autre. Des aventures, Elizabeth en a beaucoup. Et justement: la dernière, c'était Chris, employé subalterne mais bourré de testostérone, dont elle était folle. Elle l'a congédié. Il s'est suicidé. Elle ne s'en remet pas.....

          Pendant ce temps, Nate traine une triste liaison avec une opulente secrétaire.... Nate est  le fils d'une mère militante qui signe des pétition contre toutes les injustices dans le monde. Il devait être avocat, mais il a tout laissé tomber pour construire des jouets en bois dans son atelier en sous sol... 

          Et le dernier membre du trio, Lesje, paléontologue, fille d'un juif lithuanien et d'une catholique ukrainienne (les deux grands mères, tellement semblables, petites babouchkas ratatinées, se haïssent sans jamais avoir accepté de se rencontrer...) s'occupe de fossiles. Ils sont toute sa vie! Quand elle rêve (elle rêve souvent.....), elle est assise au sommet d'un grand arbre et regarde sous ses pieds brontosaures et allosomes paître paisiblement... Avant de rencontrer Nate, et de tomber amoureuse de lui (même si amour semble un mot bien solennel pour ces ectoplasmes), elle vivait avec William, écolo fou (pléonasme) qui professe la disparition immédiate de la planète.

          le couple a deux filles qu'ils chérissent, et, pour elles, tentent de mimer une simili vie normale.

