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Votre bibliothèque mérite ce qu'il y a de mieux : offrez-lui les Indes Fourbes. Un monument de la BD.

Nous sommes happés dès les premières pages par les pérégrinations de Don Pablos, un filou de basse extraction qui, en partance pour les Indes, tentera de s'élever au dessus de sa condition et d'y faire fortune.

Les auteurs mettent un peu de temps à poser les bases. Je n'ai pas tout de suite saisi où l'on m'emmenait. La suite sera tout simplement magistrale. Je ne pensais pas que le recit nous emmènerait si loin. L'histoire est contée avec finesse et poésie. Elle est parfois drôle, parfois dure et cruelle.

Et impitoyable.

Les personnages sont rayonnants, leurs mimiques d'un réalisme confondant. Tout un panel d'émotions qui insuffle une vitalité aux différents protagonistes. On reconnaît la touche de Guarnido que l'on a déjà croisé dans Blacksad. Ça ne pouvait être qu'une réussite.

Une Bd qui se lit trois fois. Une première pour la découverte. Une seconde lorsque l'on a compris que l'on s'est fait pigeonner. Et une troisième pour le plaisir.

Mille mercis !
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Oyez, oyez, chers lecteurs ! Approchez-vous un peu que je vous conte l'existence de l'aventurier Don Pablos de Ségovie !
Les Indes Fourbes est une bande dessinée commise par Alain Ayroles au scénario et Juanjo Guarnido au dessin. Elle conte les aventures de Don Pablos de Ségovie au XVIe siècle en Amérique du Sud et en Espagne.
Nous sommes ici au Siècle d'or. En cette période, l'Amérique s'appelait encore les Indes et l'Espagne régnait en maître sur une bonne partie de ce continent...
Mais qui est Don Pablos de Ségovie ? Comment résumer en quelques mots sa personnalité ?
L'histoire débute en Castille. Dès les premières pages, nous voyons se dessiner le destin atypique que lui assignent ses parents. Né dans une famille de gueux, il va entrer dans la vie en en faisant le moins possible, du moins de manière honnête, avec le dessein d'en en tirer le plus grand profit. Voilà ! Tout est à peu près dit dans ce curriculum vitae d'un partisan du moindre effort et totalement vénal.
Si la misère en Espagne est le sort de tous les gueux de son espèce, qu'importe ! Don Pablos quittera les bas-fonds qui l'ont vu naître et ira forger son destin vers le Nouveau Monde...
Ses tribulations vont le mener, par tous les moyens, à la recherche de ce lieu mythique qu'est l'Eldorado, la fameuse cité d'or qui hanta les rêves de tous les conquistadors.
C'est l'itinéraire d' un vaurien, un lève-tard, qui va traverser l'océan et côtoyer les abimes, visiter les entrailles de la terre, se hisser jusqu'à la cime des montagnes les plus escarpées.
Incroyable de voir comment ce misérable mal né va renier son sang, changer tant de fois de nom et de visage, côtoyer les plus grands, les palais royaux, devenir gentilhomme à son tour, connaître la gloire...
Don Pablos de Ségovie, c'est une crapule, fripouille à la fois sympathique et peu recommandable, autant rusé que maladroit, qui sait se déjouer des mauvais tours que lui sert son existence avec une capacité incroyable pour se sortir des situations les plus désespérées...
J'ai été ébloui, emporté, chaviré dans ce récit picaresque, immense par son ampleur et sa qualité d'émerveillement, touché par les contrastes, les images dignes d'un tableau de Velázquez, mêlant les contrastes, nous sommes tour à tour parmi la gueusaille, la ripaille et les putains des bas-fonds et brusquement nous plongeons dans le vertige d'une forêt équatoriale arborescente, ivre de couleurs et d'odeurs.
J'ai adoré ce récit jubilatoire, démesuré, cruel, totalement rebelle et canaille, semé d'invraisemblables rebondissements quasiment à chaque page.
Le dessin est époustouflant, tout en mouvement. Les mots sont dignes des tirades du Cid.
Le plaisir de conter se ressent dans chaque planche dont les auteurs semblent avoir été touchés par la grâce. Sans doute eux aussi ont su trouver l'Eldorado de l'inspiration...
Les images sont somptueuses, magiques, fourmillant de détails... Les personnages sont truculents. Les dialogues recèlent de pépites d'humour. Certains scènes aussi sont drôles, décrivant Don Pablos plutôt en anti-héros, que les chiens, les chevaux, les lamas n'apprécient guère et le lui font comprendre...
