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EAN : 9782868534040
247 pages
Le Temps qu'il fait (11/10/2004)
3.71/5   7 notes
Résumé :
Des vers fantasques, baroques, syncopés. Des rengaines, des ballades, des blues, des litanies empreints d'une nostalgie tellement inouïe qu'on croirait qu'un sentiment nouveau a été inventé.

Extrait de la préface de Valérie Rouzeau
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
« il fait froid, très froid dans les poèmes de Christian Bachelin. Il y a du vent, de la neige, des paysages rudes de campagne l'hiver. Et quand il n'y a pas de neige, il y a l'espoir de la neige, la nostalgie de la neige. »
le cher Ténébros à qui est dédié « Vrouz » de Valérie Rouzeau.
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Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
TESTAMENT QUOTIDIEN
Je raconte une gare un fleuve une guitare
Une mansarde vague un arbre un matin nu
Haute mélancolie de la pluie sur la mer
Une seconde à peine de conscience ardente
Je raconte à voix ivre le rouge et le noir
Fenêtre délirante ouverte sur le large
O mon identité soumise aux quatre vents
Cortège quotidien dont retombe la cendre
Je vous dirai un pan de mur un gazomètre
Un cheval maigre une lessive sur un fil
Et comment s’acheva le voyage d’Ulysse
Sur une île perdue dans la fumée d’hiver
Je vous dirai encor une hirondelle morte
Un crime en banlieue nord le bleu d’une anémone
Je vous dirai encor une aube d’amour triste
Et le jour fermera ses volets de nuages
En vain je traduirai le cri du mâchefer
Le spasme du poisson qu’on jette sur l’évier
En vain le bruissement de l’herbe après la pluie
La parole s’envole et l’angoisse demeure
Enfant instantané de l’ombre et du soleil
N’ai-je vécu en tout que ce peu de clarté
Une seconde à peine de mémoire ardente
Toute une éternité de légende inavouable
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De l’autre côté du monde
De l’autre côté des choses
Il y a de l’ombre du vent et des songes
Une source monte à travers la terre
Comme une lanterne dans une maison déserte
Mais seule une goutte d’eau froide et fugitive
Roulera demain à la surface du jour
Et de toutes les moissons qui germent dans la nuit
Seule une ortie blanche éclose au matin blême
Nous dira la couleur profonde de l’au-delà

De l’autre cote du monde
Il y a l’ombre du vent et des songes
Et tout se passe au loin dans le pays des hommes
Ici l’infini se suffit à lui-même
Dans le vide parfait où naissent les étoiles
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Le mendiant disparu



Le mendiant disparu dans le vent de la nuit
Une main continue de frapper à la porte

Le cheval foudroyé contre un mur d’abattoir
Un nuage le remplace et court sur la prairie

Le navire englouti tout au fond de la mer
Un flocon de fumée témoigne du voyage

Le rivage s’efface le mirage demeure
Plus précieux plus vivace que la réalité

Le rivage s’efface le rivage se meurt
Un reflet se souvient des arbres et des fleurs

Le dernier réverbère clignotant dans la nuit
La neige doucement lui vole sa lumière

Ce qui n’existe pas ce qui n’existe plus
Interroge dans l’ombre la mémoire des hommes
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TESTAMENT QUOTIDIEN


Extrait 2

Je vous dirai encore une hirondelle morte
Un crime en banlieue nord le bleu d’une anémone
Je vous dirai encor une aube d’amour triste
Et le jour fermera ses volets de nuages

En vain je traduirai le cri du mâchefer
Le spasme du poisson qu’on jette sur l’évier
En vain le bruissement de l’herbe après la pluie
La parole s’envole et l’angoisse demeure

Enfant instantané de l’ombre et du soleil
N’ai-je vécu en tout que ce peu de clarté
Une seconde à peine de mémoire ardente
Toute une éternité de légende inavouable
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Neige pollen ultra-violet des anémones



Neige pollen ultra-violet des anémones
Lune pulvérisée dans le cerveau des fous
Rumeur télégraphique où chantent les sirènes
Quel écolier dément s’embraque pour les îles
À travers la lumière oblique de l’hiver

Cordages de navires et poteau de torture
Quel enfant d’outre-mer vient de s’ouvrir les veines
Dans la nuit prénatale dans la vigie du vent
Inabordable neige un voilier vers le nord
fait craquer tout à coup le gel de la mémoire

Neige cerisier blanc des jardins de l’absence
Rendons-nous à la clarté des premiers jours du monde
Un papillon se pose à l’orée des forêts
Mais il n’est plus pour nous ici de délivrance
Que ce vertige triste où le ciel agonise

Neige bâton d’aveugle et lanterne magique
Rends-nous la pureté de l’aube et de l’enfance
Apprends-nous la pudeur de mourir en silence
Conduis-nous jusqu’au bout des chemins de ténèbres
Vers l’illumination des fêtes de la mort
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