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Critique de monocle


Les éditions modernes de Splendeurs et misères des courtisanes présentent ce texte comme un ensemble suivi et homogène, et c'est certainement un des plus saisissants tours de force De Balzac que d'être parvenu à faire, d'un roman rédigé sur neuf ans (1838-1847), publié sous toutes les formes de support disponibles à l'époque (feuilletons, volume séparé, oeuvres complètes), et soumis à tant de réécritures, de corrections et de rectifications, l'assise centrale cohérente du monde fictionnel de la Comédie humaine.

L'auteur a souvent décrit une société masculine. Cette fois il parle de la femme. Quelle est la définition du terme COURTISANE. Non la courtisane n'est pas une dame de la cour royale qui cueille les fleurs pour en faire de jolis bouquets. le mot de l'époque était plutôt le moins discourtois pour dire "prostituée". Je pense que l'idée De Balzac est plus sympathique : la courtisane serait la jeune femme seule, c'est à dire « courtisable ». Elles sont lingères, domestiques, danseuses, se livrant à une prostitution légère afin de survivre et de pouvoir avoir des contacts sociaux. Elles sortent ainsi de leur misère en attendant.... ? Entretenue, en passe de l'être ou rejetée, la courtisane sait calculer et surtout sait demander.

Nous retrouvons donc Lucien de RUBEMPRÉ, celui là-même qui avait ruiné sa soeur et son meilleur ami d'Angoulême, en signant de faux billets à ordre pour payer ses dettes de jeu et de sa vie parisienne. Recueilli au bord du suicide dans ILLUSIONS PERDUES par un mystérieux prêtre espagnol.
Ce Lucien nouvelle mouture est plus assuré et semble entouré d'appuis mystérieux et de ressources sûre. Mais un chat reste un chat ; sa lâcheté et son égoïsme font de lui un être fade,
Elle, la courtisane, c'est Esther alias LA TORPILLE. D'une beauté à couper le souffle elle développe un amour sans faille à Lucien. Mais elle sait où est sa place. Lucien doit faire un grand mariage avec une fille de la noblesse pour dorer sa toute neuve particule d'un titre et elle l'aidera, la mort dans l'âme, déchirée entre l'amour inconditionnel qu'elle lui voue et le désir de son bonheur.

Les grandes tragédies de Balzacienne ont une recette immuable : l'amour, la vilenie, l'argent, le pouvoir, la haine et la mort. SPLENDEUR ET MISERES est un des exemples les plus touffu de ce mélange. Publié en primeur dans un journal en épisodes, il a fait un monument du suspens dont tout le monde parlait. On s'arrachait Balzac et il alimentait toutes les tables en entrée comme au dessert.

Le texte se relit avec bonheur à condition de se plonger dans l'ambiance de l'époque. Les longues descriptions insérées sont judicieuses mais parfois pesantes. N'oublions pas que le grand homme était payé au mot et la multiplication des pages était tout bénéfice pour ce pondeur invétéré.

A ce stade de la lecture de la comédie humaine, les personnages deviennent familiers et il devient plus facile de se localiser dans les intrigues










PERSONNAGES

Dans un roman comme Splendeurs et misères des courtisanes, le nombre des acteurs n'est pas sans incidence sur le statut du personnage romanesque. Car, au-delà des quatre principaux héros, Vautrin, Lucien, Esther, Nucingen, il faut compter avec le cercle de leurs proches, comme Asie, ou de leurs antagonistes, comme Corentin ou Peyrade.

– ASIE : voir Collin, Jacqueline.

– William BARKER : voir Collin, Jacques.

– BIBI-LUPIN : chef de la police de Sûreté depuis 1820 ; a participé à l'arrestation de Vautrin dans le Père Goriot.

– CAMUSOT DE MARVILLE (M. Camusot, dit) : magistrat ; fils de « papa Camusot », le protecteur de Coralie dans Illusions perdues ; successivement juge à Alençon, à Mantes et à Paris, puis président de Chambre à la Cour royale. Pour ses débuts voir le Cabinet des Antiques, où il « a le nez de son nom ». C'est Amélie, son épouse qui a fait sa carrière.

Jacques COLLIN : ancien forçat ; a pris les noms de Vautrin, Trompe-la-Mort, M. de Saint-Estève, Carlos Herrera, William Barker ; est le maître d'oeuvre de la destinée parisienne de Lucien de Rubempré ; voir le Père Goriot, Illusions perdues.

– Jacqueline COLLIN : tante du précédent ; sa complice, connue sous les désignatifs d'Asie, de Mme de Saint-Estève ou de Mme Nourrisson.

– CONTENSON (baron Bryon des Tours-Minières, dit) : ancien espion, membre de la police politique. Pour son passé voir L'Envers de l'histoire contemporaine. Mais il y a évidemment des zones d'ombre dans sa carrière.

– CORENTIN : policier, principal adversaire de Vautrin, l'un et l'autre étant « d'atroces canailles » ; use parfois de fausses identités, se faisant appler M. de Saint-Estève ou M. de Saint-Denis. Pour ses origines et ses premières activités voir Les Chouans.

– EUROPE : voir Servien, Prudence.

– Esther van GOBSECK (Fanny Vermeil, lors de la toute première mention, en 1835, du projet qui deviendra La Torpille) : ancienne prostituée, dite « la Torpille », maîtresse de Lucien de Rubempré ; chargée par Vautrin de séduire Nucingen ; ne reparaît pas directement dans La Comédie humaine mais est fréquemment mentionnée, dans La Maison Nucingen, Les Secrets de la princesse de Cadignan, Les Comédiens sans le savoir, La Cousine Bette, le Cousin Pons. Voir aussi Gobseck. Elle est la petite nièce du génial usurier.

– Clotilde de GRANDLIEU : fille du duc et de la duchesse de Grandlieu (Béatrix, le Cabinet des Antiques) ; sa main est l'objet des ambitions de Lucien de Rubempré.

– Comte de GRANVILLE : magistrat respecté ; son mariage est un échec (Une double famille).

Carlos HERRERA : voir Collin, Jacques.

– Mme NOURRISSON : voir Collin, Jacqueline.

– Baron de NUCINGEN : banquier, l'homme fort de la vie financière à Paris.

– PEYRADE : policier formé par Corentin, expert en déguisement. Sa fille Lydie Peyrade est l'innocente victime de la vengeance de Vautrin.

– Lucien de RUBEMPRÉ : né Chardon ; poète de province qui, par son alliance mystérieuse avec Vautrin, a réussi un moment à s'imposer dans la vie parisienne ; son histoire est le sujet d'Illusions perdues et du présent roman.

– M. de SAINT-DENIS : voir Corentin.

– M. de SAINT-ESTÈVE : voir Corentin.

– Mme de SAINT-ESTÈVE : voir Collin, Jacqueline.

– Comtesse Hugret de SÉRIZY : née Clara-Léontine de Ronquerolles ; maîtresse passionnée de Lucien de Rubempré. On la rencontre d'un bout à l'autre de la Comédie humaine, où elle compte divers amants. (Ferragus, Un début dans la vie, le Cabinet des Antiques, Ursule Mirouët)

– Prudence SERVIEN : femme de chambre d'Esther, créature de Vautrin.

– TROMPE-LA-MORT : voir Collin, Jacques.

VAUTRIN : voir Collin, Jacques.
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