Don Pablos est en fait la continuation d'un roman phare de la littérature espagnole : El Buscón, la vie de l'aventurier Don Pablos de Ségovie, une oeuvre de Francisco de Quevedo du XVIIe siècle, qui avait promis un deuxième volume à son oeuvre, qui ne vit jamais le jour.
Cette lecture a été pour moi un immense coup de coeur.
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Quelle merveille ! Un sans faute dans tous les domaines : scénario, dessins, couleurs. Un plaisir évident à suivre cet aventurier aux allures de loser. La fin, inattendue, est une grande réussite. Un vrai eldorado pour lecteur. Comme toujours quand c'est magnifique, je ne sais que dire c'est super. Trop envie que les autres ressentent la même chose que moi. Un chef d'oeuvre du roman graphique.
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Merci à l'amie Babéliote qui m'a donné envie de lire cette Exxxcelllllentiiiissime BD, ainsi qu'à ma bibliothécaire qui m'a confirmé que je pouvais y aller. Quand les astres convergent à ce point...
A ma droite au dessin : Juanjo Guarnido (Blacksad) à ma gauche au scénario Alain Ayroles (De Cape et de crocs). Voilà, pour ce qui est de la qualité de cette BD, tout est dit. Il suffit de fermer les yeux (mais là ce serait bête) pour imaginer : des planches somptueuses, pleines de détails mais néanmoins suffisamment « dessinées » pour créer de la magie. ... C'est presque à en pleurer tellement c'est beau. Je passe sur les couleurs réalisées par un Guarnido au sommet de son art, sur les références culturelles, même populaires et modernes (il y a un nain...), et à celle constante à la peinture classique (couverture bon exemple).
Et l'histoire ? Alain Ayroles nous propose le second tome, jamais écrit, des aventures de l'escroc Pablos de Ségovie (el Buscon, je ne connaissais pas, cela donne envie...). On apprend en introduction que ce fripon de littérature avait été abandonné à la fin d'un roman par son auteur, le poète et écrivain Francisco de Quevedo (pareil, à découvrir donc) sur un vaisseau en partance pour le Nouveau monde.
Les deux maîtres reprennent le flambeau et nous narrent la suite de ses aventures. En Amérique. Au grand siècle Espagnol.
Je trouve qu'il y a une logique dans tout cela : le roman Picaresque marque la culture de ce XVIème siècle espagnol, comme la bande dessinée marque celle de la fin de nôtre XXème siècle occidental. L'hommage du jeune art au plus ancien, c'est très élégant.
Le fameux Pablos, archétype du héros picaresque est lâche et misérable comme il se doit, et surtout prêt à tout pour survivre. Cet anti-héros, se démène comme un diable, en usant de toutes les ruses possibles, contre ses origines sociales qui le condamnent à travailler pour survivre.
L'ensemble, fait de trahisons, de compromissions, est finalement assez pessimiste car il décrit les bassesses de ces temps qui résonnent jusqu'à nos oreilles modernes.
Je ne dévoile pas plus, car, si vous ne comptez pas la lire, cela ne sert à rien, et si vous comptez vous y plonger, il faut garder le plaisir intact !
A lire et à posséder pour orner une bonne bibliothèque.
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En temps ordinaire, je n'aime pas tellement les surprises. Surtout lorsqu'elles viennent des autres.
Mais je crois que le ravissement dans lequel je me trouve après avoir lu ce roman graphique va me faire mentir.
J'avais bien lu que cette BD là c'était du lourd mais je ne m'attendais pas à un trésor pareil ! Comme quoi, des fois, sans chercher après, l'Eldorado peut s'offrir à nous...

Je ne vais pas vous raconter l'histoire de Pablos de Segovie. Il le fait bien mieux que moi mais si jamais il vous prend l'envie de suivre ce brigand dans ces pérégrinations, n'hésitez surtout pas. Cette histoire vaut son pesant d'or ! Et cette bd est une pure merveille, tant par le graphisme que par le scénario.
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Une nouvelle BD à mon actif, et pas choisie au hasard. Plein de retours enthousiastes de mes Babelpotes et une note de 4,41 sur 1216 notes. Je ne prenais pas beaucoup de risques.

