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4,11

sur 1005 notes
Cet épais roman de plus de mille pages relate par le menu la vie, ou plutôt les vies possibles de Archibald Ferguson, héritier d'une lignée d'Américains juifs venus d'Europe de l'Est vers les années...

Outre le fait qu'il est extrêmement difficile de tenir ce livre en main à moins d'être un géant, il est aussi assez lassant de voir raconter de façon linéaire et détaillée mais sur un ton très détaché, les événements qui constituent la vie de cette famille. Mariage, remariage, tragédies (le père de Archie meurt dans un incendie criminel), chroniques de la vie new-yorkaise d'une famille de commerçants aisés, puis ruinés ; longuissimes passages consacrés au base-ball et aux sports en vogue ; on s'ennuie ferme quand soudain, un moment bien trouvé ou bien rendu, de l'humour, de la drôlerie, des réflexions judicieuses sur les événements et les « people » de New-York ou des États-Unis au fil des années (encore faut-il avoir à portée de main de quoi s'informer sur ce dont il s'agit ! Par chance, je vis avec un Américain qui connait tout cela très bien!).

Il est pourtant inédit et intéressant d'imaginer plusieurs vies possibles au personnage principal. Mais, lecture sans doute arrivée à un moment où je ne suis pas disponible, elle me laisse assez froide, sans aucune émotion, comme une sorte de jeu intellectuel ennuyeux. Et je m'arrête au bout de quelques centaines de pages...
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Je termine le pavé de mille seize pages subjuguée, émerveillée, époustouflée, je n'ai pas de mots assez forts pour exprimer comme ce livre m'a happée.
C'est le premier roman de Paul Auster que je lis. Je regrette de ne pas m'être lancée plus tôt dans la découverte de ses écrits, en même temps il y a toujours une première fois, ce n'est pas une lecture posthume et il ne fait aucun doute que ce roman et les autres passeront à la postérité. Autant d'excuses pour avouer mon incapacité à situer 4321 au sein de l'oeuvre de l'auteur américain, il y a pourtant là certainement beaucoup de choses à dire.
De la même manière, je ne suis pas spécialiste de la littérature américaine mais je perçois dans l'écriture de 4321 des similitudes avec des romans d'autres auteurs comme John Irving, pour ne citer que lui (lisez L'oeuvre de Dieu, la part du diable, le Seuil, 1986, c'est indispensable). Spécificité de l'écriture de 4321 (une érudite m'a soufflé que les autres romans d'Auster différaient) : longues phrases, telles des vagues qui commencent au ralenti, prennent progressivement de l‘ampleur, s'accélèrent dans un roulis et, selon leur message, explosent dans un chaos assourdissant ou meurent sur la grève de l'apaisement des tumultes qu'elles ont généré. Tout 4321 est écrit de cette manière-là, style difficile à lire parfois, mais dont je me suis régalée.
Quelques mots sur le livre, quand-même… Archie est petit-fils d'un émigré Juif polonais au nom imprononçable. Ce grand-père met tant d'espoir dans son immigration aux Etats-Unis qu'il décide de se présenter aux autorités d'Ellis Island sous le nom de Rockfeller. Arrivé devant le préposé aux visas, il a un tel trou de mémoire que dans la spontanéité de son yiddish natal, il s'exclame Ikh hab fargessen ! (j'ai oublié !), ce que l'agent administratif comprend comme son nom, Ichabod Fergusson. Voilà donc un nouveau citoyen américain affublé d'un nom désormais tout à fait prononçable, auquel Paul Auster imagine un fils, une belle-fille et un petit fils, Archie. Un fils unique, une belle-fille unique et un petit fils unique, mais une intrigue quadruple, à savoir quatre évolutions différentes possibles pour chacun des personnages. 4-3-2-1.
Il faut bien comprendre (et applaudir) la force de ce roman. Si Paul Auster a soumis ses personnages au hasard du destin, il a su leur conserver une individualité stable qui ne peut être, qui n'est d'ailleurs, que celle d'Auster lui-même. Qu'Archie tombe amoureux de sa professeure d'anglais Evie ou de son amie d'enfance Amy, qu'il aille à l'université de Columbia ou de Princeton, qu'il devienne poète ou journaliste, Archie reste Archie. de même pour tous les personnages qui gravitent autour de lui. de même pour les mouvements pacifistes qui lèvent les universités contre l'autorité et dénoncent la guerre du Vietnam.
Il est impossible de ne pas sentir la profonde sympathie qu'a Paul Auster pour l'ensemble de ses Archie. A travers eux et leurs amis les plus proches, tous intellectuels, enfants d'abord puis étudiants sympathisants ou activistes des mouvements gauchistes, il dresse un portrait social époustouflant de l'Amérique middle class des années 1950 à 1970. Les différents Archie lui permettent d'observer le monde à travers quatre prismes différents. Les émeutes citées, que ce soit la rébellion noire de Newark (1967), les premières révoltes étudiantes (1968) ou celles qui ont suivi tout au long de l'absurde guerre du Vietnam, sont vues plus ou moins de l'intérieur selon le statut d'Archie – enfant fils de photographe, journaliste en herbe, amoureux d'une activiste, écrivain ou poète, mais toujours avec le même point de vue d'américain moyen, sympathisant des évènements. Ce qui change est uniquement le degré d'implication du héros, pas l'angle d'approche pour décrire les faits.
Par le même temps, le roman aborde comme un tout le développement intellectuel et la maturation sexuelle du quadruple héros, de ses premières expériences adolescentes à sa découverte de l'amour véritable. Là encore, toutes les nuances de la palette amoureuse s'offrent au lecteur en fonction de l'Archie évoqué, subtilités qui permettent à l'écrivain d'aborder l'homosexualité et le puritanisme américain, la libération sexuelle des années 1960, le racisme et la transformation, ô combien touchante, de tous les adolescents du roman en adultes responsables.
Quel est l'Archie préféré de Paul Auster ? Il y en a un, inévitablement. le lecteur ne peut pas ne pas le comprendre. La lecture en est exacerbée, d'ailleurs, car l'attachement à certains Archie est vain. Chaque Archie progresse à son rythme et selon ses propres objectifs littéraires, clin d'oeil passionnant à tout écrivain ou aspirant-écrivain. Il dévoile sa part spécifique de fragilité et de force dans le relationnel, possède une individualité forte, mais ils se ressemblent tous. L'environnement a son rôle à jouer dans ce qui rend l'individu unique. La destinée selon Auster n'est pas aussi définitive que ce que Voltaire prétend ; ce qui l'est, c'est le potentiel de l'Homme à choisir sa route en tenant compte au mieux des options dont il dispose.
Lien : https://akarinthi.com
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Magistral!
Il y a deux façons de lire 4321 : tout noter au fur et à mesure les vies des 4 Ferguson 4, 3, 2 1 (l'ordre décroissant est très important) ou ne rien noter (quitte à mélanger les 4) et se laisser porter par le récit brillant et jamais répétitif de Paul Auster. J'ai choisi la seconde et j'en sors groggy mais éblouie.
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Deuxième rencontre râtée avec Paul Auster.... décidément. ça partait pourtant bien mais franchement au bout de la 300ième page, l'intérêt s'émousse sérieusement. J'ai jeté l'éponge. Il aurait fallu amputer et couper dans le gras. C'est long, très long, trop long franchement. On a beau être Paul Auster, c'est très difficile de suivre les et si .... et si..... à quasi chaque page, c'est infernal à suivre, même en m'y tenant avec un acharnement tel que j'ai trimballé le bébé de 1kg 3 dans le métro le matin.

