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4,1

sur 967 notes
Dès les premières pages je me suis dit que cela me prendrait beaucoup de courage. Quelques chapitres, peu de dialogue et plus de 1200 pages. Puis le récit défile rapidement, les détails s'enchaînent et on apprend l'évolution psychologique du principal personnage. La présentation est originale et nous suivons les quatre trajectoires de vie de celui-ci.

Monsieur Auster a certainement un esprit continuellement en mouvement pour arriver à autant de descriptions précises d'environnement, de personnages, de faits divers, de pensée, d'état d'âme, de sentiments et j'en passe.

Malgré toutes ces pages bien fournies et au moment où on pense ne plus en pouvoir, on continue car il y a toujours la qualité de l'écriture, l'humour, l'imagination, les sentiments qui prennent le dessus jusqu'à la fin. L'histoire peut sembler ordinaire, longue, mais finalement, pas vraiment et je m'incline devant un tel travail qui a su tout de même garder mon intérêt.
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Quel pavé ! Malgré quelques longueurs, je me suis accrochée et j'ai beaucoup apprécié cette construction originale de la plume du grand Paul Auster.
Et si...
Si notre vie avait bifurqué, c'est la trame de ce roman composé de quatre versions différentes de la jeunesse du même personnage durant les années 50 et 60.
L'atmosphère de l'époque est prégnante dans ce milieu juif new-yorkais que l'écrivain connait bien, ce microcosme un peu étriqué et malgré tout universel dans son humanité.
Même si leur destin est différent, des points communs se dessinent entre les quatre Ferguson : amour de la lecture et de l'écriture, du cinéma, de la politique.
Les liens familiaux sont magistralement décris, l'ambigüité de l'adolescence est finement observée et l'époque rappellera des souvenirs aux lectrices et lecteurs de ma génération, même non américains.
La fin nous réserve une surprise de taille.
Je n'en écris pas plus, voyant qu'il y a déjà 210 critique pour ce livre que je ne vous dévoilerai pas.
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Bon, j'ai fait un petit crochet par le 21e siècle. D'abord avec le retour de Silas Jones de Tom Franklin qui, sans être un mauvais roman (la sobriété de l'écriture, qui colle bien à l'histoire racontée, a un certain charme), ne n'a pas fait une très grande impression. Puis avec 4 3 2 1, mon tout premier roman de Paul Auster.

Commençons par les mensurations du bébé : 4 3 2 1 est un bon gros pavé de 1 016 pages dont le poids doit avoisiner le kilo. Si on en a pour son argent (surtout si on l'a acheté d'occasion), ce n'est en revanche pas vraiment un bouquin que l'on peut trimballer partout avec soi ou qu'il soit aisé de lire le soir sous la couette. Personnellement, je recommanderais, pour ne pas avoir à le tenir à bout de bras (une position qui ne peut convenir qu'à un haltérophile ou un masturbateur ambidextre), de le faire reposer sur un oreiller que l'on posera sur ses cuisses. Ou de s'allonger complètement puis de plier les jambes pour lui faire comme un lutrin.

L'histoire est à la fois simple et labyrinthique : nous suivons un certain Ferguson (qui ne s'appelle peut-être pas Ferguson…) au cours des décennies 1950 et 1960, de la naissance à l'entrée dans l'âge adulte (enfin, pas toujours...) Là où ça se complique, c'est que nous ne suivons pas un seul Ferguson mais quatre Ferguson, qui sont un seul et même individu, avec « les mêmes parents, le même corps, le même patrimoine génétique » mais qui, confrontés à des circonstances différentes, suivent quatre trajectoires distinctes.
Si Auster avait choisi de nous raconter ces quatre variations à la suite l'une de l'autre, l'affaire n'aurait probablement eu guère d'intérêt. Nous nous serions retrouvés avec un recueil de quatre romans sans grand éclat. Mais, et c'est en cela que réside le charme de toute l'affaire, l'auteur a entremêlé et conjugué ces quatre variations, les a emboîtées les unes dans les autres. Et il les a entremêlées et conjuguées de telle façon, qu'en plus de ne former qu'un seul roman parfaitement cohérent, chaque Ferguson, dont les principaux traits de caractère ne sont pas si différents puisqu'il s'agit d'une seule et même personne, éclaire un autre Ferguson, bien que celui-ci, en raison des circonstances propres à sa vie, ne soit pas tout à fait le même Ferguson. Vous me suivez ?