         Le problème est que tous ces gens sont si peu intéressants, leur petite vie sexuelle tellement minable qu'on se désintéresse très vite de leur sort. D'où une impression de vanité, de vacuité, et, au total, de déception...
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Bien loin de la dystopie de la servante écarlate, Margaret Atwood livre ici un roman grinçant sur les relations homme-femme, comme une guerre infinie où chacun doit batailler pour gagner sa place.
J'ai eu beaucoup de mal à le lire et à le finir. L'autrice nous perd en passant d'une personnage à l'autre et d'y mêler le passé, le présent et leurs envies, leurs rêves.
Les personnages, plus torturés les uns que les autres, ne sont que l'image de notre société et surtout du mariage contemporain.
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Ce roman de Margaret Atwood, dont j'ai découvert l'écriture par "La servante écarlate", comme beaucoup d'autres lecteurs, est difficile à suivre ...
Il est ancré dans un quotidien réaliste, étriqué et contraint, incluant un polygone amoureux (il y a bien plus que 3 personnes impliquées), des réflexions sur la société canadienne de la fin des années 1970 (le livre a été publié en 1979, l'action est étalée entre 1975 et 1978), sur les parcours d'enfance douloureux liés pour certains à la difficulté d'intégration de communautés d'Europe ayant fui la 2ème guerre mondiale ou ses suites.
J'ai dû m'y reprendre à plusieurs fois pour le lire, chaque pause me faisant perdre totalement le fil, compliqué par une construction mêlant des bonds dans le temps et les psychologies des personnages principaux - à différents moments de l'histoire amoureuse des uns et des autres, et en changeant de perspective (monologue intérieur des personnages) à chaque partie.
Je pense que c'est un instantané, qui traverse plutôt mal le temps d'une époque particulière dans cette région du Canada. On y retrouve par contre, intemporelle, la description des malaises des personnes déracinées et des dégâts des traumatismes et maltraitances vécus dans l'enfance.
Le titre évoque l'univers paléontologique de l'un des personnages, qui introduit une perspective savant et vertigineuse, mais qui ne m'a pas vraiment convaincue non plus.
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Un long roman où se déchirent un homme et deux femmes. Nate, un créateur de jouets, vit depuis une dizaine d' années avec Elizabeth, travaillant dans un musée d'histoire naturelle, et ils ont eu ensemble deux petites filles, Nancy et Janet. Leur union est libre. Ils ont une liaison de leur côté, lui avec Martha, secrétaire, et elle avec Chris. Ils semblent se satisfaire de ce compromis mais pas Chris ! Après le suicide de Chris, Elizabeth est dépressive. Nate souhaite se défaire de sa relation avec Martha pensant ainsi pouvoir plus s'occuper de sa petite famille et finalement il replonge dans une autre histoire avec Lesje, une séduisante paléontologue qui travaille avec sa femme. C'est compliqué, embrouillé mais bien décrit. On ne s'ennuie pas.
J'ai bien aimé la forte personnalité de la tante d'Elizabeth qui l'a élevée petite ainsi que sa soeur Caroline quand leur père a disparu et que leur mère a sombré dans l'alcool. Tante Muriel s'est occupée des deux soeurs d'une main de fer, un peu trop à leur goût, tellement qu'Elizabeth la comparait à la sorcière du Magicien d'Oz qui se transformait en caniche de sucre brun. Et à la fin du livre, je m'aperçois qu'Elizabeth a pris toute la force de sa tante disparue. Elle a su résister aux orages qui ont fait vaciller puis éclater son couple. Elle en sort plus forte. C'est la forte personnalité d'Elizabeth qui est le fil conducteur du roman et cette écriture très féminine est plaisante à lire.
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critiques presse (1)
Actualitte
11 mai 2012
Heureusement que le style décidemment enlevé et piquant, avec parfois « une expression à vous dessécher les testicules », délivre ça et là des éclats de rire au lecteur et permet l'achèvement du livre sans trop de peine.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
Au déjeuner, il a émietté des morceaux de pain et parlé politique alors qu'il aurait dû, oui il aurait dû la prendre dans ses bras, là, au restaurant universitaire. Et ils auraient été transportés, ils auraient été ailleurs. Comment pourrait-il savoir où, puisque ce serait un lieu où il ne serait encore jamais allé ? Un endroit totalement différent de la contrée qui se trouve dans le peignoir bleu d'Élizabeth, ou sur la planète de Martha, prévisible, lourde, moite. Tenir Lesje doit être comme de tenir une plante inconnue, lisse, délicate, où apparaissent soudain des fleurs oranges. . La lumière serait irréelle, et le sol sous leurs pieds jonchés d'ossements. Sur lesquels elle aurait toute puissance. Elle se dresserait devant lui, porteuse d'une sagesse curative, et drapée dans des voiles. Il tomberait à genoux , et se désintègrerait.
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A la grande horreur d'Elizabeth, tante Muriel commence à pleurer. Les larmes coulent de ses yeux plissés ; anomalie de la nature, une statue qui saigne, un miracle. Elizabeth la contemple, distante. Elle devrait se réjouir. Tante Muriel goûte enfin les cendres de son existence. Mais Elizabeth ne se réjouit pas.
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Ne laissez pas Lin Piao et Confucius calomnier les femmes, lit-elle en souriant. Chacun aide à construire la maison de son voisin.
Soudain, Elizabeth se sent - pas solitaire, mais seule. Elle ne se rappelle plus quand, pour la dernière fois, quelqu'un d'autre que les enfants l'a aidée à faire quelque chose. Elle sait qu'il pleut en Chine, même s'il ne pleut pas sur ces images. Elle sait que les gens ne sourient pas sans répit, qu'ils n'ont pas tous les dents blanches et les joues roses. Sous les couleurs de ces peintures, primitives comme des dessins d'enfants, se tapissent la malveillance, l'avidité, le désespoir, la haine, la mort. Comment pourrait-elle ne pas le savoir ? La Chine n'est pas le paradis ; le paradis n'existe pas. Même les Chinois le savent, ils doivent bien le savoir, ils y vivent. Tels les hommes des cavernes, ils peignent non pas ce qu'ils voient, mais ce qu'ils désirent.
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« Je veux sentir que je vis avec toi. […] Pas avec toi et ta femme et tes enfants. » (p. 274)
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A ton avis, lequel est apparu en premier ? L'homme, ou la maladie vénérienne ? Je suppose que les hôtes précèdent toujours leurs parasites, mais est-ce bien vrai ? Peut-être l'homme résulte-t-il d'une invention de virus, qui ont créé un lieu où vivre au chaud.
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Vidéo de Margaret Atwood
Bernardine Evaristo nous parle de « Manifesto ».
Ne jamais abandonner: telle est la devise que n'a cessé de suivre Bernardine Evaristo tout au long de son extraordinaire trajectoire. Née d'un ouvrier nigérian et d'une institutrice anglaise, l'autrice de Fille, femme, autre – qui lui a valu le Booker Prize en 2019 aux côtés de Margaret Atwood – raconte ici son enfance dans la banlieue londonienne des année 1960, ses épreuves, le racisme, les injustices, mais aussi la foi inextinguible et joyeuse qui l'a guidée dans ses nombreuses aventures. Autoportrait de l'artiste en femme rebelle, passionnée et touche-à-tout, Manifesto nous entraîne dans les coulisses d'une vie trépidante, faite de voyages, d'amours, de poésie, de théâtre et d'engagements. Ce texte intime jette un regard neuf sur quelques-unes des questions essentielles de notre époque – le féminisme, la sexualité, le militantisme, le communautarisme.
Avec panache, humour et générosité, Bernardine Evaristo nous invite, chacune et chacun, à devenir ce que nous sommes, envers et contre toutes les formes d'oppression.
Traduit de l'anglais (Royaume-Uni) par Françoise Adelstain
Actuellement en librairie
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