Et puis... les pages sur le base ball au secours quoi !
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Et si d'un seul début advenaient plusieurs suites ?
C'est ainsi que 4 3 2 1 m'a séduite.
Ce sont autant d'histoires, qui sont simultanées,
Parallèles, divergeant et pourtant jumelées,
Contant dans l'Amérique des années soixante
Quatre manières de vivre en prenant la tangente.

On y suit Archibald Ferguson, juif et blanc,
Né de classe moyenne, aimé par ses parents,
Sur fond d'immigration, de guerre du Vietnam,
D'affrontements raciaux, de société en drame.
De son enfance on découvre les tentations,
Et puis de sa jeunesse les tribulations.

Autour d'Archie gravitent plusieurs personnages,
Réagencés sans fin sur plus de mille pages.
Trois surtout lui importent, trois qui sont tout pour lui :
Sa mère, belle et passionnée de photographie,
Son père, timide au grand coeur obsédé d'argent,
Son amante engagée, esprit intransigeant.

Sous la plume d'Auster, beaucoup d'autres demeurent :
Des oncles, des tantes, des amis plus ou moins charmeurs.
Dans 4 3 2 1 leur importance change,
Et, tour à tour dignes de blâme ou de louange,
Foisonnant de détails, ils sont si réalistes
Qu'on les suit sans effort dans ce long jeu de piste.

Mais 4 3 2 1, titre en compte à rebours,
Est-ce des origines la quête du retour ?
La définition en creux d'une vie rêvée ?
Car rêve il y a, d'Américains égarés,
Dénoncé par Archie malgré tous les hasards :
L'illusion règne en maître, l'illusion est un art.