Cette BD conte les aventures truculentes dans le nouveau monde, encore appelé les Indes, d'où le titre, de Don Pablos de Ségovie, héros picaresque, qui tente d'appliquer les préceptes de son père: rester en vie et ne pas travailler, et ma foi, il y réussit fort bien la plupart du temps.

Ce qui m'a le plus bluffée dans cette BD, ce ne sont pas les dessins, assez classiques je dirais, mais le texte (je crois que c'est la première fois que je notais des citations à partir d'une BD) et surtout le scénario. rocambolesque à souhait et plein de retournements surprenants. J'ai eu envie de crier " Bien Joué" à plusieurs reprises.

L'humour est omniprésent, et l'histoire racontée sous forme de retours en arrière, sans jamais nous perdre, grâce à une coloration différente des vignettes, nous réserve surprise après surprise, jusqu'à un final pour le moins surprenant.

Un grand moment de BD, même pour moi qui ne suis pas une spécialiste du genre.
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Quand les Indes étaient en Amérique et qu'on y cherchait l'Eldorado…

Un magnifique roman graphique racontant une histoire fabuleuse du 17e siècle. Il s'agit des aventures d'un gueux espagnol qui a plus d'un tour dans son sac et dont les fourberies lui permettront d'atteindre les plus hauts sommets de la société. C'est fou, c'est drôle et souvent irrévérencieux, surtout pas un héros qu'on admirera pour ses belles valeurs!

Mais un scénario qui tient en haleine, des dessins superbes qui transportent ailleurs, une réussite que cet album récipiendaire de nombreux prix.
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Sublissime ! Quel magnifique album !!! Un vrai régal pour les yeux, tout en couleurs (flamboyantes) et en texte (bulles jamais trop garnies mais renseignements complets, directs, juste ce qu'il faut). C'est avec beaucoup de plaisir que j'ai absorbé les images au fil des pages, lisant le récit de Pablicos l'Espagnol, en quête de trouver le fameux Eldorado.

Pablos le gueux, Pablos le fourbe, Pablos le maladroit, le paresseux qui refuse de travailler, qui fuit ses responsabilités, qui esquive tout ce qui lui est désagréable, qui est un peu trouillard, aussi, mais demeure terriblement attachant malgré tout ! Pablos, adulte doté d'une imagination sans bornes avec une mentalité d'enfant, qui refuse de vieillir, tout simplement. C'est un être plein de ressources et d'astuces. Il nous fait bien rigoler, parfois, avec ses mimiques !

« Les Indes Fourbes » est une histoire excitante qui se déroule en deux temps, lesquels se mélangent de façon régulière; Pablos au présent qui, sous la menace et la torture du seigneur Alguazil, se fait extorquer des renseignements sur l'emplacement de l'Eldorado. Puis l'autre, Pablos au passé, relatant ses souvenirs tandis qu'il était sur la route des Andes, au coeur de la jungle sauvage, des paysages montagneux, des puissants cours d'eaux, au pays des trésors Incas, des bestioles exotiques et des indigènes.

Les bulles beiges rectangulaires faites comme des petits parchemins représentent Pablos au présent parlant du passé. Ce ne sont pas des dialogues mais des descriptions de souvenirs, des pensées. Les images qui suivent donnent suite à ses paroles, le tout s'enchaînant très habilement. Les bulles blanches représentent quant à elles les paroles ou les dialogues échangés tout de suite, maintenant, que l'on soit dans le présent ou dans le passé. Les cases sont de différentes grosseur, pas toujours pareilles, parfois rectangulaires, parfois carrées et pas toujours disposées de la même manière sur la page, mais il est facile de suivre le texte peu importe la disposition. L'agencement de l'ensemble est clair et plaisant, agréable pour l'oeil, les cases étant toujours d'une grandeur appréciable. Il n'y a aucune perte d'espace, que ce soit au niveau des dessins ou du texte. Et puis les pages, d'une belle épaisseur, sont glacées.

Les détails des visages et des expressions sont impressionnants, même pour les personnages en arrière-plan où l'on peut souvent apercevoir un soupçon de doute, de mécontentement, de désapprobation, de crainte, d'effroi, d'avarice, de joie, ou encore, de quelqu'un qui se marre bien. J'ai souvent été éblouie au détour d'une page. Que ce soit dans les traits des visages, des vêtements ou des paysages, j'ai trouvé le tout très, très beau. Des couleurs toujours vives, éclatées, joyeuses, qui rappellent bien Les Mystérieuses Cités d'Or. Même la couverture est attrayante !