Tiens, en parlant de suivre, sachez qu'on ne s'égare jamais vraiment dans ces quatre histoires. Oh, on se perd parfois. Si, si, on se perd parfois. Il arrive même assez souvent que l'on se demande si l'on a affaire au Ferguson qui fait ceci et pense cela ou au Ferguson qui fait cela et pense ceci. Mais jamais on ne s'égare de manière irrémédiable. Comment pourrait-on d'ailleurs s'égarer à suivre les histoires de ces quatre personnages qui n'en sont qu'un ? Comment pourrait-on s'égarer sans espoir de retrouver son chemin alors que les principaux thèmes abordés dans chaque variation (la quête de soi, l'écriture, l'activisme, la politique, la judéité, l'amour, la sexualité, etc.), les lieux (New York, Paris, les universités), les personnages clés (Rose, Stanley, Amy, etc.) et les grandes passions de ces quatre protagonistes qui n'en sont qu'un tout en étant quatre (sport, cinéma, littérature…) sont assez logiquement à peu près les mêmes ? Je vous le demande.

4 3 2 1 n'est pas exempt de quelques longueurs. Il est certains passages sur le baseball ou le basket un peu pénibles pour qui ne connaît rien à ces sports. En raison de sa longueur et de sa complexité (et de son poids), il demande également à ce que le lecteur fasse preuve de patience et d'abnégation, ainsi que d'inventivité sous la couette (l'oreiller sur les cuisses ou la position dite du lutrin). Mais, au bout du voyage, dans le dénouement des tous les dénouements, se trouve une belle (mais pas totalement surprenante) récompense.
J'ai lu çà et là quelques critiques négatives (parfois très négatives) de la part de certains fans de Paul Auster. Mais, pour moi qui découvrais cet auteur (qui est assurément un conteur accompli), ce fut une belle expérience. Bref, un roman très ambitieux et plutôt abouti, bien que quelquefois prolixe.
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La vie d'Archie Ferguson peut emprunter quatre chemins différents en fonction de la réaction à un évènement dans la vie de ses parents. Les 4 vies nous sont décrites en 1000 pages et pourraient donc faire l'objet de quatre romans différents. Ici, ils sont entremêlés. La conséquence en est un grand inconfort de lecture. Il est difficile de passer d'un Archie à l'autre sans s'emmêler les pinceaux, d'autant que les personnages secondaires sont les mêmes. Pour quel objectif? Démontrer l'influence de certains événements sur les parcours de vie? Est-ce si utile ? L'exercice est long, ennuyeux, redondant. Pour moi pas le meilleur récit de cet auteur que par ailleurs j'apprécie énormément pour ses écrits précédents.
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Nous nous sommes déjà tous demandés ce qu'aurait été notre vie si les circonstances avaient été différentes, si les événements que nous avions vécus n'étaient pas arrivés, si nous avions fait d'autres choix aux moments-clés de notre existence. Imaginez pouvoir explorer ces différents possibles, pouvoir regarder ce que vous aurait réservé le destin si telle ou telle variable avait été changée. C'est exactement l'exercice auquel se livre ici Paul Auster en racontant quatre versions différentes de la vie de son personnage, Archibald Ferguson. Les différentes versions vont partir dans des sens différents, selon que son père reste en vie ou pas, selon que le magasin familial brûle ou soit cambriolé ou reste intact, et selon la ville d'ancrage qu'auront choisi ses parents au moment de leur installation. Si les protagonistes restent sensiblement les mêmes, leur rôle dans le destin de Ferguson va varier largement, selon la place qu'ils vont occuper dans sa vie, amenant cette vie à changer sensiblement d'une version à l'autre.