Roman fleuve aux multiples ramifications,
Et roman gigogne ou vaste mise en abyme,
Cette histoire est aussi un grand flux de questions :
Où est le vrai, où est le faux, que sont nos crimes ?
C'est la vie qui se fraie à travers les secondes,
Et le destin de l'un détermine le monde.

Émilie – Apprentie Bibliothécaire
Lien : http://www.paulinedeysson.co..
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Quel roman foisonnant, captivant ! Avec ses mille deux cent pages lorsque l'on s'installe dans la vie du personnage principal, que dis-je dans ses quatre vies, on est transporté dans l'Amérique des années cinquante, soixante, et au fur et à mesure que l'on approche de la fin, on a l'impression que une fois refermé, il va nous manquer quelque chose.
En 1900, arrive à Ellis Island, migrant juif, venu d'Europe centrale, suite à une incompréhension de sa langue de la part de l'officier à l'immigration, il se voit rebaptisé du nom de Ferguson. Installé aux Etats Unis il a trois enfants. Stanley, un de ceux-ci, a un fils, Archibald Isaac Ferguson, Archie pour son entourage, ainsi que pour les lecteurs. Archie né en 1947, (belle année pour une naissance). L'idée de génie de Paul Auster ce n'est pas de nous décrire une vie de Archie, mais d'imaginer pour lui, 4 vies de l'enfance à l'âge adulte. Il va ainsi nous montrer que la vie, le destin, le comportement, les joies, les peines d'un individu dépend d'une multitude de facteurs. L'appartenance à une communauté, la vie des parents, les rencontres, les événements personnels, politiques, les amours, les études... Un Archie dont le père meurt alors qu'il est encore jeune, n'est pas le même que celui dont le père est à la tête d'une chaîne de magasins et obsédé par l'argent, ni le même que celui dont les parents divorcent, ni même celui dont la mère se remarie. Chacune de ses vies ne sont pas influencées de la même manière par l'assassinat de Kennedy, par les émeutes raciales qui secouent les USA des années soixante, puis par l'assassinat de Martin Luther King et par cette maudite guerre du Vietnam hantise de toute une jeunesse. Archie, qui perçoit l'éveil de la sexualité, et fait des expériences homosexuelles n'est pas non plus le même que celui qui est amoureux de Amy, de Celia, où celui qui perd son ami Artie. Celui qui fait ses études à Princeton est-il le même que celui qui les fait à l'université de Columbia?
Par contre, toutes les vies de Archie sont guidées par une seule passion, celle d'écrire, écrire comme écrivain, comme journaliste, où critique de cinéma, où traducteur de poésie. On perçoit aisément que cette passion commune aux différentes vies de Archie est celle qui anime Paul Auster, qui nous donne sa vision des fifties et des sixties, et nous fait partager ce qu'il a lui même vécu, ainsi que sa passion pour la France (un Archie fait un long séjour à Paris), passion pour la littérature, la poésie française, le cinéma notamment celui de la nouvelle vague.
Il y aurait presque deux manières de lire 4321, dont on comprend le titre à la fin. Il y a celle que j'ai adoptée, le lire au fil des pages, mais aussi celle qui consisterai à lire les chapitres de manière à suivre chaque vie de Archie, par exemple : 1.3, 2.3, 3.3... puis 1.4, 2.4 , 3.4 etc....
C'est vraiment un livre qui résonnera longtemps dans ma mémoire de lecteur, tant il est époustouflant. Moi qui suis né en 1947, comme Paul Auster, et comme ses Archie Ferguson, j'ai bien eu connaissance de la majorité des événements de cette période, mais je dois avouer que j'ignorais les interrogations de la jeunesse américaine, et l'ampleur des manifestations étudiantes du printemps 1968 aux Etats Unis, qui ont été masquées par le mai 68 français.
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Incroyable, cette capacité à décrire des univers à la fois complètement différents et en même temps avec tellement de références communes que cela semble être une seule histoire réécrite quatre fois. Paul Auster décrit donc l'Amérique de l'après-guerre jusque dans la fin des années soixante avec la guerre du Vietnam. On y traverse un peu tout, à la fois le racisme, les émeutes, l'intégration des juifs dans New-York, Newark, les écoliers, les lycéens et les étudiants, les coûts des études universitaires, les familles recomposées, les amours de jeunesse, les décès imprévisibles, l'argent qui manque, qui est gagné durement ou qui arrive subitement, les destins des uns et des autres qui sont à la fois composés des mêmes éléments et ne se déroulent pas pareils, les talents photographiques de sa mère et surtout, surtout, l'écriture de Ferguson qui se construit journaliste ou écrivain en herbe. Un chouette roman qu'on peut lire les quatre histoires fragmentées par chapitre les uns après les autres ou bien lire les lire séparément.
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La beauté de la plume de Paul Auster retrouvée avec une immense plaisir. .
L'intelligence, la pertinence, l'ironie, l'humour, la critique l'engagement politique, la passion et surtout la radiographie de son pays à une période donnée de son histoire (années 50 à 60) dans cette construction si atypique. le récit de l'enfance et de l'adolescence d'un jeune homme petit fils de migrant sous quatre scénarios différents. Les mêmes personnages qui l'entourent mais des petites touches ou certains événements lui font prendre telle et telle trajectoire. Cette trajectoire fait qu'avec ses mêmes proches ses relations diffèrent : amitié, amour, relations filiales... En fonction des ses décisions nous allons nous prendre à aimer plutôt une version de son personnage plutôt que l'autre, et puis dans la phase suivante cela s'inverse. Étrange attachement à ce personnage multiple. Mais au fond la question qui nous taraude : dans ces quatre versions du héros laquelle est l'autobiographie de Paul Auster ?
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Je suis un passionné de P. Auster dont j'ai lu la plupart des livres. Celui ci ne m'a pas convaincu. Je n'ai aimé que les 100 premières pages. J'ai trouvé ce gros pavé rapidement ennuyeux. L'idée de suivre plusieurs vies possibles du héros selon les circonstances est intéressante mais le procédé qui consiste à mélanger les histoires devient très vite lassant. On ne sait plus où on en est,;quel est le Ferguson que nous suivons? Dès que l'on commence un peu à rentrer dans une des ses vies, l'histoire s'arrête...et recommence avec un autre Ferguson...qu'on a un peu oublié, puisque déjà laissé derrière nous depuis une centaine de pages..Le nouveau ne nous intéresse plus; il faut alors tout reprendre à zéro. Puis l'histoire s'arrête...et ainsi de suite.Résultat; on perd le fil, c'est embrouillé, on ne sait plus qui est qui et qui fait quoi.On ne s'intéresse plus, et il faut beaucoup de courage pour reprendre la lecture, souvent embarrassée par un trop grand nombre de pages descriptives de l'actualité ou du sport.(J'avoue que j'ai souvent été victime d'une overdose de descriptions de parties de Base ball ou de Basket, sports que jouent malheureusement tous les Ferguson du livre...)A la fin, j'ai sauté beaucoup de pages.La description minutieuse des moments historiques qui accompagnent le vie des protagonistes est souvent plate, en tous cas beaucoup trop répétitive. Bref, c'est très long, et, à la fin, j'avais surtout envie que toute cette histoire s'arrête...! ...Je viens finalement d'arriver au bout du livre et je reprends ma critique pour l'améliorer. Il s'avère en effet qu'arrivé à la page 1011, le roman prend une autre tournure avec une mise en abîme qui fait changer le lecteur de perspective. On retrouve là toute l'habileté de Paul Auster. Je remonterais donc ma note à 3 au lieu de 2. Mais pas plus, car le roman est quand même trop long et difficile à lire.