Vraiment un bel album à regarder, de qualité, que je n'hésiterais pas à offrir en cadeau. Je ne sais pas à partir de quel âge il peut s'adapter mais pour les 15 ans et plus, certainement ! Il faut dire qu'il contient certains passages sanglants…

Merci beaucoup à Agneslitdanssonlit pour la découverte, je me souviens avoir noté ce roman graphique suite à son splendide billet. Ce fût une fabuleuse épopée de 160 pages que je recommande à mon tour vivement !
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Voilà un roman graphique de toute beauté ! D'abord par les aventures picaresques de son héros, mais surtout par la somptuosité de ses images. Je devrais plutôt dire par la somptuosité de ses dessins et de ses couleurs. Une galerie d'art à visiter ! Une galerie aux portraits (ou aux tronches pour certains personnages) nombreux, des références à d'autres tableaux, une infinité de détails, une variété de décors impressionnants, et des couleurs sublimes. Oui, ce roman graphique est vraiment une oeuvre d'art !

Mais avant d'ouvrir ce magnifique album, il y a l'attrait du message sur la première de couverture : « Les Indes Fourbes ou une seconde partie de l'Histoire de la vie de l'aventurier nommé Pablos de Ségovie, vagabond exemplaire et miroir des filous ; inspirée de la première, telle qu'en son temps la narra Francisco Gómez de Quevedo y Villegas, chevalier de l'ordre de Saint Jacques et seigneur de Juan Abad. » Diable, il y avait de quoi attirer l'attention de la lectrice que je suis ! Et après lecture de l'avant-propos, le message s'éclaircit : « Pablos de Segovie est inspiré du personnage principal du célèbre roman picaresque espagnol « El Buscon » de don Francisco Gomez de Quevedo, contemporain de Cervantez, et, en Espagne du moins, aussi connu que l'auteur de Don Quichotte. ».
Alors oui, Don Quichotte, je connais le roman et je l'ai savouré il y a bien des années déjà et le souvenir de ce héros maladroit, ridicule mais ô combien fascinant de naïveté est impérissable. Pour ce qui est de Pablos de Ségovie, je n'ai pas lu le premier roman, mais me suis régalée de la suite improvisée par les deux auteurs. Et ce personnage est bien loin du calamiteux Quichotte, lui il a tout du fieffé menteur, de l'escroc ambitieux et de l'aventurier au sommet de sa splendeur. Et jusqu'au bout on suit ses péripéties avec fascination et dès le mot de la fin, on se précipite sur le début pour recommencer la lecture en se jurant cette fois-ci (mais trop tard) de ne pas se faire berner par ce beau parleur...

Laissez-vous séduire par les paroles de malicieux Pablos et vous comprendrez pourquoi ce roman graphique peut-être classé hors norme à plus d'un titre !

Fripouille peu recommandable mais hautement sympathique, don Pablos de Ségovie nous livre le récit de ses aventures picaresques dans l'Espagne du Siècle d'Or, et dans cette Amérique qu'on appelait encore les Indes. Tour à tour misérable et richissime, adoré et conspué, ses tribulations le mèneront des bas-fonds aux palais, des pics de la Cordillère aux méandres de l'Amazone, jusqu'à ce lieu mythique où se cristallisent tous les rêves du Nouveau Monde : l'Eldorado !
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Allez, c'est un chef d'oeuvre, du moins tout le monde le dit. Ce fut l'album de BD qu'il fallait lire, ou avoir lu, l'année passée. Après quelques détours il arriva entre mes mains.
Il est, ici, question des aventures de Don Francisco Gomezde Quevedo aux Indes et, principalement grand chercheur de l'Eldorado devant l'éternel, accessoirement gros baratineur et menteur.
Il y a beaucoup d'humour et des rebondissements tout au long de l'ouvrage ce qui fait que le lecteur s'ennuie rarement. le bouquin est épais ce qui donne de l'aventure et de la bonne avec des tas de gens, bandits, gueux et misérables, nobles et fiers hidalgos et des indiens forcément.
Dessins et couleurs sont de grande qualité, un peu trop peut-être, roboratif, il faut espacer, pas tout ingurgiter d'un coup pour éviter la nausée. Un petit peu à la fois ça passe bien et le résultat est concluant.
De très belles pages, quand même, de l'Amazonie et de l'Eldorado.
Les amoureux des belles images se régaleront.

Lien : https://www.babelio.com/livr..
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