Il est certain que certaines version de Ferguson sont plus aventureuses que d'autres, mais globalement, Paul Auster nous raconte sur plus de 1 200 pages la vie quotidienne d'un jeune garçon devenu adolescent puis adulte, faite de rebondissements plus ou moins tragiques et plus ou moins farfelus. Il est fascinant de voir comme chaque instant d'une vie somme toute normale peut être romancé jusqu'au plus petit détail, comme le quotidien peut devenir une grande aventure sous la plume d'un auteur de grand talent. Même s'il y a quelques longueurs, je ne me suis vraiment pas ennuyée dans ce long récit, suivant avec intérêt les circonvolutions des différentes vies de Ferguson, recroisant avec joie quelques personnages qui sautent habilement d'une version à l'autre alors qu'on ne les attend pas.

Je ne peux que saluer le génie de cet auteur qui a réussi à garder la cohérence de son personnage sur tant de pages, et sur tant de versions de son histoire. Chaque événement affecte d'une manière ou d'une autre le Ferguson que nous avons devant nous au moment où il arrive, et il est fascinant de voir que les autres versions du personnages évoluent différemment quand elles n'ont pas connu telle ou telle mésaventure. C'est sensiblement la même personne – féru de sport et de littérature, très lié à sa mère, en quête d'un épanouissement amoureux et sexuel -, pour autant, sa personnalité s'infléchit légèrement en fonction de son histoire. J'ai rarement vu un personnage aussi réussi, aussi bien traité et approfondi, et rarement autant réfléchi sur l'impact de nos vies sur ce que nous sommes. Magistral !
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Chef d'oeuvre. C'est le mot qui vient naturellement à l'esprit quand on referme le roman monumental qu'est 4321. Tour à tour roman politique, panorama de l'Amérique des années 50 et 60, roman d'apprentissage, mais surtout roman-conclusion en forme d'aboutissement de l'oeuvre autérienne, dans lequel tous les thèmes de prédilection de l'auteur se retrouvent, se recoupent, et se répondent : la figure du père, le lien maternel, New-York, l'histoire et la société américaine, la religion, mais surtout et évidemment le hasard et le destin. Car en sculptant page à page le personnage de Ferguson, Paul Auster nous démontre brillamment que notre destin est la somme de notre éducation, de nos choix et de ceux des autres, de nos impulsions, de nos intuitions... et du hasard, par et grace son extraordinaire talent de conteur. Magistral.
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4 alternatives de l'existence d'un même personnage avec l'histoire des Etats-Unis en toile de fond. Et tout ça sur plus de 1000 pages.
Un peu long à lire surtout qu'il y a quelques répétitions dans les différentes vies.
Pour autant, c'est une belle écriture.
Le roman débute par la légende du grand-père de notre héros et se poursuit jusque dans les années 1970.
J'avoue qu'au début, ayant pris ce livre au hasard d'un rayonnage, je ne savais pas à quoi m'attendre et je n'ai pas compris quand des personnages ont fait leur apparition alors qu'ils étaient sensés être morts !!!
Renseignements pris, j'ai pu profiter de ma lecture et avancer dans la vie du personnage. Mais je n'ai pas pu lire dans l'ordre proposé. J'ai donc "triché" et lu une à une chacune des versions de vie.
Aussi déroutant qu'exaltant.
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Ce roman m'a touchée. Il est parfois difficile à suivre et on s'accroche pour suivre les vies de Fergusson. J'ai été sensible au processus de l'écriture ; comment trouve-t-on la force d'écrire? Doit-on souffrir pour écrire? L'autre sujet du livre est la destinée. Est ce qu'on a le choix ou notre destin est-il écrit?
Ce livre passionnant, intense, dense amène beaucoup de questionnement. Accrochez-vous à ce pavé, on en sort grandi.
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« Ferguson comprit que le monde était fait d'histoires, tellement d'histoires différentes que si on les rassemblait toutes pour les mettre dans un livre, celui-ci ferait neuf cents millions de pages ». le roman de Paul Auster se contente de mille deux cent treize pages et j'en suis sortie étourdie et émerveillée. Quel talent ! Archie Ferguson est un garçon né en 1947 à Newark, comme Paul Auster lui-même et issu comme lui d'une famille d'origine juive. Nous suivons dans ce roman les tribulations d'Archie, de l'enfance à l'adolescence et à l'âge adulte, et la naissance de la vocation d'un écrivain.
Paul Auster nous invite à un quadruple voyage merveilleux dans les quatre destins d'Archie Ferguson et, parallèlement, dans les quatre destins possibles de ses parents, de toute sa famille et de ses amis.
Ce roman est un labyrinthe dans lequel on ne se perd jamais, car l'auteur a le don de nous emmener avec lui, lecteurs aveugles et consentants, et de nous tenir suffisamment par un coin de la manche pour nous rattraper avant que nous soyons complètement égarés. Comme toujours chez Auster, la dimension du jeu est très présente (on retrouve par exemple ce fameux carnet rouge présent dans la Trilogie new-yorkaise) mais l'auteur ne sacrifie jamais le plaisir romanesque de ses lecteurs au plaisir du jeu et il ne nous épargne ni joies, ni tragédies ni rebondissements inattendus.
Comme souvent chez les auteurs américains contemporains, ce roman est l'occasion d'un voyage passionnant dans l'histoire récente des Etats-Unis, guerre du Vietnam, révolte des étudiants à Columbia, lutte pour les droits civiques, mort de Kennedy. Sans oublier les bases de la culture populaire, avec notamment le base-ball, cher au coeur d'Auster comme à celui de nombreux auteurs américains.
Archie est aussi un garçon exceptionnellement doué, féru dès son plus jeune âge de littérature, de musique, de peinture, ce qui est l'occasion pour Auster de morceaux de bravoure où il déploie avec brio son érudition, son amour des mots et de l'art. Et bien sûr sa passion pour l'écriture, qui autorise tous les sacrifices. « Crime et Châtiments fut l'éclair tombé du ciel qui le fracassa en mille morceaux et quand il parvint à s'en remettre, il ne subsistait plus aucun doute à Ferguson quant à son avenir ». Il deviendrait écrivain.
Lisez ce roman, vous ne le regretterez pas, mais sachez qu'une fois que vous serez embarqué dans cette folle histoire, ou plutôt dans ces folles histoires, vous ne pourrez plus descendre en route !
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Et si d'un seul début advenaient plusieurs suites ?
C'est ainsi que 4 3 2 1 m'a séduite.
Ce sont autant d'histoires, qui sont simultanées,
Parallèles, divergeant et pourtant jumelées,
Contant dans l'Amérique des années soixante
Quatre manières de vivre en prenant la tangente.

