Dossiers froids

Isidore Lune, gendarme d'une petite ville bretonne prend sa retraite, il demande toutefois à son chef l'adjudant Arouet de pouvoir reprendre une enquête classée sur trois disparitions survenues des années auparavant et qui n'a jamais été résolue, ce que le chef accepte. Isidore aime ses chattes, le golf et tous les dimanches soir il se rend chez son ami Jean-Pierre Maquignon, un autre gendarme retraité et cordon-bleu afin de déguster un bon petit plat. Il lui demande son aide pour son enquête, ce que Jean-Pierre refuse catégoriquement, il n'est pas à la retraite pour travailler bénévolement. Isidore reprend le dossier, qui a première vue ne semble aboutir nulle part, il interroge un autre retraité de la PJ de Brest qui a enquêté à l'époque. Comme Isidore n'est pas très discret dans ses investigations, les habitants de la ville (en fait un grand village) commence à lui parler. Personne n'a oublié les trois fillettes enlevées à l'âge de huit ans, chaque fois à sept ans d'intervalle environ. La dernière disparition remonte à sept ans justement, donc tout le monde pense que le criminel va bientôt récidiver et des milices d'anciens surveillent discrètement les enfants à la sortie de l'école pour empêcher un nouvel enlèvement. Un portrait du monstre se dessine peu à peu et Isidore se rapproche de la solution. A la fin de chaque chapitre, un passage en italique donne la parole à une victime qui écrit son journal.

L'auteur sème des indices tout au long de l'histoire et on comprend assez facilement qui est coupable bien avant le dernier chapitre, sans être Sherlock Holmes. Ce qui signifie que dans un polar de ce style, l'enquête est secondaire. Ce n'est pas bien grave, je ne lis pas des polars pour résoudre une énigme mais pour qu'on me raconte une histoire et ce livre remplit pleinement son rôle. En lisant les noms improbables des personnages, on comprend vite qu'on a affaire à un polar poilant dont l'humour est une des caractéristiques principales. En effet, ce livre est vraiment très drôle et très agréable à lire, c'est un humour potache et bon enfant, sans aucun cynisme ni noirceur. C'est paradoxal d'écrire de manière aussi amusante sur un sujet si sérieux et triste. Ce paradoxe assure la totale réussite de ce roman. le sujet central est celui de la maltraitance à tous les niveaux envers les enfants. La population a compris depuis longtemps que le kidnappeur est un pédophile dangereux, qui tue certainement les fillettes devenues trop grandes, voire même dès leur enlèvement. Ni les policiers ni les gendarmes ne l'ont compris à l'époque, ce qui a élevé un mur entre les citoyens et les pandores, mur dont Isidore et ses collègues n'ont aucune conscience. Il lui faudra un certain temps pour que la population lui fasse de nouveau confiance et commence à lui parler. Un autre thème important est donc la communication qui déraille et la coupure entre citoyens et autorité, autre thème bien actuel.

La Bretagne est un personnage à part entière et la description du littoral, des paysages et des activités locales comme la pêche à pied sont très présentes dans le livre. Une originalité de plus, les polars du terroir ne sont pas si nombreux. On est très loin de l'ambiance parisienne centrée sur le mythique « 36 » et le gros de l'activité d'Isidore et de ses collègues consiste à traquer les chauffards et l'alcool au volant.

Ce livre est un petit bijou que je recommande chaleureusement. Un grand merci à l'auteur qui me l'a fait parvenir via la plateforme Simplement pro. J'ai beaucoup aimé cette lecture.



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Lorsque Louis Auguste m'a contacté via Simplement Pro, j'ai tout de suite été attirée par l'accroche de son roman: un cold case sur la disparition de trois enfants, à élucider par un gendarme nouvellement retraité, portant le singulier patronyme d'Isidore Lune… Voilà qui n'est pas très commun pour un roman policier et m'a mis la puce à l'oreille… J'ai donc supposé une intrigue non dénuée d'humour, se rapprochant d'Hercule Poirot ou d'Agatha Raisin, peut-être… Et j'ai été comblée! Je vous parle d'humour car c'est ce qui m'a fait adhéré à ce roman dès les premiers chapitres, mais ne croyez pas qu'il ne s'agisse que de cela!

La plume de Louis Auguste est fine, subtile, débordante d'un humour pince-sans-rire qui sert à merveille le personnage d'Isidore Lune: discret, modeste, un brin vieux jeu, le maréchal de logis nouvellement retraité est « un taiseux contemplatif« , mais qui n'en pense pas moins… Lié par une amitié de très longue date à un ancien collègue, il coule des jours heureux mais ne compte pas cesser brutalement toute activité : il décide d'étudier des dossiers oubliés, à commencer par une affaire hors-norme, comme « une démangeaison dans le coeur du gendarme » : la disparition, à quelques années d'intervalle, de trois fillettes, jamais retrouvées jusqu'à présent. Une interrogation laissée en suspens pour tous les habitants de la région, sauf pour une personne… le coupable, qui selon Isidore Lune est assurément quelqu'un du coin… L'intrigue se déroule dans une petite ville fictive mais typique de Bretagne, la vie locale et les relations entre les habitants sont particulièrement bien développées, simples et réalistes.

