Méloé, 4 ans, a tout pour elle. Des parents aimants, une joie de vivre communicative, la vie devant elle. Mais cette vie en a décidé autrement et la voici qui se retrouve un « beau » matin (ou un soir, qui sait ?) dans le noir, cerclée de murs. Méloé ne comprend pas, réfléchit, appelle ses parents. Personne ne répond. Jusqu'à ce que deux petites « tôpes », deux frères, Bernie et Gerry, la libèrent par hasard et pour leur plus grand malheur. Elle, elle ne sait pas. Mais les autres si. Méloé a quitté le monde des vivants pour celui des morts. Et c'est sous terre, dans le monde animal, qu'elle revient à la vie et qu'elle cherche à retrouver ses parents grâce à l'aide d'une bande d'animaux tout aussi loufoques qu'attachants. Commence un voyage initiatique, une quête semée d'aventures, d'embuches, de joies et de pleurs.
C'est particulier. On accroche ou pas. Personnellement, une petite fille zombie escortée par deux taupes et un lapin qui affrontent la mafia des cimetières, fréquentent des bars douteux, ça me botte. Beaucoup même !
Sauf que.
Sauf que l'histoire est plus profonde que les premières pages du roman et ce résumé ne le laissent présager. Sous des airs de conte enfantin, l'auteur traite ici d'une tragédie tristement d'actualité. La forme du conte, qui tiendrait plutôt de la fable d'ailleurs, utilisant des animaux anthropomorphisés pour critiquer la société, nous initie, nous met en garde, nous apprend. Sauf qu'ici l'apprentissage a le goût amer de la mort et de la haine.
J'ai beaucoup ri – certains répliques sont vraiment savoureuses, pleuré aussi.
Il y a bien quelques infimes maladresses d'écriture, mais infimes, et dans l'ensemble, c'est un texte très agréable à lire, très fluide, à l'approche singulière. le récit est prenant, bien mené. Certaines situations semblent parfois clichées, mais
Valentin Auwercx les utilise plus comme un jeu que comme des facilités de « scénario ». J'ai parlé de l'humour, mais il y a aussi beaucoup de poésie et comment ne pas s'identifier à Méloé transpercée de tristesse ?
Si j'étais éditrice, je le publierais immédiatement.
Valentin Auwercx n'a rien à envier à certains auteurs à succès contemporains. Bien au contraire !
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