On y suit Archibald Ferguson, juif et blanc,
Né de classe moyenne, aimé par ses parents,
Sur fond d'immigration, de guerre du Vietnam,
D'affrontements raciaux, de société en drame.
De son enfance on découvre les tentations,
Et puis de sa jeunesse les tribulations.

Autour d'Archie gravitent plusieurs personnages,
Réagencés sans fin sur plus de mille pages.
Trois surtout lui importent, trois qui sont tout pour lui :
Sa mère, belle et passionnée de photographie,
Son père, timide au grand coeur obsédé d'argent,
Son amante engagée, esprit intransigeant.

Sous la plume d'Auster, beaucoup d'autres demeurent :
Des oncles, des tantes, des amis plus ou moins charmeurs.
Dans 4 3 2 1 leur importance change,
Et, tour à tour dignes de blâme ou de louange,
Foisonnant de détails, ils sont si réalistes
Qu'on les suit sans effort dans ce long jeu de piste.

Mais 4 3 2 1, titre en compte à rebours,
Est-ce des origines la quête du retour ?
La définition en creux d'une vie rêvée ?
Car rêve il y a, d'Américains égarés,
Dénoncé par Archie malgré tous les hasards :
L'illusion règne en maître, l'illusion est un art.

Roman fleuve aux multiples ramifications,
Et roman gigogne ou vaste mise en abyme,
Cette histoire est aussi un grand flux de questions :
Où est le vrai, où est le faux, que sont nos crimes ?
C'est la vie qui se fraie à travers les secondes,
Et le destin de l'un détermine le monde.

Émilie – Apprentie Bibliothécaire
Lien : http://www.paulinedeysson.co..
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