Il est vrai que ce roman ne prime pas par la complexité de l'intrigue : l'auteur ne s'en cache pas, il a, dit-il, choisi de mettre davantage l'accent sur la psychologie des personnages que sur l'identité du coupable… On devine en effet celui-ci très rapidement, mais cela ne m'a pas dérangé, car d'une part, ce fut un plaisir de suivre le personnage d'Isidore Lune tout au long du récit, et d'autre part, ce roman traite d'un sujet difficile (la maltraitance sur enfant), et le dénouement, qui en appelle au libre-arbitre du lecteur, est empreint d'un humanisme profond… Bien sûr, je meurs d'envie de dévoiler certains éléments, mais je ne le ferai pas, je vous conseillerai plutôt de consacrer quelques heures à Monsieur Lune… Je dois vous avouer une chose: j'adore les thrillers bien lourds où toute la noirceur du monde semble réunie en quelques pages… MAIS cela m'a fait du bien de me déconnecter un moment et de lire ce roman, parfois le sourire aux lèvres et d'en apprécier, en mode détente, la lecture fluide et extrêmement plaisante…

Pour conclure, je ne peux que vous recommander de découvrir l'écriture de Louis Auguste. Je le remercie chaleureusement de m'avoir confié son roman.
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Mon avis :


Isidore Lune, la cinquantaine bien passée se voit prendre une nouvelle direction. Après de nombreuses années en temps que maréchal des logis-chef à la gendarmerie de Ploutrécat, l'heure de la retraite a sonné. Mais il lui est difficile de raccrocher.

Isidore, avec l'accord de l'adjudant-chef Arouet, reprendra de manière officieuse des cold case abandonnés depuis un certain temps …. Un en particulier le motive dans ses investigations : la disparition de trois petites filles à quelques années d'intervalles et bien trop vite classées sans suite selon lui ….. Malgré l'horreur que Ploutrécat a connu avec ses disparitions, pourquoi les dossiers ont-ils été si vite expédiés? Pourquoi ne pas avoir fait de rapprochement entre les trois affaires ?

Après plusieurs pistes, le gendarme Lune en est persuadé, le coupable vit ici, mais qui cela peut-il être?



Ce court roman s'est lu très rapidement, l'auteur est un passionné des mots à en juger par la façon poétique dont ses phrases sont tournées …. Un petit je ne sais quoi m'a de suite fait penser à ces romans au style british, avec un certain flegme britannique et un humour tout en finesse.

J'apprécie le style polar dans mes lectures. Cependant, mon cerveau est devenu imperméable aux tactiques un peu trop faciles de narration policière. J'ai simplement été frustrée d'avoir su rapidement déterminer la clé de cette affaire. Certes des éléments amenés par l'auteur ont étoffés l'intrigue pour amener à la grande question « pourquoi ?», j'aurais aimé un petit peu plus de rebondissements, mais ce roman m'a fait passé un bon moment de lecture, unr enquête touchante avec un personnage central qui sous ses airs bougon cache un homme au coeur tendre, courageux et qui coûte que coûte souhaite découvrir la vérité.

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C'est le pot de départ en retraite d'Isidore Lune, nouvel ex-gendarme. Ploutrécatais de souche, il a passé sa vie à servir sa ville et ses concitoyens. du moins, il a fait de son mieux avec les moyens qu'on leur a donnés, à ses collègues et lui.
Malgré tout, trois affaires le rongent depuis des années, des « cold cases » comme on dit aujourd'hui. Et on n'est pas dans une série du type « Les Experts », alors les moyens ne suivent pas. C'est pourquoi il demande à son suprieur de reprendre les dossiers de ces trois gamines enlevées, qui ont ébranlé toute la région, et dont tout le monde parle encore à demi-mots. Ploutrécat n'a pas encore fait son deuil, puisque aucune fillette n'a été retrouvée, morte ou vive.
Un thème difficile, souvent traité, on se dit que c'est un polar classique. Noir à souhait, mais classique.
Puis on découvre des personnages authentiques, aux caractères bien trempés (ben quoi, ils sont en Bretagne, non ?), mais finalement attachants. L'histoire est centrée sur Lune et son enquête, mais les habitants de sa bourgade et les notables qui gravitent autour de lui ont leur importance. Tous sont criants de sincérité, de Lulu le garagiste du coin, à la patronne de l'auberge « interdite aux touristes » (si si !), en passant par le copain de toujours, Maquignon, lui aussi retraité, il ne manque rien...
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