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Rose est une jeune femme juive qui désire plus que tout avoir des enfants, mais la réalité sera décevante. Elle va d'abord avoir 3 fausses couches avant de mettre au monde le dénommé Fergusson, dont on va suivre les péripéties en quatre exemplaires. Il y aura donc quatre Fergusson, quatre destinées, qui vont s'entremêler. Cette construction au premier abord m'a attirée. Puis après les chapitres de l'enfance en quatre versions : 1.1, 1.2, 1.3 et 1.4, j'ai lu le premier chapitre sur l'adolescence et j'ai dit STOP. J'ai d'abord pensé aborder ce livre comme quatre livres de 250 pages chacun environ, donc de lire les quatre biographies séparément. Mais cela même n'a pas été possible. J'ai perdu tout intérêt pour le sujet. Il y a une abondance de détails, de répétitions, d'énumérations,….
Une véritable logorrhée verbale, voilà ce qui finalement m'a poussé à stopper cette lecture.
Je me réjouissais de lire cet énorme ouvrage, et je dois dire qu'on se laisse happer par la lecture qui est aisée, facile. On est véritablement emporté dans le tourbillon de la vie de Fergusson en quatre versions, comme dans une saga familiale présentée en feuilleton à la télévision, c'est réellement ce qui m'a le plus dérangé.
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